Culture scientifique et humanisme
201 pages
Français

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Culture scientifique et humanisme , livre ebook

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Description

Voici ciblées ici quelques questions qui ont marqué l'histoire de l'enseignement des sciences. Et s'affirme le souci de montrer qu'à côté d'une culture littéraire peut prendre place un humanisme scientifique d'égale valeur éducative. Quelle place accorder aux sciences dans les études secondaires ? Comment les y intégrer ? Quel rôle leur assigner : culturel ou utilitaire ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2011
Nombre de lectures 39
EAN13 9782296714960
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0800€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

C ULTURE SCIENTIFIQUE
ET H UMANISME
Histoire des Sciences Humaines
Collection dirigée par Claude Blanckaert
Fortes désormais de plusieurs siècles d’histoire, les sciences humaines ont conquis une solide légitimité et s’imposent dans le monde intellectuel contemporain. Elles portent pourtant témoignage d’hétérogénéités profondes. Au plan institutionnel, la division toujours croissante du travail et la concurrence universitaire poussent à l’éclatement des paradigmes dans la plupart des disciplines. Au plan cognitif, les mutations intellectuelles des vingt dernières années ainsi que les transformations objectives des sociétés post-industrielles remettent parfois en cause des certitudes qui paraissent inébranlables. Du fait de ces évolutions qui les enrichissent et les épuisent en même temps, les sciences humaines ressentent et ressentiront de plus en plus un besoin de cohérence et de meilleure connaissance d’elles-mêmes. Et telle est la vertu de l’histoire que de permettre de mieux comprendre la logique de ces changements dans leurs composantes théoriques et pratiques. S’appuyant sur un domaine de recherche historiographique en pleine expansion en France et à l’étranger, cette collection doit favoriser le développement de ce champ de connaissances. Face à des mémoires disciplinaires trop souvent orientées par des héritages inquestionnés et par les conflits du présent, ses animateurs feront prévaloir la rigueur documentaire et la réflexivité historique.
Dernières parutions
N. HULIN, Culture scientifique et Humanisme, Un siècle et demi d’engagement sur le rôle et la place des sciences , 2011.
É. CHAPUIS, J.-P. PÉTARD, R. PLAS (dir.), Les psychologues et les guerres , 2010.
C. BLANCKAERT, De la race à l’évolution. Paul Broca et l’anthropologie française (1850-1900) , 2009.
O. ORAIN, De plain-pied dans le monde. Ecriture et réalisme dans la géographie française au XX e siècle , 2009.
S. MOUSSA (dir.), Le Mythe des Bohémiens dans la littérature et les arts en Europe , 2008.
F. TINLAND, L’homme sauvage, 2003.
S. MOUSSA (dir.), L’idée de « race » dans les sciences humaines et la littérature XVIIIème – XIXème, 2003.
Nicole HULIN


C ULTURE SCIENTIFIQUE
ET H UMANISME


Un siècle et demi d’engagement
sur le rôle et la place des sciences


Préfacé par Yves Quéré
Cet ouvrage est publié avec le soutien du CAPHES
et le concours du Centre Alexandre Koyré.


Illustration de couverture : Galilée par Honoré Daumier (1867) – collection Roger Viollet.
Composition et mise en pages : Martine Blanckaert.
Création graphique de la couverture : Gilles Guinamard.


© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-13712-7
EAN : 9782296137127

