La lecture à portée de main
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Description
Sujets
Informations
Publié par | L'Harmattan |
Date de parution | 01 mars 2015 |
Nombre de lectures | 17 |
EAN13 | 9782336370774 |
Langue | Français |
Informations légales : prix de location à la page 0,0474€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
Couverture
4e de couverture
Collection « Dire le harcèlement »
Collection
« Dire le harcèlement »
Cette collection a pour but de publier des témoignages de victimes de harcèlement moral professionnel ou privé, et de l’isolement et de la souffrance qui en découlent.
Elle présentera également quelques témoignages de personnes victimes de harcèlement institutionnel et dont le sort en tant qu’individu est déterminé par leur appartenance à une nationalité, une communauté.
Dernières parutions
Samira Elboudali, Michel Carrier, Des ailes pour voler, Insultée, battue, séquestrée, mais libre, 2012.
Marnie Devel, Maman est partie, chronique d’un suicide annoncé , 2011.
Titre
Lucille Roussel
Silence, on harcèle
Témoignage d’une cadre dévouée
sur son anéantissement annoncé
Copyright
© L’H ARMATTAN , 2015
5-7, rue de l’École-Polytechnique ;
75005 Paris
http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-72088-3
Citation
Nul ne peut atteindre l’aube sans traverser la nuit.
Khalil Gibran
Dédicaces
À mon mari Xavier,
À ma fille Diane, la liberté n’a pas de prix.
Je remercie
ma chère Isabelle
pour son amitié depuis 30 ans,
Brigitte et David
pour leur écoute et leur rôle dans mon sauvetage,
ma mère
pour son soutien,
mon père et son goût
pour la précision des mots,
Marie, Audrey, Olivia, Sabine, Sophie.
INTRODUCTION
Le récit qui va suivre est une histoire vraie, vécue, douloureuse. Mon histoire.
L’histoire d’une femme de 40 ans, diplômée, travailleuse, compétente, respectueuse des autres, une salariée normale, dont la vie va basculer au contact d’un supérieur hiérarchique pervers et manipulateur. L’histoire d’une violence quotidienne au bureau qui s’installe, s’avance, masquée, silencieuse, destructrice.
Une violence à bas bruit dont il est difficile de se rendre compte qu’on en est victime, tant elle est sournoise, souvent cautionnée par la lâcheté ou l’indifférence dans l’entreprise. Surtout ne rien voir, ne rien dire, ne rien faire.
J’ai côtoyé le diable pendant cinq ans.
J’ai vécu un harcèlement moral de la part d’un patron pervers narcissique, voilà pour le diagnostic froid, la description imparfaite et approximative de mon expérience. Mais ces mots fourre-tout sont des termes aujourd’hui galvaudés, souvent banalisés ou mal employés, que l’on croit miroir d’une mode et qui recouvrent mal une réalité complexe, faite de la chair et du sang des victimes.
Le harcèlement moral et la perversité manipulatrice en entreprise sont des sujets largement traités par des psychologues, psychiatres ou sociologues dans divers ouvrages qui remplissent les rayonnages des librairies. Si leur lecture m’a éclairée et soulagée souvent, elle m’a aussi frustrée et mise en colère car les décryptages experts trahissaient mon histoire : je lisais des analyses plaquées sur une situation que je connaissais mieux que personne pour l’avoir vécue et je ne m’y retrouvais pas. Les mots savants ne parvenaient pas à restituer le cataclysme que j’avais traversé, ils étaient douloureusement désincarnés et hostiles.
Les mots des autres sur ma réalité à moi, le décalage était parfois insupportable.
Alors j’ai voulu écrire pour partager mon expérience et donner corps à une réalité laide et dérangeante, une mécanique de démolition implacable dans l’univers feutré d’une entreprise réputée, orchestrée par un homme mais avec la complicité d’un système sourd et muet, une lente descente en enfer sous les yeux de tous.
J’ai voulu écrire pour prendre la parole ! Une parole incarnée et vivante. Difficile entreprise.
Traduire en mots la subtile perversité du manipulateur, l’enchaînement impalpable de ses agissements qui, considérés isolément les uns des autres, semblent inoffensifs, mais où tout n’est que mensonges, apparences trompeuses, agressions sournoises, effleurements assassins, est une tâche d’envergure. Tenter d’expliquer les mécanismes machiavéliques mis en œuvre par un être humain pour en asservir un autre et le détruire est ardu.
Je m’y suis attelée avec concentration, cherchant longtemps le mot le plus juste pour décrire les faits, mon émotion, mon ressenti. Cela m’a pris du temps. J’ai voulu être sincère, y compris quand je ne suis pas à mon avantage, et précise, sans sombrer dans l’exhibitionnisme glauque.