De l évaluation scolaire à l évaluation des pratiques professionnelles en santé
289 pages
Français

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De l'évaluation scolaire à l'évaluation des pratiques professionnelles en santé , livre ebook

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Description

Ce livre s'intéresse à la problématique de l'évaluation dans la formation en soins infirmiers et des pratiques professionnelles en santé. Il explore les conceptions et les pratiques évaluatives des infirmiers. Le problème posé est d'une part la recherche de lien entre modèle de santé et logique d'évaluation déclinée par les personnels infirmiers, et d'autre part la caractérisation de l'évaluation des pratiques professionnelles en santé.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2010
Nombre de lectures 145
EAN13 9782296698611
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1200€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

De l’évaluation scolaire
à l’évaluation des pratiques professionnelles en santé
Benjamin Alexandre Nkoum


De l’évaluation scolaire
à l’évaluation des pratiques professionnelles en santé


Préface de Chantai Eymard


L’H ARMATTAN
© L’H ARMATTAN, 2010
5-7, rue de F École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-11809-6
EAN : 9782296118096

Fabrication numérique : Socprest, 2012
PREFACE
La recherche présentée ici par Benjamin Alexandre Nkoum réalisée dans le cadre d’une thèse de doctorat a retenu notre attention tout au long de son processus d’élaboration. À ce titre félicitons l’auteur pour l’aboutissement de sa thèse. La question du rapport entre l’évaluation scolaire au cours de la formation initiale et spécialisée en soins infirmiers et l’évaluation des pratiques professionnelles est intéressante à plusieurs titres. À l’heure où les instances qui engagent des pratiques professionnelles mettent l’accent sur une approche de l’évaluation complexe et non réduite au contrôle, l’évaluation des étudiants au cours de leur formation initiale est encore trop souvent exclusivement inscrite dans une logique de contrôle. C’est d’ailleurs ce que montre la recherche conduite par Monsieur Nkoum dans le cadre du mémoire de Master. Or malgré les textes qui portent sur l’évaluation des pratiques, les représentations restent ancrées dans une logique privilégiant le contrôle, bien souvent au détriment d’une pratique réflexive.
L’arsenal théorique et méthodologique de la thèse est riche et rend compte de la complexité de la problématique, les synthèses partielles en facilite la lecture. Soulignons le souci pédagogique de l’auteur pour simplifier ses propos et accompagner le lecteur dans la logique de présentation de la thèse. La méthodologie expérimentale allie une approche quantitative et qualitative des données. Le dispositif à privilégié une triangulation des outils de recueil de données à partir de questionnaires, d’entretiens et d’observations. Le recueil de données est important et foisonnant. Le contexte dans lequel la recherche est conduite est bien décrit et les principaux résultats méritent d’être mis au débat et discutés au regard de leur incidence théorique et pratique, notamment en ce qui concerne les dominantes des modèles de santé et leur différenciation suivant les publics.
Des modèles aux pratiques d’évaluation en santé
L’évaluation des pratiques professionnelles concerne l’évaluation des besoins des patients et de l’adéquation des soins portée à ceux-ci ; l’évaluation de la qualité des soins et enfin l’évaluation des compétences des professionnels. Benjamin Alexandre Nkoum développe une approche dialectique bien étayée et discutée théoriquement entre les paradigmes épistémologiques de l’évaluation contrôle et de l’évaluation production de sens. La réflexion théorique est alimentée par une étude empirique conduite auprès d’Institut de Formation en Soins Infirmiers en France et au Cameroun.
Si la question de l’évaluation a agité les pensées et a fait l’objet de nombreux écrits depuis une quarantaine d’années, force est de constater que l’objet est toujours socialement vif, du moins dans le champ de la santé. La polysémie qui caractérise la notion d’évaluation laisse un espace de joutes possibles entre les grands paradigmes, qui constituent notre vision du monde et des phénomènes qui s’y inscrivent : le paradigme positiviste et le paradigme phénoménologique, le béhaviorisme, le constructivisme et le socioconstructivisme…
