Langue(s) et immigration(s): société, école, travail
290 pages
Français

Langue(s) et immigration(s): société, école, travail , livre ebook

-

290 pages
Français

Description

Les nouvelles orientations sociopolitiques en matière d'intégration des immigrants renforce le rôle déterminant de la "maîtrise" du français pour une intégration réussie en milieu social, éducatif et professionnel. Les enjeux d'une intégration réussie interpellent les politiques linguistiques, les dispositifs institutionnels, les formations linguistiques proposées aux travailleurs sociaux, les questions linguistiques et culturelles liées aux processus identitaires.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2009
Nombre de lectures 169
EAN13 9782296228276
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1200€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Langue(s) et immigration(s) :
société, école, travail

Sous la direction de

James ARCHIBALD et Stéphanie GALLIGANI

Langue(s) et immigration(s) :
société, école, travail

L’Harmattan

Introduction

La langue, l’immigration et la cohésion
sociale

Ce recueil de contributions est le fruit de nouvelles rencontres
scientifiques transatlantiques organisées respectivement par
l’université McGillà Montréalendécembre2007et par l’équipe
derecherche DILTEC(EA2288)àl’université dela Sorbonne
Nouvelle–Paris 3en janvier 2008,sur lerapportentrelalangue et
l’intégrationdes immigrants.Dansces pages, deschercheurs
françaiset québécois s’interrogent, d’unepart sur lesenjeux
socioéducatifset professionnelset, d’autrepart,sur lesenjeux
sociauxet identitairesdu processusd’intégrationdes immigrants
enFrance etauQuébec, deuxÉtats francophones qui mettenten
action –chacunàsamanière– unepolitique d’immigrationetdes
pratiquesd’intégration linguistiquepourassurer unemeilleure
cohésion sociale.

Depuis lapublicationdenotrepremièreréflexioncollective,La
langue et l’intégration des immigrants. Sociolinguistique,
politiques linguistiques, didactique(Archibald &Chiss 2007),la
France et le Québecont progressivementadopté denouvelles
recommandationsen matière d’intégrationetdelutte contrela
discriminationet ses manifestations.Ces orientations
sociopolitiques nous ont fourni uneoccasion unique d’approfondir
notrequestionnement, d’unepart sur lerôle centraldelalangue
dans l’établissementdes migrantsetdes immigrants sur leterritoire
nationalet, d’autrepart,sur lalutte engagée contreles
discriminations qui prennent racine dans lesdifférencesculturelles
et linguistiquesentreles groupes (im)migrantset les milieux
d’accueil.Ilestclair, en l’occurrence,quela« maîtrise»dela
langue du paysd’accueil joueun rôle déterminantdans une
intégration linguistiqueréussie en milieu social, éducatifet
professionnel ;elle constitue defait une conditiond’obtentiondela

9

résidencepermanente(égalementdans le cadre du regroupement
familial), dela citoyenneté auCanadaoudelanationalité en
France.

Depuis nos journéesd’études tenuesà Parisetà Montréalen
2005,lesautorités publiques,les institutionset leschercheurs
universitaires n’ontcessé des’interroger sur laproblématique
d’une« immigrationchoisie»etdmi’un «eux vivre ensemble»
dans lerespectdes valeurs sociales partagées sur lesquelles se
fondenotre conceptiondel’État moderne.Leprésent livre
permettra defairelepoint par rapportàun glissement inéluctable
verscequel’onappelleune« immigrationchoisie» –enjeu
économique et politiquemajeur pour le Canada et le Québecface à
lafaible croissance démographique etau vieillissementdela
population –etaux visages multiplesdela discrimination reconnue
dansdes sociétésd’accueil qui se définissenten termes
sociolinguistiques.Nousavons laresponsabilité denous
questionner sur lerôle delalangue dansceschangementset sur le
degré de discrimination qui relève del’identitésociolinguistique
des (im)migrants.Il s’agit plus précisémentdel’existence d’un
linguicisme dont l’État nefait guèremention,mais queles
chercheurset les militantsdes milieuxassociatifs ontévoqué à
maintes reprisesdansdes travaux récents sur les obstaclesàune
intégration réussie.

