Ruptures de parcours, éducation et formation des adultes
278 pages
Français

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Ruptures de parcours, éducation et formation des adultes , livre ebook

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Description

Les ruptures de parcours participent de la substance même de la formation des adultes dans les sociétés postindustrielles. Les savoirs occupent une place prépondérante dans l'accès à l'emploi ; le développement de l'industrialisation et des techno-sciences contraint les individus à développer un capital de compétences. Face à des conjonctures mouvantes, de nouveaux modes de construction de parcours s'organisent, dans un enchaînement de saisies d'opportunités, et de ce fait se parsèment d'interruptions, de détours et de changements de cap.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2009
Nombre de lectures 204
EAN13 9782296929586
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1050€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

RUPTURES DE PARCOURS,
ÉDUCATION ET FORMATION
DES ADULTES
© L’Harmattan, 2009
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-09891-6
EAN : 9782296098916

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Sous la direction de
Bertrand BERGIER
Sylvain BOURDON


RUPTURES DE PARCOURS,
ÉDUCATION ET FORMATION
DES ADULTES
Collection Défi-Formation

Directeur : Jean-Yves Robin
Objectifs :

Cette collection accueille des ouvrages présentant trois caractéristiques :
– les auteurs prennent appui sur des pratiques de formation d’adultes, notamment celles qui valorisent l’interaction formation-pratiques sociales. Celles-ci sont situées, décrites et analysées si possible en suscitant le regard des usagers. Puis une théorisation en est proposée.
– les auteurs développent, en les justifiant, des prolongements possibles en formation de formateurs.
– les auteurs sollicitent systématiquement un regard externe de la part d’un autre chercheur.

Dernières parutions dans la collection :

● J.-M. Labelle et J. Eneau, Apprentissages pluriels des adultes. Questions d’hier et d’aujourd’hui , 2008.
● P. Dominicé, La formation biographique , 2007.
● N. Le Doare, Conseillère en économie sociale familiale, un métier éducatif , 2004.
● D. Bachelart, Berger transhumant en formation. Pour une tradition d’avenir , 2002.
● J.-Y. Robin, Biographie professionnelle et formation. Quand les responsables se racontent , 2001.
● A. Du Crest, G. Le Bouëdec, L. Pasquier, R. Stahl, L’accompagnement en éducation et formation. Un projet possible ? , 2001.
● D. Gourdon-Monfrais, Des adultes en formation, En quête de quelle reconnaissance ? , 2000.
AUTEURS
Sous la direction de :
Bertrand BERGIER
Professeur à l’Université Catholique de l’Ouest - Angers, Professeur associé à l’Université de Sherbrooke, chercheur au LAREF (Laboratoire de Recherche en Éducation et Formation de l’UCO) et directeur de recherche à l’Université de Nantes.
Sylvain BOURDON
Professeur titulaire à la Faculté d’Éducation à l’Université de Sherbrooke. Directeur de l’équipe de recherche sur les transitions et l’apprentissage (ÉRTA).

*-*-*-*-*-*

Paul BÉLANGER
Professeur, Département d’éducation et formation spécialisées, Université du Québec à Montréal (Canada).
Élaine BIRON
Centre interuniversitaire de recherche sur la science et la technologie, Département de sociologie, Université du Québec à Montréal (Canada).
Patrick BRUN
Docteur en Sciences de l’Éducation, membre du Mouvement international ATD Quart Monde.
Simon CLOUTIER
Centre interuniversitaire de recherche sur la science et la technologie, Département de sociologie, Université du Québec à Montréal.
Pierre DOMINICÉ
Professeur, Université de Genève.
Pierre DORAY
Professeur, Centre interuniversitaire de recherche sur la science et la technologie, Département de sociologie, Université du Québec à Montréal.
Laurence DUMAIS-PICARD
Doctorante à la Faculté d’Éducation, Université de Sherbrooke (Canada).
Alida GULFI
Chargée de recherche, Haute École de Travail social, Fribourg (Suisse).
Olivier MEYER
Centre interuniversitaire de recherche sur la science et la technologie, Département de sociologie, Université du Québec à Montréal.
Jacqueline MONBARON
Maître d’enseignement et de recherche (MER), Département des Sciences de l’Éducation, Université de Fribourg (Suisse).
Jean-Yves ROBIN
Professeur en Sciences de l’Éducation, Université Catholique de l’Ouest - Angers, directeur du LAREF (Laboratoire de Recherche en Éducation et Formation) et directeur de recherche de l’Université de Nantes.
Élisabeth WEISSBAUM
Diplômée en Sciences de l’Éducation, Université de Fribourg (Suisse).
Introduction
Bertrand BERGIER {1} ,
Sylvain BOURDON {2}


