Vagabondages d un Faucheur Volontaire
282 pages
Français
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Description

Jean-Baptiste Libouban est l'initiateur du mouvement des Faucheurs Volontaires, qui organise la lutte de la société civile contre la dissémination incontrôlée et irréversible des OGM. Aux côtés de José Bové notamment, il a participé à de nombreux fauchages et a été plusieurs fois condamné. Dans ces Vagabondages, il revient sur les grandes étapes de sa vie, guidée par la non-violence et la vie communautaire et spirituelle.

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Date de parution 15 octobre 2015
Nombre de lectures 46
EAN13 9782336393520
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

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Extrait

JeanBaptiste Libouban
Vagabondages d’un Faucheur Volontaire Entretiens avec JeanPierre Garbisu
VAGABONDAGESDUN FAUCHEUR VOLONTAIRE
Jean-Baptiste LIBOUBANVagabondages d’un Faucheur VolontaireEntretiens avec Jean-Pierre Garbisu L’HARMATTAN
© L’HARMATTAN, 2015 5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Pariswww.harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-07353-8 EAN : 9782343073538
Sommaire
Introduction........................................................................7..............
I. L’enfance........................................31............................................. Mon père – l’âme bretonne ........................................................................... 15 Ma mère – l’intelligence de la vie ................................................................ 36 Un enfant dans la guerre ............................................................................... 45
II. De l'adolescence à Lanza del Vasto........................................... 53 Nouveaux horizons ....................................................................................... 55 La découverte d’un continent : Lanza del Vasto .......................................... 67 Enchantements .............................................................................................. 71 Lanza : un parcours poétique et un rêve réalisé ........................................... 81
III. L’Armée et l’Algérie................................................................ 95 Désobéir à l’Armée ....................................................................................... 97 Retour en Algérie et une nouvelle vie avec Jeannine ................................. 113
IV. La vie communautaire et les luttes non-violentes..................121 La vie à la Borie Noble et à la Fleyssière ................................................... 123 La lutte contre l’extension du camp militaire du Larzac ............................ 131 Autres luttes et solidarités........................................................................... 149 La vie communautaire, mode d’emploi ...................................................... 175 Responsable général de l’Arche : les roses ont des épines ......................... 191
V. Le mouvement des Faucheurs Volontaires............................. 205 Génèse et premiers combats contre les OGM............................................. 207 La société civile en procès .......................................................................... 221 L’Internationale des Faucheurs et les suites du mouvement....................... 247
VI. Epilogue : L’avenir de l’Arche.............................................. 257
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Introduction «La vie d’un doux bandit est dure à bien mener» Lanza del VastoPrincipes et préceptes du retour à l’évidenceAmis lecteurs, Nous jeûnions à Paris avec Jean-Pierre Garbisu pour interpeller les députés contre l’inacceptabledes étrangers enfermement sans-papiers dans des centres de rétention. Je lui laisse le soin de vous raconter comment de cette rencontre est né ce texte. Est-ce une biographie ou n’est-ce pas une biographie ? Chacun répondra. La biographie est généralement entendue comme unessai descriptif d’une vie. Nous avons préféré une écriture vivante plus libre, pour comprendre la vie à travers latrajectoire d’une personne. Laissez-vous surprendre comme Jean-Pierre et moi nous sommes laissés surprendre. Nous avons suivi le cours de la rivière, depuis la petite source jusqu’à la mer immense, franchissant les cascades et coulant doucement dans les méandres. Pourvu qu’il n’y ait pas trop de marécages! Nous nous sommes laissés surprendre par le sens. Parfois nous sommes descendus dans les profondeurs, sondant les causes internes et les causes externes des évènements. Parfois nous sommes tombés en arrêt devant des faits graves ou apparemment mineurs,là où le cœur et l’intelligence, le spirituel ou l’inacceptable se sont manifestés.Dans cesvagabondages, l’essentiel sera donc la quête de quelqu’un comme les autres qui essaye de comprendre où la vie l’appelle et le conduit et quelle en est la signification. La quête d’unqui essaye de se comprendre lui-même. Je crois comme certains Grecs que la poésie est plus vraie que l’histoire mais les faits sont tenaces et restent les faits qui laissent leurs traces dans les flots de la poussée mystérieuse et obscure de la vie. D’où l’importance donnée aux anecdotes quand elles sont des points de visibilité où l’essentiel de la personne s’engage. Il est intéressant aussi de voir la manière dont elle s’engage.Tout au long de la vie, nous recevons des enseignements : dans la famille, à l’école, par les rencontres et les formations diverses. Les évènements donnent naissance à des prises de conscience. Celles-ci se traduisent, une fois la distance prise, parfois bien des années plus tard, par des affirmations que nous faisons nôtres. Je vous livre les miennes. Elles sont nées de la confrontation de mes expériences avec les enseignements reçus. Elles sont comme la réflexion de la lumière à travers l’onde. C’est la petite part de ce que je crois avoir découvert de la vérité.
