Le dico du sport basque

Christian Bibal, Pascal Proux

Description

Le Pays basque a toujours voué une passion particulière au sport, et les sportifs basques ont su se transcender pour réaliser des exploits dans de nombreuses disciplines. On a souvent évoqué le tempérament des joueurs basques capables de relever des défis sur tous les terrains. Le Dico du sport basque dresse le portrait d’une centaine de sportifs qui ont brillé au niveau national et international. L’ouvrage rassemble, pour la première fois, les sportifs du Pays basque sud (côté espagnol) et Pays basque nord (côté français). Et l’on s’aperçoit que dans les sept provinces qui composent cette région figurent des champions qui ont écrit les plus belles pages de l’histoire du sport. Témoins le champion cycliste navarrais Miguel Induraín ou le footballeur bayonnais Didier Deschamps. Témoins aussi les grands clubs de football de la Real Sociedad de Saint-Sébastien ou l’Athletic de Bilbao. C’est encore ici, sur les terres basques, que l’on organise à l’automne un des plus grands semi-marathons au monde, la Béhobie Saint-Sébastien avec ses 30000 coureurs ou encore le Tour cycliste du Pays basque qui rassemble au mois d’avril toutes les vedettes mondiales.

Christian Bibal, journaliste professionnel, et Pascal Proux, dirigeant sportif bayonnais, nous font aussi découvrir à travers cet ouvrage quelques hauts lieux du sport en Pays basque comme le stade d’Anoeta ou les grands cols rendus célèbres par le passage du Tour de France. Christian Bibal connaît bien cette région sportive pour y avoir commenté les principaux événements au cours de sa carrière de journaliste à Radio France (France bleu Pays basque) et à l’édition du journal Sud-Ouest.

Sujets

• Histoire de France

Informations

• Publié par: Editions Sutton
• Date de parution: 01 juin 2015
• Nombre de lectures: 14
• EAN13: 9782813817082
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 2 Mo

Extrait

ATHLÉTISME

AGIRRE Naroa Incontestablement, c’est la meilleure perchiste espagnole de tous les temps, 11 fois championne nationale et une des très bonnes spécialistes e européennes avec en point d’orgue une 6 place aux JO d’Athènes. Naroa e e entra trois fois en finale à des Mondiaux : 7 en 2005 à Helsinki, 7 en salle e à Paris et 7 à Valence 2008, où elle mit un ruban noir à son bras en hom mage à l’ancienne conseillère municipale de Mondragon, Isaias Carrasco, assassinée peu de temps avant.  Elle est détentrice du record d’Espagne avec un saut à 4,56 m.  Née à SaintSébastien le 15 mai 1979, Naroa a commencé à prati quer l’athlétisme au lycée Santo Tomas de SaintSébastien. Elle a eu pour entraîneur son époux Jon Karla Lizeaga puis, pendant la durée de quelques stages, celui de la numéro un mondiale Yelena Sinayeva : le Tchèque Vitaly Petrov. Naroa est licenciée au club de l’Atletico San Sebastian, sur les hauteurs du quartier Aiete. Dotée d’un physique avantageux et d’une prestance naturelle élégante, elle a tourné dans la plus longue série télévisée de ETB1 :Goenkale.  On la croise souvent lors de ses footings d’entraînement sur le paseo Maritimesa bonne ville de de Donosti. En 2013, Agirre n’a pu se qualifier pour les Mondiaux. Elle a e terminé 2 , médaille d’argent des Jeux méditerranéens, derrière la Grecque Ledaki. Elle échoue de peu tant pour la victoire que pour les minimas aux Mondiaux ce jourlà à Mersin (Turquie).

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Naroa Agirre lors de la Coupe de la Reine à Valence en 2012.

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Aux Championnats d’Europe par équipes à Gateshead (RoyaumeUni), e elle fait 4 avec 4,35 m et contribue au bon classement de l’équipe d’Espagne.  La Guipuzcoanne espère prolonger sa carrière internationale jusqu’à Rio. C’est une ambassadrice de charme tant pour la perche que pour l’ath e létisme. Naroa, en sautant 4,54 m (6 performance mondiale de l’année et meilleure performance espagnole en plein air de tous les temps), obtient en mai 2014 son sésame pour les Championnats d’Europe de Zurich au légendaire stade du Letzigrund.  En mars 2015, Naroa est pour la vingtième fois championne d’Espagne, titres indoor (en salle) ou en pleinair confondus.

