Aspects linguistiques du texte de propagande
240 pages
Français

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Aspects linguistiques du texte de propagande , livre ebook

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Description

Les articles réunis dans ce volume sont issus du colloque ayant pour thème "Aspects linguistiques du texte de propagande" qui s'est tenu en novembre 2002 à Brest. Nous sommes tous soumis à ce type de texte, qui tente de nous tromper, de nous manipuler ; d'où la nécessité de comprendre ses techniques langagières, ses traits linguistiques et ses stratégies discursives afin de déjouer cette tentative de manipulation. Politique (événements de 2002) mais aussi documents économiques, publicitaires ou caritatifs sont concernés.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2006
Nombre de lectures 621
EAN13 9782336254968
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

www.librairieharmattan.com harmattan1@wanadoo.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr
© L’Harmattan, 2005
9782296000070
EAN : 9782296000070
Sommaire
Page de Copyright Page de titre ÉQUIPE DE RECHERCHE EN LINGUISTIQUE APPLIQUÉE - Directeur : David Banks Introduction Expliciter pour mieux convaincre ? Etude de l’explication ou non de la relation logique en anglais Communauté argumentative et clôture discursive. Aspects interpersonnels des textes de propagande du British National Party Le Pen disant « Le Pen » ou la construction du chef charismatique par lui-même Le packaging de l’inacceptable : un tract de Le Pen pour l’élection présidentielle 2002 Comparaison explicite et comparaison implicite dans le discours de propagande électorale Les réseaux conceptuels dans le débat droite-gauche Chevènement lave plus blanc ! De la propagande à la communication publicitaire Les actants et les relations interpersonnelles dans le texte de propagande politique : les élections du printemps 2002 Une analyse pragmatique des pronoms personnels: Etude d’un discours sur la propagande raciste dans une communauté virtuelle Le discours patronal, discours de propagande Le discours officiel du Président de la Réserve Fédérale américaine : entre transparence et propagande L’argumentation dans la propagande sanitaire Manifeste identitaire ou propagande publicitaire ? Paradoxe performatif de la revendication rusbdienne The linguistic bases of propaganda during the stalinist era in Poland Le général de Gaulle en campagne LINGUISTIQUE ET SÉMANTIQUE - à l’Harmattan
Aspects linguistiques du texte de propagande

David Banks
ÉQUIPE DE RECHERCHE EN LINGUISTIQUE APPLIQUÉE
Directeur : David Banks
Introduction
La propagande constitue un genre bien singulier. Chacun sait de quoi il s’agit. Chacun peut citer des exemples de propagande. Par contre, personne ne se dit auteur de textes de propagande. Le texte de propagande provient toujours de l’autre, jamais de soi. C’est précisément ce type de texte particulier, dont personne n’admet être l’auteur, qui a retenu l’attention des organisateurs des Nouvelles Journées de l’ERLA No. 3, et qui les a amenés à choisir comme thème « Aspects linguistiques du texte de propagande ». Ce colloque a eu lieu en novembre 2002 à l’Université de Bretagne Occidentale, Brest, et les articles réunis dans ce volume sont issus de ce colloque.
Au moment d’adopter ce thème les organisateurs savaient que l’élection présidentielle française aurait lieu avant la tenue du colloque. Ce qu’ils ne savaient pas était que cette élection allait produire une situation totalement inédite et inattendue, avec au deuxième tour, à la grande surprise de tout le monde, le Président sortant face au représentant de l’extrême-droite. Ce fait insolite et déstabilisant dans le paysage politique français a orienté plusieurs des contributions qui se trouvent ici. Ainsi E. Cambon considère l’usage fait par J.-M. Le Pen de son propre patronyme comme moyen de s’auto-référer, dans une tentative de se construire une image charismatique. D. Banks analyse la profession de foi de ce candidat, pour démontrer l’absence de contenu réel au profit de simples gestes linguistiques vides. L. Chetouani confronte aussi son discours à celui de J. Chirac, et elle estime qu’il est non-comparatif et centré sur le passé, tandis que J. Chirac se compare aux autres candidats et présente un discours visé sur l’avenir. G. Lozachmeur considère le discours de plusieurs candidats afin de déceler des traits de discours polémiques qui réunissent ces textes.
Restant dans le domaine de la politique française, D. Desmarchelier rapprohe un texte de J.-P. Chevènement et un appel de fond caritatif d’une part, et une publicité d’autre part démontrant les stratégies discursives communes aux trois documents. G. Williams utilise des réseaux de collocations dans une comparaison de textes politiques français et britanniques. D. Labbé nous conduit dans un temps plus éloigné pour envisager trois entretiens télévisés du général de Gaulle datant de 1965.
Autre temps, autre culture : P. Nowak et R. Zimny nous transporte à la Pologne des années 50, au période du Stalinisme dans ce pays. Ils étudient la place de la censure dans le système de publication sous ce régime. Plus près de nous, M. Saki considère l’usage des pronoms par le groupuscule d’extrême droit britannique, le British National Party.
Néanmoins, même si l’on reconnaît un noyau politique au monde de la propagande, elle s’infiltre bien au delà des confins de ce monde là. Le discours patronal en constitue un exemple, et ses tentatives de manipulation sont décrites par N. Garric et I. Léglise. C. Resche fait un travail analogue sur le discours du Président de la Réserve Fédérale américaine. M. Rinn pour sa part analyse ce qu’il appelle un exemple de « propagande sanitaire » dans le cadre d’une campagne de prévention du SIDA. L. Fontaine considère comment sont utilisés les pronoms personnels dans un groupe de discussion électronique teintée de racisme. Ensuite, S. Rinzler analyse la « propagande de soi » de l’auto-publicité d’un auteur litéraire. Quant à F. Rossette, elle étudie la place des connecteurs dans la construction du texte de propagande.
Ainsi, l’on voit que la propagande, même si elle est centrée sur le texte politique, envahit une grande gamme des textes qui nous entourent et que nous rencontrons quotidiennement. Comme le texte de propagande est par définition un texte qui tente de nous manipuler, le fait de prendre conscience de ces textes, de les décrire, de les analyser, est une façon de déjouer les tentatives de manipulation. Les articles réunis dans ce volume nous montrent les stratégies discursives, les traits linguistiques, les aspects sémantiques, syntaxiques, pragmatiques d’une large gamme de textes de propagande. Il prend sa place donc, dans la lutte contre ces textes qui veulent nous tromper, nous abuser, nous manipuler. Ce n’est qu’en comprenant comment ce discours se construit, quelles sont les stratégies et les tactiques linguistiques qu’il utilise, que nous pourrons lui résister et le combattre.
David Banks
Expliciter pour mieux convaincre ? Etude de l’explication ou non de la relation logique en anglais
Fiona ROSSETTE Université Paris X

