La France après Napoléon
328 pages
Français

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La France après Napoléon , livre ebook

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Description

L'aventure napoléonienne se termine mal pour la France ! Entre 1814 et 1818, le pays subit deux invasions et deux occupations. Partout, les Français sont confrontés à la défaite et à l'occupation. Comment s'y résout un peuple accoutumé à vingt ans de gloire et de victoires ? En mars 1815, Napoléon reprend le pouvoir pour Cent-Jours et relance une guerre européenne qui se solde par la défaite de Waterloo du 18 juin 1815. Comment les Français font-ils face aux réquisitions, aux violences et à la durable humiliation de la présence quotidienne de l'ennemi ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2014
Nombre de lectures 109
EAN13 9782336364087
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Copyright

© L’Harmattan, 2014
5-7, rue de l’École polytechnique, 75005 Paris

http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-336-71419-6
Historiques
Dirigée par Bruno Péquignot et Denis Rolland

La collection « Historiques » a pour vocation de présenter les recherches les plus récentes en sciences historiques. La collection est ouverte à la diversité des thèmes d’étude et des périodes historiques.
Elle comprend trois séries : la première s’intitulant « travaux » est ouverte aux études respectant une démarche scientifique (l’accent est particulièrement mis sur la recherche universitaire) tandis que la deuxième intitulée « sources » a pour objectif d’éditer des témoignages de contemporains relatifs à des événements d’ampleur historique ou de publier tout texte dont la diffusion enrichira le corpus documentaire de l’historien ; enfin, la troisième, « essais », accueille des textes ayant une forte dimension historique sans pour autant relever d’une démarche académique.

Série Travaux

Émilienne LEROUX, Histoire d’une ville et de ses habitants, Nantes. De 1914 à 1939, Tome II, 2014.
Émilienne LEROUX, Histoire d’une ville et de ses habitants, Nantes. Des origines à 1914, Tome I, 2014.
Eric AGBESSI, Ce qu’en disait le Sud. La loi sur les droits civiques de 1964 : perspectives et arguments des opposants au projet, 2014.
Annie BLETON-RUGET, La Bresse bourguignonne. Les dynamiques d’un territoire. XVIII e -XXI e siècle , 2014.
Jean-Michel PARIS, L’Humanitaire (1841), Naissance d’une presse anarchiste ? , 2014.
Sébastien ÉVRARD, L’or de Napoléon. Sa stratégie patrimoniale (1806-1814) , 2014.
Eva PATZELT, Un haut fonctionnaire est-allemand aux prises avec l’intelligentsia (1963-1989) , 2014.
Edouard BARATON, De Gaulle ou l’hypothèque française sur le Canada , 2013.
Anne METENIER, Liberté pour les Noirs ! La résistance des Africains-Américains à la ségrégation et à l’esclavage (1619-1865) , 2013.
Emma LOWNDES, Récits de femmes pendant la guerre franco-prussienne (1870-1871), 2013.
Titre
Yann GUERRIN