CUEVAS Asier Né à Eibar le 16 janvier 1963, il se surnomme luimême le Diesel. Après avoir été un très bon coureur de marathon, notamment champion d’Espagne à Séville en 2008 en 2 h 14 min 25 sec., il est passé sur distances ultrafond, la plus longue homologuée en course sur route, celle du 100 km .  En avril 2013, sur un parcours vallonné et exigeant dans le Périgord noir à Belves, il est devenu pour la seconde fois champion d’Europe indi viduel, remportant aussi l’épreuve par équipes avec l’Espagne.  En 2012, Asier était, jusque dans les derniers kilomètres, médaillable lors des Mondiaux du 100 km de Seregno en Italie, se faisant lâcherin extremis pour le podium, victime de déshydratation.  À Belves, Asier a couru en tout juste plus de 4 minutes au km, ravi taillements et étirements inclus. Il déclare : «Belves est un très joli paysage mais aussi un dur parcours, notamment e e du 30 au 60 km. La côte d’arrivée de plus de 2 bornes fait souffrir aussi.»

Asier Cuevas en plein effort lors du semimarathon AzkoitiaAizpeitia.

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Le Guipuzcoan a su gérer avec lucidité sa carrière, passant du marathon aux 100 km quand il a senti qu’il stagnait. Asier espère tout simplement être sur le podium mondial ces prochaines années. Dans une discipline où la gestion et l’expérience comptent tant, il fait figure, à la quarantaine juste passée, d’un pratiquant à l’âge idéal pour être le premier Basque à gagner le titre planétaire sur la distance la plus longue. Deux fois vice champion d’Espagne 2009 et 2010 en marathon, il a été champion d’Europe de marathon par équipes, dans une discipline au niveau très relevé en Espagne. On le retrouve bien sûr bien classé sur la Behobie SaintSébastien et il gagne chez lui le marathon de SaintSébastien 2013 en 2 h 23 min 33 sec. Il est très apprécié de son entourage.mago »« Es disent de lui les Donostiars. Il est ainsi très encouragé lors de sa victoire sur les 10 km de la Primavera de SaintSébastien qu’il gagne en mars 2015 en 31 min 40 sec.

FIZ Martin Né à Vitoria en mars 1963, Martin Fiz est devenu une figure de sa ville. En 1997, il fut même éluCeledón de Oro, la plus haute distinction donnée par la municipalité à la personnalité de l’année. À l’ouverture des fêtes, le récipiendaire descend, parapluie à la main, de l’étage de la mairie jusqu’au bout de la place. Reste à revenir à pied, fendant une foule immense, qui vous tape sur l’épaule de joie et de considération.  L’homme de l’Alava a débuté sur demifond sur 1 500 m et sur 3 000 m puis se spécialisa sur le marathon. En 1994, il devient champion d’Europe à Helsinki en 2 h 10 min 31 sec. pour un retentissant triplé espa gnol devant Diego Garcia et Alberto Juzgado. En 1995, il est médaille d’or aux Mondiaux de Göteborg en 2 h 11 min 41 sec., devançant d’à peine 30 secondes le Mexicain Dionico Ceron et le Brésilien Santos.  Le marathon des Mondiaux d’Athènes va délivrer un scénario final à couper le souffle. À peine 5 secondes, soit une vingtaine de mètres, séparent Abel Anton de Martin Fiz qui est proche de réaliser un doublé sur deux Mondiaux consécutifs.  Le regret du Basque sera de ne pas avoir fait de podiums aux JO ; il e participa aux JO de Barcelone sur 5 000 m et fut 4 sur marathon à ceux d’Atlanta.  Chaque mois de mai se court, à Vitoria, le marathon Martin Fiz, avec e sa 13 édition déjà en 2015. C’est une immense fierté d’être ainsi honoré

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dans sa ville où pourtant la concurrence tant avec le basket que le foot est vive.  Fiz s’est retiré en 2001 de la compétition internationale. En 2003, il est devenu assesseur technique de la section d’athlétisme du Barça.

