En prison
190 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

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Description

Au fil des morceaux de vies qu'elle raconte et dont elle est à la fois actrice et témoin, Jeannette Favre, assistante sociale, nous met en présence de femmes et d'hommes confrontés à leurs actes et à leurs comportements, qui s'interrogent, essayent le plus souvent de comprendre, de se comprendre. Ces récits révèlent combien la prison par ses mises à l'écart, l'éloignement, la non-communication, l'atteinte à la vie privée et familiale, enferme les personnes à l'intérieur d'elles-mêmes et réactive les angoisses les plus profondes.
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Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2006
Nombre de lectures 225
EAN13 9782336264370
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
© L’Harmattan, 2006
9782296003521
EAN : 9782296003521
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Histoire de Vie et Formation Collection dirigée par Gaston Pineau Dedicace PRÉFACE AVANT-PROPOS Dino - le rêve d’un “moins que rien Véronique - La spirale des coups Jérôme - Interdit du droit de savoir Guillaume - De la honte à l’autopunition Sabine - Le droit au désespoir Damien - Destihs croisés Koffi - Les tour-opérateurs de la République Malika - Entre soumission et violence Jean et Lydie - Au delà de l’errance Claire - Du rêve à la réalité Didier - Entre deux visages Sylphide - A la recherche d’un papa Gérard - le pseudo papa Josiane - La sauvageonne Akli - L’honneur du berbère Hélène - Entre rancune et désespoir Corinne - Entre deux chaînes Benoît - Les barbelés de l’exclusion Zoé - Tags chez les avocats Xavier et Paulo - Bandits, terroristes ou jeunes à la dérive ? Loïc - Jusqu’à l’acte désespéré POSTFACE GLOSSAIRE
En prison

Jeannette Favre
Histoire de Vie et Formation Collection dirigée par Gaston Pineau
avec la collaboration de Bernadette Courtois, Pierre Dominicé, Guy Jobert, Gérard Mlékuz, André Vidricaire et Guy de Villers