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Laissez-vous surprendre. Le passé et le présent vont se tresser. Un thème va apparaître puis reviendra 20 ou 50 ans après. Cela donne à penser que le temps et l’espace n’existent pas. Cet essentiel resurgit identique à lui-même avec d’autres couleurs et d’autres formes, comme un nouveau printemps.Il s’ensuit des changements de capimportants et significatifs, comme le jeu de la lumière sur l’eau. C’est notre manière de marquer ce que nous ne connaissions pas, ce qui n’était pas attendu. Mystère de la germination des pensées et des actes dans le terreau de la personne. Dans ce récit apparait un fil rouge marqué de perles : les origines rurales de mes parents, le scoutisme et la religion, les arts martiaux, la rencontre avec Lanza del Vasto et l’Arche, Jeannine et mes filles, la vie communautaire, la quête spirituelle, l’engagement non-violent pour la justice, l’environnement, les droits humains. Je n’oublie pas le fil bleu. Le fil noir a la couleur de cette boue qui repose au fond du lac. J’aime l’image du lotus chère aux Bouddhistes. Cette fleur épanouie dont les racines plongent et se nourrissent dans cette boue. Je n’ai guère ressenti le besoin de m’y appesantir. D’autres se chargeront de ma part d’ombre.Un grand merci à Jean-Pierre, à Christine sa compagne et à leurs enfants. Il a travaillé de nombreuses heures pour que ce livre sorte. De là est née une profonde amitié. Je suis le premier bénéficiairede cette somme. J’ai beaucoup appris sur moi-même.Ce travail m’a permis de cristalliser la prise de conscience faite quelques années auparavant de l’importance de mon père dans mon cheminement personnel et de sa grandeur. En moi mon père et ma mère se parlent, se réconcilient, se pardonnent. Mais l’épreuve de la biographie reste. Comment la présenter sans trop parler de soi-même. Moi, moi, moi… Voilà bien l’épreuve… Je ne suis qu’un petit humain parmi des milliards d’autres, où la rencontre de la lumière et de la vie suffisent à écrire le roman de chacun. Lehasard… a voulu que je puisse parler de la mienne.
Jean-Baptiste Libouban
« Gracias a la vida que me ha dado tanto »- Violeta Para
«Tout le monde dit : moi, moi, moi et moi je ne sais qui je suis »- Lao Tseu
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Eté 2010. Je reçois un appeld’Alain Richard,Franciscain et fondateur des Cercles de Silence, m’invitant à participer à une action symbolique forteet imminente: un jeûne de 10 jours devant l’Assemblée Nationale à Paris, pour protester contre unenième loi sur l’immigration. J’avais rencontré Alain deux années plus tôt et nous avions échangé sur les méthodes inhumaines utilisées par le gouvernement françaisen notre nomles avec immigréssans-papiers. J’avais été submergé par la honte quelque temps auparavant quand un coupleen situation irrégulières’était aspergé d’essenceetavait failli s’immoler avec leur enfant dans une églisede Bordeaux cernée par la police lancée à leur poursuite. Ce jeûne restera gravé dans ma mémoire, autant pour la qualité de l’action publique menée que pour celle du temps partagé en privé avec le groupe de jeûneurs, dansl’imposant temple protestant qui nous servait de refuge à quelques pas de l’Assemblée Nationale. Parmi les jeûneurs se trouvait Jean-Baptiste Libouban, que je connaissais de réputation comme étant l’initiateur du mouvement des Faucheurs Volontaires. Nous avions déjà de manière indirecte participé ensemble à un jeûne public : celui de début 2008, mené par José Bové, Jean-Baptiste et d’autres militants. Nousl’avions accompagné à distance avec quelques vigilants bordelais. Cette action,n’en déplaise auxsceptiques, avait montré son efficacité et abouti à un moratoire sur la culture de maïs transgénique en France. La même année 2010,Alain Richard avait publié un livre d’entretiens Une vie dans le refus de la violence. J’avais été touché en le lisant par la cohérence du parcours d‘un hommede foi qui avait travaillé toute sa vie auprès des plus pauvres en France, aux Etats-Unis et ailleurs, protesté par le jeûne et d’autres formesd’actionnon-violente contre la préparation des bombes nucléaires, les dictatures sud-américaines, l’enfermementdes sans-papiers... Un homme énergique pratiquant volontiers la méditation zen et l’humour, aimant les plaisirs de la table autant que les conversations engagées. J’aipu constater pendant notre action à Paris que Jean-Baptiste et lui étaient deux complices enjoués et complémentaires, de compagnie tout à fait recommandable dans ce genre de situation. Ils ont accompli bien des actions non-violentes ensemble, parmi lesquelles un jeûne à New York devant l’ONU,contre l’intervention militaireaméricaine en Irak. Jean-Baptiste me racontait avec humour et simplicité ses combats, depuis le Larzac jusqu’aux OGM. Le ventre vide maisl’espritlibre, je lui proposaide tenter l’aventure d’entretienssur son parcours. Jean-Baptiste accepta avec sa tranquille insouciance habituelle, bien que laproposition lui venait d’un non-professionnel de l’éditionCe fut le débutd’un travail d’écriture mené au gré de nos agendas et obligations personnelles respectives, entre le Sud-Larzac et les Landes. Jean-Baptistem’afait découvrir le fondateur de la communauté, le grand ami 9
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