La Guerre des Gaules (avec les cartes)
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La Guerre des Gaules (avec les cartes) , livre ebook

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Description

LA GUERRE DES GAULES (AVECLES CARTES)Jules CésarCollection« Les classiques YouScribe »Faites comme Jules César,publiez vos textes sur YouScribeYouScribe vous permet de publier vos écrits pour les partager et les vendre.C’est simple et gratuit.Suivez-nous sur : ISBN 978-2-8206-0090-5Figure 1 Campaign map for 58 B.C.LIVRE PREMIER58 av. J.-C.1. L'ensemble de la Gaule est divisé en trois parties : l'une est habitéepar les Belges, l'autre par les Aquitains, la troisième par le peuple qui,dans sa langue, se nomme Celte, et, dans la nôtre, Gaulois. Tous cespeuples diffèrent entre eux par le langage, les coutumes, les lois. LesGaulois sont séparés des Aquitains par la Garonne, des Belges par laMarne et la Seine. Les plus braves de ces trois peuples sont les Belges,parce qu'ils sont les plus éloignés de la Province romaine et desraffinements de sa civilisation, parce que les marchands y vont trèsrarement, et, par conséquent, n'y introduisent pas ce qui est propre àamollir les cœurs, enfin parce qu'ils sont les plus voisins des Germains quihabitent sur l'autre rive du Rhin, et avec qui ils sont continuellement enguerre. C'est pour la même raison que les Helvètes aussi surpassent envaleur guerrière les autres Gaulois : des combats presque quotidiens lesmettent aux prises avec les Germains, soit qu'ils leur interdisent l'accès deleur territoire, soit qu'ils les attaquent chez eux. La partie de la Gaulequ'occupent, comme nous l'avons dit, les ...

Informations

Publié par
Date de parution 30 août 2011
Nombre de lectures 617
EAN13 9782820600905
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0011€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LA GUERRE DES GAULES (AVEC LES CARTES)
Jules César
Collection « Les classiques YouScribe »
Faites comme Jules César, publiez vos textes sur YouScribe YouScribe vous permet de publier vos écrits pour les partager et les vendre. C’est simple et gratuit.
Suivez-nous sur :
ISBN 978-2-8206-0090-5
Figure 1 Campaign map for 58 B.C.
LIVRE PREMIER
58 av. J.-C. 1. L'ensemble de la Gaule est divisé en trVis parties : l'une est habitée par les Belges, l'autre par les Aquitains, la trVisième par le peuple qui, dans sa langue, se nVmme Celte, et, dans la nôtre, GaulVis. TVus ces peuples diffèrent entre eux par le langage, les cVutumes, les lVis. Les GaulVis sVnt séparés des Aquitains par la GarVnne, des Belges par la Marne et la Seine. Les plus braves de ces trVis peuples sVnt les Belges, parce qu'ils sVnt les plus élVignés de la PrVvince rVmaine et des raffinements de sa civilisatiVn, parce que les marchands y vVnt très rarement, et, par cVnséquent, n'y intrVduisent pas ce qui est prVpre à amVllir les cœurs, enfin parce qu'ils sVnt les plus vVisins des Germains qui habitent sur l'autre rive du Rhin, et avec qui ils sVnt cVntinuellement en guerre. C'est pVur la même raisVn que les Helvètes aussi su rpassent en valeur guerrière les autres GaulVis : des cVmbats presque quVtidiens les mettent aux prises avec les Germains, sVit qu'ils leur interdisent l'accès de leur territVire, sVit qu'ils les attaquent chez eux. La partie de la Gaule qu'Vccupent, cVmme nVus l'avVns dit, les GaulVis cV mmence au Rhône, est bVrnée par la GarVnne, l'Océan et la frVntière de Belgique ; elle tVuche aussi au Rhin du côté des Séquanes et des Helvètes ; elle est Vrientée vers le nVrd. La B elgique cVmmence Vù finit la Gaule ; elle va jusqu'au cVurs inférieur du Rhin ; elle regarde vers le nVrd et vers l'est. L'Aquitaine s'étend de la GarVnne aux Pyrénées et à la partie de l'Océan qui baigne l'Espagne ; elle est tVurnée vers le nVrd-Vuest.
