L Amazonie péruvienne
336 pages
Français

L'Amazonie péruvienne , livre ebook

-

336 pages
Français

Description

, L'AMAZONIE PERUVIENNE Un Eldorado dévoré par la forêt 1821 . 1910 Recherches & Documents AMÉRIQUES LATINES Collection dirigée par Denis Rolland avec Joëlle Chassin et Pierre Ragon Dernières parutions: DA VILA L. R, L'imaginaire politique vénézuelien, 1994. DESHA YES P., KEIFENHEIM B., Penser l'autre chez les Indiens Huni Kuin de l'Amazonie, 1994. DUCLAS R, La vie quotidienne auMexique au milieu duXIXème siècle, 1993. GUICHARNAUD-TOLLIS M., L'émergence du Noir dans le roman cubain du XIXème siècle, 1993. GUIONNEAU-SINCLAIR F., Messianisme et luttes sociales chez les Guaymi du Panama, 1994. GRUNBERG B., L'Univers des conquistadores. Les hommes et leur conquête dans le Mexique du XVlème siècle, 1993. LAPAGE E, L 'Argentine des dictatures (1930-1983), pouvoir militaire et idéologie contre-révolutionnaire, 1991. LA V AUD J.-P., L'instabilité de l'Amérique latine: le cas bolivien, 1991. LEMPERIERE A., Les intellectuels, Etats et Société au Mexique, 1991. LOPEZ A., La conscienCe malheureuse dans le roman hispano-américain. Littérature, philosophie et psychanalyse, 1994. MATTHIEU G., Une ambition sud-américaine, politique culturelle de la France (1914-1940), 1991. NOUHAUD D., Etude sur Maladron, de Miguel Angel Asturias, 1993. PEREZ-SILLER J., (sous la coordination de) La «Découverte» de l'Amérique? Les regards sur l'autre à travers les manuels scolaires du monde, 1992. PIANZOLA M., Des Français à la conquête du Brésil au XVIIe siècle. Les perroquets jaunes, 1991. RAGON P.

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 1994
Nombre de lectures 211
EAN13 9782296293885
Langue Français
Poids de l'ouvrage 14 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

