Prévenir l illettrisme
249 pages
Français

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Prévenir l'illettrisme , livre ebook

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Description

Ignorer ou sous-estimer les difficultés dans l'apprentissage du lire-écrire présente le risque d'installer l'élève dans une spirale de l'échec qui pourrait le conduire sur la voie de l'illettrisme. La situation dans laquelle se trouvent aujourd'hui ces adultes, qualifiés d'"illettrés", ne peut qu'interroger, en amont, le rôle d'une institution qu'ils ont pourtant fréquentée. Comment concevoir et mettre en pratique le dépistage et la prévention des difficultés d'accès à l'écrit, en associant de manière plus concertée les différents acteurs de la situation éducative : enseignants, élèves, parents, personnels spécialisés ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2005
Nombre de lectures 310
EAN13 9782336266619
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’Harmattan, 2005
9782747583800
EAN : 97827475683800
Prévenir l'illettrisme
Comment la recherche peut-elle servir l'École?

Jean-Pierre Gaté
Ouvrage réalisé dans le cadre du programme de recherche angevin des Humanités, des Sciences de l’Homme et de la Société (2H2S) du Contrat de Plan-État-Région des Pays de la Loire.
LES AUTEURS
Christian ANDRÉ
Directeur d’une école primaire de Loire-Atlantique, formateur et docteur en Sciences de l’Éducation.
Alain BENTOLILA
Professeur de Linguistique à l’Université René Descartes Paris V (Sorbonne).
Houria BOUCHAFA
Docteur en Psychologie, maître de conférences à l’Université Catholique de l’Ouest (Institut de Psychologie et de Sociologie Appliquées).
Christelle CHEVALLIER-GATÉ
Psychologue de l’Éducation, formatrice et chargée de cours à l’Université Catholique de l’Ouest.
Jean-Pierre GATÉ
Docteur en Sciences de l’Éducation, maître de conférences à l’Université Catholique de l’Ouest (Institut des Sciences de la Communication et de l’Éducation d’Angers).
Thierry MAROT
Docteur en Sciences de l’Éducation, maître de conférences à l’Université Catholique de l’Ouest (Institut des Sciences de la Communication et de l’Éducation d’Angers).
Denis MOULLÉ
Maître E. Président de l’Association des Maîtres E. (A.M.E.) du Maine-et-Loire (49).
Sommaire
Page de Copyright Page de titre LES AUTEURS INTRODUCTION CHAPITRE 1 - LA PRÉOCCUPATION DE L’ILLETTRISME AUJOURD’HUI CHAPITRE II - POUR UNE MEILLEURE COMPRÉHENSION DES DIFFICULTÉS DE LECTURE APPORTS DE LA PSYCHOLOGIE COGNITIVE CHAPITRE III - POUR UN ENSEIGNEMENT SYSTÉMIQUE ET DÉVELOPPEMENTAL DE LA LECTURE-ÉCRITURE L’ÉVALUATION DES DIFFICULTÉS D’APPRENTISSAGE CHEZ DES ÉLÈVES DE SEGPA CHAPITRE IV - CONTRIBUTION À L’ANALYSE ET AU DÉVELOPPEMENT DES STRATÉGIES DE LECTURE AUPRÈS D’ÉLÈVES EN DIFFICULTÉ D’APPRENTISSAGE CHAPITRE V - PROFILS DE LECTEURS EN DIFFICULTÉ ET PROJETS DE SENS APPORT D’UNE EXPÉRIENCE PÉDAGOGIQUE UTILISANT LA GESTION MENTALE CHAPITRE VI - LES CONDITIONS PSYCHIQUES D’UNE ENTRÉE DANS LA CULTURE DE L’ÉCRIT CHEZ DES ENFANTS PRÉSENTANT DE GRANDES DIFFICULTÉS D’ADAPTATION SCOLAIRE CHAPITRE VII - DIFFICULTÉS DE LECTURE ET ESTIME DE SOI CHAPITRE VIII - PLACE ET RÔLE DU PARENT DANS L’APPRENTISSAGE DE LA LECTURE DE SON ENFANT OU COMMENT DEVENIR UN PARENT MÉDIATEUR DU « LIRE » POSTFACE - ON N’APPREND PAS TOUT SEUL
INTRODUCTION
Jean-Pierre GATÉ 1

Avec l’émergence des sociétés humaines, sont apparus progressivement un ensemble d’outils que l’homme a utilisés pour transformer son rapport avec l’environnement ainsi qu’avec ses pairs. L’action de l’homme s’est alors distinguée de celle de l’animal ; elle est devenue sociale, volontaire et instrumentée. À côté des outils techniques, se sont fait jour des outils symboliques. Plus précisément, les sociétés humaines se sont dotées de systèmes sémiotiques, systèmes qui définissent la culture à laquelle se réfère la communauté. Ces communautés culturelles se sont alors efforcées de les transmettre aux générations suivantes. Ainsi, au fil de l’évolution phylogénétique, chaque société a reçu des systèmes de signes à partir de l’expérience des générations antérieures, en a élaboré de nouveaux, mais a également transmis aux plus jeunes ces outils sémiotiques, fondateurs d’une norme culturelle de référence.
C’est ainsi qu’est né l’écrit, vers 3300 avant J.-C., dans la société sumérienne, lequel a pris une place de plus en plus importante au fil des générations. Aujourd’hui, l’écrit, dans ses deux modalités comportementales que sont la lecture et l’écriture, occupe une place centrale dans nos sociétés : la référence à cet outil est devenue indispensable pour y vivre et pour entrer en relation avec autrui.
Malgré une transmission culturelle, certains individus n’accèdent pas à l’intelligibilité de ce système sémiotique. Ils se retrouvent par conséquent étrangers à leur propre communauté et au monde de l’écrit comme référence culturelle. Si ce phénomène a pu s’observer dès l’élaboration de ce système sémiotique, il est cependant au cœur de préoccupations sociales depuis une trentaine d’années, du fait de la place croissante qu’a progressivement occupée l’écrit. C’est ainsi qu’est apparu le terme « illettrisme », dans les années 70, au sein de l’association ATD Quart-Monde, qui voulait attirer l’attention sur les difficultés de lecture-écriture majeures de certains adultes de milieux défavorisés. Comme il sera indiqué par la suite, cette terminologie est née, non d’une préoccupation scientifique, mais d’une préoccupation d’acteurs de terrain, de militants qui ont voulu faire prendre conscience à l’opinion et aux pouvoirs publics français d’une réalité que ceux-ci ignoraient ou ne voulaient pas reconnaître.
Aujourd’hui encore, l’illettrisme est source d’exclusion sociale et interpelle de nombreuses institutions (École, Entreprises, milieu associatif...). Au regard, d’une part, des faits recueillis auprès des formateurs de terrain (ceux qui relèvent d’associations de lutte contre l’illettrisme), ou des enseignants (en particulier dans le secteur de l’éducation spéciale) et à l’appui, d’autre part, des connaissances actuelles en ce domaine, de nombreuses questions se posent : quelle intelligibilité peut-on avoir du phénomène d’illettrisme ou, plus largement, des difficultés d’accès à la langue écrite et des troubles d’apprentissage ? Compte tenu des facteurs mis en évidence : quels sont les axes prioritaires à développer pour une prise en charge éducative ou ré-éducative des personnes en difficulté dans le rapport au lire-écrire ?
Parmi les différentes questions que suscite la problématique de l’illettrisme, l’une a plus particulièrement retenu notre attention : quel pourrait être le rôle de l’École dans la prévention de l’illettrisme ? Sans prétendre être exhaustif (tant le sujet est vaste et complexe), c’est à cette question que le présent ouvrage tente d’apporter des éléments de réponse, dans un esprit de contribution constructive et afin de dégager quelques perspectives nouvelles.
On ne saurait trop insister sur l’enjeu scolaire décisif que comporte l’apprentissage du lire-écrire. Il prépare et conditionne la poursuite effective des apprentissages intellectuels ultérieurs, car l’appropriation de la culture de l’école passe par la maîtrise progressive de cet outil que constitue l’écrit. Mais au-delà de cet enjeu scolaire, se profile également un enjeu social, car l’écrit participe de beaucoup aux conditions et aux règles de la vie en société. C’est un vecteur puissant d’intégration sociale. L’absence ou l’insuffisance de sa maîtrise sont des causes dramatiques d’inadaptation et de marginalisation, auxquelles il est d’autant plus difficile de remédier que le sujet est plus âgé et marqué par tout un passé d’échec. Les travaux actuels autour de l’illettrisme témoignent bien de cette préoccupation et rappellent l’urgence d’une situation qui affecte une proportion d’environ 10 % de la population des jeunes français (Bentolila, 1996, 2002). Comment dès lors ne pas s’inquiéter face à une telle situation ? Ne pouvait-on l’éviter ? Comment en est-on arrivé lâ ?
On sait bien que les difficultés de lecture constituent l’un des signes précurseurs de l’échec scolaire. Les ignorer ou les sous-estimer présente le risque d’installer l’élève dans une spirale de l’échec qui pourrait le conduire, à plus ou moins brève échéance, sur la voie de l’illettrisme. Certes, ce ne sont pas les initiatives qui manquent et nombreux sont ceux qui, dans le milieu scolaire ou péri-scolaire, ont pu s’en préoccuper à un moment ou à un autre (enseignants, orthophonistes, psychologues...), avec toutes leurs compétences et leur détermination, mais souvent « en ordre dispersé », de manière ponctuelle, parcellaire et insuf

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