La culture en archipel
181 pages
Français

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Description

Rien ne dévalue plus vite que la jeunesse, rien n'est plus exposé à l'innovation que les pratiques culturelles. Cette étude porte des leçons recevables aujourd'hui sur le sens des pratiques culturelles dans un contexte de précarité et d'incertitude. On considère souvent la culture comme l'apprentissage d'un certain nombre de pratiques légitimes quand elle est d'abord une manière d'être au monde, une façon d'inventer sa vie. Les jeunes qui ont participé vingt-cinq ans auparavant à cette enquête sociologique ont été porteurs d'une leçon qui les dépasse, et peut être aujourd'hui entendue.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2010
Nombre de lectures 101
EAN13 9782296251724
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La culture en archipel

Pratiques culturelles et mode de vie
chez les jeunes en situation d’apprentissage précaire
Logiques Sociales
Collection dirigée par Bruno Péquignot

En réunissant des chercheurs, des praticiens et des essayistes, même si la dominante reste universitaire, la collection Logiques Sociales entend favoriser les liens entre la recherche non finalisée et l’action sociale.
En laissant toute liberté théorique aux auteurs, elle cherche à promouvoir les recherches qui partent d’un terrain, d’une enquête ou d’une expérience qui augmentent la connaissance empirique des phénomènes sociaux ou qui proposent une innovation méthodologique ou théorique, voire une réévaluation de méthodes ou de systèmes conceptuels classiques.

Dernières parutions

Lucie JOUVET, Socio-anthropologie de l’erreur judiciaire , 2010.
Eric GALLIBOUR et Yves RAIBAUD, Transitions professionnelles dans le monde associatif et l’animation , 2010.
Stéphanie VINCENT, L’ action publique face à la mobilité , 2010.
Marie-Christine ZÉLEM, Politiques de maîtrise et de la demande d’énergie et résistances au changement , 2010.
ZHENG Lihua, YANG Xiaomin, La confiance et les relations sino-européennes , 2010.
Hugues-Olivier HUBERT, Céline NIEUWENHUYS, L’aide alimentaire au cœur des inégalités , 2010.
Paul DUCOURNAU, Mettre en banque l’ADN. Enquête sur une biopolitique du consentement , 2010.
Jean-Pierre SIRONNEAU, Lien social et mythe au fil de l’histoire , 2009.
Josette COENEN-HUTHER, L’égalité professionnelle entre hommes et femmes : une gageure , 2009.
Mahir KONUK, Jeunes originaires de Turquie entre l’école et la communauté , 2009.
Eguzki URTEAGA, Andoni EIZAGIRRE, Perceptions sociales sur la science et la technologie en Pays basque , 2009.
Evelyne PERRIN, Identité nationale , amer ministère. Ce qu’en pensent de jeune franciliens , 2009.
Michel VERRET, Lectures sociologiques , 2009.
Yann GUILLAUD, Jean WIDMER (dir.), Le Juste et l’Injuste. Emotions , reconnaissance et actions collectives , 2009.
Chantal NICOLE-DRANCOURT (dir.), Conciliation Travail-Famille : Attention travaux , 2009.
Catherine LEJEALLE, La télévision mobile. Usages , contenus et nomadisme , 2009.
Claude GIRAUD, De la dette comme principe de société , 2009.
David MANDIN, Les systèmes d’échanges locaux (SEL). Circulations affectives et économie monétaire , 2009.
J ean- O livier M AJASTRE


La culture en archipel


Pratiques culturelles et mode de vie
chez les jeunes en situation d’apprentissage précaire


L’H ARMATTAN
© L’H ARMATTAN, 2010
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-11425-8
EAN : 9782296114258

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Je tiens à remercier

Catherine G ALLEA et Sylvette G UITTET qui ont réalisé les entretiens,
Mireille P ONGY pour son aide,
Guy S AEZ,
Pierre M AYOL pour sa confiance,
le GRETA Sud-Isère
et la FPA du Pont de Claix pour leur collaboration, Denis, Martine, Florence, Bernard, José, Maria, Mohammed, Alain, Kader, Nathalie, Sylvie, Raïssa, Annie, Malika, Yasmina, Brigitte, Claire, Claude, Hervé, Luc, Serge, Michel, Paul, Étienne, Ibrahim, Hélène, Jean, Édith et Karine qui ont permis ce travail et le Service des Études et Recherches du ministère de la Culture qui a commandité cette recherche.
P RÉFACE
« L A C ULTURE EN ARCHIPEL » rédigé par Jean-Olivier Majastre il y a vingt-cinq ans, étude sociologique à partir de 29 entretiens avec des jeunes « en situation d’apprentissage précaire », avait marqué les esprits. J’avais gardé de ce travail, notamment le souvenir d’une analyse subtile sur la différence entre la littérature (que ces jeunes souhaitaient la plus « vraie » possible), le cinéma (qu’ils espéraient le plus « faux », imaginaire, fictionnel) et leur grande difficulté face au théâtre (à la fois « vrai » et « faux »…) qu’ils ne parvenaient pas à appréhender. À relire l’ouvrage aujourd’hui, on est frappé par la clarté de la démarche, la richesse des analyses, la simplicité et la précision des commentaires. Plus encore, par l’humanité du regard porté sur ce groupe de jeunes, loin de l’observation statistique froide et de la « culture du chiffre », dont on nous exalte aujourd’hui la pertinence supposée.

À une période où, une fois encore, « la culture » et « la jeunesse », considérées comme des entités globales et monolythiques, font l’objet de toutes les interrogations (et de tous les clichés), il est frappant de constater combien cette étude était en vérité annonciatrice de la période que nous traversons. Difficultés sociales, chômage, questions d’identités, angoisses de l’avenir, individualisme triomphant, bricolage culturel… tous ces éléments, relevés à l’époque par l’auteur dans ce groupe de jeunes, sont aujourd’hui largement répandus dans une grande partie de la société française. On perçoit également, avec intérêt, à la fois ce qui a changé en vingt-cinq ans (il n’était pas question alors de nouvelles technologies, iPod, Internet et autre blogosphère… pas même de la télévision) et ce qui demeure comme des constantes (les difficultés sociales, identitaires, scolaires, le rapport au travail, à l’autorité, au corps…) et qui se sont en partie exacerbées. En cela, la réédition de cet ouvrage nous permet de mesurer à la fois l’écart et la continuité des modes de vie, des approches culturelles et donc, en creux, de nous interroger sur la pertinence des actions et des politiques mises en œuvre pour concerner ces publics toujours en marge des institutions. À l’heure de la grande prétention au vaste marché de la culture, dans lequel il n’y aurait que producteurs et consommateurs, le philosophe Bernard Stiegler indiquait récemment que « la culture ne se consomme pas, elle se construit ». Jean-Olivier Majastre nous rappelle ici que cette construction ne peut se faire, éventuellement, qu’à partir du réel, c’est-à-dire des individus, de leur condition sociale, de leur mode de vie et de leur complexité. Leçon toujours d’actualité !

Jean-Gabriel C ARASSO
Directeur de l’Oizeau rare
Paris Juillet 2009
A VANT-PROPOS
« N OUS LIRA-T-ON ENCORE DANS TRENTE ANS ? On peut l’espérer. Et le redouter tout autant. »
Ainsi commençai-je une conférence prononcée à Nantes en 2003 sur les rapports de l’art et du peuple. Les exemples d’écrits sur ce thème, nourris d’idéologie et d’espérance révolutionnaire et n’ayant pas supporté le passage du temps, étaient légions, et permettaient une dénonciation facile. Mais me voici aujourd’hui à mon tour à devoir justifier cette échéance avec la réédition d’un texte écrit il y a vingt-cinq ans sur un sujet sensible. Rien ne se dévalue plus vite que la jeunesse, rien n’est plus exposé à l’innovation que les pratiques culturelles. En outre, rien ne prédisposait notre étude à une large diffusion. À l’origine, en effet, il s’agissait d’une commande de la municipalité de Grenoble à trois universitaires du cru, deux politologues, Guy Saez et Mireille Moreau-Pongy, et un sociologue, votre serviteur, d’une recherche concertée en trois chapitres, la politique culturelle, les intermédiaires culturels et les exclus de la culture, recherche propre à éclairer la politique municipale d’action culturelle. Un budget était prévu, mais hélas non voté, quand survinrent les élections municipales qui furent fatales à l’ancienne équipe, qui n’avait jamais envisagé de les perdre. Tant d’efforts et de bonne volonté ne pouvaient cependant rester sans effet. La gauche, désormais minoritaire au niveau local, était majoritaire au niveau national, et nous pûmes refiler notre projet au service des études et de la prospective du Ministère de la culture et de la communication, qui finit par l’accepter, avec réserve, et nous accorda un financement.

Je me souviens de ma première, et dernière, intrusion dans les palais dorés du ministère de la Culture, avec vue sur les jardins du Palais-Royal, et de la

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