MA DERNIERE POMME
228 pages
Français

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Description

Sans trop se prendre au sérieux, l'auteur fait un saut périlleux arrière et nous fait revivre huit années de son enfance (1940-1948), à une époque où ses parents instituteurs exerçaient dans un village des bords de la Saône, limitrophe de la Bresse, non loin de Tournus. Un passé discontinu, au gré de ses souvenirs, jaillit sous sa plume : de Préty et son école à Bissey-sous-Chruchaud, lieu de vacances et de vendanges, où le père du narrateur est né. Chronique allègre et détaillée de la vie d'un garçonnet dont la mémoire retient une série d'anecdotes et d'enseignements qui marquèrent son parcours.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2011
Nombre de lectures 140
EAN13 9782336250236
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’HARMATTAN, 2011
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296543942
EAN : 9782296543942
MA DERNIERE POMME

Pierre Regenet
Graveurs de mémoire
Jacques FRANCK, Achille, de Mantes à Sobibor , 2011.
Pierre DELESTRADE, La belle névrose , 2011.
Adbdenour Si Hadj MOHAND, Mémoires d’un enfant de la guerre. Kabylie (Algérie) : 1956 – 1962 , 2011.
Émile MIHIÈRE, Tous les chemins ne mènent pas à Rome , 2011.
Jean-Claude SUSSFELD, De clap en clap, une vie de cinéma (Récit) , 2010.
Claude CROCQ, Une jeunesse en Haute-Bretagne, 1932-1947 , 2011.
Pierre MAILLOT, Des nouvelles du cimetière de Saint-Eugène , 2010.
Georges LE BRETON, Paroles de dialysé , 2010.
Sébastien FIGLIOLINI, La montagne en partage. De la Pierra Menta à l’Everest , 2010.
Jean PINCHON, Mémoires d’un paysan (1925-2009) , 2010,
Freddy SARFATI, L’Entreprise autrement , 2010.
Claude ATON, Rue des colons , 2010
Jean-Pierre MILAN, Pilote dans l’aviation civile. Vol à voile et carrière , 2010.
Emile JALLEY, Un franc-comtois à Paris, Un berger du Jura devenu universitaire , 2010.
André HENNAERT, D’un combat à l’autre , 2010.
Pierre VINCHE, À la gauche du père , 2010,
Alain PIERRET, De la case africaine à la villa romaine. Un demi-siècle au service de l’État, 2010.
Vincent LESTREHAN, Un Breton dans la coloniale, les pleurs des filaos , 2010.
Hélène LEBOSSE-BOURREAU, Une femme et son défi , 2010.
Jacques DURIN, Nice la juive. Une ville française sous l’Occupation (1940-1942) , 2010.
Charles CRETTIEN, Les voies de la diplomatie, 2010.
Mona LEVINSON-LEVAVASSEUR, L’humanitaire en partage. Témoignages , 2010,
Daniel BARON, La vie douce-amère d’un enfant juif , 2010.
M. A. Varténie BEDANIAN, Le chant des rencontres. Diasporama , 2010.
Anne-Cécile MAKOSSO-AKENDENGUE, Ceci n’est pas l’Afrique. Récit d’une Française au Gabon , 2010.
Micheline FALIGUERHO, Jean de Bedous. Un héros ordinaire , 2010.
Pierre LONGIN, Mon chemin de Compostelle. Entre réflexion, don et action , 2010.
Claude GAMBLIN, Un gamin ordinaire en Normandie (1940-1945) , 2010.
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Graveurs de mémoire Dedicace Epigraphe CLIN D’ŒIL LE CHEMIN Maman JULIETTE Papa JEAN MIMI JEANNOT MAIRIE - ÉCOLE PRÉTY MATERNELLE et la SUITE Au VILLAGE ABEILLES POULES et LAPINS PÊLE-MÊLE “ LA CANEBIÈRE ” JEAN-LOUIS PEUGEOT “301” À LA MAISON MANTEAU BLANC Tonton HENRI PRINTEMPS BISSEY ARTISANS Mémère ANNETTE Mémé CHACOURT TENNIS, RUGBY, FOOT et Cie, PÊLE-MÊLE ( suite ) CIEL et TERRE GUERRE et PAIX VENDANGES JEUX d’ENFANTS RÉCOLTES Tonton RAYMOND CHASSE PÊCHE TANTE-JEANNE (Saint-Martin) BOIS et PRÉS COLLÈGE ANDERNOS FIN du VOYAGE ANNEXES
À mes parents, ma sœur. À ceux qui nous ont aimés.
À Jean-Jacques, dont les conseils (souvent suivis…) m’ont accompagné tout au long de mon retour vers l’enfance.
Et, à Maman Lachaud, dont les encouragements n’ont pas manqué pour aller au bout du Chemin.
“Le souvenir est le seul paradis dont nous ne puissions être expulsés. »
(Jean-Paul Richter, ”La Loge Invisible“ )
CLIN D’ŒIL
L orsque mon ami Christian m’a offert “ La Première Gorgée de Bière ” de Philippe Delerm, j’ai (tout en savourant la lecture de cet ouvrage) hurlé de jalousie : il avait réalisé ce que j’imaginais, alors, devoir être le récit de mon enfance ! J’était coiffé sur le poteau par bien meilleur que moi, alors que depuis de longues années je concevais déjà, dans ma tête, le canevas d’une sorte de chronique en culotte courte , relatant mes souvenirs d’enfance dans mon village natal, à la fois bourguignon et bressan, de Préty. En somme, à l’inverse du “ Lièvre et la Tortue ” de notre bon La Fontaine, le plus rapide avait gagné !