Dans le milieu scolaire de la formation des infirmiers, les pratiques d’évaluation, d’une part participent de la formation identitaire des futurs soignants, et du modèle de l’évaluation qu’ils pourront avoir tendance à privilégier ; d’autre part contribuent au modèle de santé et de soin de notre société. Si l’aspect contrôle, « mesure » de l’évaluation a occupé « une place prépondérante, il ne peut plus, loin de là, prétendre rendre compte à lui seul de tout le champ des préoccupations sur l’évaluation » (Bonniol-Genthon, 1989). Cependant, comme l’indique l’auteur de cet ouvrage, l’évaluation scolaire s’inscrit toujours dans une logique de Contrôle du sens et de mesure des performances au détriment d’une logique d’accompagnement des étudiants dans un processus de professionnalisation et de régulation des dispositifs pédagogiques et des pratiques des formateurs.
Le paradigme du contrôle accorde une place prépondérante au rationnel, à l’objectivité, l’universalité, la prévisibilité, l’ordre, la distinction et la maîtrise des choses et des phénomènes (Platon, Aristote, Descartes, Auguste Comte, Claude Bernard...). La qualité y est mesurée par rapport à des normes attendues. Ainsi, en affirmant la règle, la loi, elle est un frein au développement. Toute innovation ne peut se concevoir que dans la continuité.
Le paradigme de l’accompagnement s’inscrit dans la reconnaissance de l’irréductible, du relativisme, du scepticisme, et surtout de l’objet se construisant chemin faisant, de la complexité du regard portée aux phénomènes (Hegel, Nietzsche, Husserl, Heidegger). La démarche d’accompagnement introduit l’idée de rencontre dans un processus d’altérité. « Moins que de guider, conduire, il s’agit, alors, essentiellement, de se mettre à l’écoute de celui qu’on accompagne, postulé explicitement seul capable en définitive de choisir où il veut aller et comment il entend s’y prendre » (Ardoine, 2000, p.16). En privilégiant une éducation à la critique, à l’autorisation et à la créativité, elle questionne les allants de soi.
Le paradigme de la complexité tente de relier sans disjoindre les modèles existants, et c’est ce que nous propose l’auteur. En effet l’évaluation est complexe et il est nécessaire de penser la pratique dans leur complémentarité. Cependant force est de constater que cette démarche qui met en tension des paradigmes différents n’est pas aisée et que les pratiques, dans un souci de performance ont tendance à privilégier la logique de contrôle sur celle de l’accompagnement. Or ces pratiques d’évaluation ne sont pas sans incidence sur les modèles de santé privilégiés. L’originalité de cette thèse se trouve dans l’essai du test de cette hypothèse.
Du rapport entre les paradigmes de l’évaluation et la santé.
Si le champ de l’évaluation a offert un espace de débat épistémologique, celui de la santé y a été exposé de tous temps. Que la santé soit définie comme une vertu somatique, l’absence de maladie, ou comme un équilibre bio-psycho-social, les patients peuvent être considérés comme des sujets à contrôler, à régulariser, à maîtriser. L’expression « prise en charge du patient » peut être un indicateur du rôle passif d’objet, dans lequel le patient et sa famille sont encore trop souvent enfermés. Or, à l’heure des recommandations sur l’information à donner au patient, sur sa participation aux décisions de soins et à celle de la prise en compte de l’inégalité des niveaux de santé dans le monde (OMS, 1999), il paraît essentiel de considérer l’autonomie d’un citoyen, comme condition essentielle à un « être en santé ». En privilégiant l’existence du patient, la santé est conçue comme une expérience de vie individuelle et collective dont la maladie fait partie. En tant qu’« un mode d’être-là » (Gadamer, 1993), exister en santé confronte le sujet à la nécessité de se manifester, de faire avec l’imprévu et de choisir. Dans ce modèle, la subjectivité n’est plus à combattre, elle participe de la reconnaissance de la singularité du sujet en tant qu’être humain autonome désirant, et des savoirs expérientiels qu’il construit en vivant au quotidien les questions de santé. (Eymard, 2005).
Accompagner un sujet ou un groupe dans l’expérience de la santé qu’il y ait ou pas demande de soin oblige à considér

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