Lefaitderéfléchirà cetteproblématique endeux temps, à
Montréaletà Paris, apermisde confronter les visions française et
québécoise delasituationetdemiser sur la dynamiquepartagée de
deux sociétésdelanguefrançaisequi voient lamaîtrise dela
langue commeun facteur incontournable dans la construction
d’unesociétéqui nepourraserevaloriser quegrâce àune
e
immigration réussie.L’immigrantduXXIsiècle devrarelever
deuxdéfis importants:savoir faireetsavoir êtredans son pays
adoptif.Ildevra aussi savoir faire etêtretouten faisant face à des
discriminationsexpliciteset implicitesdont l’État ignoresouvent
l’existence.Parmi les mobilesde cesdiscriminations,s’inscrivent,
bienentendu,lalangue del’immigrant,laglottopolitique du pays
d’accueilet lesattitudes, croyances,représentationset valeursdes
natifs.

10

Tant en France qu’au Québec, les axes de réflexion interpellent
àlafois lapolitiquelinguistique,sociale etéducative,la didactique
delalangue d’accueil,la connaissance delalangueprofessionnelle
et lerattachementaux langues identitaires.Àmoinsdes’entendre
sur lesenset les paramètresdel’intégration, aucune action
pratiquenepeut s’envisager.

C’est précisément pourcetteraison quelepremierensemble de
textes se concentresur lesEnjeux sociaux et identitaires de
l’intégrationet lesaspectsdéfinitionnelsdelaproblématique.
Qu’entendons-nous par « intégration » ?C’està cettequestion que
Dominique Schnapperrépond endistinguantd’unepart,les
politiquesd’intégrationet l’intégrationcommeprocessus social
avecsesdimensionset ses modalitéscomplexeset, d’autrepart,les
décalagesentrel’intégration «culturelle»et l’intégration
«structurelle»des migrants.

James Archibalds’attache,lui, à définir lanotionde
«linguicisme»commeun phénomènesociolinguistiquequi
renvoie auxdiscriminations linguistiques quesubissent les
(im)migrantsen raisondeleur non maîtrise delalangue du pays
d’accueil.Peut-on parlerde discriminationsd’État ?Pourcet
auteur,ilexisteun linguicismeofficielauQuébecqui semanifeste
par un pouvoirde discrimination qui peutconduirel’(im)migrant
jusqu’àl’exclusion.

Àpartird’exemples,Marcienne Martinmontrel’existence de
pratiquesdiscriminatoiresen matière delalangueréalisées surdes
territoiresbien spécifiques quiévoluenten fonctiondescroyances
encoursetdeleurs valeurs.Le conceptde«méta-appartenance»
lui permetainsiderendre compte dephénomènesderegroupement
desujetsautourdevaleurscommuneset partagéesen relationavec
lephénomèneidentitaire;cequi l’amène àréfléchir sur le«bien
vivre ensemble».

Bassam Barakétraite delaquestiondelalangue comme
facteurde discrimination oud’intégration liée à celle del’identité
sur les plans individuel, culturelet social.Il montre ainsi, àpartir
d’exemples personnels,les manifestationsdel’identité dans la
communication ordinaire et les «différences identitaires» que

11

peuvent ressentirdes migrantsau seindelasociété d’accueilen
raisondu manque dereconnaissance deleur identité.
Enfin,Gregory Nutefe Kwadzoexplorele double effet
discriminatoire delalangue àpartird’une étude de cas portant sur
des familles originairesd’AfriquemigrantauCanada.
Discrimination linguistique en paysd’originepar les formes
d’appropriationdes langues,par les rapportsentretenusentreles
languesetdiscrimination linguistique en paysd’accueil par la
primauté dela culture del’écritauCanadaqui pénaliseles
migrantsafricains issusd’une culture detransmission orale.
Les institutions françaiseset québécoisesépousent maintenant
uneorientation revigorée demanière àrenforcer la cohésion
sociale de chaque État, car la France et le Québec,par leurs
politiqueset leuraction sociale,reconnaissent lerôle delalangue
dans uneintégration réussietantchez les immigrants jeuneset
moins jeunes que chez tousceux qui sont issusdel’immigration.
Qu’ontencommuncesdeuxÉtats ?Lefrançais,langueofficielle
dela Républiquefrançaise etduQuébec, estdans lesdeuxcas
l’instrument privilégié dela cohésion sociale.C’estdonc autour
desApproches institutionnelles de l’intégration enFrance et au
Québecquesont regroupés les textesdela deuxièmepartie de cet
ouvrage.

Pour la France,Christine CandideetCécile Cochyprésentent
les nouvelles orientationsetdirectives ministériellesen matière
d’intégrationdepuis l’applicationdelaloideprogrammation pour
la cohésion sociale du 18janvier 2005, en pointant lesdifférents
partenairesetacteurs sociauxconcernés par l’accueilet

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents