La psychanalyse au risque du voyage
267 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

La psychanalyse au risque du voyage , livre ebook

-

267 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Pendant plus de 50 ans, Albert Gabrieleff a parcouru la planète, en faisant des rencontres insolites et prometteuses : le Numéro 3 de Cuba, un attaché du Cabinet de Salvador Allende, un chef papou en Nouvelle-Guinée, un roi en Casamance, des membres de la tribu des Bushmen… À chaque étape de ces circuits, Albert Gabrieleff a essayé de dégager la philosophie de vie de ces rencontres. Il a aussi, pioché en lui-même, à la recherche psychanalytique des échos suscités par ces découvertes.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2011
Nombre de lectures 60
EAN13 9782296470859
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La psychanalyse au risque du voyage
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-55297-5
EAN : 9782296552975

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
Albert Gabrieleff


La psychanalyse au risque du voyage


L’Harmattan
Psychanalyse et Civilisations
Collection dirigée par Jean Nadal

L’histoire de la découverte de la psychanalyse témoigne que démarche clinique et théorie issues de champs voisins ont concouru, par étayage réciproque à élaborer le concept d’inconscient, à éclairer les rapports entre pathologie et société et à reconsidérer les liens entre le malaise du sujet singulier et celui de la civilisation.
Dans cette perspective, la collection Psychanalyse et Civilisations tend à promouvoir cette ouverture nécessaire pour maintenir en éveil la créativité que Freud y a trouvée pour étayer, repenser et élargir la théorie. Ouverture indispensable aussi pour éviter l’enfermement dans une attitude solipsiste, qui en voulant protéger un territoire et préserver une identité, coupe en réalité la recherche psychanalytique de ses racines les plus profondes.

Dernières parutions

Claude PIGOTT, Jade et la quête des origines (par deux psychanalystes) 2011.
Guy LAVAL, Un crépuscule pour Onfray , 2011.
Jean-Michel PORRET, Les modes d’organisation du transfert , 2011.
Richard ABIBON, Scène Primitive , 2011.
Marie-Noël GODET, De la réglementation du titre de psychothérapeute. La santé mentale, une affaire d’État , 2011.
M.-L. DIMON, Psychanalyse et empathie , 2011.
Roland BRUNNER, Freud et Rome , 2011.
Renaud DE PORTZAMPARC, La Folie d’Artaud , 2011.
Harry STROEKEN, Rêves et rêveries , 2010
Madeleine GUIFFES, Lier, délier, la parole et l’écrit , 2010.
Prado de OLIVEIRA, Les meilleurs amis de la psychanalyse , 2010.
J.-L. SUDRES (dir.), Exclusions et art-thérapie , 2010.
Albert LE DORZE, Humanisme et psy : la rupture ? , 2010.
Edouard de PERROT, Cent milliards de neurones en quête d’auteur. Aux origines de la pensée , 2010.
Jean-Paul DESCOMBEY, Robert Schumann. Quand la musique œuvre contre la douleur. Une approche psychanalytique , 2010.
Serafino MALAGUERNA, L’Anorexie face au miroir. Le déclin de la fonction paternelle, 2010.
L’enthousiasme est le plus important des gages du bonheur…
Madame de Staël
I
Mars 1914 Kichinev. Capitale de la Moldavie. Une carriole pleine de bois et de foin. Sous le foin, la mère et l’enfant, un bébé de six mois qui tète sa mère, le père conduit l’attelage. Il les a récupérés à Mohilev en Podolie un village forestier au sud de l’Ukraine à quelques encablures de la frontière roumaine. Ils filent vers l’ouest sauf quand une escouade de cosaques ou de soldats du tsar les arrête.
Le chef de l’escadron les arrête et vérifie leur identité (germanophone) : - Ach nur Juden ! - (Ce sont seulement des juifs)
Ils filent cahin-caha vers les provinces orientales de l’empire d’Autriche. Des bruits de bottes et des coups de feu se font entendre de plus en plus. À la frontière ukraino-autrichienne, les douaniers sont saouls et se battent.
La jeune maman semble à leur goût. Le père fouette le cheval et ils s’enfuient. Notre carriole poursuit son chemin vers Budapest, Bratislava, Vienne, Linz où ils doivent changer de cheval le leur étant épuisé. Partout, des soldats, des canons sur des fûts, tirés par des chevaux. Ils ont pris bien soin de ne jamais camper en pleine ville mais à la périphérie souvent avec les gitans qui les accueillent plutôt bien une fois et qui les volent à l’étape suivante. Puis c’est Munich, Tübingen Strasbourg, Paris.
Le père a avec lui quelques pièces d’or pour trouver de la nourriture. Le bébé n’a plus assez à manger au sein de sa mère. Une fermière hongroise donnera un peu de lait. Le père a épargné grâce à sa petite entreprise d’ébénisterie. La mère quant à elle, faisait de la couture. Ces quelques pièces d’or ont sûrement permis au père de continuer à vivre avec le bébé et à la mère de 28 ans à l’époque, de vivre elle aussi et de ne pas être violée. La mère s’était querellée avec le père pour qu’il ne la tonde pas. En effet, dans les villages russes, les femmes étaient souvent tondues ce qui leur permettait d’échapper au viol.

