Mon ami le gitan
89 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

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Description

En 1960, l'arrivée de Manuel, un jeune gitan, va bouleverser la vie d'un petit collège du Cantal. Stéphane, Manuel, Grand-Jacques, Pierrot... une histoire d'amitié, de jalousie et de vengeance dans les magnifiques paysages d'Auvergne.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2010
Nombre de lectures 352
EAN13 9782296697843
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0450€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

MON AMI LE GITAN
Jeunesse L’Harmattan
Collection dirigée par Isabelle Cadoré, Denis Rolland,
Joëlle et Marcelle Chassin


Dernières parutions

Jérôme PACE, Bob le tamanoir. Drôles de mots drôles d’histoires , 2010.
Jean-Claude BAISE, Perdus en Guyane sur la rivière Counamama , 2010.
Bidji BÂ, Goumâlo, fils de bergers peuls , 2010.
Guillemette RESPLANDY-TAI (sous la dir. de), Intrigues botaniques à la cour du Roi-Soleil , 2009.
Marko VOVTCHOK et Pierre-Jules HETZEL, Le voyage en glaçon. Histoires pour les enfants sages du XIXe siècle , 2009.
Lamia BAESHEN, Youssef et le palais des chagrins. Contes d’Arabie Saoudite , 2009.
Jean-Marie LE JEUNE, Dylan et le pirate des mots , 2009.
Ambass RIDJALI, mahajang@madagascar.com , 2009.
Sarah GABRIELLE et Laurent MONTEL, Eby et la Petite au Bois Dormant , 2009.
Héloïse MARTIN et Philippe FERRAN, La Baba Yaga (théâtre), 2009.
Françoise KERISEL, Teishin et le lapin de la lune , 2009.
France VERRIER, L’étoile et le bouleau. Conte de Finlande. Bilingue français-finnois , 2009.
Maïakovki, poèmes pour les enfants. Bilingue russe-français. Edition présentée et traduite par Carole Hardouin-Thouard, 2009.
Classe de CM2C de l’école du Centre de l’Haÿ-les-Roses-Elisabeth URBAIN, La colère gronde au Moulin de la Bièvre , 2009.
Yoanne TILLIER, Zazavavirano, la sirène de Mayotte , 2009.
Myriam MARQUET, Les cahiers bleus de Margareth-Rose. U.S.A 1939-1968, 2009.
Myriam MARQUET, Khin Kyi, femme-girafe de Birmanie , 2009.
Jérôme SUDRES, L’éternelle igname , 2009.
Hélène TCHINDA, Masango et la Bulle Géante , 2009.
Christian Larousserie


MON AMI LE GITAN



Illustrat í ons de Igor Mekht í ev


L’Harmattan
© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-11701-3
EAN : 9782296117013

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Pour Nathan et Alexia
Mes enfants…
DERNIERS BONHERUS DE VACANCES
Dans la chambre où Stéphane dort, des rayons têtus s’infiltrent à travers les jalousies, pour aller peindre sur le mur des zébrures lumineuses. La pièce est tranquille, seule sa respiration régulière trouble le silence.
Vers huit heures, il se lève et descend dans la cuisine éclaboussée de soleil où sa mère l’attend. Son bol de chocolat englouti, il franchit le rectangle de lumière pour se retrouver dans l’herbe du jardin encore tout inondée de rosée…

Il passe ainsi son dernier jour de vacances à courir dans la montagne, jouant en solitaire avec les libellules, bombardant de petits cailloux blancs et lisses comme des billes un bateau fait d’une écorce de bouleau, ou dévalant sur un carton la pente d’un pré encore vert ; n’arrêtant ses jeux que pour le déjeuner, les reprenant jusqu’à la tombée de la nuit. Au dîner, il ne prononce pas un mot, essayant de conserver, malgré la sourde angoisse de son entrée prochaine en sixième, les derniers petits bonheurs de la journée afin qu’ils l’accompagnent dans son sommeil.
Son père, qui tient l’unique bureau de tabac de leur village, est rentré quelques jours plus tôt pour remettre ses affaires en ordre et il leur faut dès le lendemain le rejoindre.
On est déjà en septembre, mais cet été 1960 semble vouloir définitivement s’installer sur la montagne. Quelle bonne idée ont eue ses parents d’acheter ce vieux chalet où tous les ans la famille achève ses vacances dans le calme et la sérénité.
Dehors l’air est vif, une brise légère agite les touffes de genêts, et les buissons, ornés des dernières roses de l’année, reçoivent cette caresse en délivrant, comme en remerciement, des exhalaisons parfumées. Sur le cours du ruisseau, des éclats fusent et s’envolent. Un des plus grands plaisirs de Stéphane est de s’asperger le visage de cette eau limpide ; c’est un de ces privilèges suprêmes que vous accorde le temps des vacances où tout ou presque est permis. L’eau glacée s’écoule dans son dos, le long de ses épaules en une caresse vivifiante.
Stéphane lève la tête. À travers les feuillages, dans une trouée d’azur, trois hirondelles se poursuivent…

Le matin de la rentrée arrive curieusement comme un quelconque matin de vacances tant le soleil semble briller sur la montagne, comme s’il n’était pas vraiment concerné par ces millions de petits d’hommes qui préparent fébrilement leurs sacs d’écoliers aux odeurs de papier, de gomme, d’encre et de crayons neufs.
Quelques mètres seulement séparent le commerce de ses parents de la petite école du village. Il lui faut maintenant prendre de nouvelles habitudes car le collège se trouve dans la ville la plus proche, à une demi-heure de la maison familiale. Un car poussif et inconfortable se charge du voyage. Il doit sortir du village pour rejoindre à pied le point de ramassage situé en bordure de la route. Là, quelques-uns de ses camarades attendent déjà, certains accompagnés de leurs parents. Sa mère n’a pas cru bon de venir, et il ne lui en tient pas rigueur, fier de partir seul, à onze ans, à l’école des "grands".

Le bus arrive enfin et ils montent, en se bousculant, pressés de gagner les meilleures places. C’est son copain Pierrot qui obtient le premier le privilège de s’asseoir près du père Manceau, le conducteur. Stéphane se contente d’un siège près d’une fenêtre.
Des gitans ! Regardez des gitans !
Le cri a jailli soudain de la bouche de Pierrot et au même instant le car a brusquement freiné. Devant eux, une colonne de trois roulottes tirées par de petits poneys encombre la route étroite. Le chauffeur, gêné, jure dans un soupir d’énervement. Ils se sont tous levés, essayant d’apercevoir pardessus les sièges le convoi insolite.
Assis !
La voix du chauffeur tombe comme un coup de tonnerre. Ils obéissent sur-le-champ, attendant avec impatience le dépassement qui leur permettra d’apercevoir par les vitres latérales les roulottes bariolées. La route s’élargit enfin, le car entame sa manœuvre et ils peuvent alors détailler le cortège : Le premier attelage est mené par un vieil homme sec au visage tourmenté par de nombreuses rides. Son port impressionne tant il semble empreint de fierté et d’importance. Le bonhomme fait claquer ses rênes par des petits coups secs et précis. On oublie alors ses hardes poussiéreuses, usées vraisemblablement par des années de voyages interminables.
La deuxième roulotte est conduite par un garçon d’une quinzaine d’années, au visage brun encadré d’une touffe de cheveux hirsutes. Quand ils le dépassent, il ne détourne pas son regard, menant fièrement sa carriole, l’air buté et sauvage. Tout son corps de jeune félin ondule avec souplesse sous les cahots de la mauvaise route. Aux rênes du dernier attelage, une vieille femme perdue dans les froufrous d’une robe aux couleurs violentes.
Ils oublient bientôt les gitans car la circulation devenue soudainement plus dense signifie qu’ils approchent maintenant de la ville.
Leurs cœurs se mettent à battre un peu plus fort ; le collège n’est plus très loin…
LE COLLÈGE
C’est un vieux lycée relégué au rang de collège. Enchâssé dans les remparts de l’ancien bourg, on y accède par un porche de granit. Un passage sous arcades sépare la cour centrale de récréation des bâtiments.
D’abord disséminés en grappes irrégulières le long des corridors abrités, les enfants convergent ensuite en longues processions vers le centre de la cour où le principal, assisté de son adjoint, commence l’appel. Alors on voit brusquement le collège se transformer en une immense fourmilière où s’active un ballet d’insectes dociles qui, par petits groupes, disparaissent dans les interstices ordonnés des classes, guidés à chaque fois par une fourmi reine : le professeur principal.

Stéphane est très déçu de ne pas être dans la même sixième que celle de son camarade Pierrot ; tous les visages des élèves de sa classe lui sont inconnus et une présence familière l’aurait un peu rassuré. Pierrot, par contre, ne paraît guère affecté par cette séparation arbitraire car, dès la récréation de dix heures, il s’intègre à un groupe de garçons plus âgés que lui, séduits probablement par sa gouaille insolente et ses singeries de petit clown roux. Stéphane s’approche du cercle ainsi formé pour participer à la discussion.
Tire-toi de là, morveux !



La phrase jetée pa

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