Le forestier
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Description

Extrait : Les salteadores de la sierra de Tolède, ou pour mieux dire les gentilshommes de la montagne, ainsi qu'ils s'intitulaient pompeusement eux-mêmes, étaient des gens assez peu scrupuleux de leur nature

Informations

Publié par
Nombre de lectures 25
EAN13 9782824712109
Licence : Libre de droits
Langue Français

Extrait

GUST A V E AIMARD
LE FOREST I ER
BI BEBO O KGUST A V E AIMARD
LE FOREST I ER
Un te xte du domaine public.
Une é dition libr e .
ISBN—978-2-8247-1210-9
BI BEBO OK
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Ont contribué à cee é dition :
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Fontes :
– P hilipp H. Poll
– Christian Spr emb er g
– Manfr e d KleinLicence
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V ous de v ez aribuer l’ o euv r e aux différ ents auteur s, y
compris à Bib eb o ok.CHAP I T RE I
Où le le cteur fait à p eu prêt
connaissance av e c No Santiag o
Lop ez et av e c sa famille .
  six lieues, un p eu plus ou un p eu moins p eut-êtr e , de
la ville de T olède , l’antique capitale des r ois g oths, puis des r oisA maur es, après le démembr ement du califat de Cordoue , et qui,
après av oir eu deux cent mille habitants, en compte à p eine vingt-cinq
mille aujourd’hui, tant la dép opulation mar che vite dans cee
malheur euse Esp agne ; à cinq ou six lieues envir on, dis-je , de cee ville célèbr e ,
dans les montagnes, au fond d’une vallé e v erdo yante et pr esque ignoré e ,
s’éle vait à l’ép o que où commence cee histoir e , c’ est-à-dir e v er s 1628,
une humble chaumièr e constr uite en r ondins, couv erte tant bien que mal
en chaume , appuyé e contr e un r o cher énor me qui la défendait du v ent du
nord, et entouré e sur les tr ois autr es faces p ar un enclos, bien entr etenu
1Le for estier Chapitr e I
et fer mé d’une haie viv e de b ois épineux.
La vallé e à l’une des e xtrémités de laquelle s’éle vait cee chaumièr e
était p eu étendue ; elle avait une lieue de tour à p eine , et était coup é e
en deux p arties pr esque ég ales p ar une rivièr e qui, tor r ent au sommet
des montagnes, tombait de cascade en cascade dans la vallé e , et ar rivé e
là fuyait silencieusement sous les glaïeuls, av e c ce mur mur e pr esque
insaisissable de l’ e au sur les cailloux qui a le privilèg e de tant char mer les
esprits rê v eur s.
Rien de plus p o étique , de plus calme et de plus r ep osé que l’asp e ct de
ce p etit coin de ter r e p erdu dans ces montagnes où meur ent sans é cho
tous les br uits du monde ; ébaïde char mante , où la vie s’é coule pur e et
tranquille loin des soucis des villes et des haines mesquines des envieux.
Le 18 mai 1628, un p eu avant midi, un homme jeune encor e , grand,
bien dé couplé , à la phy sionomie douce et éner gique à la fois, r e vêtu du
costume des habitants de la camp agne des envir ons de T olède , p ortant un
fusil sous le bras g auche et un che v r euil sur le cou, descendit pr esque en
courant les p entes abr uptes de la montagne , p ar un véritable sentier de
chè v r es ou de for estier ; il se dirig e a tout dr oit v er s la chaumièr e , suivi ou
plutôt pré cé dé p ar deux sup erb es chiens, au muse au allong é , aux or eilles
p endantes, tachetés de feu sur leur r ob e br une ; en appr o chant de la
cabane ils prir ent leur cour se , b ondir ent p ar-dessus la haie dont la p orte
était close et s’élancèr ent dans l’intérieur de la chaumièr e , où ils disp
ar ur ent en p oussant des ab oiements jo y eux, aux quels rép ondit un énor me
molosse sur un ton plus grav e .
Pr esque aussitôt, comme si ces ab oiements eussent été p our elles un
signal, tr ois femmes sortir ent de la chaumièr e , suivies des chiens, et
s’avancèr ent en toute hâte au-de vant du chasseur .
D e ces tr ois femmes, la pr emièr e avait, de quelques anné es, dép assé la
tr entaine ; ses traits conser vaient les traces d’une b e auté qui, quelque dix
ans aup aravant, avait dû êtr e r emar quable , sa taille était dr oite , fle xible ,
et p ossé dait cee morbidezza gracieuse qui caractérise les Andalouses et
les femmes de la Nouv elle-Castille .
Ses comp agnes étaient deux jeunes filles, âg é es, la pr emièr e de quinze
ans, la se conde de quator ze à p eine ; toutes deux étaient blondes de cee
teinte nacré e p articulièr e à la race g othique et avaient les y eux et les
sour2Le for estier Chapitr e I
cils noir s, ce qui donnait un cachet étrang e à leur phy sionomie rieuse
et e xpr essiv e ; leur s traits, p eut-êtr e un p eu tr op régulier s, étaient d’une
p erfe ction rar e ; leur éblouissante et fièr e b e auté avait cee sauvag erie
hautaine qu’ on ne r encontr e que dans les grandes solitudes, qui sé duit et
char me à la fois et est un arait de plus p our la p assion.
La femme se nommait Maria D olor es ; les deux jeunes filles, Cristiana
et Luz.
Cristiana était l’aîné e .
L’homme au-de vant de qui v enaient ces tr ois p er sonnes se nommait
Santiag o Lop ez ; il était le mari de Maria D olor es et le pèr e des deux ang es
blonds qui s’étaient jetés dans ses bras aussitôt qu’il s’était tr ouvé à leur
p orté e .
Le chasseur débar rassé de ses ar mes et de son gibier , tous quatr e
entrèr ent dans la chaumièr e et s’assir ent autour d’une table sur laquelle un
r ep as substantiel était prép aré , et après une courte prièr e pr ononcé e à
haute v oix p ar le pèr e , ils commencèr ent à déjeuner de b on app étit.
Pr ofitons du moment où cee famille aux mœur s p atriar cales pr end
p aisiblement son r ep as p our raconter en quelques mots son histoir e , ou
du moins ce qu’ on savait de cee histoir e , ce qui n’était p as grand-chose .
Un jour , il y avait seize ou dix-sept ans de cela, un homme âg é d’une
tr entaine d’anné es au plus, v enant du côté de T olède , était ar rivé dans la
vallé e alor s complètement déserte .
L’étrang er était suivi d’une vingtaine d’ ouv rier s et de plusieur s mules
char g é es de viv r es, d’ outils et de matériaux de toutes sortes, conduites p ar
des ar rier os qui p ortaient non p as le costume castillan ou andalou, mais
celui des pr o vinces basques.
Après av oir visité la vallé e , et l’av oir p our ainsi dir e étudié e sur toutes
les faces, l’étrang er avait semblé fix er son choix sur la p artie la plus r
eculé e ; il fait un signe aux ouv rier s qui, après av oir aidé les ar rier os à
dé char g er les mules, s’étaient immé diatement mis à la b esogne av e c une
grande ardeur .
Les uns constr uisaient une maison, ou plutôt une chaumièr e , les
autr es défrichaient une assez grande étendue de ter r e , p our fair e un
enclos d’ab ord, puis plusieur s champs assez vastes.
3Le for

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