Prépa Sciences Po – Philo – Fiche – Tocqueville – La nature de la démocratie – Pierre Manent
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Auteur : Pierre Manent Discipline : Ordre général/Questions contemporaines Fiche : Tocqueville et la nature de la démocratie Concours d’entrée aux Instituts d’Etudes Politiques Tocqueville et la nature de la démocratie, d’après Pierre Manent Introduction En offrant à ses contemporains le compte rendu réfléchi du voyage qu’il accomplit aux Etats-Unis de mai 1831 à février 1832, Tocqueville s’est donné pour mission d’être un « éducateur politique ». Dans son pays – la France – déchiré entre les partis, certains redoutent, d’autres espèrent la continuation de l’avancée de cette démocratie dont une formule de l’époque dit qu’elle « coule à pleins bords ». Tocqueville nous fait tout d’abord part d’un émerveillement : la République américaine a été fondée en pleine connaissance de cause par des individus particulièrement entreprenants, compétents et doués. L’Amérique représente en ce sens l’idée claire de la fondation libre, datée, maîtrisée, tandis que l’Europe en représente le pôle obscur et convulsif. En Amérique, la Providence est généreuse et maternelle, alors qu’en Europe la Providence, ou nécessité telle qu’elle fut portée par l’Histoire, a débouché sur la Terreur. La clef de la démocratie américaine se trouve donc dans les traits qui distinguent l’Amérique de l’Europe.

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Publié le 05 novembre 2009
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Langue Français

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Auteur : Pierre Manent Discipline : Ordre général/Questions contemporaines Fiche : Tocqueville et la nature de la démocratie Concours d’entrée aux Instituts d’Etudes Politiques
Tocqueville et la nature de la démocratie, d’après Pierre Manent
Introduction
En offrant à ses contemporains le compte rendu réfléchi du voyage qu’il accomplit aux Etats-Unis de mai 1831 à février 1832, Tocqueville s’est donné pour mission d’être un « éducateur politique ». Dans son pays – la France – déchiré entre les partis, certains redoutent, d’autres espèrent la continuation de l’avancée de cette démocratie dont une formule de l’époque dit qu’elle « coule à pleins bords ». Tocqueville nous fait tout d’abord part d’un émerveillement : la République américaine a été fondée en pleine connaissance de cause par des individus particulièrement entreprenants, compétents et doués. L’Amérique représente en ce sens l’idée claire de la fondation libre, datée, maîtrisée, tandis que l’Europe en représente le pôle obscur et convulsif. En Amérique, la Providence est généreuse et maternelle, alors qu’en Europe la Providence, ou nécessité telle qu’elle fut portée par l’Histoire, a débouché sur la Terreur. La clef de la démocratie américaine se trouve donc dans les traits qui distinguent l’Amérique de l’Europe. Ces différences, aussi considérables soient-elles, servent cependant à mettre en valeur le «Même »,c’est-à-dire ce que la démocratie américaine et la démocratie européenne ont en commun, à savoir l’égalité des conditions. L’égalisation des conditions est à la fois le fil conducteur de l’histoire européenne et le fait générateur de la République américaine, fille de l’Europe.
Chapitre premier
La définition de la démocratie
« Parmiles objets nouveaux qui, pendant mon séjour aux Etats-Unis, ont attiré mon attention, aucun n’a plus vivement frappé mes regards que l’égalité des conditions […] (quand je reportais ma pensée vers notre hémisphère) je vis l’égalité des conditions qui, sans y avoir atteint comme aux Etats-Unis ses limites extrêmes, s’en rapprochait chaque jour davantage… » L’« égalitédes conditions» ne caractérise pas un régime politique mais une mentalité, un état social. De cet « état social » résulte évidemment un régime politique, celui dans lequel le peuple est souverain… Tocqueville affirme aussi que le principe de la souveraineté du peuple est le principe «générateur »de la démocratie américaine. Il semble donc hésiter entre une détermination essentiellement sociale et une détermination essentiellement politique de la démocratie. Mais pour finir, ce qui définit la démocratie américaine, ce n’est ni la mentalité ni la forme étatique mais «le principe de la souveraineté du peuple répandu dans la société entière » (chapitre 4 et 5 du tome 1). Il dessine ainsi l’image d’un régime où le lien social est immédiatement politique. Ainsi, aux Etats-Unis, il n’y a de pouvoir que dans la société, mais ce
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