Cette collection vise à construire une nouvelle anthropologie de la formation, en s’ouvrant aux productions qui cherchent à articuler “histoire de vie” et “forniatian”. Elle comporte deux volets correspondant aux deux versants, diurne et nocturne, du trajet anthropologique.
Le volet Formation s’ouvre aux chercheurs sur la formation s’inspirant des nouvelles anthropologies pour comprendre l’inédit des histoires de vie. Le volet Histoire de vie, plus narratif, reflète l’expression directe des acteurs sociaux aux prises avec la vic courante à mettre en forme et en sens.
Déjà parus
Volet : Histoire de vie
Françoise BONNE, A.N.P.E. MON AMOUR , 2006.
Christian MONTEMONT et Katheline, Katheline , 2005.
David JUSTET, Confessions d’un hooligan, 2005.
Renée DANGER, Mon combat, leurs victoires, 2005.
Danièle CEDRE, La porte-paroles. De Elles à... Elle, 2005.
Guy-Joseph FELLER, Les carambars de la récré ! Une école de village en Pédagogie Freinet dans les années 60, 2005.
Marie-Claire GRANGEPONTE, (sous la dir. de), Clcrsses nouvelles et gai-savoir au féminin , 2004.
Jean-Marie ALBERTINI, Mémoires infidèles d’une famille de Provence, 2004.
Jérémie MOREAU, Ma Mère, cette Utopie !, 2003
Ann VOISIN, Fabienne, Les négligences médicales sont-elles une fatalité ?, 2003.
Patrick MOLINA, L’homme interdit, 2003.
Jean-François CHOSSON, La mémoire apaisée, au long des routes de l’éducation populaire et de l’enseignement agricole, 1928-2001, 2002
Patricia BOUCHER (éd,), Histoires de vie au féminin pluriel, 2002.
Renaud VALERE, Tranches de vie ou la roman de Jil, 2002.
Catherine LOBSTEIN, Sur-vivre après accident , 2002.
En souvenir de mon père qui a connu la détention, et à ma mère qui l’a accompagné dans son parcours carcéral.
A mon mari et mes enfants, pour leur présence et leur soutien pendant les quatorze années que j’ai passées “en prison”.
A tous ceux pour qui ces récits représentent des étapes marquantes de leurs vies et rappellent les temps de nos rencontres.
PRÉFACE
Pendant des années, Jeannette Favre a exercé son activité professionnelle d’assistante sociale en prison. Aujourd’hui, elle a décidé de nous faire partager “la réalité des femmes et des hommes incarcérés” qu’elle a rencontrés en détention.
Pari insensé mais assumé que celui de faire entendre, au-delà de l’univers carcéral, la voix de celles et ceux que nous ne percevons le plus souvent qu’au travers des actes qui leur sont imputés et qui, à nos yeux, les ont définitivement privés du droit de se faire entendre.
Est-ce une gageure de ne pas se contenter de faits bruts, mais de prêter aussi l’oreille aux éléments de vie permettant une lecture éclairée de certains comportements ? La réponse appartient à chacun.
Chemin escarpé, bien difficile à emprunter, que celui qui nous conduit, à chaque escale de ces vingt et un récits, à nous arrêter pour percer le voile de nos interrogations. Ces récits de vies, rapportés sans artifice ni faux-fuyant, dans le respect de la parole reçue, sans jugement de valeur, nous invitent à écouter, à réfléchir, à nous débarrasser de nos certitudes.
Défi également, mais défi accepté sans réticence, que celui de demander au magistrat que je suis d’ouvrir les pages de ce livre de vies qui nous confirment que, derrière les murs, il existe aussi une humaine vérité aux multiples visages.
Cette diversité, elle se retrouve dans les actes posés, ce qui rend d’autant plus “osée” la fonction de juger : pour les uns, tel élément sera perçu comme atténuant, pour les autres, comme aggravant. Ainsi chacun, suivant sa propre histoire, sa sensibilité, portera un regard souvent différent, voire opposé, sur une réalité qui, dans le prétoire, nous est livrée à l’état brut et que nous essayons d’interpréter au mieux de nos convictions en notre âme et conscience.
Si personnellement, en tant que présidente de cour d’assises, je connaissais quelques-uns de ces parcours chaotiques, je me suis aperçue, en me laissant guider par Jeannette Favre qui sait si bien écouter et recevoir une parole vraie, que bien des aspects de ces vies étaient restés dans l’ombre au moment du jugement.
Merci à elle de nous ouvrir les yeux. Avec elle, laissons-nous persuader que “les actes n’ont de sens que resitués dans leur contexte”.
Anne-Marie BAUDON
AVANT-PROPOS
Ces pages ont été écrites au jour le jour pendant les quatorze années où j’ai exercé ma profession d’assistante sociale en maison d’arrêt. Quatorze années riches et denses mais combien lourdes aussi. Je ne savais pas en entrant dans l’univers de la détention que les liens construits, les regards échangés, les mots partagés seraient aussiintenses.
J’étais le seul travailleur social à intervenir dans ce lieu-prison et je n’avais de ce fait aucune possibilité d’échange avec d’autres sur les situations rencontrées. Ecrire a été un moyen d’extérioriser les événements vécus dans la journée, une sorte de sas pour sortir des préoccupations trop obsédantes, une libération pour pouvoir reprendre le cours de la vie cluotidienne hors détention.
Le projet de publier ces pages est né dans un deuxième temps, et j’ai été encouragée en cela par des amis proches, dans la perspective de mieux faire connaître une certaine réalité carcérale, celle des pensées et des émotions de personnes enfermées.
Ainsi, en 2004, après avoir quitté le milieu de la prison, je me suis plongée dans mes écrits pour en extraire ce qui pouvait être révélé sans trahir la confidentialité, en prenant soin de modifier le nom des personnes, l’indication des lieux, les repères dans le temps.
J’ai retranscrit les paroles entendues telles que je les avais notées spontanément dans l’instant, alors que les mots étaient encore présents dans leur intensité. J’ai repris aussi mes notes écrites hâtivement au cours de procès d’assises, lors des réquisitoires, plaidoiries ou exposés d’experts. En redécouvrant ces écrits, les visages, les regards, les expressions ont resurgi de ma mémoire, suscitant en moi les mêmes émotions, les mêmes sentiments d’inquiétude, de tristesse, de révolte parfois.
Venir travailler en prison a été un choix après avoir occupé pendant vingt-cinq années différentes fonctions de service social en France métropolitaine et en Polynésie, comme assistante sociale polyvalente de secteur, puis en poste spécialisé auprès des personnes handicapées, et enfin comme responsable d’un service d’action sociale.
Pourquoi la prison ? Mon souhait a été sans nul doute de revenir à un travail à la base plus proche des personnes, après avoir occupé un poste de responsabilité de service.
Plusieurs années seulement après “être entrée en prison”, j’ai réalisé que ce choix de la prison pouvait être aussi en lien avec ce que j’avais vécu pendant

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