L école française : refondation, réforme ou replâtrage
196 pages
Français

L'école française : refondation, réforme ou replâtrage , livre ebook

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196 pages
Français

Description

Que sera donc cette refondation de l'école qu'on évoque si volontiers désormais ? Sera-t-elle une simple rénovation, ou pire encore un modeste replâtrage ? Nul doute que toute réforme, quel que soit le nom qu'on lui donne, sera des plus difficiles. Les enseignants sont, en effet, doublement conservateurs, d'une part comme toute profession ou corporation, mais peut-être surtout, d'autre part, dans la mesure où tout individu tend à reproduire le système éducatif dans lequel il a été lui-même formé.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2014
Nombre de lectures 17
EAN13 9782336342054
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

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Robert Chaudenson
L’école française :
refondation, réforme ou replâtrage
L’ÉCOLE FRANÇAISE : REFONDATION, RÉFORME OU REPLÂTRAGE
© L’Harmattan, 2014 5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris http://www.harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-02803-3 EAN : 9782343028033
Robert CHAUDENSON L’ÉCOLE FRANÇAISE : REFONDATION, RÉFORME OU REPLÂTRAGE
Du même auteur : Mondialisation : la langue française a-t-elle encore un avenir ?,2000, Paris, Didier Érudition, 237 pages. Creolization of Language and Culture, 2001, Routledge, Londres et New-York, 340 pages. (Éditeur, avec la collaboration d’U. Ammon, R. Phillipson, C. Piron, M. Perez)L’Europe parlera-t-elle anglais demain?2001, Paris, L’Harmattan.178 pages. (Éditeur, en collaboration avec L.-J. Calvet)Les langues dans l’espace francophone : de la coexistence au partenariat, 2001, Paris, L’Harmattan, 192 pages. La créolisation : théorie, applications, implications, 2003, Paris, L'Harmattan, 480 pages. (En collaboration avec D. Rakotomalala ; coordonnateurs), Situations linguistiques de la Francophonie. Etat des lieux, 2004, Réseau ODFLN, AUF, 324 pages. Vers une autre idée et pour une autre politique de la langue française,2006, Paris, L’Harmattan, 211 pages. Éducation et langues. Français, créoles, langues africaines, 2006, Paris, L’Harmattan, 238 pages. (Éditeur)Français et créoles : du partenariat à des didactiques adaptées, 2006, Paris, L’Harmattan, 210 pages. (Coordonnateur),Didactique du français en milieux créolophones. Outils pédagogiques et formation des maîtres, 2008, Paris, L’Harmattan, 296 pages. (Coordonnateur), « Cultures et développement »,Études créoles, 2008, volumes 1 et 2, Paris, L’Harmattan, 230 pages. Goudou-Goudou : Haïti, une année de terreur, d'erreurs et de rumeurs, Paris, L'Harmattan, 230 pages. La genèse des créoles de l’océan Indien,2010, Paris, L’Harmattan, 230 pages.CNRS : le Jurassic Park de la science stalinienne, 2013, Paris, L’Harmattan, 161 pages.Université : L’impossible réforme. Edgar, Valérie, Geneviève et les autres, 2013, Paris, L’Harmattan, 183 pages.
AVANT-PROPOS Ce livre sur l'école sera, si cette entreprise parvient à son terme, le quatrième que je rédige à partir des "posts" ou des "billets" que j'ai écrits, sous le pseudonyme d'Usbek ou sous mon nom, chez différents hébergeurs depuis 2006. Il aura toutefois des caractères nouveaux, ce qui m'amène, une fois de plus, à m'interroger et à m'expliquer à son propos avant d'en commencer la rédaction. Le premier de ces ouvrages a été publié en 2011 sous le titre Goudou Goudou : Haïti, une année de terreur, d'erreurs et de rumeursl'Harmattan) ; il rassemblait les textes que (Paris, j'avais produits sur le terrible tremblement de terre qui a ravagé Haïti en janvier 2010. J'avais été amené à écrire ces textes pour deux raisons surtout : la première était que je connaissais bien Haïti pour y être allé à de nombreuses reprises depuis 1978 et l'avoir étudié dans tous ses aspects ; la seconde tenait à la piètre qualité de l'information diffusée alors en France, car la plupart de ceux qui, dans les journaux, écrivaient à ce sujet ou en parlaient dans les médias audiovisuels n'en avaient à peu près aucune connaissance et que les sottises ou les erreurs étaient fort nombreuses. Mon problème pour ce livre était donc à la fois de rassembler les textes que j'avais pu écrire au fil des événements, mais aussi de donner des informations générales sur Haïti (aussi bien sur cette société ou son histoire que sur sa culture et sa langue) qui faisaient si fâcheusement défaut dans les articles qui paraissaient alors en France, en empêchant ou en biaisant toute analyse de la situation. Les deux autres livres que j'ai publiés simultanément en 2013, chez l'Harmattan également, m'ont posé des problèmes tout à fait différents. L'un paru sous le titreUniversité : l'impossible réforme. Edgar, Valérie, Geneviève et les autres…était consacré, on l'aura deviné, à l'université française ; l'autre, sous un titre moins provocateur qu'il n'y paraît,CNRS : le Jurassic Park de la
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science staliniennepour sujet le CNRS et rappelait à la avait fois que le modèle choisi par les concepteurs de cette vénérable institution française après la guerre était celui de la science soviétique de la période stalinienne. A l'époque initiale, ce choix était moins critiquable qu'il peut l'être trois-quarts de siècle plus tard, alors que le modèle des académies soviétiques a disparu de tous les Etats où il s'était imposé d'abord et maintenu dans la suite, à commencer par la Russie elle-même pour finir par la Chine. Il ne demeure plus qu'en France, ce qui nous permet d'envisager pour l'avenir une telle reconversion du CNRS. L'une des plus grandes réussites touristiques de notre pays étant désormais Disneyland, un Jurassic Park scientifique pourrait être en mesure de lui faire concurrence. Toutefois ces deux livres ne posaient pas le même problème que le premier (nul ou presque ne connaissait les réalités haïtiennes) ni que le quatrième ouvrage dont je commence ici la rédaction. Dans ces deux ouvrages, il s'agissait de décrire, de l'intérieur, dans leurs réalités et leurs modes de fonctionnement, deux institutions, l'université française et le CNRS dont la création ou les réformes majeures sont relativement récentes ; les établissements publics (EPST) dont fait partie le CNRS, datent, en gros, de la période qui a suivi la Deuxième Guerre Mondiale et l'université française, sous sa forme actuelle, n'a guère réellement évolué depuis la grande réforme instituée par la loi Edgar Faure de 1968. En outre, nombre de gens croient bien connaître ces réalités, ce qui n'est en fait guère le cas, à lire bien des propos que l'on tient à leur sujet, sans même parler des desseins cachés des réformes qu'on y met en œuvre périodiquement. En revanche, la réflexion critique que j'ai conduite, durant la même période (2006-2012), dans des perspectives diverses et sur des sujets forts différents (ils vont des programmes aux rythmes scolaires en passant par l'illettrisme) se laissent beaucoup moins organiser d'une façon soit rationnelle, soit thématique, soit chronologique. En effet, le système éducatif français (primaire surtout et secondaire) apparaît comme des plus paradoxaux. Après avoir été regardée longtemps comme
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l'une des gloires de la France ("l'école de Jules Ferry" étant souvent citée en exemple par l'intégration scolaire qu'elle aurait réalisée suivant les vœux formés, dès la Révolution, par l'abbé Grégoire et quelques autres), notre école, alors qu'on lui consacre des moyens qui, en gros, sont comparables à ceux des autres Etats situés à des niveaux de développement équivalent, figure, de plus en plus, dans le peloton de queue des classements internationaux et obtient des résultats scolaires parmi les plus mauvais, sans qu'on sache exactement à quoi attribuer cette fameuse « baisse de niveau ». La nécessité d'aborder des problèmes, dont l'inventaire sommaire conduit à conclure qu'ils sont toujours les mêmes, sans qu'on soit en mesure de leur apporter des solutions, conduit à penser qu'on n'a sans doute pas réellement identifié les véritables causes de nos échecs et qu'on ne semble pas se préoccuper réellement de le faire. Cette conclusion est confirmée, au moment même où je rédige cet avant-propos, par la lecture, tout à fait fortuite, de deux textes. Le premier est le "Rapport - n° 2013-066" (juin 2013) de l'Inspection générale de l’éducation nationale fait au ministre de l'Education nationale et intitulé "Bilan de la mise en œuvre des programmes issus de la réforme de l’école primaire de 2008". On peut s'étonner (mais ce point est ici accessoire) que HUIT inspecteurs généraux aient mis si longtemps à rédiger cette évaluation de 117 pages, alors que des millions d'enfants français étaient engagés dans une réforme dont le "bilan" ne semble pas "globalement positif" mais est incontestablement tardif ! N'aurait-il pas été plus sage et plus prudent de procéder, plus vite, à une évaluation de la réforme de 2008 à partir de classes témoins choisies en moins grand nombre à cette fin ? Quelques brefs extraits de la vingtaine de pages qui sont consacrées au français ce qui est tout à fait logique puisque la connaissance et la pratique de cette langue conditionnent largement la plupart des acquisitions dans les autres domaines auxquels est consacré le reste du rapport.
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