L AUTRICHE
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Un voyageur allemand dans l’Autriche orientale Saint-René Taillandier
Revue des Deux Mondes T.35, 1861 Un Voyageur allemand dans l’Autriche orientale
Aus den Osten der OEsterreichischen Monarchie, ein Lebensbild von Land und Leuten, von Edmund, freiherrn von Berg. 1 vol.; Dresde 1860.
Au moment où l’Autriche essaie de se constituer sur une base nouvelle en reconnaissant enfin les droits nationaux des races diverses qui composent son empire, tout renseignement impartial sur la situation de ces races acquiert pour nous une double valeur. Il y a bien des provinces de la monarchie des Habsbourg sur lesquelles on ne possède que des informations très incertaines. S’il nous reste beaucoup à apprendre au sujet de la Hongrie et de la Bohème, qui peut se vanter de connaître exactement l’état présent des choses dans l’Autriche orientale? Où trouver une enquête précise et complète sur le Banat, la Voyvodie, l’Illyrie et les confins militaires? Les Allemands, plus curieux que nous ne le sommes de notions ethnographiques, sont obligés d’avouer que la plupart de ces contrées devraient être inscrites, comme dans les cartes du moyen âge, sous la dénomination deterra ignota. A en croire les plus récens voyageurs, l’Autriche elle-même ne serait guère mieux informée à ce sujet que l’Allemagne en général; les mœurs des habitans, la conduite des employés, les abus sans nombre de la bureaucratie, l’abandon où sont laissés des pays qui offriraient pourtant de précieuses ressources à une administration intelligente et active, n’attestent pas seulement de la part du gouvernement impérial une singulière indifférence pour ces provinces lointaines : il est évident que cette indifférence accuse une profonde ignorance des faits. Telle est du moins la conclusion que ne craint pas de formuler un observateur très savant, très scrupuleux, et qu’on ne saurait suspecter de malveillance envers l’Autriche, M. le baron Edmond de Berg, membre du conseil supérieur des eaux et forêts dans le royaume de Saxe. M. de Berg vient de parcourir la Galicie, le Banat, la Voyvodie, les confins militaires, avec la clairvoyance d’un esprit pratique et le patriotisme d’un tory allemand, pour lequel la vieille monarchie des Habsbourg est toujours le centre de la patrie commune. En pareille matière assurément, si un témoin a le droit d’être écouté avec attention, c’est celui-là. Intelligence rompue aux affaires, administrateur instruit et expérimenté, M. de Berg sait voir les choses avec précision et raconter franchement ce qu’il a vu. Que d’autres prennent plaisir à dénoncer les misères de l’Autriche afin d’augmenter ses embarras! Quant à lui, l’enquête qu’il vient de faire n’est pas celle d’un ennemi, et il peut écrire ces paroles aux dernières lignes de son livre : «C’est un loyal et chaleureux dévouement à l’Autriche qui m’a déterminé à publier ces pages. Puisse l’Autriche le reconnaître, et que nul ne vienne me jeter la pierre, parce qu’une amère écorce enveloppe ici le fruit de la vérité!»
On ne trouvera pas dans l’ouvrage de M. le baron de Berg la description complète des pays qu’il a visités. Bien que l’auteur paraisse sentir vivement les beautés d’une nature originale, il ne sait pas rendre ses impressions en artiste, et ne se mêle pas de tracer des paysages. Les églises, les musées, les théâtres, tout ce qui prête aux peintures et aux dissertations des touristes, il l’abandonne à de plus habiles; en revanche, il conduira son lecteur là où les habiles ne se soucient guère de pénétrer. Son but est de connaître les véritables ressources du pays et la vie réelle des habitans. Pour cela, il faut quitter souvent les villes, s’éloigner des grandes routes, renoncer aux commodes berlines des chemins de fer; il faut se résigner à de longues courses à pied ou à cheval, s’engager dans les montagnes, coucher souvent sur la dure, partager la nourriture malsaine de l’habitant des marais, affronter enfin toute sorte de fatigues et de périls dont nos faciles voyages d’aujourd’hui nous ont à peu près déshabitués. Mais aussi que d’intéressantes découvertes! A ce prix-là seulement, on peut conquérir la vérité, et s’il s’agit surtout de provinces abandonnées à un régime funeste, s’il s’agit de contrées lointaines, mal surveillées, à peine connues, où des fonctionnaires infidèles aient intérêt à masquer au voyageur le véritable aspect des choses, quel autre moyen pour un observateur sérieux de mener à bien son enquête? «Après des voyages de ce genre en Allemagne et dans les Alpes, dit M. le baron de Berg, j’avais appliqué ma méthode d’exploration à la Suède, à la Norvège et à la Finlande; je résolus, l’automne dernier, de visiter de même le Banat, contrée presque inconnue chez nous, et qui offre pourtant l’intérêt le plus vif à quiconque porte ses regards dans l’avenir : n’est-elle pas manifestement appelée, ainsi que la Hongrie et les provinces autrichiennes du Danube, à jouer un grand rôle dans le développement futur de l’Europe? Et ce rôle même, toutes ces contrées ne le joueraient-elles pas déjà, si elles avaient été administrées avec plus de sollicitude, au point de vue politique comme au point de vue social?»
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