Prépa Sciences Po – Philo – Cours – Histoire et progrès
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Professeur : Laurence Hansen-Løve Discipline : Ordre général/Questions contemporaines Sujet corrigé : Dissertation Dissertation « Histoire et progrès » I. La dimension historique de l’homme 1. Histoire et historicité Le langage courant associe ou même confond purement et simplement l’« évolution » et l’« histoire ». Une telle confusion interdit de comprendre en quel sens on a pu dire que « l’homme est le seul être à avoir une histoire » : les choses, les objets, les animaux, l’univers, n’ont-ils pas, eux aussi, une « histoire » ? Par définition, tout ce qui « existe » se développe dans le temps et comporte donc, dans une certaine mesure, une dimension évolutive ou encore « historique ». Pourtant, l’« histoire », au sens strict, ne concerne que les hommes : non seulement le discours historique (le récit, la connaissance des événements du passé) mais aussi l’« histoire » dans son autre sens : le devenir, c’est-à-dire la réalité elle-même. En effet, l’existence historique des hommes n’est pas dissociable de leur conscience : c’est parce qu’ils incorporent leur passé et qu’ils s’imposent d’en conserver la mémoire que les hommes disposent d’une « histoire ». Celle-ci fut d’abord orale, elle est aujourd’hui transmise par écrit (premier sens du terme).

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Publié le 05 novembre 2009
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Langue Français

Extrait

Professeur : Laurence Hansen-Løve Discipline : Ordre général/Questions contemporaines Sujet corrigé : Dissertation
Dissertation « Histoire et progrès »
I. La dimension historique de l’homme
1. Histoire et historicité
Le langage courant associe ou même confond purement et simplement l’«évolution »et l’« histoire ».Une telle confusion interdit de comprendre en quel sens on a pu dire que « l’homme est le seul être à avoir une histoire » :les choses, les objets, les animaux, l’univers, n’ont-ils pas, eux aussi, une « histoire » ? Par définition, tout ce qui « existe » se développe dans le temps et comporte donc, dans une certaine mesure, une dimension évolutive ou encore « historique ».Pourtant, l’«histoire »,au sens strict, ne concerne que les hommes: non seulement le discours historique (le récit, la connaissance des événements du passé) mais aussi l’« histoire »dans son autre sens: le devenir, c’est-à-dire la réalité elle-même. En effet, l’existence historique des hommes n’est pas dissociable de leur conscience: c’est parce qu’ils incorporent leur passé et qu’ils s’imposent d’en conserver la mémoire que les hommes disposent d’une « histoire ». Celle-ci fut d’abord orale, elle est aujourd’hui transmise par écrit (premier sens du terme). Réciproquement, c’est parce qu’ils perpétuent cette mémoire élaborée dans un discours soit spontané (mythes et légendes), soit réfléchi, que les hommes ont une « dimension historique » (second sens du mot « histoire ») ou, ce que l’on nommera, pour lever toute ambiguïté, une «historicité » :l’« historicité »est le caractère propre de l’homme qui intègre, sous la forme du récit de son passé et de la représentation de son avenir, une dimension temporelle dans la représentation qu’il a de lui-même.
2. La portée universelle de l’histoire
Pourtant les hommes n’ont pas toujours connu l’«histoire »dans le sens actuel du terme (la discipline scientifique). Ce sont les Grecs qui se sont efforcés les premiers de donner à l’existence historique des hommes cette portée universelle qui est devenue la sienne aujourd’hui. Dans le Préambule de sesHistoires, Hérodote (480-425 av. J.-C.) présente son dessein :exposer les «actions importantes et remarquables accomplies aussi bien par les Barbares que par les Grecs» afin de les soustraire à l’oubli. Son œuvre contient une masse d’informations très précieuses sur les mœurs, les institutions, mais aussi les préjugés et les légendes de son temps. Mais c’est Thucydide (470-401 av. J.-C.) qui réalise, avecLa guerre du Péloponnèsehistoire »(au sens moderne du terme). Grâce à lui, la, le texte fondateur de l’« représentation du passé ne relève plus d’une simple «enquête »(sens premier du mot grec «historia») ; elle devient un véritable savoir, procédant d’une documentation approfondie, et désormais soucieuse d‘impartialité et d’objectivité. Non seulement Thucydide s’efforce d’investir l’histoire en suivant un principe de lecture rationnel ; mais encore il introduit cette dimension critique par laquelle notre «histoire »rompt avec l’approche traditionnelle (religieuse ou mythologique) de la mémoire collective.
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