L anglais des sciences : un objet didactique hybride
286 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

L'anglais des sciences : un objet didactique hybride , livre ebook

-

286 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

L'enseignement des langues à l'Université est regroupé sous l'appellation LANSAD (Langues pour spécialisites d'autres disciplines) et concerne notamment l'anglais dans les universités scientifiques. Dans les formations en sciences, l'anglais scientifique est dispensé aux étudiants par des enseignants anglicistes qui ont rarement reçu une formation adaptée. L'objectif du cours d'anglais est donc mal défini. Ceci conduit l'auteure à élaborer un concept, l'anglais des sciences, plus complet, enraciné dans la genèse de la pensée scientifique ou linguistique des phénomènes étudiés et enseignés.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 mars 2017
Nombre de lectures 3
EAN13 9782140032981
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Claire Chaplier
L’anglais des sciences : un objet didactique hybride
LANGUE et PAROLE
L’anglais des sciences : un objet didactique hybride
Langue et Parole. Recherches en Sciences du langage Collection dirigée par Henri Boyer (Université de Montpellier 3)
Conseil scientifique : C. Alén Garabato (Univ. de Montpellier 3, France), M. Billières (Univ. de Toulouse-Le Mirail, France), P. Charaudeau (Univ. de Paris 13, France), N. Dittmar (Univ. de Berlin, Allemagne), F. Fernández Rei (Univ. de Santiago de Compostela, Espagne), J.-L. Léonard (Univ. Paris-Sorbonne, France), A. Lodge (St Andrews University, Royaume Uni), I.-L. Machado(Univ. Federal de Minas Gerais, Brésil), M.-A. Paveau (Univ. de Paris 13, France), P. Sauzet (Univ. Toulouse-Jean Jaurès, France), G. Siouffi (Univ. de Montpellier 3, France).
 La collectionLangue et Parole. Recherches en Sciences du langage se donne pour objectif la publication de travaux, individuels ou collectifs, réalisés au sein d'un champ qui n'a cessé d'évoluer et de s'affirmer au cours des dernières décennies, dans sa diversification (théorique et méthodologique), dans ses débats et polémiques également. Le titre retenu, qui associe deux concepts clés (et controversés) duCours de Linguistique Généralede Ferdinand de Saussure, veut signifier que la collection diffusera des études concernant l'ensemble des domaines de la linguistique contemporaine : descriptions de telle ou telle langue, parlure ou variété dialectale, dans telle ou telle de ses/ leurs composantes; recherches en linguistique générale mais aussi en linguistique appliquée et en linguistique historique; approches des pratiques langagières selon les perspectives ouvertes par la pragmatique ou l'analyse conversationnelle, sans oublier les diverses tendances de l'analyse de discours. Elle est également ouverte aux travaux concernant la didactologie des langues-cultures.  La collectionLangue et Parolesouhaite ainsi contribuer à faire connaître les développements les plus actuels d'un champ disciplinaire qui cherche à éclairer l'activité de langage sous tous ses angles. Rappelons que par ailleurs la CollectionSociolinguistique de L'Harmattan intéresse les recherches orientées spécifiquement vers les rapports entre langue/langage et société.
Dernières parutions
Stéphane GIRARD,Autopsie de l’hétérogène chez Christine Montalbetti, 2016. Henry HERNANDEZ-BAYTER, Carmen PINEIRA-TRESMONTANT et Denis VIGNERON,La transition espagnole, 40 ans après,Quels enjeux, quels acquis, quels enseignements ?,2016. Sihem HASNI,Anaphores, cohésion et mouvements textuels, 2016.
Claire CHAPLIER
L’anglais des sciences : un objet didactique hybride
© L’Harmattan, 2017 5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Pariswww. harmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr I ISBN : 978-2-343-11467-5 EAN : 9782343114675
Introduction générale
L’enseignement des langues à l’université s’est généralisé depuis la réforme LMD (Licence-Master-Doctorat) en 2002. Cet enseignement regroupé sous l’appellation LANSAD (Langues pour spécialistes d’autres disciplines)fédère toutes les formations destinées à un public de non spécialistes des langues, et concerne notammentl’anglais dans les universités de sciences. En général, ces formations comportent des cours d’anglaisspécifiques à ces spécialités. Elles apparaissent dans les descriptifs de diplômes sous plusieurs appellationsEnglish for Specific Purposes (ESP), langues de spécialité (LSP), anglais de 1 spécialité (ASP), LANSAD . Elles sont employées indifféremment l’une pour l’autre. L’un des objets de l’ouvrage est d’opérer une distinction conceptuelle entre ces différents termes. Dans les formations en science, l’anglais scientifique est dispensé aux étudiants par des enseignants anglicistes.L’anglais scientifique en tant qu’objet de recherchecorrespond àl’anglais de spécialité. En revanche, l’enseignementdel’anglais scientifique varie suivant les universités et les enseignants. Il repose essentiellement sur des activités langagières(compétence et production de l’oral et de l’écrit)et des compétences linguistiques (grammaire, lexique et phonologie) à partir de thématiques scientifiques généralistes (les OGM, le changement climatique). Les enseignants qui ont reçu une formation 2 traditionnelle d’anglicisten’ont pas reçu un enseignement de l’anglais spécifique à chaque filière disciplinaire. Cependant, il leur revient de dispenser des cours d’anglais scientifique qu’ils ont conçus 1 English for specific purposesse définit comme une démarche d’enseignement des langues centrée sur l’apprenant et découlant de ses besoins. Une langue de spécialité est l’expression d’un domaine spécialisé dans une langue. «L’anglais de spécialité est la branche de l’anglistique quitraite de la langue, du discours et de la culture des communautés professionnelles et groupes sociaux spécialisés anglophones et de l’enseignement de cet objet: les langues» (Petit, 2002 : 2-3). Le LANSAD enseignées dans ce secteur. 2 Ces enseignements englobent plusieurs disciplines à savoir la littérature, la civilisation et la linguistique. Ils préparent aux concours de recrutement que sont le CAPES et l’agrégation. Les candidats reçoivent aussi une formation initiale en didactique institutionnelle. 7
