Des lendemains qui chantent
110 pages
Français

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Des lendemains qui chantent , livre ebook

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Description

Paris, septembre 1933, Dora Alekseivna Vassilieva, 18 ans, fille d’émigrés russes, rencontre Jean Doucet, drôle et hâbleur, alors qu’elle s’apprête à faire couper et à vendre ses cheveux chez un coiffeur perruquier de la rue saint-Honoré. Elle veut acheter un appareil photo et concrétiser son rêve : devenir photographe-reporter. Dora, dont la famille a été en partie ruinée par la Révolution russe, est contrainte par sa mère de se marier avec un lointain cousin fortuné Dimitri Vodianov, tuberculeux. Ce dernier, qui se sait très malade et probablement condamné, lui promet qu’il ne lui imposera rien. Il partira après leur mariage dans un sanatorium en Suisse. Le mariage est célébré en janvier 1934 et Dimitri part peu de temps après. Seule à Paris, Dora revoit Jean durant la manifestation du 6 février 1934. Ils parlent politique, photographie, journalisme et marchent toute la nuit dans Paris.

Dora a le cœur déchiré entre Dimitri et Jean. Qui choisir dans cette tourmente, quand les ligues fascistes sèment la terreur, quand l’Europe sombre dans la haine et que le front populaire promet des lendemains qui chantent ?


Informations

Publié par
Date de parution 13 octobre 2017
Nombre de lectures 92
EAN13 9782215135449
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0020€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