La France après Napoléon
Invasions et occupations
1814-1818












L’Harmattan
Préambule

« … Les ennemis sont en France !... Je ne pus dire un mot de plus… Ainsi tant de souffrances, tant de larmes, deux millions d’hommes sacrifiés sur le champ de bataille, tout cela n’avait abouti qu’à faire envahir notre patrie ! […] Nous avons vu l’Allemand, le Russe, le Suédois, l’Espagnol, l’Anglais, maîtres de France, tenir garnison dans nos villes, prendre dans nos forteresses ce qui leur convenait, insulter nos soldats, changer notre drapeau et se partager non seulement nos conquêtes depuis 1804 mais encore celles de la République : - c’était cher payer dix ans de gloire ! 1 » Ces quelques lignes extraites du roman à prétention historique d’Erckmann-Chatrian montrent qu’il y a peu de l’ivresse de la gloire à l’humiliation de la défaite. L’effondrement du Premier Empire l’illustre à merveille ! En 1814 et 1815, la France connaît en effet deux invasions successives qui mènent les vainqueurs à Paris ainsi que dans de nombreuses villes et régions du pays : Lille, Strasbourg, Marseille, Toulouse, Bordeaux… sont à la merci des vainqueurs. Il n’y a guère que le Massif Central, une partie de la Bretagne et globalement les départements au sud de la Loire qui sont épargnés. Le régime napoléonien s’est bel et bien effondré après des années de victoires et de gloire. Comment imaginer qu’en quelques mois de campagne militaire, le conquérant d’un immense empire allant de la mer du Nord à l’Adriatique, envoyant des troupes de Lisbonne à Moscou, ait pu se trouver acculé à défendre Paris, cœur de son empire ? Jadis à la tête d’une puissante armée conquérante et sûre de sa force, Napoléon est finalement réduit à l’utilisation d’une faible troupe composée de quelques milliers de soldats démoralisés et de conscrits parfois à peine pubères : les célèbres Marie-Louise. La rapidité de la campagne de France de 1814 et plus encore la brièveté de la campagne de 1815 ont stupéfié les contemporains. En juin 1815, la défaite de Waterloo résonne comme un coup de tonnerre ouvrant les portes de la France aux envahisseurs étrangers et le chemin d’un lointain et définitif exil pour l’Empereur des Français. Mais cet événement marque aussi le point final de la prépondérance française en Europe. La défaite accompagnée de l’invasion surprend un peuple habitué depuis plus de vingt ans à dicter ses conditions à l’Europe entière. Le concept de Grande Nation doit alors être corrigé. Il faut aussi songer à ces millions d’hommes et de femmes accoutumés à la propagande du Bulletin de la Grande armée qui ne peuvent imaginer la défaite d’une armée considérée comme invincible, commandée par un général présenté comme infaillible. Brutalement, les Français se trouvent confrontés à la réalité de l’invasion avec son cortège d’épreuves, de souffrances, d’humiliations et de remises en cause des certitudes. Pour s’imaginer, la somme des déconvenues individuelles, il n’est sans doute pas si anachronique de songer à mai-juin 1940 ainsi qu’à nos parents et grands-parents assistant incrédules à l’effondrement brutal de la glorieuse armée de Verdun accompagné de celui de la III° république 2 . Sans doute peut-on parler de stupéfaction voire même de traumatisme devant l’effondrement des certitudes de tout un peuple : un monde s’écroule ! Le parallèle entre les deux époques peut être poursuivi lorsqu’on songe que ces défaites distantes d’un siècle et demi ont pour point commun l’annonce d’un changement radical de régime : la défaite de 1940 sonne le glas de la III e République et de la démocratie tandis que 1814 porte un coup d’arrêt au cycle révolutionnaire commencé en 1789. La restauration des Bourbons sur le trône de France et décidée par les Alliés signifie le retour du comte de Provence, frère de Louis XVI, promu Louis XVIII depuis la mort du petit Louis XVII en 1795 et consacré comme nouveau roi. Achevons là les comparaisons entre deux époques très différentes. Il n’en reste pas moins vrai qu’aussi éloignée de nous soit-elle, la chute de l’Empire constitue un choc national majeur de notre Histoire. 1814 et 1815 correspondent à de cinglantes défaites certes, mais ces deux années funestes sont aussi synonymes d’invasions et d’occupations militaires. Assurément, l’occupation de 1814 est courte et géographiquement limitée mais il en va tout autrement à partir de juin 1815 : la France doit alors se résigner à l’occupation d’environ un million de soldats issus de toutes les nations européennes qui déferlent alors même que Napoléon indiscutablement vaincu à Waterloo est déjà sur le chemin de l’exil. A l’été 1815, la France est nue. Cette période d’occupation anarchique signifie la mise en coupe réglée d’un pays qui a commis l’imprudence de suivre une fois de plus, une fois de trop, celui qui lui parlait de gloire. Cette épreuve dure en effet six mois, jusqu’au 20 novembre 1815 lorsqu’un traité de paix est enfin signé au grand soulagement du gouvernement français qui peut alors envisager le rétablissement de son autorité sur une base diplomatique tangible. Ce sentiment d’apaisement est partagé par la majorité de la population qui entrevoit la fin de l’arbitraire imposé par les armées alliées. Mais dès lors, les vainqueurs exigent le paiement d’une importante indemnité de guerre. Celle-ci est assortie d’une occupation de garantie qui consiste en la présence de 150 000 soldats étrangers dans les départements du Nord et de l’Est du pays. Le traité du 20 novembre ne sonne donc pas la fin du châtiment infligé à l’orgueilleuse nation. Outre l’humiliation d’une telle occupation, de prosaïques questions de ravitaillement se posent sans parler des difficultés pour faire cohabiter des civils hostiles avec des militaires revanchards. Pourtant, s’ajoutant aux deux phases d’invasions, l’occupation de garantie durera bien

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