sur le terrain. Ils acquièrent des savoirs scientifiques en autodidactes, selon leur goût et leur disponibilité. De leur côté, les responsables de formation et les enseignants scientifiquesn’ont pas de vision précise ducontenu des cours d’anglais dispensé: certainss à leurs étudiants aiment y voir un cours fondé sur du lexique ou de la terminologie spécialisée, d’autres pensent que seul un enseignement général couvre tous les besoins des étudiants. Cependant, des éléments constitutifs demeurent immuables tels que le définit le Cadre européen commun de référence pour les langues (CECRL): c’est le cas des activités langagières et des compétences linguistiques.L’objectif du cours d’anglais est donc mal défini. Les étudiants font de l’anglais depuis le collège et,à l’université, ils refont les mêmes activités, continuent de revoir des bases grammaticales, lexicales et phonologiques. Par rapport à la formation globale de l’étudiant, l’articulation entre langueet science manque de consistance. Dans l’expression «anglais scientifique », la donnée « science » est souvent oubliée, et sert de toile de fond à uncours d’anglais à coloration «Laculturelle ». situation de l’enseignement-apprentissagede l’anglais scientifique s’inscrit dansle cadre plus large du LANSAD sans plus de précision. Deux problèmes, épistémologique et structurel, se posent alors. Premièrement, l’ensemble des pratiques d’enseignement ne comprend pas « un corps de connaissances transmissible » et «s’oublie 3 rapidement au fur et à mesure que [cet enseignement] se crée ». Deuxièmement, il n’y a pas de formation des enseignants en LANSAD / langue de spécialité dans la filière classique des études anglophones à destination de l’enseignement (ou si elles existent, elles sont rares). La formation en anglais scientifique devrait reposer sur la recherche qui a pour tâche de constituer les objets à étudier, c’est-à-dire d’identifier et de décrire une variété d’anglais de spécialité dans la spécialité « science » appropriée au LANSAD-sciences.
En recherche, l’anglais de spécialité a été défini en 2002 par Michel Petit et comporte trois éléments : un domaine spécialisé en anglais, la présence d’un objet de recherche qui est en même temps un objet d’enseignement.Cependant, on constatetout d’abord que la dimension de la spécialité est souvent absente dans la pratique. Dans le cas de l’anglais scientifiquefait rarement, le terme « science » partie des travaux publiés sur le sujet. La science est considérée comme un « produit fini». Or, c’est aussi une pratique scientifique
3 Van der Yeught, 2014.
8
faite par des hommes et des femmes, en constante construction, constituée de réussite mais aussi d’erreurs et d’échecs. La science est vue comme objective, car elle serait synonyme de vérité. Néanmoins, l’histoire des scienceset l’épistémologieont montré que les valeurs de la vérité varient selon les époques. Les mécanismes de la pensée scientifique sont rarement connus des enseignants linguistes qui font leur cours essentiellement sur la base du lexique.L’anglais scientifique est étudié dans ses aspects linguistiques, parfois culturels. Mais si la culture est abordée, il s’agit davantage de culture professionnelle.La culture anthropologique, c’est-à-dire la manière dont cette culture scientifiques’est constituée, n’estque rarement examinée, à telle enseigne quel’anglais scientifique est envisagé 4 comme une « langue auxiliaire internationale » ou une langue-outil. Or, la langue n’est pas seulement un intermédiaire pour la communication d’un savoir ; elle est aussi un instrument de découverte des savoirs. La science a échappé à la culture à laquelle le linguiste s’intéresseparticulièrement. Prenons un exemple qui plus montre bien que la culture est intégrée dans certaines langues de spécialité et est négligée dans d’autres: le droit comparé à la science. Si la langue du droit est étroitement liée à l'histoire des systèmes et des institutions qui ont développé leurs propres concepts et principes juridiques singuliers, la langue des sciencesn’estpas mise en relation avec l’économie, l’histoire oula politique. On ne considère donc pas que la science puisse s’enseignerà partir de la culture qui l’a vuenaître et se développer. Ceci est étrange car la science est composée d’une mosaïque de savoirs conçus en diverses langues et cultures, et ne peut donc pas être dissociée de sa dimension culturelle.
Ensuite, le second problème réside en ceci que la perspective didactique est rarement présente dans la recherche en anglais scientifique, bien qu’il s’agisse d’un objetd’enseignement et donc d’apprentissage, les deux ne pouvant logiquement pas être dissociés. Une réflexion surle savoir du point de vue de l’enseignant en prenant en compte l’apprenant doit être menée pourrendre le savoir et les connaissances appropriables.
4 Lévy-Leblond, 1996 : 235-245. Une « langue auxiliaire internationale » ou interlangue est une langue utilisée comme moyen de communication entre les peuples de différentes nations qui n’ont pas de langue commune. Une langue auxiliaire internationale est principalement une langue seconde. 9
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents