En 1936 j avais quinze ans
126 pages
Français

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En 1936 j'avais quinze ans , livre ebook

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Description

"1936", c'est la période qui a duré du 6 juin 1936 au 21 juin 1937. Une année exceptionnelle, extraordinaire. Elle a transformé la vie de tous les Français : en bien pour ceux qui vivaient dans la misère, en mal pour ceux qui ont perdu une partie de leur privilèges... 1936, c'est aussi l'année des 15 ans de Paul Sechter, qui en garde un souvenir impérissable !

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2011
Nombre de lectures 92
EAN13 9782296467910
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

En 1936 j’avais quinze ans
Graveurs de mémoire

Roland BAUCHOT, Mémoires d’un biologiste. De la rue des Ecoles à la rue d’Ulm , 2011.
Eric de ROSNY, L’Afrique, sur le vif. Récits et péripéties , 2011.
Eliane LIRAUD, L’aventure guinéenne , 2011.
Louis GIVELET, L’Écolo, le pollueur et le paysan , 2011.
Yves JEGOUZO, Madeleine dite Betty, déportée résistante à Auschwitz-Birkenau , 2011.
Lucien LEYSSIEUX, Parcours d’un Français libre ou le récit d’un sauvageon des montagnes du Dauphiné, combattant sur le front tunisien avec les Forces françaises libres en 1943 , 2011.
Sylvie TEPER, Un autre monde , 2011.
Nathalie MASSOU FONTENEL, Abdenour SI HADJ MOHAND, Tinfouchy (Algérie 1958-1960), Lucien Fontenel, un Français torturé par les Français , 2011.
André ROBINET, Larzac-Millau-Grands Causses, Elevage et partage des savoirs , 2011.
Dmoh BACHA, Palestro Lakhdaria, Réflexions sur des souvenirs d’enfance pendant la guerre d’Algérie , 2011.
Robert PINAUD, Dans la gueule du loup , v2011.
Lina BATAMI, Algérie, mon enfance v(i)olée , 2011.
Jean-Paul FOSSET, Histoire d’amour, histoire de guerres ordinaires. 1939 - 1945… Évian 1962 , 2011.
Oruno D. LARA, La magie du politique. Mes années de proscrit , 2011.
Jean Michel HALLEZ, 40 boulevard Haussmann , 2011.
Yvon CHATELIN, Recherche scientifique en terre africaine , 2011.
Pierre REGENET, Ma dernière pomme. De PRETY à Bissey, Chroniques en culotte courte , 2011.
Jean-Paul KORZEC, Dans l’ombre du père , 2011.
Rachel SAMUEL, On m’appelait Jeannine , 2011.
Michel LAPRAS, Culottes courtes et bottes de cheval, « C’était comment la guerre ? », 2011.
Béatrice COURRAUD, Non je n’ai rien oublié… Mes années 60 , 2011.
Christine BELSOEUR, Une vie ouvrière. Un demi-siècle de parcours militant , 2011.
Paul Sechter


En 1936 j’avais quinze ans
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-56131-1
EAN : 9782296561311

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
A mon père
INTRODUCTION
Faire le récit d’évènements survenus il y a plus de soixante-dix ans n’est pas un exercice facile.
Même si j’ai conservé des documents datant de cette époque.
Mais il m’est impossible d’oublier l’année de mes quinze ans. Quand mes premières convictions se sont forgées devant la vie qui s’ouvrait largement devant moi.
Et comme cette année a été une année exceptionnelle, alors j’en suis resté à jamais imprégné de mes premiers bonheurs.
Le long des pages qui suivent je me suis efforcé de faire revivre cet intense moment de joie que fut pour moi le Front populaire.
Depuis, il m’est arrivé de changer d’avis, mais je suis heureux de pouvoir affirmer que j’ai su garder, jusqu’à aujourd’hui, complètement intacte la foi qui est née dans les années 30.
Mon récit est abondamment accompagné de nombreuses notes puisées dans mes lectures.
Elles m’ont aidé à mieux comprendre cette aventure extraordinaire tout en me faisant découvrir des évènements que je ne connaissais pas (ou que j’avais totalement occultés).
Si j’ai traité à part certains « événements », c’est que ceux-ci m’ont impressionné tout particulièrement.
Cette méthode peut paraître compliquée, mais elle m’a permis de mieux m’expliquer.
L’essentiel étant de faire aimer le Front populaire (« mon Front populaire ») aux lectrices et aux lecteurs.
PRÉSENTATION
Le samedi 1 er janvier 1921, le Populaire de Paris titrait :
« Le parti socialiste (SFIO) continue ».

Deux mois plus tard, le 27 février 1921, je naissais à Paris IX e .



