Strigoiacă, un conte érotique

Bruno Massé

Description

Une nouvelle érotique de qualité - une lecture envoûtante!
"N'écoutant que ses instincts, se laissant porter par l'esthétique ténébreuse et le parfum enivrant des chandelles..."
Lysandre rêvait de voir la Transylvanie, la vraie. Fuyant une trappe à touristes, elle décide d'affronter seule les mystères des Carpates. Or, les légendes disent qu'il faut fuir le battement d'ailes des chauves-souris endash oui, fuir, au risque de succomber aux créatures de la nuit!
Sensuelle et déjantée, Strigoiacă offre une introduction au monde ensorcellant d'un auteur acclamé par la critique.
*Succombez à l'univers littéraire de Bruno Massé*
Basé à Montréal, Bruno Massé s'intéresse à l'anarchisme, aux créatures de la nuit et à la chute de la civilisation. Réputé pour ses romans engagés, il publie Valacchia et Le jardin des rêves - deux romans érotiques pro-féministes - chez Guy Saint-Jean Éditeur. Il s'inspire du cinéma d'horreur classique, des légendes roumaines et du chaos total.
"écrit avec doigté et sens du rythme"
Le Libraire
"une plume des plus imagées"
LBR.CA
"sulfureux"
Culture Hebdo
"décrit avec sensualité et érotisme"
Pause Lecture
"se démarque par son originalité"
LaMetropole.com
www.brunomasse.com

Sujets

• Bruno Massé
• Érotisme
• Vampire
• Transylvanie
• Gothique
• EPUB

Informations

• Publié par: BMasse
• Publié le: 29 décembre 2013
• Nombre de lectures: 5 847
• Licence : En savoir +
  Paternité, pas d'utilisation commerciale, partage des conditions initiales à l'identique
• Langue: Français

Extrait

 

 

 

Strigoiacă

Un conte érotique

 

 

 

 

 

 

 

 

Strigoiacă, un contre érotique

Éditions Bruno Massé, 2013

 

Photographe et modèle: Candylust, ©candylust.org

 

Écrit par Bruno Massé

Révisé par Julie Brouillard

 

Licence Creative Commons

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Mes remerciements à KatЯ, Julie et Candace

 

 

 

 

 

Les torrents des rochers, le sable blond des rives,

Les vaisseaux balancés, l'Automne dans les bois,

Les bêtes des forêts, surprises et captives,

Méditaient dans mon coeur et gémissaient en moi!

 

O mort, laissez-les fuir vers la forêt puissante,

Ces fauves compagnons de mon silence ardent!

Que leur native ardeur, féroce et caressante,

Peuple la chaude nuit d'un murmure obsédant.

 

- Anna De Noailles, 1913

Chapitre 1. La trappe à touristes

 

Lysandre ne tenait plus en place.

C’était interminable.

- LeCetatea Poenari,poursuivait le guide touristique d’un ton monotone, mieux connu sous le nom de Château de Dracula, a été construit au XIII e  siècle par les seigneurs de Wallachie peu avant la transformation du territoire en principauté…

Une trentaine de touristes étaient assemblés patiemment sur le site patrimonial, visiblement blasés. Certains prenaient des photos, d’autres lisaient des brochures, mais la plupart portaient vaguement attention à la présentation, errant çà et là à travers les ruines de la forteresse.

- Quel château, grommela Lysandre à voix basse. Y’a que trois murs et un buisson ici!

Il n’y avait effectivement pas grand-chose à voir : les remparts s’étendaient piteusement. Mais le paysage, toutefois, était imprenable. C’était un chaud matin de septembre. L’air avait un fond frais, mais le soleil radieux compensait, resplendissant sur la région montagneuse, illuminant les pics enneigés, les vallées ma estueuses. La forêt des Car ates, célèbre our sa

canopée sombre et impénétrable, s’étendait dans tous les sens, recelant on ne sait quels mystères ancestraux.

- C’est en 1888, précisa le guide, qu’une avalanche emporta la section sud du château. Notez la taille des pierres, nettement différente…

À l’arrière du groupe, Lysandre tapait du pied.

- Argh, Clara! J’en peux plus, c’est trop nul! Une autre heure comme ça et je vais faire une embolie cérébrale, je te jure.

Hmm? -

Cette dernière était rivée sur son téléphone portable. Elle n’avait pas quitté le gadget des yeux depuis le début du voyage.

- Est-ce que tu m’écoutes? demanda Lysandre, exacerbée.

- Bien sûr, prétexta son amie. « Bla-bla-bla, on s’emmerde, bla-bla-bla, quelque chose. » Laisse-moi juste mettre mon statut à jour…

Clara pointa alors l’appareil pour prendre quelques photos des murets, essayait différents cadrages.

Lysandre soupira.

- Tu sais, la résolution dans la réalité est vraiment exceptionnelle. C’est 3D et tout. Tu devrais essayer.

- Je ne sais as our uoi tu bêles, rotesta Clara

nonchalamment. C’est toi qui as insisté pour qu’on vienne ici, tu te rappelles? Les vampires, le comte Dracula, tout le patatras? Tant qu’à faire, j’aurais préféré rester à l’hôtel, le signal est meilleur…

- C’est justement! s’élança Lysandre. On est en Tran- syl-va-nie! Tu te rends compte? Regarde, tout autour, les Carpates! Là-bas, par exemple, c’est les monts Făgăraș. On raconte que c’est là que rôdaient autrefois lesstrigoiacă– ces vampiresses aux pouvoirs occultes – et leurs goules, ces humains qui ont accepté le pacte infernal de leurs maîtresses immortelles! Les paysans disent qu’il faut fuir le battement d’ailes des chauves-souris – oui,fuir, au risque de succomber aux créatures de la nuit!

- Terrifiant, remarqua Clara.

Mais Lysandre était emportée par l’inspiration.

- Toutes ces légendes, Clara, ces mystères! T’imagines les aventures qui attendent, juste là, au bout des doigts? Je veux voir lavraieTransylvanie, moi! Sauf qu’à la place, je suis prisonnière ici bien sagement… avec les autres bêtes de trait. Y’en a marre!

Mais Clara haussa les épaules, loin d’être convaincue. Elle restait absorbée par son téléphone.

- Oh, remarqua-t-elle Regarde cette photo de chaton, . ce qu’il est mignon.

- Ça y est! Conclut Lysandre d’un ton acerbe. J’en ai assez! Au diable cette tra e à touristes! Fais comme

tu veux – je te rejoins plus tard à l’hôtel!

Résolue, l’aventurière enfila son sac à dos et entama sa fuite en dehors du site historique. Sans attendre, elle bifurqua tout droit vers la ligne de la forêt, dévala la pente d’un pied agile, fonçant vers l’inconnu. En dehors des sentiers, en dehors des routes : la nature sauvage.

Lorsque Clara s’arracha le nez du portable, il était trop tard pour retenir son amie.

- Lysandre, appela-t-elle. Mais qu’est-ce que tu fous?