MENDIZÁBAL Félix Né à SaintSébastien le 7 mars 1891 où il décéda en 1951, il a débuté au club Jolaskoketa.  Il est le sprinter espagnol qui a obtenu la meilleure performance e lors d’une Olympiade sur 100 m, 5 en demifinale aux JO d’Anvers e en 1920. En séries, il est 2 derrière le recordman du monde en 10 sec. 5, l’Allemand Richard Rau. Une gêne musculaire l’empêche de pleinement disputer ses chances en demifinale.  C’est un des meilleurs sprinters ibériques de la première moitié e du XX siècle. Chose rare pour l’époque, il descendit sous les 11 secondes avec 10 sec. 80 non homologuées. Son record d’Espagne établi avec 11 secondes le 13 octobre 1918 ne fut battu qu’en 1931 au niveau national.  Il a détenu le record du Guipúzcoa jusqu’en 1951, peu avant sa mort.  Cet ébéniste a été sept fois champion d’Espagne sur 100 m et 200 m, il battit sept fois le record national. Il participa aux JO à Anvers et à Paris où il eut l’honneur d’être portedrapeau de la sélection ibérique. Avec Diego Ordonez, c’est le seul sportif issu de l’athlétisme qui défila ainsi en chef de délégation espagnole lors d’une Olympiade d’été.  À Anvers, il courut sur 100 et 200 m, à Paris sur ces deux distances et avec le relais 4x100 m.

ODRIOZOLA Mikel N é à Renteria le 25 mai 1973, ce marcheur a commencé par le football puis a vite été repéré pour ses qualités de coureur. Il débute à l’Atletico de Renteria, puis il se licencie à la Real Sociedad et a pour entraîneur Josép Marin. Mikel est élancé et a des enjambées amples. Il se spécialise dans la marche, sur 20 et surtout 50 km. Il deviendra l’un des meilleurs spécialistes européens de cette discipline avec un record de 3 h 41 min 47 sec. à Oviedo en 2000. Ce jourlà, il établit dans les Asturies une des meilleures performances nationales. Quand on sait qu’avec le Mexique et la Russie, l’Espagne est une nation majeure de cette discipline du

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Mikel Odriozola sur la piste d’Anoeta à SaintSébastien.

50 km marche, on mesure le niveau de ce temps qui lui donne le titre de cham pion d’Espagne. Il sera médaille d’or en 2002 à La Corogne et en 2003 à Ourense. Sur 20 km, il obtient le bronze au niveau national en 2000.  Le Guipuzcoan fait deux Olympiades e e et finit 24 à Sydney et 13 à Pékin sur sa distance de prédilection. Il est médaillé d’argent au Championnat d’Europe en 2001 à Dudince, au pied e du podium à Budapest en 1998 et 5 à Göteborg. Au niveau mondial, ce sera e une 6 place à Osaka dans des conditions très difficiles.  Toujours présent et régulier au plus haut e niveau, il fait 2 par équipes à la Coupe du e monde en 1997 et 2 en 1999. C’est un palmarès remarquable dans une épreuve des 50 km, intransi geante tant au niveau technique, avec les pénalités amenant disqualifi cation par les juges pour marche incorrecte, que physique où la moindre défaillance vous relègue de suite dans les profondeurs du classement.  Passé vétéran, Mikel n’en continue pas à s’entretenir, preuve en est son tout récent record du monde sur 3 000 m marche en 11min. 51 sec. 60. e  Il termine aussi 11 du 20 km marche des Championnats d’Espagne chez lui, à Renteria, en février 2015.

ORDONEZ Diego Né en 1903, il vient d’une famille éduquée dans l’entourage de la Real Sociedad. De nombreux duels et défis l’opposeront à Mendizábal.  Cet employé de banque va être seize fois champion d’Espagne en 100 m, 200 m, 4x100 m, et une épreuve maintenant en désuétude, le 4x250 m. Le sprinter guipuzcoan participa à trois Olympiades, celles d’Anvers, Paris et Londres.  À noter que la délégation des athlètes de SaintSébastien à Anvers fut une des plus importantes de l’histoire avec les participations de Miguel

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García Onsalo né le 20 juin 1897 qui pulvérisa le record d’Espagne du 800 mètres à Atotxa en 1920, Juanito Muguerza et Ignacio Eizaguirre.  À l’époque, il n’y avait pas le village d’athlètes et les Basques qui trou vaient la nourriture peu satisfaisante à Anvers se regroupaient à Bruxelles au restaurant Dufart où les murs résonnaient de leurs chants et rires. Les clients ne manquaient pas d’être surpris par ces joyeux drilles.

PÉTRIACQ Lionel Le Bayonnais Lionel Pétriacq est l’un des athlètes les plus en vue des pelo tons de course pédestre du Pays basque nord. Au total, une cinquantaine de succès sur route et autant sur la piste. Ses foulées ont fait des ravages sur les courses de la côte depuis une vingtaine d’années. À tel point qu’aucune grande épreuve du calendrier de la région ne lui a échappé : les Festayres à plusieurs reprises, comme les 15 Km de la Nive, la Course du Bout de l’An, les Foulées Luziennes, les Boucles de l’Océan et la Course des Remparts à Bayonne, l’une de ses premières victoires avant de régner tout au long d’une décennie. Le Bayonnais rêve aussi d’un podium sur la e fameuse Béhobia, podium qu’il a approché en 2008 (4 ) : «Il y a de bons coureurs de niveau européen sur cette course mais je vais de plus en plus me tourner vers les courses d’endurance les semimarathons voire les marathons.» À 33 ans, Lionel Pétriacq a disputé son premier marathon, celui de Paris, une expérience plutôt réussie. Il a bouclé les 40 km en 2 h 32 min, e e classé 47 au classement scratch, 34 e sénior et surtout 10 coureur fran çais au palmarès !

Lionel Pétriacq en plein effort lors du 10 km de Ciboure qu’il a remporté à plusieurs reprises.

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Lionel Pétriacq a fait ses premiers pas de sportif sur un tatami de judo avant de goûter au rugby et de suivre son père sur les footings dominicaux à 11 ans. Notre futur champion ne tarde pas à s’illustrer en montant sur le podium du Championnat départemental de cross des benjamins puis sur celui des régionaux de cross chez les minimes. Sa première licence d’athlète, c’était à Hasparren comme étudiant. En 1992, il rejoint les rangs de l’Aviron bayonnais pour se révéler comme un sacré compétiteur sur piste et sur route. Sa haute stature lui permet d’allonger la foulée et de faire la différence : «Je m’entraîne presque tous les jours, 5fois par semaine, à raison d’une heure une heure trente, mon parcours d’entraînement souvent vers Chiberta, le long des plages ou la Nive.» Un travail d’entraînement qui e a porté ses fruits : classé 35 d’un national de cross et parmi les 25 premiers Français du 10 km et du semimarathon. En 2013, le Bayonnais a quitté l’Aviron et Pays basque athlétisme pour rejoindre le club d’Ascain.

ZAGO Didier Né à Albi le 26 juin 1978, Didier Zago aura connu une ascension rapide dans le peloton des coureurs à pied de la région. Le longiligne coureur hautbéarnais, qui vit à Féas, au pied des montagnes de la vallée d’Aspe, est même parvenu à atteindre en 2011 le sommet qu’il rêvait de conquérir et d’y planter le drapeau tricolore ! Le sommet de la Madeleine audessus de Tardets à l’occasion des Championnats de France des courses de mon tagne. Un sommet qu’il avait l’avantage de bien connaître pour l’avoir grimpé des dizaines de fois à pied et en VTT.  À 33 ans, Didier Zago, ancien champion de VTT, s’imposait comme l’un des chefs de file de l’équipe de France des courses de montagne en vue e des Championnats du monde qu’il termina en 6 position.  Didier Zago a longtemps fréquenté les pelotons cyclistes avant d’esca lader les montagnes. Une première licence chez les cadets au Vélo club d’Oloron avant de rejoindre l’AS Baretous où il remporte chez lui à Féas son premier titre de champion d’aquitaine à VTT. Ses talents de vététiste lui permettent d’intégrer le team Côte basque et de se frotter avec succès aux meilleurs spécialistes français : «Je me rappelle d’une manche de Coupe e de France que je termine 3 juste derrière Martinez, Péraud et devant John Gadret, j’ai couru aussi avec Rémi Pauriol dans le team professionnel Ego Bike, j’avais 20ans, je marchais bien.» Didier Zago se laissera séduire par les compétitions sur route sous les couleurs de l’Aviron bayonnais, il s’illustre

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Didier Zago lors de sa belle victoire au Championnat de France de montagne chez lui à Tardets.

sur plusieurs épreuves régionales dont la montée d’Iraty. L’homme a tou jours affectionné les pentes. Stoppé sur blessure, absent des compétitions durant cinq ans, sa reprise se fait cette fois à pied en grimpant les pentes de la vallée du Baretous. Et notre grimpeur débute une seconde carrière spor tive en 2007. Il gagne ses premiers succès de coureur à pied, 8 victoires, e une 2 place sur l’Aubisque et la Coupe d’Aragon. «C’est surtout en 2009 que j’ai pris conscience de mon potentiel avec un succès à Véra dans la montée de Mentalé sur des pentes de 45 %. J’ai gagné ma première manche de Coupe de France à Murat dans le Cantal et j’ai réussi à battre le champion d’Europe sur le kilomètre vertical à Bilbao.; l’année» Didier Zago est en pleine ascension 2010 confirmera : une quinzaine de victoires dont trois épreuves de coupe d’Espagne, les Championnats d’Aragon et de Catalogne, la Coupe d’Eus kadi, une première sélection pour le Mondial et une place dans le top 10 e français (7 ).

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