LU DANS LA PRESSE DU DIMANCHE 27 FÉVRIER 1921

« La conférence de Londres ». Avant les débats sur les réparations. Une ferme déclaration de M. Briand : « De gré ou de force, l’Allemagne devra ouvrir son porte-monnaie… »
« La loi sur les loyers est votée » – « L’aménagement au cours du Rhône » – « Tiflis aux mains des rouges » – « Violents incidents à la chambre grecque »… ( La Croix ).
« Le problème des réparations » – « Le maréchal Foch mandé d’urgence à Londres a quitté Paris hier soir » – « Les délégués allemands quittent Berlin aujourd’hui… » – « Le choix des sanctions… »
« La Chambre a continué hier l’examen du budget. Elle accorde à M. Doumer un nouveau douzième provisoire applicable au mois de mars… »
« Le recensement de la population sera effectué le 6 mars prochain… » – « L’augmentation du tarif des chemins de fer… » – « Le bal de la mi-carême à l’Opéra… »
« La conférence s’occupe de l’Arménie et du Kurdistan à (Londres) » – « À la Société des Nations, le refus du passage par la Suisse de contingents internationaux »… ( L’Action française ).

MA FAMILLE

– Mon père, Salomon Sechter, est né le 22 novembre 1892 à Bãrlad (aujourd’hui Bilard) en Roumanie. Il est décédé le 4 décembre 1934 à Paris.
Par son passeport, j’ai appris qu’il avait quitté la Roumanie le 9 octobre 1912 et qu’il s’était présenté à la légation de Roumanie, à Paris, le 12 août 1914.
– Ma mère, Margarita (Marguerite) Barthel, est née le 26 décembre 1894 à Wasselheim (aujourd’hui Wasselonne), quand l’Alsace était allemande. Ma mère n’est devenue française qu’à la suite de la victoire de novembre 1918. Elle est décédée le 28 novembre 1981 à Marly-la-Ville.
Je n’ai aucune information sur la date du départ d’Alsace de ma mère.
Je pense que mes parents se sont rencontrés à Paris aux environs de février 1917, puisque ma sœur Marcelle est née le 9 novembre 1918 à Paris IX e . Ma sœur est décédée le 16 mai 1961.
En ce qui concerne la profession de mes parents, il est indiqué sur mon acte de naissance que mon père était négociant et ma mère sans profession.
Je me souviens que, dans les dernières années de sa vie, mon père exerçait la profession d’expert-comptable.
J’avais aussi deux frères : Maurice, né le 24 janvier 1922, décédé le 17 juillet 1944 et Robert, né le 10 mars 1923, décédé le 23 mars 2006.
J’ai eu une jeunesse relativement heureuse, tout au moins jusqu’à la mort de mon père.
On riait beaucoup à la maison et on aimait se faire des farces tout en inventant des jeux, le plus souvent inspirés par mon père. J’aimais beaucoup l’entendre chanter quand il se rasait. Il sifflotait un air tsigane.
L’instant magique c’était quand il s’allongeait sur son lit et quand il nous appelait, nous les trois garçons (Marcelle était trop grande pour écouter des histoires pour enfants). Il nous racontait alors l’histoire de Jean-Jean. Papa nous demandait : « qu’a fait Jean-Jean aujourd’hui ? » Et selon nos réponses on avait aussitôt droit à une magnifique histoire qui se terminait toujours par : « Jean-Jean est fatigué, il est couché, chut !, il dort encore… »
Mon père aimait toujours taquiner ma mère, surtout quand, en bonne Alsacienne, elle n’était jamais contente. Elle disait alors : « Ça va trop bien, il va sûrement nous arriver quelque chose ! » À quoi mon père répondait invariablement en allemand : « Du bist Schnokeloch ! » (Tu es Schnokeloch ). En référence au célèbre docteur alsacien qui n’est jamais content.
« Ce qu’il a, il ne le veut pas. Ce qu’il veut, ne l’a-t-il pas ? »
Je n’ai jamais connu les opinions politiques de mon père. Mais je sais que ma mère avait horreur des « rouges ». Alors pour faire enrager ma mère, mon père chantait :
« J’ai commencé par engouler l’patron, en lui disant, vous n’êtes qu’un sale cochon. Les travailleurs, il faut les respecter. J’me suis mis en grève et j’ai tout plaqué… »
Ou alors il chantait sur l’air de L’Internationale : « À la place de construire des cathédrales et des chapelles pour Jésus. Une chose bien plus idéale, c’est de faire des gîtes pour les pieds nus » {1} .
Mais l’enfance passe très vite. J’ai eu mon certificat d’études primaires le 1 er juillet 1933. Puis je suis entré comme apprenti typographe, le 10 septembre 1934, dans une petite imprimerie au 42 rue de la Jonquière à Paris XVII e .
Ma vie professionnelle a été mouvementée. Je n’ai été imprimeur que cinq ans, ce que j’ai toujours regretté.
Ensuite, j’ai travaillé tour à

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