Contes d'Indonésie

Xiao Ling-Kuntz, Nathalie Belin-Ridwan

Description

Cet ouvrage fait découvrir au public francophone quelques légendes et récits des îles du grand archipel. Le lecteur tour à tour se délectera des ruses d'un petit homme, d'un vieux rémouleur ou d'animaux rescapés, s'émouvra des malheurs d'une mère, d'un fils crocodile et d'un jeune prince amoureux d'une femme-oiseau, rira de la bêtise d'une paire de pantoufles et de l'égoïsme d'un gecko mal luné et s'émerveillera du courage d'un prince altruiste et de jeunes filles faisant face à de terribles dangers.

Sujets

• Harmattan Littérature

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 janvier 2005
• Nombre de lectures: 325
• EAN13: 9782296384941
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

La Légende des Mondes
Collection dirigée par Isabelle Cadoré, Denis Rolland et Joëlle Chassin
Dernières parutions
DOUMBI-FAKOLY, Une veillée au village. Contes du Mali, 2004
Marie-José et Joseph TUBIANA, Contes Zaghawa du Tchad tomes I et II (nouvelle édition), 2004.
Alain GRINDA et François BARRE, Une semaine de contes dans le Mercantour, 2004.
Koumanthio Zeinab DIALLO, Daado l’orpheline, 2004.
Koumanthio Zeinab DIALLO, Le fils du roi de Guémé, 2004.
Bienvenu AGBOLAN-AFOUTOU, Ablavi la femme buffle et autres contes du Bénin, 2004.
Abdel Kader SAIDI, Le fils de la paysanne et autres contes d’Algérie, 2004.
Anne-Catherine HEINISCH, Léo le lion et autres contes du désert, 2004.
Daniel Mutuvi MUEMA, Quand les animaux parlaient dans la savane. Contes du Kenya, 2004.
Daniel Mutuvi MUEMA, L’homme qui portait un bébé dans son genoux et autres contes du Kenya, 2004.
Noël LECOUTOUR, La femme Djinn. Contes de l’ouest africain, 2003.
Bernard Germain LACOMBE, Paroles de nuages, 2003.
Claude BOURGUIGNON, Légendes de la Pampa, 2003.
Marina POTTIER-QUIRÓLGICO, Hugues Jean de DIANOUX, Contes et légendes des Philippines, t.1 : Mythes et légendes des Philippines, t.2: L’origine des Philippines, Mythes de la création, 2003.
Jean-Claude RENOUX, Le voyage d’Hakim, Contes pour les enfants d’aujourd’hui, 2003.
J.-C. RENOUX, Contes de la belle gitane, 2003.
Adèle CABY-LIVANNAH, Les contes de la pleine lune, Congo, 2003.
Jean-Claude RENOUX, La vache de Belvezet, Contes traditionnels de Provence et du Languedoc, 2003.
Contes d'Indonésie