Bratislava : les voilà obligés de recercler une roue de la carriole. Il faudra attendre deux jours. Sans trop le savoir ces gens suivent les chemins de l’immigration du « Yddish Land ». Tous issus de Vilnius à Odessa, de Minsk à Varsovie et de Bialystok à Novisad, où leurs aïeux ont vécu plus de 1000 ans.

À Paris, porte de Pantin, ils rejoignent famille et amis. Ils vont s’installer rue Saint-Maur pour vendre des schmatès (vêtements en yiddish). Avec le recul, on ne peut pas ne pas être impressionné par leur facilité d’intégration sans histoire serait-on tenté de dire, idem pour les Italiens, les Espagnols, les Polonais de l’époque. Pourquoi n’en est-il pas de même aujourd’hui ? Les Maghrébins posent des problèmes, de gros problèmes : violence, violence, revendication ; je sais que l’Islam n’est pas enclin à prêcher la modération, à prôner l’intégration, mais cela dépasse l’Islam : le voile, la burka, les boucheries halal, les mariages forcés, la polygamie. Bien sûr trop c’est trop, mais que faire devant une tendance à trop de minarets avec des muezzins trop bruyants pour l’appel à la prière ? Au point que l’on a vu ces derniers mois des musulmans prier en pleine rue. Mais que faire avec une idéologie qui depuis l’Arabie du VIIème siècle et Poitiers, proclame que tout territoire conquis par les armées arabes, doit rester musulman à tout jamais.
Il faut savoir que dans la France d’aujourd’hui 50 % des hospitalisés et 50 % des prisonniers dans les prisons sont maghrébins ou noirs ; ce n’est pas acceptable, ni pour eux, ni pour nous !
Une limite : immigration zéro et retour au pays d’origine sont peut-être des débuts de solutions, mais plus encore un travail par des musulmans humanistes auprès d’autres musulmans accessibles, pour essayer de tempérer cette appartenance inconditionnelle à ce qu’on appelle l’Islam souvent frelaté, devenue revendication politique impérialiste, concrètement plus impliquée dans la religion que jadis les Chrétiens ou les Juifs.

La France est un pays démocrate et laïque ne l’oublions pas.
Ne croyez surtout pas que je suis raciste, ni vis-à-vis d’un groupe ethnique, ni vis-à-vis d’un autre. Mais nous devons réfléchir. Ça ne m’empêche pas et on le verra dans les pages qui suivent que quelques-uns de mes meilleurs amis sont Arabes ou Noirs. Comme l’a dit le ministre M. Kouchner :
On ne peut pas intégrer en France toute la misère du monde et il est clair que dans certaines concentrations urbaines, on a dépassé le seuil d’acceptabilité et de tolérance. Les ghettos d’Ile de France, de Marseille, de Lyon, de Toulouse sans parler d’Evreux ou de Grenoble, le prouvent tous les jours. Nous avons déjà fort à faire avec la violence autochtone, sans nous charger de la violence venue d’ailleurs. Sinon, un jour ou l’autre, nous devrons faire face à des explosions populaires avec rejet massif des étrangers. Une remarque : quel dommage que les techniciens et les diplômés arabes et étrangers de l’enseignement supérieur de France ne retournent pas spontanément dans leur pays. Ils apporteraient à ceux-ci un savoir et un savoir-faire qui serait très utile à leur peuple.

La petite Rachel, dite Rosa de la carriole a grandi et se souvient vers 1917 des bruits sourds et des vibrations du sol, dus à la grosse Bertha, canon allemand, tirant sur Paris, batterie installée dan la forêt de Compiègne. Bien vite, trop vite sont venus 8 enfants, à chaque naissance on retire Rosa pourtant très douée, de l’école. A neuf ans, on l’envoie en vacances dans le Lot, avec des bonnes sœurs qui demandent tout de go à la mère (ma grand-mère) si elle ne veut pas convertir sa fille au catholicisme. Indignée, Manka prendra le train seule et ira chercher sa fille illico…

Ce n’est pas que la France était leur vraie destination. Ils avaient en tête de rejoindre leurs cousins américains à Cleveland, Ohio, Etats-Unis, qui avaient fait fortune dans la fabrication et la vente de cornichons à la Russe, de type Malossol. Mais en aout 1914, il n’y avait plus de bateaux pour l’Amérique. Contre mauvaise fortune…
Les enfants se suivent : Hélène, Esther devenue Christine pendant la guerre, Henri, Raymond, Isidore, Fernande, la petite dernière née en 1929… On

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents