Petit recueil d ivoirismes
124 pages
Français

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Petit recueil d'ivoirismes , livre ebook

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Description

Les créations linguistiques sont à la fois la marque de vitalité de la langue et de la société qui les génère. Tel est le propos d'Hilaire D. Bohui dans "Petit recueil d'ivoirismes". Ce texte ciselé et dense rend compte de l'effervescence de la création linguistique en Côte d'Ivoire. Ce recueil témoigne ainsi d'une culture d'expression langagière en mouvement et imprime surtout les particularismes discursifs de Côte d'Ivoire dans une francophonie active. "Petit recueil d'ivoirismes" est l'actualisation de la dynamique productive du discours mosaïque ivoirien où s'entremêlent langues locales, emprunts multiples, français et anglicismes remodelés. Il est la saisie synchronique du "nouchi", argot ivoirien, dans le cadre d'une herméneutique linguistique et expose le « grand » vivant de la culture parlée en Côte d'Ivoire. Dans ce recueil original et didactique, l'auteur collecte, recense et analyse les mots et expressions du nouchi, parler à l'évolution extrêmement rapide et qui témoigne du processus de pidginisation et d'appropriation des langues en contact en Côte d'Ivoire. Ainsi le livre d'Hilaire D. Bohui, mettant en évidence les différentes dynamiques sociolinguistiques en présence, vise à susciter des études nouvelles sur la linguistique africaine contemporaine.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 21 mars 2013
Nombre de lectures 96
EAN13 9782342004069
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0056€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Petit recueil d’ivoirismes
Djédjé Hilaire Bohui Petit recueil d’ivoirismes Publibook
Retrouvez notre catalogue sur le site des Éditions Publibook : http://www.publibook.com Ce texte publié par les Éditions Publibook est protégé par les lois et traités internationaux relatifs aux droits d’auteur. Son impression sur papier est strictement réservée à l’acquéreur et limitée à son usage personnel. Toute autre reproduction ou copie, par quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon et serait passible des sanctions prévues par les textes susvisés et notamment le Code français de la propriété intellectuelle et les conventions internationales en vigueur sur la protection des droits d’auteur. Éditions Publibook 14, rue des Volontaires 75015 PARIS – France Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55 IDDN.FR.010.0118419.000.R.P.2013.030.31500 Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Publibook en 2013
Préface
La problématique des variétés du français en Afrique, cadre théorique et heuristique de légitimité du « Petit re-cueil d’ivoirismes » de BOHUI Djédjé Hilaire, est toujours d’actualité. Après des années de débats, parfois stériles, autour de la reconnaissance des pratiques langa-gières propres à certains pays d’Afrique francophone, plus personne aujourd’hui ne conteste l’existence de variétés de français, produits d’une acclimatation « chaotique » de cette langue aux conditions écolinguistiques et « écocultu-relles » africaines. La Côte d’Ivoire, de ce point de vue-là, est souvent citée, et à juste raison, parmi les pays où ces pratiques diversifiées du français sont attestées de longue date et reconnues à l’intérieur comme à l’extérieur de ses frontières. S’il ne fallait donner qu’un seul exemple repré-sentatif de ces pratiques suivant le critère de l’originalité ontologique des parlers et la spécificité de leur structure morphosyntaxique et lexicale, le nouchi, objet du « Petit recueil d’ivoirismes », serait assurément cet exemple-là. Surgi au milieu des années 80 sur un échiquier linguisti-que ivoirien passablement embrouillé, le nouchi est une sorte d’argot crypté parlé principalement, à l’origine du moins, par les jeunes de la rue, les délinquants et autres loubards avant de faire son entrée dans les lycées et collè-ges et à l’université. Mais une chose est de reconnaître l’existence de ces différentes façons de parler le français, une autre est de vouloir en faire des variétés autonomes. Au départ, sur la base d’un travail épistémologique hâtif, on avait postulé une répartition tripartite de ces pratiques en acrolecte, mésolecte et basilecte, corrélés chacun avec
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des strates sociales, elles, définies par leur rapport à l’éducation scolaire. Suivant ce postulat, les élites de la société étaient censées parler la variété acrolectale, les personnes moyennement scolarisées la variété mésolectale et les peu ou pas du tout scolarisés la variété basse ou le français populaire ivoirien (fpi), anciennement « petit-nègre », « français de Moussa » ou encore « français de Treichville ». Les premières études conduites sur cette problématique à l’Institut de Linguistique Appliquée d’Abidjan, l’ont été selon ce postulat. Elles cherchaient à décrire des variétés de langue pouvant avoir une phonolo-gie, une syntaxe et un lexique peu ou prou constitués et susceptibles d’être mis en contraste avec ceux du français dit standard. Cette hypothèse, de prime abord commode du point de vue heuristique, s’est avérée inopérante à la prati-que. On a pu ainsi, certes, cerner grosso modo les contours du français populaire ivoirien qui montrait des tendances fortes à se construire des sous-systèmes phonologique, syntaxique et lexical. Mais ce n’était que des tendances et jamais il n’a été possible d’identifier des locuteurs repré-sentatifs d’une façon unique et relativement homogène de parler le français populaire ivoirien. Ce qui voulait dire que, s’agissant de cette variété dont on pouvait objective-ment mesurer, après constat, la distance avec le français standard, on était en face, au plus, d’une espèce de sabir en cours de construction. Quant aux autres variétés, la variété supérieure et la variété moyenne, les études ultérieures ont montré l’inanité de leur différenciation, vu l’incapacité où l’on s’est trouvé de tracer une ligne de démarcation nette entre elles. Et ce ne sont pas les appellations telles que « français local ivoirien », « français ordinaire ivoirien » ou simplement « français ivoirien » adoptées récemment par les chercheurs qui pourraient clarifier la situation. Au bout du compte, on a fini par admettre que le français pra-tiqué en Côte d’Ivoire ne possède ni l’autonomie ni l’autochtonie suffisante pour qu’on le sépare du français
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