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
L’auteur remercie Yves Quéré,
membre de l’Académie des sciences,
pour sa collaboration à la réalisation de l’ouvrage
PRÉFACE
On se plaint souvent, ou l’on se gausse, de cette maladie que l’on croit contemporaine, celle du chambardement constant des orientations et des programmes scolaires, chaque ministre voulant – pense-t-on – accoler son nom à une réforme. Ah, temps heureux que ceux, passés bien sûr, où l’on bénéficiait d’une stabilité propice, pour les professeurs à la permanence de leurs pratiques, et pour les élèves à la construction de leur avenir !
Je me suis moi-même longtemps laissé aller à cette croyance naïve, jusqu’à la lecture combien revigorante du présent livre de Nicole Hulin. Tout nous y démontre en fait que, depuis les débuts de l’établissement du système scolaire organisé, en tout cas depuis le XVIII e siècle, les débats n’ont pas cessé autour de ces persistantes questions du Qu’enseigner ? du Comment l’enseigner ? et du Quelle place y faire à la science ?
Si l’on s’en tient au XIX e siècle et au début du XX e , il est passionnant de suivre le cheminement des idées. Pour résumer celui-ci – mais la tentative est hasardeuse tant sont nombreux les allers et retours, et saccadées les oscillations des textes et des programmes – on est frappé par les accents modernes du balancement d’alors entre lettres et sciences ; et de cet autre, plus profond tout en étant tangent au premier, entre culture et utilitarisme. Partant d’un enseignement centré sur les humanités, les débats vont bientôt tourner autour du rôle à y faire jouer à la science. Dès le début du siècle, Poinsot souhaite un renforcement de la place des mathématiques pour « l’exercice qu’[elles] donnent à l’esprit ». Quant aux sciences de la nature, elles font peu à peu leur apparition, Cuvier s’élevant en 1807 contre l’idée qu’elles « exclueraient la littérature ». Aussi bien Poisson que Dumas, Le Verrier, Cousin, Hermite, Chasles, Le Chatelier, puis Branly, Langevin… mais aussi Lavisse, Guizot, Ferry… parmi bien d’autres, vont signer rapports et déclarations, inspirer lois ou décrets, avec l’importante nouveauté, en 1852, d’une bifurcation, à l’orée de la classe de 3 e , entre un « collège littéraire » et un « collège scientifique ». Passionnants débats, et si actuels, entre les défenseurs d’une science qui soit culturelle et d’une qui soit utilitaire : une « science éducatrice », selon Berthelot, versus une science des « connaissances immédiatement utiles » que prône le ministre Fortoul, prédécesseur de Duruy, mais que nargue Renan s’il s’agit d’enseigner aux enfants « les procédés de fabrication des bougies », tandis que Pasteur, tout en étant favorable à un enseignement des applications des sciences, récuse l’expression de « sciences appliquées ».
Nous allons bien sûr, avec Nicole Hulin, suivre à la trace la continuation de ces débats initiaux, à la fois dans tout l’espace éducatif (baccalauréats, agrégations, universités, formation des professeurs, lien avec la recherche…) et dans le déroulement du temps jusqu’à la période contemporaine, marquée par ces moments forts que furent notamment le colloque de Caen (1966), la parution du Rapport de Michel Hulin (1970) et les travaux de la Commission Lagarrigue (créée en 1971), dont le récit détaillé des travaux est particulièrement captivant.
On devine toutes les résonances qui se créent, au long des pages, avec des questions que nous continuons à nous poser ou qui continuent à nous être posées. Quelles sciences enseigner ? Dans quels buts le faire ? Quelle place doivent y tenir les techniques, quelle place la théorie et quelle place l’expérimentation ? Quels liens établir entre elles-mêmes (sciences de la nature et mathématiques, physique et biologie… {1} ) comme entre elles et les autres disciplines (histoire, langage, arts…) ? Comment former les professeurs ? Quel lien établir, du moins dans le primaire et le secondaire, entre le monde de l’enseignement et celui de la recherche ?
S’impose bien sûr, en amont de toute ces interrogations, une réflexion sur le statut même de la science : est-elle, comme le croient beaucoup une simple suite de règles, théorèmes, lois… qui l’enfermeraient dans sa propre logique et son propre fonctionnement, ne la faisant déboucher « que » sur sa description du monde et « que » sur ses applications pratiques, aussi admirable que soit celle-là et prodigieuses que soient celles-ci ? Ou a-t-elle autre chose à nous dire, qui fasse éclater sa coquille et qui puisse s’adresser à chacun de nous, très doué qu’il soit, ou moyennement, ou pas vraiment, pour son étude ?
« Autre chose à nous dire » ? Bien sûr ! Ni plus, mais assurément ni moins, que toute autre forme de la culture universelle, qu’elle soit artistique, ou littéraire, ou philosophique… Si nous voyons dans la culture un appel à aller au-delà et à nous ouvrir sur le monde, un besoin d’accomplir et, aussitôt après, de dépasser l’accompli, un désir de découvrir c’est-à-dire de voir ce qui est caché, et si possible de l’expliquer…, la science est bien une contrée, et des plus belles, de la culture. Elle l’est dès lors que nous entendons dans ce mot le ure final, souvenir direct du urus latin, ce participe futur que,

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