L'amour traquenard

Mathieu Jourda

Description

L'autobiographie est un art littéraire et comme telle, elle conduit toujours à romancer le vécu réel. Le privilège involontaire de ce couple est paradoxalement d'avoir subi diverses séparations qui ont provoqué un intense échange épistolaire : ces lettres disent la vérité crue sur les faits historiques sociaux et privés et la turbulence sentimentale qui en a découlé. Authenticité et réalisme donc, mais la réflexion philosophique a son mot à dire et elle le dira sans ambages.

Sujets

• Témoignage
• Récit
• Autobiographie
• Littérature
• Harmattan Littérature

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 06 septembre 2016
• Nombre de lectures: 5
• EAN13: 9782140016578
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Mathieu JourdaJanine et Robert sont entrés dans la vie adulte avec ce
désir d’accouplement qui est le lot de tous les êtres
vivants. Chez les humains, il faut aussi accoupler les
esprits. Et c’est di cile. Le désir sincère ne su t pas.
Et en outre la vie sociale vous impose des épreuves
où l’amour partagé est une force mais peut être aussi L’amour traquenardvictime.
L’autobiographie est un art littéraire et comme
Janine et Roberttelle, elle conduit toujours à romancer le vécu
réel. Le privilège involontaire de ce couple est 1953-1963
paradoxalement d’avoir subi diverses séparations
qui ont provoqué un intense échange épistolaire :
ces lettres disent la vérité crue sur les faits historiques
sociaux et privés et la turbulence sentimentale qui
en a découlé. Authenticité et réalisme donc, mais la
réfl exion philosophique a son mot à dire et elle le
dira sans ambages.
Mathieu Jourda est chercheur en sciences humaines.
La première moitié de sa carrière a été faite de
responsabilités de marketing, de management, puis
de conseil d’entreprise, ensuite il a écrit plusieurs
livres qui analysent et expliquent les conditions de la
réussite professionnelle. Il livre ce récit aux couples
qui se lancent dans la vie et aussi à ceux qui veulent
se sentir moins seuls dans leur regard sur leur passé.
ISBN : 978-2-343-09770-1
23 €
Rue des Écoles / Récits
L’amour traquenard
Mathieu Jourda
Janine et Robert
1953-1963
Rue des Écoles / RécitsRue des Écoles

Le secteur « Rue des Écoles » est dédié à l’édition de travaux
personnels, venus de tous horizons : historique, philosophique,
politique, etc. Il accueille également des œuvres de fiction
(romans) et des textes autobiographiques.


Déjà parus

Le Ménahèze (François), L’École nous donna des ailes, récit, 2016.
Sezionale Basilicato (Isabelle), Lau et le feu, roman, 2016.
Penin (Manuel), Collège des quartiers, chronique, 2016.
Vanoosthuyse (Michel), Les vacances allemandes du KG 37476, récit,
2016.
Agzanay (Mohamed), Des interrogations pour apprendre, essai, 2016.
Hamm (Frédéric), Êtes-vous prêts à l’émergence d’un nouveau système ?,
essai, 2016.
Stoleru (Lionel), L’homme initial, roman, 2016.
Fernandes (Aurore), Rencontres inattendues, roman, 2016.
Hauwel (Claude), La semaine des quatre jeudis, récit, 2016.
Cassou (Marcel), Tombouctou vivra, roman, 2016.
Perret (Jacques-Adrien), Chronique d’une fin de siècle, essai, 2016.
Marandon (Jean-Luc), Garde-faune en France, récit, 2016.



Ces douze derniers titres de la collection sont classés par ordre
chronologique en commençant par le plus récent.
La liste complète des parutions, avec une courte présentation
du contenu des ouvrages, peut être consultée
sur le site www.harmattan.fr





L’AMOUR TRAQUENARD



















































© L’Harmattan, 2016

5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris

www.harmattan.com
[e-mail]