Nathalie Belin-Ridwan
© L’Harmattan, 2005
5-7, rue de l’École-Polytechnique 75005 Paris — France L’Harmattan, Italia s.r.l. Via Degli Artisti 15 10124 Torino L’Harmattan Hongrie Konyvesbolt Kossuth L. u. 14-16 1053 Budapest
9782747577007
EAN : 9782747577007
Sommaire
La Légende des Mondes - Collection dirigée par Isabelle Cadoré, Denis Rolland et Joëlle Chassin Page de titre Page de Copyright Dedicace Préface Conte de Sumatra-Nord Conte de Sumatra-Ouest Conte de Jambi (Sumatra) Conte de Sumatra-Sud Conte de Kalimantan (Bornéo) Conte de Java Conte de Java Conte de Madura Conte de Lombok Conte de Lombok Conte de Bali Conte des Célèbes Conte des petites îles de la Sonde
A Pierre Ismail et à David
Préface
Vaste collier de 13 000 îles, l’archipel indonésien offre un contraste étonnamment coloré d’ethnies, de traditions, de cultures, d’architectures et de langues. Avec ce livre, nous survolerons en imagination quelques-unes de ces îles : Kalimantan (Bornéo), Sumatra, Java, Madura, Bali, Lombok, les Célèbes (Sulawesi) et d’autres îles de la Sonde. Tous ces noms paraîtront bien étranges aux oreilles des jeunes lecteurs qui découvriront au fil des histoires un monde peuplé de monstres, de sorcières, d’animaux doués de paroles et de jeunes gens courageux, et en même temps, des peuples et des cultures. Peut-être trembleront-ils ou riront-ils des mésaventures de ces personnages de folklore comme les enfants indonésiens auxquels on raconte ces histoires le soir, à l’heure où les bruits étranges des animaux nocturnes viennent emplir la nuit et où les fantômes et autres êtres fantastiques surgissent des imaginations fertiles.
Ces contes n’ont pas été choisis au hasard, et chacun s’efforce de refléter au mieux les particularités des peuples qui les ont nourris. Nous espérons que tous ceux qui connaissent l’Indonésie y retrouveront un peu des odeurs de coriandre, de cannelle et de piment de cet immense archipel du Pacifique.
Conte de Sumatra-Nord
Le faisan
Il était une fois, il y a très longtemps, un jeune prince qui désespérait de trouver une jeune fille à marier. On lui présentait tous les jours des princesses, mais aucune ne lui plaisait. Une nuit, il fit un rêve étrange : un vieil homme s’approchait de lui en lui murmurant que s’il désirait se marier, il lui fallait trouver une certaine maison sur la plage. Là, il attendrait qu’un faisan se pose sur le cocotier devant la maison, puis il l’attraperait. Le lendemain matin, le prince décida de partir à la recherche de la petite bicoque. Au bout de quelques heures, il la découvrit, identique en tous points à celle de son rêve. Il dissimula une cage derrière la maison, se cacha dans le sable puis se couvrit le visage d’une grosse coque de noix de coco et attendit. Au bout d’un moment, il entendit des froissements d’ailes : deux faisans étaient venus se poser sur le cocotier. Le plus jeune descendit sur le sable qu’il se mit à gratter. Le plus gros, resté sur l’arbre, sentant le danger, commença à chanter pour prévenir son cadet de se méfier, mais le jeune oiseau n’en faisait qu’à sa tête. Il continuait son jeu avec insouciance, s’éloignant de plus en plus du tronc. Tout à coup, vif comme l’éclair, le jeune prince sortit du sable, attrapa l’oiseau par la queue et l’enferma dans la cage. Le gros faisan, témoin de la scène, repartit à tire d’aile. Très fier de sa ruse et de sa prise, le prince rentra au palais et posa la cage dans une pièce attenante à sa chambre.
Juste avant l’aube, alors que le palais était encore assoupi, le faisan se métamorphosa en une magnifique jeune fille. Elle sortit de sa cage et partit directement dans la cuisine pour préparer le repas. Elle déposa les mets sur la table, rentra dans sa cage puis reprit son apparence d’oiseau. Lorsque le prince se leva, il fut très étonné de voir autant de plats délicieux, au goût aussi exquis. Il alla trouver la cuisinière qui lui répondit qu’elle ne lui avait pas préparé de petit-déjeuner. Chaque matin, le même phénomène se reproduisait, alors le prince décida de se réveiller très tôt pour élucider le mystère. Témoin éberlué de la transformation du faisan, il attendit que la jeune fille se rende à la cuisine, puis il prit la cage et la cacha dans sa chambre. A son retour, ne trouvant plus sa cage, la jeune fille courut se dissimuler dans un coin du palais. Le prince, ignorant sa cachette, cria bien haut et bien fort que le faisan s’était échappé, et il ordonna à tous les serviteurs du palais de le chercher. L’un d’eux découvrit alors la jeune fille et lui demanda qui elle était. Elle lui répondit qu’elle était le faisan, et il l’emmena devant le prince.
Quelques jours plus tard, on célébra leurs noces : le prince avait enfin trouvé la jeune fille pure et belle de ses rêves. Ils vécurent heureux et au bout d’un an, un petit garçon naquit de leur union.
Pendant tout ce temps, les parents de la jeune princesse pleuraient la perte de leur fille et ils interdisaient aux faisans de descendre des cieux vers le royaume des humains.
Un jour, le prince et la princesse se reposaient dans les jardins du palais, admirant la beauté des fleurs et s’enivrant de leur parfum, s’abandonnant à la douce quiétude environnante. Le prince avait posé sa tête sur les genoux de sa femme et elle lui caressait doucement les cheveux. Fermant les yeux, le souvenir de la capture du faisan lui revint en mémoire, en particulier la voix mélodieuse de l’oiseau. Il demanda alors à son épouse de chanter, mais celle-ci lui répondit qu’elle n’en avait pas envie. Il la taquina, la supplia de chanter, elle s’obstina à refuser. A la fin, ne pouvant plus résister aux supplications de son mari, elle se mit à chanter doucement. Le prince, bercé par sa voix, s’endormit. La princesse chantait de plus en plus haut, de plus en plus fort, elle tremblait de tout son corps, et des larmes se mirent à couler le long de ses joues. Petit à petit, elle changeait : elle reprit son apparence de faisan. Alors, d’un coup d’ailes elle s’envola vers le royaume céleste de son enfance. A son réveil, le prince découvrit avec horreur la triste vérité et en demeura inconsolable tout le reste de sa vie.
Conte de Sumatra-Ouest
Le rocher aux larmes
Il était une fois une femme qui vivait toute seule avec sa fille : son mari était mort dans le terrible incendie qui avait ravagé et anéanti leur village jadis si prospère. Elle était courageuse et travaillait dur pour nourrir son enfant.