Le livre de Djalil
270 pages
Français

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Description

Rescapé du génocide arménien, Djalil Hakem trouve refuge à Alep, en Syrie, jusqu'à la fin du protectorat français. En 1945, il quitte son pays d'accueil pour la France où il sera intégré dans l'armée française et naturalisé. L'ouvrage nous conte ce destin, avec, en contrepoint, les commentaires de sa fille Marie ponctuant chaque étape de la vie de son père.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2011
Nombre de lectures 32
EAN13 9782296470071
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le Livre de Djalil
Graveurs de mémoire


Chantai MEYER, La Chrétienne en terre d’Islam , 2011.
Danielle BARCELO-GUEZ, Racines tunisiennes , 2011.
Paul SECHTER, En 1936j’avais quinze ans , 2011.
Roland BAUCHOT, Mémoires d’un biologiste. De la rue des Ecoles à la rue d’Ulm , 2011.
Eric de ROSNY, L’Afrique, sur le vif. Récits et péripéties , 2011.
Eliane LIRAUD, L’aventure guinéenne , 2011.
Louis GIVELET, L’Écolo, le pollueur et le paysan , 2011.
Yves JEGOUZO, Madeleine dite Betty, déportée résistante à Auschwitz-Birkenau , 2011.
Lucien LEYSSIEUX, Parcours d’un Français libre ou le récit d’un sauvageon des montagnes du Dauphiné, combattant sur le front tunisien avec les Forces françaises libres en 1943 , 2011.
Sylvie TEPER, Un autre monde , 2011.
Nathalie MASSOU FONTENEL, Abdenour SI HADJ MOHAND, Tinfouchy (Algérie 1958-1960), Lucien Fontenel, un Français torturé par les Français , 2011.
André ROBINET, Larzac-Millau-Grands Causses, Elevage et partage des savoirs , 2011.
Dmoh BACHA, Palestre Lakhdaria, Réflexions sur des souvenirs d’enfance pendant la guerre d’Algérie , 2011.
Robert PINAUD, Dans la gueule du loup , 2011.
Lina BATAMI. Algérie, mon enfance v(i)olée , 2011.
Jean-Paul FOSSET, Histoire d’amour, histoire de guerres ordinaires. 1939 - 1945… Évian 1962 , 2011.
Oruno D. LARA, La magie du politique. Mes années de proscrit , 2011.
Jean Michel HALLEZ, 40 boulevard Haussmann , 2011.
Yvon CHATELIN, Recherche scientifique en terre africaine , 2011.
Pierre REGENET, Ma dernière pomme. De PRETY à Bissey, Chroniques en culotte courte , 2011.
Jean-Paul KORZEC, Dans l’ombre du père , 2011.
Rachel SAMUEL, On m’appelait Jeannine , 2011.
Michel LAPRAS, Culottes courtes et bottes de cheval, « C’était comment la guerre ? », 2011.
Djalil et Marie Hakem


Le Livre de Djalil


L’H ARMATTAN
© L’H ARMATTAN , 2011
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-56198-4
EAN : 9782296561984

