PAPA MICHEL.
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Description

Il est décédé, il y a déjà quelques décennies. Et d'après ce que je sais, beaucoup de sa famille aussi : Une vraie hécatombe.
Je me suis toujours demandé pourquoi je l'ai appelé Papa.
Sûrement parce que cela m'a été imposé.
Cela faisait parti de l'époque.
C'était absurde.
Heureusement qu'à la notre, les mentalités ont changées et évoluées.

Informations

Publié par
Publié le 17 janvier 2013
Nombre de lectures 40
Licence : Tous droits réservés
Langue Français

Extrait

P a g e| 1 PAPA MICHEL Mon Beau-père, celui que j’appelais Papa Michel et le bonhomme noir, en rapport avec le jeu du Mistigri, et sa famille ne m’aimait pas. Non qu’il fût noir de peau mais que lorsqu’il venait me voir après son travail de serrurier alors qu’ilpouvait le faire ne prenait même pas la peine de prendre une douche par incorrection, indélicatesse. Je l’ai supporté tant bien que mal.Puis un jour n’y tenant plus, prenant mon courage à 2 mains, j’ai posé cet ultimatum à maman de choisir entre lui et moi. Elle en a divorcé. Chose extraordinaire pour moi qui ai une mémoire fabuleuse il y a 2 évènements essentiels dont jen’ai que dessouvenirs confus qui auraient du me marquer indélébilement. Alors que d’autres de la même époque sont très clairs dansma mémoire. Leur Mariage et le fait que maman chaque soir de leur vie commune arrivait en pleurs. L’explication la plus valable après des années de réflexion la voilà :J’étais tellement choquée et perturbée par cet homme que pour m’éviter dans souffrir plus que de raison, mon subconscient a trouvé que la solution adéquate était le trou noir. Ma mère m’a raconté qu’au sortir de la Basilique Notre Dame, juste après leur union, ses parents et lui avaient bien dit clairement qu’ils ne m’aimaient pas.Mon parâtre a passé le plus clair de son temps à la Guerre d’Algérie.Il y faisait son service militaire. Maman dès son retour lui a offert une Dauphine turquoise, dans le secret espoir qu’il lui apprenne à conduire.Je me souviens d’une leçon épique au Phare de l’Espiguette.Ma mère avait le volant et son mari ne faisait que de lui crier dessus. Et moi derrière,j’avais une de ces pétoches.Je ne sais pas ce qui me faisait le plus peur : les cris et les engueulades des deux ou le risque d’accident carje me rendais bien compte du danger. Un dimanche, je ne sais comment il a fait, il a décidé d’aller un après midi à la plage, avec maman et moi. A notre retour un vrai calvaire. Comme tout enfant fatigué, je m’allongeais sur la banquette arrière pour dormir. Ce qui avait le chic de le mettre dans une colère noire. Il avait décrété que je ne me reposerais pas et chaque fois que je m’assoupissais il freinait à mort. Moi je tombais invariablement et me réveillais en sursaut. Ma mère rouspétait, lui criait dessus mais rien n’y faisait.Pour rajouter à la l’énorme tension électrique qui régnait, à notre arrivée sur Montpellier un orage monstre éclata. Au lieu de nous ramener à la rue du Cannau il nous arrêta boulevard Louis blanc et nous laissa remonterchez bonne maman sans états d’âme.Nous sommes arrivées là-haut rincées. Ma mère et lui habitaient 6 rue de l’Université.
P a g e| 2 Leplus malsain et le plus dégueulasse de sa part, c’est que ma mère devait pour monter dans la voiture en payer l’essence.Une histoire d’ouf.La seule fois où je pus monter dans la voiture et dormir au retour comme une bienheureuse et sans qu’il ne pipe un mot désagréable, c’est lors de notre virée d’une journée à Marseille. Mais cette fois là ma grand-mère était présente. Je me souviens que dans un bar de là-bas, sur une grande avenue descendant vers le port, peut-être la Canebière, j’ai vu pour la toute première fois la télévision en couleurs. Ainsi que de mon unique visite du château d’If, avec en fond de toile l’histoire du Comte de Monte-Cristo d’Alexandre Dumas.Nous sommes allés en famille voir le zoo de la citée phocéenne. Nous nous sommes retrouvées, bonne-maman, ma mère et moi devant la fosse des crocodiles qui immobiles, se prélassaient au soleil. Ils avaient l’air tellement inoffensif que pour les faire bouger, maman s’est penchée en faisant tournoyer le bâton qu’elle avait ramassé en direction du plus gros des reptiliens. Ma mère a tellement surprise par sa réactionsi prompte et si vive qu’elle eut un saut de recul. Elle était tremblante comme une feuille, ce qui déclencha chez ma grand-mère et moi une hilarité incontrôlable. Ma mère nous fusilla d’un regard noir et était furax.C’est en cette occasion que j’apprisqu’il fallait se méfier de l’eau qui dort.Qu’un animal sauvage, bien qu’il soit captif n’en demeure pas moins un prédateurdangereux. Quand à ma mère, elle en fut quitte pour une belle frayeur et pour couronner le tout, une belle engueulade par mon beau-père. Ma pauvre maman, sur ce coup, elle eu tout pour plaire. Quelques fois, je ne sais plus si c’était avant ou après leur mariage, nous allions chez ses parents qui avaient une villa. Dans le jardin trônait un très beau cerisier. Un vrai régal pourles yeux quand il était plein de fruits d’un très beau rouge et pour les papilles une fois les cerises dans le panier. Papa Michel avait une sœur ayant à l’époque un bébé dans une chaise haute qui s’amusait à tirer les moustaches du chat.Et invariablement c’est moi qui écopais d’une punition, car ce pauvre chérubin n’était pas capable à son âge de faire le moindre mal à cet animal. Mais moi oui.Cet homme m’avait tellement fait du mal qu’un jour où je me trouvais à la pension Ste Marie Thérèse, rue Rouget de l’Isle, à Nîmes, dans les années 67-68, j’ai volé l’Alliance que conservait ma mère dans notre vitrine.Je l’ai mise dans les toilettes et tirée la chasse.J’ai même vérifiée qu’elle avait complètement disparue avant de me coucher.Je trouvais non convenable et incohérent que ma mère garde ce souvenir de l’homme qui m’avait complètement traumatisée.
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