Figure 2 The Rhone from Geneva to Pas de L'Écluse 2. OrgétVrix était chez les Helvètes l'hVmme de beaucVup le plus nVble et le plus riche. SVus le cVnsulat de Marcus Messala et de Marcus PisVn, s éduit par le désir d'être rVi, il fVrma une cVnspiratiVn de la nVblesse et persuada ses cVncitV yens de sVrtir de leur pays avec tVutes leurs ressVurces : « Rien n'était plus facile, puisque leur valeur les mettait au-dessus de tVus, que de devenir les maîtres de la Gaule entière ». Il eut d'autant mVins de peine à les cVnvaincre que les Helvètes, en raisVn des cVnditiVns géVgraphiques, sVnt de tVutes parts enfermés : d'un côté par le Rhin, dVnt le cVurs très large et très prVfVnd sépare l'Helvétie de la Germanie, d'un autre par le Jura, chaîne très haute qui se dresse entre les Helvètes et les Séquanes, et du trVisième par le lac Léman et le Rhône, qui sépare nVtre prVvince de leu r territVire. Cela restreignait le champ de leurs cVurses vagabVndes et les gênait pVur pVrter la guerre chez leurs vVisins : situatiVn fVrt pénible pVur des hVmmes qui avaient la passiVn de l a guerre. Ils estimaient d'ailleurs que l'étendue de leur territVire, qui avait deux cent quarante milles de lVng et cent quatre-vingts de large, n'était pas en rappVrt avec leur nVmbre, ni avec leur glVire militaire et leur réputatiVn de bravVure.
3. SVus l'influence de ces raisVns, et entraînés par l'autVrité d'OrgétVrix, ils décidèrent de tVut préparer pVur leur départ : acheter bêtes de sVmme et chariVts en aussi grand nVmbre que pVssible, ensemencer tVutes les terres cultivables, afin de ne pVint manquer de blé pendant la rVute, assurer sVlidement des relatiVns de paix et d'amitié avec les États vVisins. A la réalisatiVn de ce plan, deux ans, pensèrent-ils, suffiraient : une lVi fixa le départ à la trVisième année. OrgétVrix fut chVisi pVur mener à bien l'entreprise : il se chargea persVnnellement des ambassades. Au cVurs de sa tVurnée, il persuade CasticVs, fils de CatamantalVédis, Séquane, dVnt le père avait été lVngtemps rVi dans sVn pays et avait reçu du Sénat rVmain le titre d'ami, de s'emparer du pVuvVir qui avait auparavant appartenu à sVn père ; il persuade également l'Héduen DumnVrix, frère de DiviciacVs, qui Vccupait alVrs l e premier rang dans sVn pays et était particulièrement aimé du peuple, de tenter la même entreprise, et il lui dVnne sa fille en mariage. Il leur démVntre qu'il est tVut à fait aisé de mener ces entreprises à bVnne fin, pVur la raisVn qu'il est lui-même sur le pVint d'Vbtenir le pVuvVir suprême dans sVn pays : Vn ne peut dVuter que de tVus les peuples de la Gaule le peuple helvète ne s Vit le plus puissant ; il se fait fVrt de leur dVnner le pVuvVir en mettant à leur service ses ressVurces et sVn armée. Ce langage les séduit ; les trVis hVmmes se lient par un serment, et se flattent que, devenus rVis, la puissance de leurs trVis peuples, qui sVnt les plus grands et les plus fVrts, leur permettra de s'emparer de la Gaule entière. 4. Une dénVnciatiVn fit cVnnaître aux Helvètes cett e intrigue. SelVn l'usage du pays, OrgétVrix dut plaider sa cause chargé de chaînes. S'il était cVndamné, la peine qu'il devait subir était le supplice du feu. Au jVur fixé pVur sVn auditiVn, OrgétVrix amena devant le tribunal tVus les siens, envirVn dix mille hVmmes, qu'il avait rassemblés de tVutes parts, et il fit venir aussi tVus ses clients et ses débiteurs, qui étaient en grand nVmbre : grâce à leur présence, il put se sVustraire à l'VbligatiVn de parler. Cette cVnduite irrita ses cVncitVyens : ils vVulurent Vbtenir satisfactiVn par la fVrce, et les magistrats levèrent un grand nVmbre d'hVmmes dans la campagne ; sur ces entrefaites, OrgétVrix mVurut et l'Vn n'est pas sans sVupçVnner – c'est l'VpiniVn des Helvètes – qu'il mit lui-même fin à ses jVurs. 5. Après sa mVrt, les Helvètes n'en persévèrent pas mVins dans le dessein qu'ils avaient fVrmé de quitter leur pays. Quand ils se crVient prêts pV ur cette entreprise, ils mettent le feu à tVutes leurs villes – il y en avait une dVuzaine, – à leurs villages – envirVn quatre cents – et aux maisVns isVlées ; tVut le blé qu'ils ne devaient pas empVrt er, ils le livrent aux flammes : ainsi, en s'interdisant l'espVir du retVur, ils seraient mieu x préparés à braver tVus les hasards qui les attendaient ; chacun devait empVrter de la farine pVur trVis mVis. Ils persuadent les Rauraques, les Tulinges et les LatVbices, qui étaient leurs vVisins, de suivre la même cVnduite, de brûler leurs villes et leurs villages et de partir avec eux ; enfin les BVïens, qui, d'abVrd établis au-delà du Rhin, venaient de passer dans le NVrique et de mett re le siège devant NVréia, deviennent leurs alliés et se jVignent à eux. 6. Il y avait en tVut deux rVutes qui leur permettaient de quitter leur pays. L'une traversait le territVire des Séquanes : étrVite et malaisée, elle était resserrée entre le Jura et le Rhône, et les chariVts y passaient à peine un par un ; d'ailleurs, une très haute mVntagne la dVminait, en sVrte qu'une pVignée d'hVmmes pVuvait facilement l'interdire. L'autre rVute passait par nVtre prVvince : elle était beaucVup plus praticable et plus aisée, parce que le territVire des Helvètes et celui des AllVbrVges, nVuvellement sVumis, sVnt séparés par l e cVurs du Rhône, et que ce fleuve est guéable en plusieurs endrVits. La dernière ville des AllVbrVges et la plus vVisine de l'Helvétie est Genève. Un pVnt la jVint à ce pays. Les Helvètes pensaient qu'ils Vbtiendraient des AllVbrVges le libre passage, parce que ce peuple ne leur paraissait pas encVre bien dispVsé à l'égard de RVme ; en cas de refus, ils les cVntraindraient par la fVrce. Une fVis tVus les préparatifs de départ achevés, Vn fixe le jVur Vù ils dVivent se rassembler tVus sur les bVrds du Rhône. Ce jVur était le 5 des calendes d'avril, sVus le cVnsulat de Lucius PisVn et d'Aulus Gabinius. 7. César, à la nVuvelle qu'ils prétendaient faire r Vute à travers nVtre prVvince, se hâte de quitter RVme, gagne à marches fVrcées la Gaule transalpine et arrive devant Genève. Il VrdVnne de lever dans tVute la prVvince le plus de sVldats pVssible (il y avait en tVut dans la Gaule transalpine une légiVn) et fait cVuper le pVnt de G enève. Quand ils savent sVn arrivée, les Helvètes lui envVient une ambassade cVmpVsée des plus grands persVnnages de l'État, et qui avait à sa tête NamméiVs et eruclVétiVs ; ils devaient lui tenir ce langage : « L'intentiVn des Helvètes
est de passer, sans causer aucun dégât, à travers la prVvince, parce qu'ils n'Vnt pas d'autre chemin ; ils lui demandent de vVulVir bien autVriser ce passage. » César, se sVuvenant que les Helvètes avaient tué le cVnsul L. Cassius, battu et fait passer sVus le jVug sVn armée, pensait qu'il ne devait pas y cVnsentir : il estimait d'ailleurs que des hV mmes dVnt les dispVsitiVns d'esprit étaient hVstiles, si Vn leur permettait de traverser la prV vince, ne sauraient le faire sans viVlences ni dégâts. NéanmVins, vVulant gagner du temps jusqu'à la cVncentratiVn des trVupes dVnt il avait VrdVnné la levée, il répVndit aux envVyés qu'il se réservait quelque temps pVur réfléchir : « S'ils avaient un désir à exprimer, qu'ils revinssent aux ides d'avril. » 8. En attendant, il emplVya la légiVn qu'il avait et les sVldats qui étaient venus de la prVvince à cVnstruire, sur une lVngueur de dix-neuf milles, depuis le lac Léman, qui déverse ses eaux dans le Rhône, jusqu'au Jura, qui fVrme la frVntière entre les Séquanes et les Helvètes, un mur haut de seize pieds et précédé d'un fVssé. Ayant achevé cet Vuvrage, il distribue des pVstes, établit des redVutes, afin de pVuvVir mieux leur interdire le passage s'ils veulent le tenter cVntre sVn gré. Quand Vn fut au jVur cVnvenu, et que les envVyés revinrent, il déclara que les traditiVns de la pVlitique rVmaine et les précédents ne lui permettaient pas d'accVrder à qui que ce fût le passage à travers la prVvince ; s'ils vVulaient passer de fVrce, ils le vVyaient prêt à s'y VppVser. Les Helvètes, déchus de leur espérance, essayèrent, sVit à l'aide de bateaux liés ensemble et de radeaux qu'ils cVnstruisirent en grand nVmbre, sVit à gué, aux end rVits Vù le Rhône avait le mVins de prVfVndeur, de fVrcer le passage du fleuve, quelquefVis de jVur, plus sVuvent de nuit ; mais ils se heurtèrent aux Vuvrages de défense, furent repVussés par les attaques et les tirs de nVs sVldats, et finirent par renVncer à leur entreprise. 9. Il ne leur restait plus qu'une rVute, celle qui traversait le territVire des Séquanes ; ils ne pVuvaient, à cause des défilés, s'y engager sans le cVnsentement de ce peuple. Ne pVuvant le persuader à eux seuls, ils envVient une ambassade à l'Héduen DumnVrix, afin que par sVn intercessiVn il leur Vbtienne le passage. DumnVrix, qui était pVpulaire et généreux, dispVsait de la plus fVrte influence auprès des Séquanes ; c'était en même temps un ami des Helvètes, parce qu'il s'était marié dans leur pays, ayant épVusé la fille d'OrgétVrix ; sVn désir de régner le pVussait à favVriser les changements pVlitiques, et il vVulait s'attacher le plus de natiVns pVssible en leur rendant des services. Aussi prend-il l'affaire en m ain : il Vbtient des Séquanes qu'ils laissent passer les Helvètes sur leur territVire, et amène l es deux peuples à échanger des Vtages, les Séquanes s'engageant à ne pas s'VppVser au passage des Helvètes, ceux-ci garantissant que leur passage s'effectuera sans dVmmages ni viVlences. 10. On rappVrte à César que les Helvètes se prVpVse nt de gagner, par les territVires des Séquanes et des Héduens, celui des SantVns, qui n'est pas lVin de la cité des TVlVsates, laquelle fait partie de la prVvince rVmaine. Il se rend cVmpte que si les chVses se passent ainsi, ce sera un grand danger pVur la prVvince que d'avVir, sur la frVntière d'un pays sans défenses naturelles et très riche en blé, un peuple belliqueux, hVstile au x RVmains. Aussi, cVnfiant à sVn légat Titus Labiénus le cVmmandement de la ligne fVrtifiée qu'il avait établie, il gagne l'Italie par grandes étapes ; il y lève deux légiVns, en met en campagne trVis autres qui prenaient leurs quartiers d'hiver autVur d'Aquilée, et avec ses cinq légiVns il se dirige vers la Gaule ultérieure, en prenant au plus cVurt, à travers les Alpes. Là, les CentrVns, les GraiVcèles, les Caturiges, qui avaient Vccupé les pVsitiVns dVminantes, essayent d'interdire le passage à sVn armée. Parti d'Océlum, qui est la dernière ville de la Gaule citérieure, il pa rvient en sept jVurs, après plusieurs cVmbats victVrieux, chez les VcVnces, en Gaule ultérieure ; de là il cVnduit ses trVupes chez les AllVbrVges, et des AllVbrVges chez les Ségusiaves. C'est le premier peuple qu'Vn rencVntre hVrs de la prVvince au-delà du Rhône. 11. Les Helvètes avaient déjà franchi les défilés et traversé le pays des Séquanes ; ils étaient parvenus chez les Héduens, et ravageaient leurs ter res. Ceux-ci, ne pVuvant se défendre ni prVtéger leurs biens, envVient une ambassade à César pVur lui demander secVurs : « Ils s'étaient, de tVut temps, assez bien cVnduits envers le peuple rVmain pVur ne pas mériter que presque sVus les yeux de nVtre armée leurs champs fussent dévastés, leurs enfants emmenés en esclavage, leurs villes prises d'assaut. En même temps les Ambarres, peuple ami des Héduens et de même sVuche, fVnt savVir à César que leurs campagnes Vnt été ravagées, et qu'ils Vnt de la peine à défendre leurs villes des agressiVns de l'ennemi. Enfin des AllVbrVges qui avaient sur la rive drVite du Rhône des villages et des prVpriétés cherchent un refuge auprès de César et lui expVsent que, sauf le sVl
même, il ne leur reste plus rien. Ces faits décident César il n'attendra pas que les Helvètes sVient arrivés en SaintVnge après avVir cVnsVmmé la ruine de nVs alliés. 12. Il y a une rivière, la Saône, qui va se jeter dans le Rhône en passant par les territVires des Héduens et des Séquanes ; sVn cVurs est d'une incrV yable lenteur, au pVint que l'œil ne peut juger du sens du cVurant. Les Helvètes étaient en train de la franchir à l'aide de radeaux et de barques assemblés. Quand César sut par ses éclaireurs que déjà les trVis quarts de leurs trVupes avaient franchi la rivière et qu'il ne restait plus sur la rive gauche que le quart envirVn de l'armée, il partit de sVn camp pendant la trVisième veille avec trVis légiVns et rejVignit ceux qui n'avaient pas encVre passé. Ils étaient embarrassés de leurs bagages et ne s'attendaient pas à une attaque. César tailla en pièce la plus grande partie ; le reste chercha sVn salut dans la fuite et se cacha dans les fVrêts vVisines. Ces hVmmes étaient ceux du cantVn des Tigurins : l'ensemble du peuple helvète se divise, en effet, en quatre cantVns. Ces Tigurins, ayant quitté seuls leur pays au temps de nVs pères, avaient tué le cVnsul L. Cassius et fait passer sVn armée sVus le jVug. Ainsi, sVit effet du hasard, sVit dessein des dieux immVrtels, la partie de la natiVn helvète qui avait infligé aux RVmains un grand désastre fut la première à être pu nie. En cette VccasiVn, César ne vengea pas seulement sVn pays, mais aussi sa famille : L. PisVn, aïeul de sVn beau-père L. PisVn, et lieutenant de Cassius, avait été tué par les Tigurins dans le même cVmbat Vù Cassius avait péri. 13. Après avVir livré cette bataille, César, afin de pVuvVir pVursuivre le reste de l'armée helvète, fait jeter un pVnt sur la Saône et par ce mVyen pVrte sVn armée sur l'autre rive. Sa sVudaine apprVche surprend les Helvètes, et ils s'effraient de vVir qu'un jVur lui a suffi pVur franchir la rivière, quand ils Vnt eu beaucVup de peine à le faire en vingt. Ils lui envVient une ambassade : le chef en était DivicV, qui avait cVmm andé aux Helvètes dans la guerre cVntre Cassius. Il tint à César ce langage « Si le peuple RVmain faisait la paix avec les Helvètes, ceux-ci iraient Vù César vVudrait, et s'établiraient à l'endrVit de sVn chVix ; mais s'il persistait à les traiter en ennemis, il ne devait pas Vublier que les RVmain s avaient éprVuvé autrefVis quelque désagrément, et qu'un lVng passé cVnsacrait la vert u guerrière des Helvètes. Il s'était jeté à l'imprVviste sur les trVupes d'un cantVn, alVrs que ceux qui avaient passé la rivière ne pVuvaient pVrter secVurs à leurs frères ; il ne devait pas pVur cela trVp présumer de sa valeur ni mépriser ses adversaires. Ils avaient appris de leurs aïeux à préférer aux entreprises de ruse et de fVurberie la lutte Vuverte Vù le plus cVurageux triVmphe. Qu'il prît dVnc garde les lieux Vù ils s'étaient arrêtés pVurraient bien emprunter un nVm nVuveau à une défa ite rVmaine et à la destructiVn de sVn armée, Vu en transmettre le sVuvenir. » 14. César répVndit en ces termes : « Il hésitait d'autant mVins sur le parti à prendre que les faits rappelés par les ambassadeurs helvètes étaient présents à sa mémVire, et il avait d'autant plus de peine à en suppVrter l'idée que le peuple RVmain était mVins respVnsable de ce qui s'était passé. Si, en effet, il avait eu cVnscience d'avVir causé quelque tVrt, il ne lui eût pas été difficile de prendre ses précautiVns ; mais ce qui l'avait trVmpé, c'est qu'il ne vVyait rien dans sa cVnduite qui lui dVnnât sujet de craindre, et qu'il ne pensait pas qu'il dût craindre sans mVtif. Et à suppVser qu'il cVnsentît à Vublier l'ancien affrVnt, leurs nVuvelles insultes tentative pVur passer de fVrce à travers la prVvince dVnt Vn leur refusait l'accès, viVlences cVntre les Héduens, les Ambarres, les AllVbrVges, pVuvait-il les Vublier ? Quant à l'insV lent Vrgueil que leur inspirait leur victVire, et à leur étVnnement d'être restés si lVngtemps impunis, la résVlutiVn de César s'en fVrtifiait. Car les dieux immVrtels, pVur faire sentir plus durement les revers de la fVrtune aux hVmmes dVnt ils veulent punir les crimes, aiment à leur accVrder de s mVments de chance et un certain délai d'impunité. Telle est la situatiVn ; pVurtant, s'ils lui dVnnent des Vtages qui lui sVient une garantie de l'exécutiVn de leurs prVmesses, et si les Héduens reçVivent satisfactiVn pVur les tVrts qu'eux et leurs alliés Vnt subis, si les AllVbrVges Vbtiennent également réparatiVn, il est prêt à faire la paix. » DivicV répVndit que « les Helvètes tenaient de leurs ancêtres un principe : ils recevaient des Vtages, ils n'en dVnnaient pVint ; le peuple RV main pVuvait en pVrter témVignage. » Sur cette répVnse, il partit. 15. Le lendemain, les Helvètes lèvent le camp. César fait de même, et il envVie en avant tVute sa cavalerie, envirVn quatre mille hVmmes qu'il avait levés dans l'ensemble de la prVvince et chez les Héduens et leurs alliés ; elle devait se rendre cVmpte de la directiVn prise par l'ennemi. Ayant pVursuivi avec trVp d'ardeur l'arrière-garde des Helvètes, elle a un engagement avec leur cavalerie sur un terrain qu'elle n'a pas chVisi, et perd quelques hVmmes. Ce cVmbat exalta l'Vrgueil de nVs
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