ISBN : 978-2-343-09770-1
EAN : 9782343097701 Mathieu Jourda





L’amour traquenard


Janine et Robert
1953-1963




















Du même auteur
LA PERSONNALITE PROFESSIONNELLE
eTome 1 – 2 édition
L’Harmattan – 2016
LA PERSONNALITE PROFESSIONNELLE
Tome 2
L’Harmattan – 2003
INADMISSIBLE REVOLTE
D’UN CONDAMNE A MORT
Amalthée – 2010
SORTIE D’UN CADRE
Roman
Amalthée – 2011
LA PERSONNALITE PROFESSIONNELLE
Tome 3
L’Harmattan – 2013
Tomes 1,2 et 3 feuilletables sur Amazon er1 Acte
L’innamorento
7 Avant 1953 Robert a écrit :
Rêverie entre deux bourgognes
Vraiment vous me fâchez, vous ne comprenez pas :
après tout, pensez-vous, un garçon comme moi est un
garçon comme les autres. La seule différence est que pour
moi vous n’êtes pas comme les autres. Oh me direz-vous,
tout le monde dit cela. C’est que le monde est vieux
comme le Monde.
Mais peut-être ça vous flatte que je pense à vous.
Orgueil, vanité, cruauté, tout le monde l’éprouve. Mais ne
vous fâchez pas, ce n’est pas vous que je raille puisque je
vous mets au-dessus de la mêlée.
Au fond, voyez-vous, c’est cela la Sympathie, la
véritable, celle qui tire deux êtres d’entre les êtres et les
unit par la même inclination, puis la même passion.
Les belles paroles, dites-vous. La vérité vous dis-je,
mais les mots sont impuissants à la dire. L’amour, lui, est
au-dessus du monde. Vous baissez les yeux, vous
rougissez, c’est naturel, mais vous pensez dans votre âme
canaille : je savais bien qu’il en arriverait là. C’est vrai
n’est-ce pas ?
Hélas j’ai bien raison de vous croire cruelle.
Je vous l’ai dit : vous êtes flattée et vous en jouissez.
Pour un peu vous pleureriez. Sensiblerie. Mais au fond ne
sentez-vous pas une étincelle, ne serait-ce que de
reconnaissance, si ce n’est de sympathie ? Est-ce que tout
9 ce que je vous dis vous est indifférent ? Peut-être, mais
aije touché votre orgueil ou votre cœur ?
Je me suis toujours plu à vous représenter
divinement belle. D’âme surtout, ce qui seul importe. Eh
oui j’ai toujours pensé à vous. Vous en rirez et demain vos
amies en riront aussi. Et quand vous me verrez déchiré
par vos railleries innocentes, vous penserez : « pauvre
gars ! » Mais sachez que vous aurez méprisé une âme
sincère. Vous vous en apercevrez peut-être mais trop tard.
Quelle déception pour moi : vous voir telle que vous êtes,
ou du moins – car j’espère encore – telle que vous
paraissez être, alors que je vous voyais divine.
Divine quand vous passiez dans la rue poussant une
charrette d’enfant – votre sœur peut-être – et moi, sans
songer à mon affreux ridicule, je l’enviais votre petite
sœur. Divine ce coup d’œil indifférent vers ma fenêtre
comme une ouvrière regardant l’heure : tiens, il n’est que
cinq heures moins quart ! Tiens, un jeune homme me
regarde ! Divine cette petite tête brune qui se tournait,
divin ce regard tourné vers la fenêtre où je n’étais pas.
J’étais derrière les rideaux, mademoiselle !
Rusée, certes vous l’étiez. Vous ne vous rappelez
pas ? Pourquoi étiez-vous allée chez votre amie en face de
ma maison ? Pourquoi ce menton désignant à l’amie ma
fenêtre ? Pourquoi cette interrogation muette : tu ne le
connais pas ? Il t’intéresse ? Non mais je… Vous avez
balbutié n’importe quoi et vous n’en avez plus parlé.
Nous ne pouvions pas faire autrement que de nous
casser le nez l’un contre l’autre. Toujours nous nous
trouvions dans le même magasin, vous demandiez du lait
en oubliant votre beurre et moi j’oubliais ma monnaie sur
10 le comptoir. Je vous trouvais toujours sur mon chemin. Un
jour je me suis enhardi, c’était un soir à la fontaine j’ai
porté votre seau, un misérable petit broc. J’étais ridicule
mais je vous parlais, c’était l’essentiel. Que vous
disaisje : il fait beau, mon seau est lourd, quelle belle soirée. A
ces banalités vous répondiez sans fausse honte. Au fond
nous nous connaissions depuis longtemps, n’est-ce pas ?
Ce soir-là quelque chose en moi avait changé. Tellement
qu’à partir de ce jour, j’ai mêlé le rêve à la réalité.
Vous, vous continuiez à baisser les paupières, moi je
n’osais pas vous parler, je ne sais pas pourquoi, ou plutôt
je le sais bien : parce que vous n’étiez pas comme les
autres. Alors j’ai pris de grandes résolutions pour v