Cette publication traite de ruptures de parcours en éducation et formation des adultes dans les sociétés postindustrielles. Elle regroupe des contributions françaises, québécoises et suisses romandes. Pourquoi se pencher sur les ruptures de parcours, au moment où l’éducation tout au long de la vie prend le relais de la formation continue et de l’éducation permanente dans nos sociétés ? Chacun de ces termes marque pourtant la continuité et l’extension à l’âge adulte de la participation à l’apprentissage. Chacun s’est inscrit, à son tour, en contestation d’une conception de l’apprendre comme limité à l’enfance, voire même comme marqueur de frontière, de rupture justement, entre l’enfance et l’âge adulte (Ariès, 1973). Pourquoi, alors, focaliser sur les ruptures dans ce mouvement axé sur la continuité ? C’est que ces discontinuités recouvrent en fait une dimension fondamentale de l’éducation et la formation des adultes qui permet d’en éclairer la réalité et d’en mieux saisir les ancrages dans les sociétés actuelles.
Pour les mettre en perspective, il faut replacer les ruptures dont il est question dans cet ouvrage, au regard de trois mouvements de fond qui caractérisent nos sociétés. Le premier a souvent été évoqué et nous ne n’y attarderons pas indûment. Il s’agit de la place et de l’importance croissante dévolue aux savoirs. Dans le domaine du travail d’abord, on pense à l’accroissement des exigences au regard des capacités de lecture et d’écriture, de numératie, de traitement de l’information et de résolution de problèmes corollaires à la technicisation des opérations et à l’omniprésence de l’informatique dans les processus. Du côté de l’emploi, plus spécifiquement, ce mouvement recouvre les exigences croissantes en matière de diplômes et de certification – avec leur pendant, la dévalorisation des titres scolaires –, requis pour l’avancement, et souvent même pour le maintien en poste dans une économie mondialisée où des fonctions de haut niveau sont susceptibles, au même titre que les autres, d’être délocalisées vers des bassins de travail moins onéreux.
Mais il n’y a pas que le travail et l’emploi qui sont touchés, même si l’aspect économique prend souvent le haut du pavé dans les discours qui réduisent les sociétés des savoirs à des économies du savoir, le social et le pluriel étant rabattus à l’impérialisme du marchand et du singulier. La complexification des processus rejoint aussi l’ensemble des domaines de la vie en société pour devenir un enjeu important de la vie des personnes et de leur participation citoyenne. Sur un plan plus personnel, on pense par exemple aux savoirs à mobiliser pour participer pleinement au maintien de sa santé : connaissance du système de santé et de ses modalités d’accès ; capacité à communiquer avec les divers praticiens ; décisions critiques à prendre, parfois, au regard d’informations hautement spécialisées ; recherches sur Internet et tri entre des informations aux degrés de fiabilité et de pertinence des plus divers ; décodage des étiquettes et consignes pour une participation éclairée à sa médication, etc. Du côté de la participation citoyenne aussi, les savoirs à mobiliser se multiplient et se complexifient alors que la conscience se fait jour des conséquences lointaines des comportements apparemment triviaux à l’échelle locale, dans les domaines de l’environnement ou de la consommation par exemple. Cette importance accrue des savoirs se reflète aussi dans celle que prend l’écrit, constitutif de savoirs formels dans nos sociétés éducatives, et son rôle dans la persistance des inégalités corollaires de leur inégale maîtrise (Bélisle et Bourdon, 2006).
Le second mouvement qui trame ces ruptures est l’avancée des incertitudes dans laquelle d’aucuns auront, à tort il nous semble, reconnu un certain dépassement de la modernité, mais qui nous apparaît davantage comme son prolongement. Ulrich Beck (2002) a bien analysé cet avènement d’une modernisation réflexive, une société du risque, qui participe du double mouvement exacerbé d’individualisation et de scientificisation de la société pour conduire à un brouillage des frontières entre le politique et le scientifique. On assiste dans la société du risque à la dissolution du monopole scientifique sur les savoirs en même temps qu’à une dépendance accrue à l’égard des connaissances générées par la science pour faire face aux aléas des dysfonctionnements à grande échelle. En résulte un monde où les menaces sont de plus en plus nombr

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