ECOLE DE HAUTES ETUDES COMMERCIALES DU NORD Concours d'admission sur classes préparatoires ___________________ MATHEMATIQUES Option économique Mardi 9 mai 2006 de 8h à 12h ___________________ La présentation, la lisibilité, l'orthographe, la qualité de la rédaction, la clarté et la précision des raisonnements entreront pour une part importante dans l'appréciation des copies. Les candidats sont invités à encadrer, dans la mesure du possible, les résultats de leurs calculs. Ils ne doivent faire usage d'aucun document ; seule l'utilisation d'une règle graduée est autorisée. L'utilisation de toute calculatrice et de tout matériel électronique est interdite.Exercice 1 Soitflendomorphisme de IR3dont la matrice dans la base canoniqueBde IR3est : A=−2112−408−376. On noteIla matrice unité deM3(IR) et on poseu= (2,1,2). 1) a) Montrer que Kerf= vect(u). b) La matriceAest-elle inversible ? 2) a) Déterminer le vecteurvde IR3, dont la 2èmecoordonnée dansBvaut 1, et tel quef(v) = u. b) Démontrer que le vecteurwde IR3, dont la 2èmecoordonnée dansBvaut 1, et qui vérifie f(w) =vestw= (0, 1, 1). c) Montrer que (u,v,w) est une base de IR3 lon notera queB. On noteP matrice de la passage de la baseBà la baseB.3) a) Écrire la matriceNdefrelativement à la baseB. En déduire la seule valeur propre def. Lendomorphismefest-il diagonalisable ? b) Donner la relation liant les matricesA,N,PetP1, puis en déduire que, pour tout entier ksupérieur ou égal à 3, on a :Ak= 0. 4) On noteCN(respectivementCA) lensemble des matrices deM3(IR) qui commutent avecN(respectivementA). a) Montrer queCNest un sous-espace vectoriel deM3(IR) et queCN= vect(I,N,N2). On admet queCAest aussi un sous-espace vectoriel deM3(IR). b) Établir que :M∈CA⇔P1MP∈CN. En déduire queCA= vect(I,A,A2) . Quelle est la dimension deCA?
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Exercice 2 x∈ 2(1−1x)2[i[01,s2 On considère la foncti∈[ onfdéfinie par :f(x) =21x2six,[112 0 sinon. 1) Montrer quefpeut être considérée comme une densité de probabilité. Dans toute la suite, on considère une variable aléatoireX définie sur un certain espace probabilisé (Ω,A,P) et admettant la fonctionfpour densité. 2) Déterminer la fonction de répartitionFdeX. 3) Montrer queX ia une espérance et que cell 1 e-c vaut . 2 4) a) DéterminerE((X1)2). b) En déduire queXa une variance et queV(Xln)3=42. 5) On appelle variable indicatrice dun événementA, la variable de Bernoulli qui vaut 1 siAest réalisé et 0 sinon. On considère maintenant la variable aléatoireY, indicatrice de lévénement (X≤1te)2al variable aléatoireZ, indicatrice de lévénement (X.>12) a) Préciser la relation liantYetZpuis établir sans calcul que le coefficient de corrélation linéaire deYetZ, notéρ(Y,Z), est égal à 1. b) En déduire la valeur de la covariance deYetZ. Exercice 3 Soitfla fonction définie pour tout couple (x,y) de IR2par :f(x,y) = 2x2+2y2+ 2xyxy. 1) a) Calculer les dérivées partielles premières def. b) En déduire que le seul point critique defestA.)=1(,661 2) a) Calculer les dérivées partielles secondes def. b) Montrer quefprésente un minimum local enAet donner la valeurmde ce minimum. 3) a) Développer 2(x+y)412+23(y6)12. 2 b) En déduire quemest le minimum global defsur IR2. 4) On considère la fonctiongdéfiniepour tout couple (x,y) de IR2par : xy g(x,y) = 2e2x+ 2e2y+ 2ex+yee. a) Utiliser la question 3) pour établir que :∀(x,y)∈IR2,g(x,y)≥16. b) En déduire queg possède un minimum global sur IR 2 et préciser en quel point ce minimum est atteint.Problème
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Partie 1 : étude dune variable discrète sans mémoire.SoitXune variable aléatoire discrète, à valeurs dans INtelle que :∀m∈IN,P(X≥m) > 0. On suppose également queXvérifie :∀(m,n)∈IN×IN,P(X≥m)(X≥n+m) =P(X≥n). On poseP(X= 0) =pet on suppose quep> 0. 1) On poseq= 1p. Montrer queP(X≥1) =q. En déduire que 0 <q< 1. 2) Montrer que :∀(m,n)∈IN×IN,P(X≥n+m) =P(X≥m)P(X≥n). 3) Pour toutnde IN, on poseun=P(X≥n). a) Utiliser la relation obtenue à la deuxième question pour montrer que la suite (un) est géométrique. b) Pour toutnde IN, exprimerP(X≥n) en fonction denet deq. c) Établir que :∀n∈IN,P(X=n) =P(X≥n) P(X≥n+ 1). d) En déduire que, pour toutnde IN, on aP(X=n) =qnp. 4) a) Reconnaître la loi suivie par la variableX+ 1. b) En déduireE(X) etV(X). Partie 2 : taux de panne dune variable discrète.Pour toute variable aléatoireYà valeurs dans INet telle que, pour toutnde IN,P(Y≥n) > 0, on définit le taux de panne deYà linstantn, notéλn, par :∀n∈IN,λn=P(Y≥n)(Y=n). 1) a) Montrer que :∀n∈IN,λn=PP((YY=≥nn)).P(Y≥n) b) En déduire que :∀n∈IN, 1 λn=+.1 P(Y≥n) c) Établir alors que :∀n∈IN, 0≤λn< 1. n−1 d) Montrer par récurrence, que :∀n∈IN*,P(Y≥n) =∏(1− λk) . k=0 n−1 2) a) Montrer que :∀n∈IN*,∑P(Y=k) = 1 P(Y≥n). k=0 b) En déduire que limP(Y≥n) = 0. n→+∞ n−1 c) Montrer que lim∑−ln(1− λk +) =∞. n→+∞k=0 d) Conclure quant à la nature de la série de terme généralλn. 3) a) Compléter la déclaration de fonction récursive suivante pour quelle renvoie la valeur den! lorsquon appellef(n). Functionf(n: integer) : integer ; Begin If (n= 0) thenf: = ------ elsef: =---; ---- end ; b) On considère la déclaration de fonction récursive suivante :
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Functiong(a: real ;n: integer) : real ; Begin If (n= 0) theng: = 1 elseg: =a*g(a,n1) ; end ; Dire quel est le résultat retourné à lappel deg(a,n). c) Proposer un programme (sans écrire la partie déclarative) utilisant ces deux fonctions et n−1k permettant dune part le calcul de la sommek∑=0ka!e−apart, à laide du résultat deet dautre la question 1a), le calcul et laffichage du taux de panne à linstantndune variable aléatoire suivant la loi de Poisson de paramètrea > 0, lorsquen a sont entrés au clavier par et lutilisateur (on supposeran≥1). d) Compléter la déclaration de fonction suivante pour quelle renvoie la valeur de n−1k a−a ∑eà lappel desigma(a,n). k=0k! Functionsigma(a: real ;n: integer) : real ; vark: integer ; p: real ; Begin p: = 1 ;s: = 1 ; Fork: = 1 ton1 do beginp: =p*a/k;s: =.......; end ; s:.......; = sigma: =s; end ; Partie 3 : caractérisation des variables dont la loi est du type de celle deX.1) Déterminer le taux de panne de la variableXdont la loi a été trouvée à la question 3d) de la partie 1. 2) On considère une variable aléatoireZ, à valeurs dans IN vérifiant :, et∀n∈IN,P(Z≥n) > 0. On suppose que le taux de panne deZest constant, cest-à-dire que lon a :∀n∈IN,λn=λ. a) Montrer que 0 <λ< 1. b) Pour toutnde IN, déterminerP(Z≥n) en fonction deλetn. c) Conclure que les seules variables aléatoiresZà valeurs dans IN, dont le taux de panne est constant et telles que pour toutnde IN,P(Z≥n) > 0, sont les variables dont la loi est du type de celle deX.
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EDHEC 2006 : option ES Corrigé de lépreuve de mathématiques Exercice 1 1) a)On résoutAX 0 avec =X =xzy, oùX estla colonne des coordonnées dun vecteur quelconque de Kerfdans la base canonique de IR3. 2xx+41y0y3+z7z0=0. Ce système sécrit : + + = −2x−8y−6z=0 Avec les transformationsL2←2L2L1etL3←L3+L1, on obtient le système équivalent : 2x10y7z0 −2+y−z+=0=qui, en remplaçantzpar 2ydans la première équation, est équivalent à : 2y+z=0 2x−4y=0 z= −2y, soit finalement :zx==−22yy. 2y En conclusion,AX= 0⇔X=y⇔X=y−122. −2y Ceci montre que Kerf= vect((2, 1, 2)), ce qui sécrit aussi : Kerf= vect(u). b)Kerf est différent de {(0, 0, 0)} doncf pas injectif, a fortiori pas bijectif. On en nest conclut que : Anest pas inversible. Remarque : on pouvait aussi écrire que le systèmeAX= 0 a dautres solutions queX= 0, ce qui prouve queAnest pas inversible.
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2) a)On posev= (x,1,z). Léqua tionf(v) =uest équivalente au système :Ax1z=−212. 2x+10+7z=2 Ce système sécrit :x+4+3z= Les deux1 . −2x−8−6z= −itauqéserèinreduivatéqétanons2lise,eltn it 3. reste2x+7z+8=os0,=z+−32=−3etenfni0z= 2 etx= x= −3z−3x z
Le vecteurvcherché vérifiantf(v) =uestv= (3,1,2) b)Lénoncé semblant admettre que le vecteurwproposé, solution def(w) =v, existe et est unique, on se contente de vérifier par un simple calcul : 0 A1=1023417−110=−123. Ceci montre bien que : −1−2−8−6
Le vecteurwcherché vérifiantf(w) =vestw= (0,1,1). b)montrer que la matrice de passageIl suffit de P de la base canoniqueBRIde 3 la à famille (u,v,w) est inversible. On cherche donc une réduite de Gauss de la matriceP=211301. 2 2 1 − − − Avec les transformations élémentairesL2←2L2L1etL3←L3+L1, on obtient : 20310 −2 . 0 1−1 Avec la transformationL3←L3+L2, on obtient : 200−300121. Cette réduite dePest triangulaire sans élément diagonal nul, elle est donc inversible etPlest aussi. En conséquence : B (u,v,w) est une base de IR3. = 3) a)On a :f(u) = 0,f(v) =uetf(w) =vdonc la matriceNdefdans la baseBest : N=000000011 .
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La matriceNest triangulaire donc ses valeurs propres sont ses éléments diagonaux. On peut donc conclure que 0 est la seule valeur propre deN, donc la seule valeur propre def. De plus, le sous-espace propre defassocié à la valeur propre 0 est Kerf. Comme dimKerf= 1, on a dimKerf< dimIR3donc : fnest pas diagonalisable. b)La formule de changement de base sécrit :A=PNP1. Un calcul simple montre que :N2=000010etN3= 0. 0 0 0
3 On en déduit queA= 0 Pour tout entierksupérieur ou égal à 3, on a alors :Ak=A3Ak3= 0 . . Conclusion : ∀k≥3,Ak= 0. bcafdeune matrice quelconque deCN. 4) a)SoitM= ig h 0 1 0 La relationMN=NMéquivaut à :abcdefghi000100010=000100bcdeafghi, doù : M∈CN⇔000ghdeab=d0eg0fih0, doù, en identifiant :abd===egf==ih=0.a b c On a donM∈CN. c :⇔M= 0a b 0 0a ⇔M=N+cN2. En conclusion :M∈CNaI+b Ceci prouve que : CN= vect(I,N,N2)
b)M∈CA⇔AM=MA⇔(PNP1)M=M(PNP1)⇔PNP1M=MPNP1 . En multipliant les deux membres parP1à gauche et parPà droite, on obtient : M∈CA⇔NP1MP=P1MPN⇔N(P1MP) = (P1MP)N. On a donc : M∈CA⇔P1MP∈CN. Daprès le résultat de la question 4a), on peut écrire : M∈CA⇔∃(a,b,c)∈IR3,P1MP=aI+bN+cN2. Ceci est équivalent (en multipliant les deux membres parPà gauche et parP1à droite) à : M∈CA⇔∃(a,b,c)∈IR3,M=P(aI+bN+cN2)P1, doù, en développant : M∈CA⇔∃(a,b,c)∈IR3,M=aPIP1+bPNP1+cPN2P1.
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CommePIP1=I,PNP1=AetPN2P1=A2, on trouve finalement : M∈CA⇔∃(a,b,c)∈IR3,M=aI+bA+cA2. Conclusion : CA= vect(I,A,A2). La famille (I,A,A2) est génératrice deCA, on va vérifier que cest une famille libre. Soit donc trois réelsa,betctels queaI+bA+cA2= 0. En multipliant les deux membres parP 1à gauche et parP droite, on obtient (avec une à technique identique à celle utilisée plus haut) :aI+bN+cN2= 0. a b c Ceci sécrit :0 0a=000000000et on conclut que :a=b=c= 0. 0a b La famille (I,A,A2) est génératrice deCAet libre, cest donc une base deCA. On a donc :
dimCA= 3. Exercice 2 1) Sur ]∞,0[ et sur [1,+∞[,fcoïncide avec la fonction nulle donc elle est positive. Sur [0,21,[fest bien définie (1x≠0) et positive (car 2(1x)2> 0). Sur[21,1[,fest bien définie (x≠0) et positive (car 2x2> 0). fest positive sur IR.
Sur ]∞,0[ et sur [1,+∞[,fcoïncide avec la fonction nulle donc elle est continue. Sur [0,[21,fest un quotient de fonctions polynomiales à dénominateur non nul doncfest continue. Sur[12,1[,fest un quotient de fonctions polynomiales à dénominateur non nul doncfest continue. fen0,en12eten1.oncnutisueIRruasepfê-tuertste
f(t)dt ∫−0∞=∫1+∞f(t)dt= 0 (aucun problème de convergence). 1/21 ∫121t1/2= 1=12 0f(t)dt=(−)0.2∫/211f(t)dt=2−1t12/1= =1+212.1 Avec la relation de Chasles, on a bien :