,
L'AMAZONIE PERUVIENNE
Un Eldorado dévoré par la forêt
1821 . 1910Recherches & Documents
AMÉRIQUES LATINES
Collection dirigée par Denis Rolland
avec Joëlle Chassin et Pierre Ragon
Dernières parutions:
DA VILA L. R, L'imaginaire politique vénézuelien, 1994.
DESHA YES P., KEIFENHEIM B., Penser l'autre chez les Indiens Huni
Kuin de l'Amazonie, 1994.
DUCLAS R, La vie quotidienne auMexique au milieu duXIXème siècle,
1993.
GUICHARNAUD-TOLLIS M., L'émergence du Noir dans le roman
cubain du XIXème siècle, 1993.
GUIONNEAU-SINCLAIR F., Messianisme et luttes sociales chez les
Guaymi du Panama, 1994.
GRUNBERG B., L'Univers des conquistadores. Les hommes et leur
conquête dans le Mexique du XVlème siècle, 1993.
LAPAGE E, L 'Argentine des dictatures (1930-1983), pouvoir militaire
et idéologie contre-révolutionnaire, 1991.
LA V AUD J.-P., L'instabilité de l'Amérique latine: le cas bolivien, 1991.
LEMPERIERE A., Les intellectuels, Etats et Société au Mexique, 1991.
LOPEZ A., La conscienCe malheureuse dans le roman
hispano-américain. Littérature, philosophie et psychanalyse, 1994.
MATTHIEU G., Une ambition sud-américaine, politique culturelle de la
France (1914-1940), 1991.
NOUHAUD D., Etude sur Maladron, de Miguel Angel Asturias, 1993.
PEREZ-SILLER J., (sous la coordination de) La «Découverte» de
l'Amérique? Les regards sur l'autre à travers les manuels scolaires du
monde, 1992.
PIANZOLA M., Des Français à la conquête du Brésil au XVIIe siècle.
Les perroquets jaunes, 1991.
RAGON P., Les Indiens de la découverte. Évangélisation, mariage et
sexualité, 1992.
SANCHEZ-LOPEZG., (sous la direction de), Les chemins incertains de
la démocratie en Amérique latine, 1993.
SINGLER C., Le roman historique contemporain en Amérique latine.
Entre mythe et ironie, 1993.
VIGOR C., Atanasio. Parole d'Indien du Guatemala, 1993.
W ALMIR SILVA G., La plage aux requins, épopée d'un bidonville de
Fortaleza (Brésil) racontée par un de ses habitants, 1991.
WUNENBERGER J.-J. (00.), La rencontre des imaginaires entre
Europe et Amériques, 1993.
YPEZ DEL CASTILLO I., Les syndicats à l'heure de la précarisation de
l'emploi. Une approche comparative Europe-Amérique latine, 1994.Jean-Claude ROUX
L'AMAZONIE PÉRUVIENNE
Un Eldorado dévoré par la forêt
1821 - 1910
Préface de C. Ruetz de Lemps
Editions L'Harmattan
5-7 rue de l'Ecole-Polytechnique
75 005 ParisDu même auteur:
-Espaces coloniaux et société polynésienne de Wallis-Futuna. Pacifique
Central, Collection "lIes et Archipels", Editions du CRET- CEGET/
CNRS. Bordeaux. Ouvrage publié avec le concours du Ministère des
Dom-Tom et ayant obtenu le Premier Prix 1992 de l'association
"ThèsePac".
@ L'Harmattan, 1994
ISBN: 2-7384-2766-9Publié avec le soutien de l'ORSTOM, l'Institut français de recherche
scientifique pour le développement en coopération.sr
60"60"10"10'
0" CI"
10.10'
2
20'
OCEAN
PACIFIQUE
ad
-.-.--aO"
6c1
60'
IN
AMÉRIQUE DU SUD
so'_200 6112.- K_
o 600
70. 6fY90" 80' sO" 60"PRÉFACE
Jean-Claude Roux est un géographe spécialiste des bouts du monde.
Après sa très belle thèse sur Wallis et Futuna, le petit archipel presque aux
antipodes de sa lointaine métropole, le voilà qui s'attaque à un autre
domaine, continental cette fois, dont la marque première est aussi
l'isolement. Cet Oriente amazonien du Pérou n'est pas la partie centrale et
orientale de la cuvette du gigantesque fleuve dont on parle aujourd'hui
aussi bien pour les entreprises parfois démesurées de mise en valeur au
détriment de la forêt que pour les efforts d'intégration au sein de
l'ensemble brésilien, grâce notamment à la route transamazonienne. Cette
Amazonie brésilienne est, elle, malgré tout, ouverte directement sur la mer
par le plus gigantesque axe fluvial navigable du monde, qui permet à des
navires de 10 000 tonnes de remonter jusqu'à Manaus, à quelque 1200
km de l'embouchure! Elle est aussi depuis plus de quatre siècles partie
intégrante d'un Etat qui a certes connu bien des vicissitudes politiques et
économiques, et qui n'a peut-être pas encore fini de se constituer en une
unité cohérente. Jamais cependant son appartenance brésilienne n'a été
vraiment remise en cause, et cette permanence n'est pas sans
conséquences. Avec l'Oriente péruvien au contraire, on est dans une
Amazonie des limites, des marges, des sources, et dans un espace qui est
en fait doublement enclavé. Vers l'ouest, bien que faisant partie du Pérou,
un Etat maritime, l'Oriente, est coupé du Pacifique par l'énorme masse des
hautes terres de la chaîne andine. Vers l'est, c'est la limite d'abord floue de
la poussée colonisatrice des Espagnols vers l'est et des Portugais vers
l'ouest qui s'est transformée en frontière reconnue au traité de San
Ildefonso en 1777. Le partage définitif de l'héritage ibérique ne s'est
d'ailleurs pas fait sans difficultés après les indépendances des années 1820,
et les limites actuelles de l'Oriente du Pérou sont le résultats de pénibles
ajustements frontaliers, non seulement avec le Brésil "portugais" mais
encore avec les voisins hispaniques tels que la Colombie, l'Equateur et la
Bolivie.
Cette avidité des jeunes Etats pour une possession territoriale de cet
ouest amazonien n'est pas due seulement à une volonté de puissance
géopolitique, mais aussi à l'existence de richesses qui furent pendant un
temps considérables. Certes, après l'effondrement des mythes successifs de
l'Eldorado, et jusqu'en 1880, les ressources de cette partie occidentale de
la grande cuvette de l'Amazonie se sont limitées à quelques produits de
cueillette spécifiques comme la salsepareille et le quinquina, plus une
fabrication active de ...chapeaux de paille.
Mais à partir de 1880, l'Oriente participe de plus en plus à ce qui
devient la richesse essentielle de toute l'Amazonie - et une production
d'importance mondiale -, le caoutchouc. En 1907 encore, l'ensemble de
l'Amazonie fournissait 34 000 tonnes de caoutchouc, soit 50 % de la
7production mondiale.
Cette exploitation des hévéas sauvages de l'immense forêt amazonienne
a fait naître des genres de vie rudes et originaux. "Shiringueros" ou
"caucheros" en tout cas ont fait par leur travail la fortune parfois
éphémère de commerçants aventureux ou aventuriers, et de petites villes
de collecte dominées par l'opulence tapageuse de la "capitale de
l'Amazonie", Manaus. La participation de la frange occidentale du bassin
amazonien à ce cycle du caoutchouc a été considérable à partir des années
1880. Mais, ce qui est remarquable c'est que l'Amazonie dans son
ensemble n'a pas su, faute d'hommes, faute de capitaux, faute de volonté
peut-être, négocier le passage de la cueillette à la culture de l'hévéa, et a
donc perdu en quelques années, à partir de 1910, son rôle mondial face à
la rapide montée en puissance des plantations du Sud-Est asiatique.
Faute d'hommes, disions-nous. En effet, l'un des handicaps majeurs de
l'Amazonie dans son ensemble, et plus particulièrement peut-être de cet
Oriente péruvien, a toujours été la pauvreté de ses ressources humaines.
Les immensités de la forêt sont des vides humains. Cela n'empêche pas
d'ailleurs la diversité, et J.-c. Roux nous livre ici une extraordinaire galerie
de portraits de ces types d'hommes dont la rudesse des moeurs est à la
mesure des difficultés et de la précarité des conditions de vie. Il y a bien
sûr d'abord les Indiens, jamais très nombreux, même avant qu'ils ne
fussent décimés par les maiadies importées par les Européens, par la
chasse aux esclaves et par les opérations de destruction menées contre les
"sauvages". En fait, dans l'Oriente péruvien de la fin du XIXème siècle, il y
a deux catégories d'Indiens: ceux qu'on voit, les "civilisés", esclaves ou
domestiques souvent, plus ou moins minés par l'alcool et les maladies, et
ceux qu'on espère ne jamais voir, les Indiens "bravos", sauvages
"anthropophages" des dernières tri

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents