Guillaume au pays de Gengis Khan
118 pages
Français

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Guillaume au pays de Gengis Khan , livre ebook

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Français

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Description

En 1219, Guillaume, seize ans, est envoyé en mission en Mongolie par son père, le seigneur de Ronquerolles. Il accompagne frère Barnard, qui mandaté par le Saint-Père, doit rencontrer l'épouse chrétienne de Gengis Khan, afin qu'elle s'allie avec les croisés contre les Sarrasins. Commence alors un long périple à travers la steppe où déferlent les hordes de Gengis. (A partir de 14 ans).

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2011
Nombre de lectures 65
EAN13 9782296465275
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

G uillaume
au pays de Gengis Khan
Jeunesse L’Harmattan
Collection dirigée par Isabelle Cadoré, Denis Rolland,
Joëlle et Marcelle Chassin


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Isabelle Le Charpentier


G uillaume
au pays de Gengis Khan


L’Harmattan
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris

http://www. librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-55170-1
EAN : 9782296551701

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
À Lounas"
Remerciements à Olivier
et mes amis de l’atelier".
D éferlant sur la plaine en une immense vague de fer prête à enfoncer les murs de la ville, 200 000 armures scintillaient sous le soleil ardent de Saint-Jean-d’Acre. Le grand maître du Temple fermait le ban avec ses chevaliers. Les croisés débarqués par bateau, et les Français et hospitaliers, présents depuis la Saint-Augustin 1189, début du siège de la ville, suivaient comme un seul homme le roi de Jérusalem qui ouvrait la marche. À ses côtés, quatre chevaliers, tête nue, portaient les Evangiles et, parmi eux, sa chevelure rousse flottant comme une bannière, Sigismond Robert Baudoin, comte de Ronquerolles, dit Sigismond le Rouge. Malgré la peur, Sigismond piaffait à la vue des étendards et du déluge de croix qui allaient emporter Saladin et ses hordes mahométanes. Sur un geste du roi de Jérusalem, rapporté de rang en rang, la clameur de l’armée se tut et un silence impressionnant pesa sur la plaine. Les lèvres murmuraient des prières et les yeux inquiets scrutaient le ciel derrière les heaumes, à la recherche d’un signe. Quand un nuage solitaire passa devant le soleil, il y eut un frémissement dans la foule. Ce fut le moment que le roi, qui, lui, n’avait pas levé les yeux au ciel, choisit pour lancer l’attaque. Sigismond fut le premier à prendre d’assaut les murailles de la ville, hurlant depuis l’échelle « La victoire est à nous ! » Éperdument confiant, rouge comme sa chevelure, il entraîna les chrétiens dans une bataille telle que les murs s’éboulaient sous la violence des corps à corps et des catapultes. Malgré l’averse des flèches décochées par les archers de son camp, il courait d’un ennemi à l’autre, machine de guerre brandissant son épée comme un glaive vengeur. Et bientôt, les cadavres s’amoncelèrent, les sarrasins fuirent à la vue des étendards croisés. Le sable, le sang, la poussière, les cris victorieux, les appels au secours, partout dans Saint-Jean-d’Acre régnaient la confusion et l’épouvante. Les chrétiens ne comprenaient pas toujours les ordres donnés dans une langue qui n’était pas la leur, certains combattant pour la première fois, d’autres étaient trop occupés à piller… Dans une tente à l’écart, Saladin, lui-même, priait son Dieu, c’est du moins ce que crut voir Sigismond quand manqua de le renverser un splendide cheval arabe à la robe blanche. Sigismond s’élança à sa poursuite, aussitôt suivi d’un petit groupe de soldats. C’est ainsi qu’une dizaine de croisés traversèrent la ville dévastée, filant derrière un cheval blanc qui passait les portes au galop vers la plaine.

- Mes fils, et surtout toi Guillaume, regardez bien ce preux chevalier, notre aïeul Sigismond le Rouge, qui par la flamme ardente de son courage fit la gloire de notre famille. Que ce soit pour vous un exemple, que dis-je, un modèle !
C’est ainsi que Foulques, mon père, comte de Ronquerolles, concluait en nous montrant, à mon frère Arnaud et moi, la tapisserie racontant les exploits de Sigismond qui couvrait la moitié du mur du donjon familial. Nous nous demandions quant à nous d’où notre ancêtre tenait ces cheveux roux, du jamais vu dans la famille.
- C’est le feu du courage qui flamboie sur son auguste tête, s’emportait, lyrique, mon père.
- C’est le feu sous la robe de sa mère qui a fait que son père ne doit pas être son père, riions-nous sous cape avec mon frère.
Nos légendes familiales résonnaient des noms de Godefroi de Bouillon, Richard Cœur de Lion, Simon de Monfort, sans compter l’inévitable Sigismond. La cinquième croisade était la guerre du moment, on avait pris Damiette, on s’apprêtait à prendre Le Caire. Mais voulant se différencier de l’inégalable Sigismond, mon oncle et mon frère avaient renoncé à partir pour l’Orient. Mon frère et le frère de ma mère soutenaient dans le sud de la France l’interminable croisade des Albigeois où les deux hommes pourchassaient les cathares. À l’évocation de leurs exploits, je me taisais, tout comme ma mère qui plongeait le nez dans sa broderie.
À vrai dire, j’étais plutôt chanceux. Couvé par une mère aimante, et protégé par un frère dont les prouesses guerrières comblaient mon père, on me fichait une paix relative. Cependant à mes seize ans, mon géniteur, qui s’était fait une raison en me voyant plus habile à manier la plume que l’épée, a déclaré :
- Tu seras clerc mon fils.
« Dieu pour unique passion, ah non ! », avais-je pensé aussitôt. Cet échauffement que me provoquaient à l’entrejambe les filles de nos vilains ne m’encourageait pas à la chasteté à laquelle devait se soumettre le clergé.
- Clerc et pourquoi pas pape ? avais-je ricané à la barbe de mon père qui l’avait fort mal pris.
- Qu’allons-nous faire de toi, mon pauvre Guillaume ?
Cette question revenait sans cesse dans sa bouche.
Ma mère avait beau répéter :
- Foulques, à quoi bon se ronger les sangs ? Guillaume est intelligent, c’est un bon fils, je suis sûre qu’il trouvera sa voie. Foulques se mettait la rate au court-bouillon. D’autant que si mon aîné, Arnaud, venait à mourir au combat, j’étais le seul à pouvoir assurer la descendance Ronquerolles. Mon père avait bien un frère, mais mon oncle Baudoin n’engendrait que des filles, qui, par malchance avaient hérité du groin Ronquerolles. Les prétendants ne se ruaient donc pas au château de Baudoin. J’avais miraculeusement échappé à ce nez qui faisait la fierté de mon père et de mon oncle tout en les faisant ressembler à des sangliers. Comme mon frère, le séduisant Arnaud, j’arborais le nez fin et droit des Chateaumorand, c’est-à-dire de ma mère, ce qui faisait dire aux paysannes effrontées : « Regardez-moi ce joli, il a les traits aussi fins qu’une fille ». J’avais d’ailleurs profité à plusieurs reprises de ce physique pour renverser dans le foin quelques-unes de ces dévergondées, sans pour autant leur arracher plus qu’un baiser.

Et un jour du printemps 1219, alors que trente ans avaient passé depuis Saint-Jean-d’Acre, que les légendes les plus folles avaient couru sur Sigismond, mon père est revenu de Paris, à trois heures de cheval, visiblement très excité :
- Voilà pour toi le temps, Guillaume, d’entrer dans la vie adulte, et d’être digne de notre glorieuse lignée. Enfin ! a-t-il tonné, faisant sursauter ma mère qui s’en est piqué le doigt avec son aiguille 

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