La spécificité de l’argumentation — et des textes ayant pour but de convaincre — se résumerait à leur visée rationalisante. P. Charaudeau (1992) l’oppose ainsi aux modes descriptif et narratif, car ici il s’agit d’évoquer des causes et d’apporter des preuves. D’après les catégories d’Aristote, l’antithèse, les contraires et la cause sont parmi les relations qui caractérisent un très grand nombre d’enchaînements de propositions dans les discours persuasifs. Mais ces relations sont-elles le plus souvent marquées par un connecteur ? On s’intéressera ici à l’opposition présence/absence de connecteur, et donc au rôle de la parataxe dans la langue. L’implicite correspondrait-il à un atout ? Peut-on avoir des degrés différents d’explicitation qui départageraient les différents types de connecteurs ?
On présente ici des observations à partir d’un corpus constitué de 3000 propositions non-enchâssées 1 , issues de textes persuasifs en anglais (Grande Bretagne, Etats-Unis, Australie). Il s’agit d’un relevé exhaustif des propositions d’une quarantaine de textes relevant de quatre sous-genres : éditoriaux, essais, discours politiques et débats télévisés. Les discours politiques correspondent à un écrit destiné à être lu à haute voix, et donc écouté par le(s) destinataire(s). A travers les interviews, dont certains s’avèrent plus vifs que d’autres, on accède à un oral relativement spontané. A l’écrit, on a relevé les propositions participant à la fois aux enchaînements intraphrastiques et transphrastiques ; à l’oral, il convenait de distinguer les propositions prononcées sur des mouvements intonatifs distincts. 2
Dans un premier temps, on s’intéressera à l’explicitation ou non de deux « démarches logiques » ou « enchaînements » récurrents dans l’argumentation : la justification et la déduction. Ensuite, et dans une perspective plus large, il sera avancé que l’enchaînement marqué fonctionne comme un relais entre l’énonciateur et le co-énonciateur.

1. L’étude de deux enchaînements récurrents dans l’argumentation

1. Définition de la parataxe
La notion de « parataxe », dénotant l’absence de lien, peut s’appliquer de façon plus ou moins stricte au phénomène de l’enchaînement des propositions. Deux propositions peuvent être liées par de nombreux moyens lexicaux et grammaticaux (voir A. Trévise, 2003). On peut parler de parataxe dans son sens le plus habituel pour indiquer l’absence d’un connecteur qui aurait pr&

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