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
A Georges HAKEM
Préface
Mon père, Djalil {1} Hakem, s’est mis à la rédaction de ses Mémoires, à la fin des années 70 {2} . Il voulait apporter son témoignage sur les massacres de Chrétiens, en Turquie, au cours de la Première Guerre mondiale, et sur l’histoire mouvementée du Protectorat français au Proche-Orient. Sur sa vieille machine à écrire à bande, très laborieusement, il a, parallèlement à l’évocation de ces faits historiques, dévidé le fil d’une vie, la sienne, qu’il jugeait hors du commun et méritant d’être connue. Depuis son enfance, éclaboussée par le sang du peuple arménien, décimé par les Turcs en 1915, jusqu’à son exil volontaire du Moyen-Orient en 1945, à destination de la France, il retrace son itinéraire personnel, celui d’un homme sorti de l’abîme par ses propres forces ; destin qui en rappelle tant d’autres, d’hommes et de femmes qui, non seulement ont survécu aux horreurs des guerres et des persécutions mais que les obstacles ont poussés à se dépasser.
Il y a toujours une part de mystère dans cette démarche de l’homme qui ne se contente pas de vivre sa vie mais veut aussi la raconter. Pour qui et dans quelle intention ? A quoi bon, en effet, verser un nouveau témoignage sur des faits vieux d’un siècle et se mettre en scène comme un héros de roman ? Orgueil de celui qui croit au caractère exceptionnel de son destin ? Ou, peut-être, désir de se défaire une fois pour toutes d’un passé envahissant, en le fixant par l’écriture comme un papillon qu’on épingle.
C’était une sorte de bouteille à la mer qu’il lançait, puisqu’il n’a jamais entamé la moindre démarche pour faire publier ses écrits. Seuls, trois exemplaires ont été imprimés et reliés pour la famille. Il espérait peut-être que ses enfants, plus instruits que lui, en assureraient la postérité et la diffusion.
Dès le premier jour, j’ai su, moi sa fille, que cette tâche me serait dévolue et, pour mon tourment, il m’a été aussi impossible de m’y atteler que d’y renoncer. Deux forces contraires me tiraillaient, chacune nourrie par des ramifications qui plongeaient dans mes eaux troubles : celle, très puissante, qui me faisait rejeter en bloc tout l’héritage paternel, et celle, faible mais tenace, qui me fixait comme mission inéluctable de publier ces Mémoires.
J’ai attendu presque quarante ans et la mort de mon père pour prendre enfin entre mes mains ce livre à la couverture de toile rouge dont je n’avais pas voulu lire une ligne.
J’ai attendu quarante ans que ma vie de femme, de mère, de professeur s’achève pour que je retourne à l’essentiel et renoue avec le fil de mes origines.
Aujourd’hui, parvenue au même âge que mon père quand il entreprit de rédiger ses Mémoires, j’entreprends de les soumettre aux lecteurs, comme pour effacer ma faute ancienne, comme on règle une dette.
Cette froide absence de tout mon être au moment de l’écriture a eu pour effet d’appauvrir le récit. Mon père n’était pas un intellectuel, encore moins un fin lettré et il le savait. Est-ce la raison pour laquelle il a délibérément écarté détails et anecdotes qui l’éloignaient de son sujet se bornant aux événements majeurs, à ce qui, à ses yeux, était essentiel, à savoir : les massacres, et ce qu’il estimait être ses victoires sur l’adversité ? Tout ce qui gravite autour de la relation stricte des faits a été réduit au minimum. Ce n’était pas un romancier.
A cela s’ajoutent des défaillances du souvenir lui-même : chronologie respectée mais peu de dates et de durées précises, informations incomplètes qui nuisent par endroits à la cohérence de la relation.
Ces lacunes auraient pu être, en partie, comblées si je les avais signalées à son attention, l’obligeant à un effort de mémoire. Mais, hélas ! Je n’ai jamais posé la moindre question pour obtenir une précision, un éclaircissement, pour en savoir plus sur un point ou sur un autre. Sans doute, mon père qui avait encore une assez bonne mémoire de sa jeunesse et des événements vécus quand il a entrepris ce projet autobiographique, aurait-il pu me répondre et compléter son récit d’une foule de détails auxquels il ne pensait plus ou qu’il ne jugeait pas dignes d’être relatés.
Il m’a fallu attendre le choc du deuil pour enfin tendre la main vers cette œuvre rejetée. Et, au fur et à mesure que je lisais avec une soif inconnue, je prenais conscience que j’avais perdu avec sa disparition, la source vive d’une histoire qui, même si je l’avais tenue à distance pendant presque cinquante ans, était aussi, que je le veuille ou non, mon héritage.
Le récit de mon père comporte sept parties correspondant à des étapes majeures de sa vie. Il est suspendu, à la fin de chacune d’elles, par des commentaires que je fais sur ce qu’il a vécu, sur sa personnalité forgée par les épreuves et sur les conséquences inévitables qui en ont découlé pour nous, ses enfants, à travers l’éducation qu’il nous a donnée. Parfois je rajoute simplement des souvenirs personnels.
Ce parti pris peut gêner le lecteur qui n’apprécie pas que le fil narratif soit interrompu. Evoquer la tragédie dont a été victime mon père et l’empreinte ou plutôt la déformation qu’elle a laissée sur sa vision du monde et évoquer l’impact douloureux que ces facteurs ont eu sur mon frère Georges et moi-même m’a semblé participer de la même unité.
Marie Hakem
Note : J’ai utilisé deux types de caractères pour imprimer son récit. Des caractères droits pour la partie narrative qui s’étend sur la période 1915-1945, des caractères italiques pour les commentaires faits par l’homme âgé qui écrit à la fin des années 1970.
Quelques informations historiques et biographiques
Les Turcs, à l’origine peuple nomade d’Asie centrale, islamisés au contact du monde arabe entre le VIII e et le X e siècle, envahissent progressivement l’Anatolie, à partir du XI e siècle et s’y installent, soumettant Grecs, Arméniens et Arabes
La famille paternelle

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