BYE BYE À MES ÉDITEURS !
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Description

ou le témoignage d'un publinaute autonome et comblé... en 7 pages, deux ou trois images et quelques rosseries bien senties !

Informations

Publié par
Publié le 01 septembre 2012
Nombre de lectures 262
Licence : Tous droits réservés
Langue Français
Poids de l'ouvrage 14 Mo

Extrait

Michel Bellin
BYE BYE À MES ÉDITEURS
ou
LE TÉMOIGNAGE D’UN PUBLINAUTE
AUTONOME ET COMBLÉ

2
Droits/diffusion/distribution exclusifs
MICHEL BELLIN
Contact : michelcombebellin@hotmail.com
Site littéraire : www.michel-bellin.fr
Il n’existe pas d’édition papier de ce court essai.
Pour le lecteur préférant la liseuse à l’écran d’ordinateur,
ce texte de M. Bellin est disponible (au prix de 3,09 €)
sur le KINDLE d’Amazon.
Bibliographie complète illustrée page 9 et suivantes.

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TÉMOIGNAGE D’UN PUBLINAUTE COMBLÉ
par Michel Bellin
ier, j’étais un auteur frustré ; aujourd’hui, je suis un publinaute Hcomblé. Oyez, oyez, ami(e)s internautes, la longue litanie de mes félicités :
Oui, hier encore, j’essuyais régulièrement le refus méprisant des éditeurs pour mes
plus chers manuscrits (dernier en date : ‘Isâ le Magnanime, forcément nul à ch… puisque 15
fois refusé l’automne dernier !). Aujourd’hui, je mets librement ce texte en ligne,
intégralement et gratuitement, tout comme je dévoile sur la toile dix autres « livres »
exclusivement numériques, intégralement ou en feuilleton, selon mon propre rythme, mes
humeurs et l’inspiration de ma capricieuse et tyrannique Muse qui, depuis qu’elle flirte avec
YouScribe, ne sait plus où donner de la plume ou plutôt du mulot !
Hier, dans le cadre de mes ruineuses autoéditions ou de certains contrats avec certaines
maisons - que je ne nommerai pas -, je devais débourser et me saigner pour ramasser in fine
quelques miettes honteuses bien que durement gagnées.
Hier aussi, par l’amas de pâte à papier, je participais à la déforestation criminelle de la
planète alors qu’aujourd’hui je lis sur mon écran ou sur ma tablette peu gourmande en énergie
– outre mes propres manuscrits – les chefs-d’œuvre de la littérature (je découvre ces jours
l’Idiot de Dostoïevski et je me casse un peu les dents, je l’avoue !).

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Hier encore, j’enrageais de faire cracher au bassinet mes lecteurs, surtout les plus
fidèles d’entre eux. Aujourd’hui, pour une somme symbolique ou le plus souvent gratuitement
(80% d’extraits disponibles), de nouveaux lecteurs dispersés dans le monde entier peuvent à
loisir me découvrir, m’adorer, me haïr… tout en téléchargeant à l’œil et en imprimant à
l’envi. (Il s’agit bien sûr de mes anciennes autoéditions ou de mes créations inédites, dormez
en paix Editeurs ombrageux !).
Hier aussi, il n’était pas possible pour mon éditeur de publier l’album de mon roman
fétiche (Cet été plein de fleurs) : photographies, dessins, fac-similés… Vous n’y pensez pas,
cher ami, bien trop volumineux, bien trop onéreux ! Aujourd’hui, d’un clic, je dévoile sur la
Toile ce trésor iconographique et il me semble que la vie de mon jeune héros, Paul de
Montclairgeau, en est à nouveau irriguée et vivifiée… près d’un siècle après sa disparition !
Et si cela donne envie à certains de découvrir ses (mes) mots, qui s’en plaindra ? Surtout pas
Monsieur l’Editeur !
Hier encore, je n’avais qu’une poignée d’aficionados ; aujourd’hui, si je fais mes
comptes, j’ai atteint plus de lecteurs en deux ou trois mois qu’en près de dix ans de galère
littéraire ! N’est-ce pas ce qui compte pour un auteur, en herbe ou confirmé : être lu, sinon
être aimé !
Hier toujours – pauvre sot ! – j’essayais de draguer la Duchesse de Gallimarre,
aujourd’hui j’ai à jamais délaissé ses charmes surannés et tarifés pour convoler joyeusement
avec le mondialiste et populaire YouScribe. Car l’innovation était trop belle, trop tentante,
réconfortante et excitante : jusqu’à ce jour, je ne faisais que subir l’événement éditorial, les
èmecaprices des marchands de papier, leurs mises en page draconiennes, leur impérieuse 4 de
couverture, leur inertie commerciale et pour finir leurs dérisoires pourboires. Aujourd’hui,
c’est moi – publinaute fier et décomplexé – qui crée l’événement « littéraire », mets en œuvre

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mes nouvelles publications, comme je veux et quand je veux, sans débourser un sou ni en
exiger aucun, en me moquant du scribouillard que je suis et des pompeux droits d’auteurs
pompés puisque – selon ma philosophie personnelle et que nul n’est obligé de partager ici –
la littérature n’implique pas en soi de faire vivre un auteur ni
d’engraisser un éditeur. En cela, je suis fidèle à ma ligne éditoriale puisque, dès 2006,
je gravais ma devise dans mes aphorismes à deux sous : « Je ne me fais éditer que pour le
plaisir égoïste de collectionner mes œuvre. Plus mes droits d’auteur sont chiches, plus l’opus
m’apparaît précieux. » (in « Vous reprendrez bien un p’tit aphoricube » à la lettre B comme
Best-seller). Et aussi : « Je me demande si le summum du plaisir pour un pécheur à la ligne
n’est pas de guetter son bouchon plutôt que de ferrer un mastodonte. Chaque fois que je
èmerécupère un de mes manuscrits (refusé) chez un grossiste du 6 arrondissement de Paris
pour le refiler à un autre, je me sens le cœur frétillant d’un pêcheur à la ligne. » (à la lettre E
comme Edition).
Une indispensable précision : qui dit “mise en ligne” ne dit pas indolence indigne !
C’est tout le contraire. Je peaufine autant et davantage mes nouvelles publications sur
YouScribe - d’autant plus que la mise en page se doit d’être aérée et lisible (même si, snif !
parfois le texte a bougé une fois publié sur le site). Car, là encore, pour en venir au fond cette
fois, pas seulement à la forme, ma devise reste inchangée : si la sincérité est la sève d’un
livre, le labeur d’un écrivain est son levain. Donc en travaillant d’arrache pied, chapitre
après chapitre, phrase après phrase, mot après mot, parfois des heures sur une seule phrase,
sur un seul vocable, car aux intimes, même lointains et anonymes, on n’offre pas de la
pacotille, si possible que des pépites ! Le seul mot d’ordre en littérature, précisément c’est la
consigne : lis tes ratures.
Mais que cela reste un jeu, pas un pensum ! Pas plus de corvée lexicale que de devoir
conjugal. Car la littérature confine à la jouissance et inclut, comme elle, la réjouissance.
Sinon, à quoi bon ? Autant boursicoter ! C’est pour cela que j’aime jouer, jouer avec les mots,
avec les rythmes, avec les images, non seulement dans mes livres érotiques (gay, rien n’est
parfait)…
…mais aussi dans ce feuilleton que j’écris pratiquement en live, semaine après
semaine. Mon manoir de Merval, je ne sais pas quand j’en aurai fait le tour, j’ignore si le trop
pur Alban en réchappera, si moi-même et quand j’arriverai j’espère sain et sauf jusqu’au point
final du manuscrit… à moins qu’un jour ou une nuit (forcément noire) au détour d’une phrase

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alambiquée ou d’une traîtresse stichomythie, je n’entraîne avec moi tous mes lecteurs fidèles
– et trop crédules – jusqu’au fond d’une sinistre oubliette !
Dieu nous en garde et haut les cœurs ! Et à la fin de l’envoi je touche : en ce (presque)
printemps 2012, la boucle est bouclée, l’infortune conjurée, le divorce (avec les éditeurs)
consommé, ma vocation d’écrivain enfin assumée, libérée, et exaltée puisque – épaulé par
notre vaste communauté de publinautes – j’ai découvert et épousé mon mentor et ami :
YouScribe le Magnifique !
Encore quelques mots pour crever l’abcès. Il y a quelques mois, à la une du Monde
des Livres, Raphaëlle Rérolle guerroyait contre ces auteurs qui s’occupent eux-mêmes de
leur promo (Par pitié, ne vendez pas vos propres livres !). À vrai dire, si la supplique était
gentiment moralisatrice, nulle argumentation, pas le moindre mot expliquant la sacralité du
Livre (L majuscule) que seuls respecteraient les épiciers patentés ayant pognon sur rue, avec
en tête l’Editor Maximus dont on nous vante partout le fabuleux destin.
En fait, on ne comprend

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