J’ai donc encore un peu laissé traîner les choses, jusqu’à ce que la retraite me donne l’occasion d’y revenir et d’essayer de bâtir un récit qui tienne la route et puisse être lu, au moins par mon entourage familial…

Le temps était enfin venu pour moi de retourner en enfance.

Mon univers des années quarante
LE CHEMIN
E ncore une fois, dans ma tête, je refais le chemin : montée de la rue Bourgeoise, la ferme des Cavet, le plateau des Pendants, le grésillement des transformateurs avant la descente sur Lacrost, la levée de Saône, toute droite avec ses rails du chemin de fer régional, le pont de pierres, Tournus, les quais de Saône où habitait Mémé Chacourt, le magasin de monsieur Thibert, tailleur de son état, l’immense abbaye, le restaurant Le Terminus , la gare du PLM, la petite route à droite qui mène chez Faucillon et ses dogs Danois, le tunnel sous les voies ferrée, la Nationale 6, la descente du Jonchet vers Boyer, Sennecey avec, au centre, la route en direction de l’ouest, Laives et son grand mur de pierres, sa chapelle sur les hauteurs, ses platanes à la sortie du village, la digue jusqu’au pont sur la Grosne, le château de la Ferté, aussi mystérieux que celui d’Yvonne de Galay, avec son allée ombragée qui n’en finit pas, la forêt rafraîchissante, le chêne et la source de nos pique-niques, là où chante le coucou et pousse le muguet, les sentes qui filent sous les futaies de droite et de gauche, le petit étang qui semble surnager au-dessus de la route… , stop, stop, stop, crie le lecteur, mais je continue car c’est mon chemin …
La Coudre et ses virages, la plaine qui s’allonge jusqu’à Buxy, les collines au loin, déjà couvertes de vignes, le passage de la Ligne de Démarcation avant le tunnel sous la voie du chemin de fer, la remontée vers le restaurant Girardot, la marbrerie, le cimetière, le vieux collège où Papa a commencé ses études, les Ravaux et les pointes effilées de ses toits d’ardoise grise, la plongée des Cremoux, les tournants au milieu des acacias, les grands peupliers du bas de la combe, le pont sur la Couramble, la cave coopérative de briques rouges, et, à droite, au bout du village qui n’apparaît pas encore, la maison de Mémère Annette, chaudement éclairée par le soleil couchant que bientôt le Mont Brogny va avaler dans ses hauts prés peuplés de vaches blanches, le chemin d’une enfance, le chemin des vendanges, le chemin du temps d’avant, le chemin du bonheur.

Généalogie de Papa et Maman
Maman JULIETTE


- Jeannnnnnnnnn !…

D ’aussi loin que je me souvienne, cet appel prolongé de Maman cherchant Papa raisonne encore à mes oreilles, comme si c’était hier. Mais où était-il donc ce papa que l’on devait ainsi appeler à tue-tête pour qu’il apparaisse ?
Né à la campagne au début du siècle dernier, il en avait sans doute gardé un solide atavisme, lui qui, à l’époque, n’était pas un garçon à rester au nid , mais plutôt à s’échapper vers des activités de plein air : rôder dans les vignes, ramasser les escargots, pêcher les guernoyes (grenouilles), ou tirer les chats avec son arbalète rustique et ses flèches en baleines de parapluie, que sais-je encore ?
En cette année de drôle de guerre, où mes premiers souvenirs s’impriment dans ma mémoire, il n’y avait que bien peu de choses à faire à la maison et aucune télévision n’était encore venue fixer les mâles devant le petit écran. La maison était le domaine de la femme, de la mère, de Maman. Même après la classe, après son travail d’institutrice, de maîtresse comme l’appelaient les écoliers, elle devait encore accomplir certaines tâches au foyer.
Pourtant, nous avions une jeune bonne, quasi à demeure toute la journée ; en tous cas c’est le souvenir que j’en ai. Mais Maman (que nous appelions M’man ), très perfectionniste, laissait rarement à d’autres le soin de tenir la maison et de faire la tambouille . Lucienne, puis Georgette, avant Germaine, était là pour allumer le feu, faire les lits, préparer les légumes, mettre en route la lessiveuse, étendre le linge, parfois repasser, mais ceci était déjà un peu délicat… La délégation de responsabilité n’étant pas son fort, les finitions étaient, le plus souvent, menées à bien par Maman.
Je n’ai été dans sa classe que trois ans : CE1, CE2 et CM1. Ensuite, il fallait

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