Une parmi tant d'autres

Patricia Schmitt

Description

Depuis des années, Patricia souffre de douleurs intestinales atroces auxquelles aucun médecin n’est en mesure de trouver une explication. Se sentant incomprise, la jeune femme se renferme sur elle-même et peu à peu, l’espoir de vivre un jour normalement s’évanouit. Alors qu’elle n’a plus goût à rien, elle entend parler d’une opération susceptible d’éradiquer à jamais ses maux. Patricia le sait: il s’agit là de la solution de la dernière chance. Sans hésiter, elle décide d’avoir recours à cette chirurgie qui va bouleverser son existence… Ce témoignage nous plonge dans l’intimité la plus profonde d’une jeune femme victime de malformation intestinale rare, peu connue du corps médical. C’est un combat au quotidien contre la maladie, mais également contre le regard et le jugement des autres que Patricia Schmitt décrit ici. Une véritable leçon de courage, qui appelle à la fois à la compassion et à la tolérance.

Informations

• Publié par: publibook
• Nombre de lectures: 13
• EAN13: 9782748359992
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Une parmi tant d’autres

Patricia Schmitt Une parmi tant d’autres Chronique d'un mal méconnu Publibook

Retrouvez notre catalogue sur le site des Éditions Publibook : http://www.publibook.com Ce texte publié par les Éditions Publibook est protégé par les lois et traités internationaux relatifs aux droits d’auteur. Son impression sur papier est strictement réservée à l’acquéreur et limitée à son usage personnel. Toute autre reproduction ou copie, par quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon et serait passible des sanctions prévues par les textes susvisés et notamment le Code français de la propriété intellectuelle et les conventions internationales en vigueur sur la protection des droits d’auteur. Éditions Publibook 14, rue des Volontaires 75015 PARIS – France Tél. : [phone] IDDN.FR.010.0115654.000.R.P.2010.030.31500 Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Publibook en 2011

RDV médical Assise dans la salle d’attente du docteur Belhomme, je joue nerveusement avec mes doigts. La pièce est remplie de patients. Certains viennent peut-être comme moi pour la première fois, d’autres sont des habitués. La distinction semble facile à opérer. Les premiers donnent l’impression d’hésiter entre rester et filer à l’anglaise (c’est aussi mon cas), quant aux seconds ils feuillettent tranquillement l’une des revues mises à notre disposition. Comment en suis-je arrivée là ? Sur les conseils d’une amie de ma cousine. Était-ce une bonne idée ? Je com- mence à en douter sérieusement… Je l’ai rencontré lors d’un dîner chez ma parente. Comme d’habitude, lorsque je mange hors de chez moi, je picore plus que je ne mange vraiment. Ce n’est pas que le menu me déplaise, loin de là même, mais je crains la « crise ». Quelle crise ? me direz-vous. Moi-même je ne sais pas comment la nommer. Régulièrement, pour une raison que j’ignore, je suis sujette à des crampes abdominales assez intenses et dans ces cas-là, j’ai tous les symptômes d’une gastro-entérite. Vous imaginez bien ma gêne lorsque je suis dans cet état et que je me trouve chez des amis ou de la famille. Je ne vous raconte pas mon malaise quand cela arrive chez des inconnus ou au restaurant. Je disparais sans crier gare et forcément mes hôtes ou les autres convives ne comprennent pas ce qui se passe. J’en suis arrivée à limiter au maximum les sorties par peur d’une éventuelle crise. Certaines personnes de mon entourage croyant que je les fuis volontairement ont déci- dé de m’inclure dans leur liste de persona non grata. En un

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sens, je peux les comprendre. Comment expliquer à autrui un phénomène auquel moi-même je ne comprends rien ? Je suis devenue la « malade imaginaire » de service, celle qui se sent mal quand cela l’arrange. Après une petite pé- riode de déprime, j’ai décidé de voir les choses de manière positive. Cette « maladie » m’aura permis de faire une sé- lection naturelle involontaire parmi mes ami(e)s, seul(e)s les meilleur(e)s sont resté(e)s. Les membres de ma famille étant plus ou moins habi- tués à mes malaises, ils ne m’en tiennent pas rigueur ou, si c’est le cas, ne laissent rien paraître. J’avais donc accepté ce dîner chez ma cousine et je discutais avec son amie Ma- rilyne. — Tu ne manges rien, tu es au régime ? — Non, je sais que j’ai quelques kilos en trop mais ce n’est pas cela qui me retient, j’ai un rapport compliqué avec la nourriture, répondis-je. — Comment ça ? — Eh bien pour faire simple, disons que j’ai parfois des crampes abdominales assez violentes. Celles-ci viennent généralement après un repas copieux, ce qui équivaut pour moi manger une entrée, un plat et un dessert d’affilée. Je n’ai jamais pu manger un menu complet sans être malade. Ce qui est bizarre, c’est que je n’ai jamais réussi à identi- fier un ou plusieurs aliments « déclencheurs ». Ces crises débarquent n’importe quand, sans signe avant-coureur. J’ai bien fait des radiographies quand j’avais quatorze ans mais on ne m’a rien trouvé de grave. Le radiologue a seu- lement plaisanté sur la longueur de mon intestin en disant que je pourrai aisément entrer dans le livre des records grâce à cet organe qui mesure, chez moi, le double de la taille standard. Il a ajouté qu’il n’y avait rien à faire hor- mis vivre avec. Il a été incapable de déterminer quelles étaient les causes de ces crises qui ponctuent ma vie et qui régentent mon emploi du temps.

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