TABLE DES MATIÈRES
Avis au lecteur
1 – Nous sommes la jeunesse ardente
2 – Qui vient escalader le ciel
3 – Dans un cortège fraternel
4 – Unissons nos mains frémissantes
5 – Sachons protéger notre pain
6 – Nous bâtirons un lendemain qui chante
7 – Comme un torrent qui se déploie
8 – Courons, dansons, rions, luttons
9 – Avec tous ceux que nous gagnons
10 – Brisons la chaîne qui nous broie
11 – Vivent la paix, la liberté !
12 – Notre printemps veut un été de joie
13 – Un ciel rayonnant nous convie
14 – À la conquête du bonheur
15 – Avec nos vingt ans d’un seul cœur
16 – Le monde entier se lève et crie
17 – Place, place au travail vainqueur
18 – Chantons amis, chantons en chœur
19 – La vie !
20 – En avant ! jeunesse de France
21 – Faisons se lever le jour
22 – La victoire avec nous s’avance
23 – Fils et filles de l’espérance
24 – Nous ferons se lever le jour
25 – À nous la joie
26 – À nous l’amour !
Les chansons du livre
Chronologie des évènements historiques 1933-1936
Remerciements
Page de copyright
AVIS AU LECTEUR
Dora, Jean, Dimitri et les personnages de ce roman sont des êtres de fiction.
Néanmoins, ils évoluent dans un cadre historique réel au milieu d’hommes politiques et d’artistes qui ont vraiment existé. Les extraits de journaux sont d’époque, tout comme les chansons.
À mon compagnon, pour tous nos jours de fête. À mes parents, qui m’ont transmis leur amour de Paris, leur intérêt pour la politique, leur goût des autres.
Nous avons l’ivresse, L’amour, la jeunesse L’éclair dans les yeux Des poings effroyables ; Nous sommes des diables, Nous sommes des dieux ! Victor Hugo « Les Tuileries »
1 NOUS SOMMES LA JEUNESSE ARDENTE
Paris, septembre 1933.
– Allons mademoiselle, ne faites pas cette tête d’enterrement ! Vous serez tout aussi belle avec les cheveux courts, je vous assure. Le carré cranté fait fureur cette année. Vous n’avez pas lu Le Petit Écho de la mode de la semaine dernière ? Toutes les femmes veulent ressembler à la grande Mistinguett.
Dora haussa les épaules. Ressembler à Mistinguett ! Cette chanteuse populaire de quarante ans passés… Et puis quoi encore ? Ce coiffeur de la rue Saint-Honoré avait de drôles d’idées tout de même ! Enfin… Il lui avait promis cinquante francs en échange de sa belle chevelure noire et c’était tout ce qui comptait. Avec cette somme, elle pourrait s’acheter l’appareil photo dont elle rêvait depuis des mois, un Voltex 6x9, et mode ou pas mode, elle était prête à tous les sacrifices pour s’offrir ce bijou.
Le coiffeur s’apprêtait à tailler dans sa belle masse de cheveux quand un jeune énergumène franchit le pas de la porte en criant :
– Je ne laisserai pas un tel crime se produire ! C’est un scandale, une tragédie ! Le monde entier s’oppose à cet outrage ! Dites donc, vous n’avez pas honte de faire un tel métier ?
Le coiffeur le regarda d’un air ahuri :
– Mais qu’est-ce qui vous prend ? Je ne vous permets pas ! Et puis de quoi parlez-vous, au juste ?
– De l’acte ignoble que vous alliez commettre, pardi ! Couper les cheveux de cette ravissante demoiselle. Lui voler rien de moins que sa beauté. Truand !
– Truand ? Ah mais c’est trop fort ! s’étrangla le coiffeur. Jamais personne ne m’a insulté de la sorte ! On ne vous a pas permis d’entrer à ce que je sache, hein ? Alors du vent ! Du balai !
– Pas sans mademoiselle, rétorqua le jeune homme. Je suis son obligé. Il est évident que cette jeune fille a été abusée par votre discours maléfique sur la mode, et il est de mon devoir de la sauver de vos griffes acérées.
– Mais, enfin, pas du tout ! s’exclama Dora qui était restée sans voix jusque-là. Je sais ce que je fais et c’est moi qui ai demandé à monsieur de me couper les cheveux. Pas pour la mode ! Pour de l’argent.
– Pour de l’argent ? Combien vous a-t-il promis ?
– Cela ne vous regarde pas !
– Je vous en offre le double pour les garder !
– On ne m’achète pas, monsieur. Et vous devenez très inconvenant !
– C’est ça ! Très inconvenant ! renchérit le coiffeur. Et ­d’ailleurs cette affaire a assez duré. Fichez-moi le camp et que je ne vous revoie plus ici ! Vous avez entendu ? Fichez-moi le camp !
– Je ne demande que cela, objecta le jeune homme. Mais je ne sortirai pas sans mademoiselle. J’y mets un point d’honneur !
– Mais c’est un comble ! Puisque je vous dis que c’est moi qui veux faire couper mes cheveux, s’énerva Dora, ulcérée. Allez-vous me laisser tranquille, pour finir ?
– Jamais ! Nos chemins se sont croisés et je n’aurai de cesse de vous défendre de cet escroc ! Moi vivant, cet homme ne vous touchera pas !
– Mais qui êtes-vous pour me parler comme ça ?
– Jean Doucet. Pour vous servir.
– Je ne vous demandais pas votre nom, figurez-vous… Je m’en fiche éperdument ! Laissez-moi me faire couper les cheveux et sortez !
– Je vous l’ai déjà dit, mademoiselle. J’y consens mais pas sans vous… C’est à prendre ou à laisser !
– Enfin, tout cela est ridicule ! J’ai dix-huit ans, je suis libre et je fais ce qui me plaît. Vous n’avez pas le droit de m’empêcher de porter les cheveux courts !
– Bien sûr que non, mais j’ai vu votre regard dans la vitrine… Vous n’allez pas me faire croire que vous étiez ravie de voir ce commis toucher à votre chevelure !
– Commis ! Je suis premier coiffeur, figurez-vous !
– Commis, coiffeur… quelle importance ? le coupa Dora. Mais vous, monsieur, que savez-vous de ce que je ressens ?
– Tout. Je sais tout !
– Voyez-vous cela ! Vous n’êtes qu’un vaniteux.
– Non mademoiselle. Mais je comprends bien un regard…
– Bon, eh bien puisque vous vous entendez si bien, s’interposa le coiffeur, vous irez continuer cette petite discussion dehors ! Je viens de perdre une demi-heure avec vous, mademoiselle, et comme notre affaire ne se fera pas, grâce à votre chevalier servant, mieux vaut en finir au plus vite !
– Quoi ? Vous osez me mettre à la porte ? s’étrangla Dora.
– Puisqu’il le faut, oui ! Et ne devenez pas agressive avec moi ! Car c’est monsieur qui est la cause de tout ce raffut ! C’est à lui qu’il faut s’en prendre ! Ah oui, je me serais bien passé de toute cette histoire ! Trente minutes de gâchées et un esclandre dans ma boutique alors que j’ai du travail par-dessus la tête !
Sans plus se soucier des convenances, le coiffeur claqua la porte vitrée sur Dora et son sauveur, et les deux jeunes gens se retrouvèrent face à face sur le bord du trottoir.
– Vous vous rendez compte que je viens de perdre cinquante francs par votre faute ? siffla Dora d’une voix revêche. Vous n’êtes qu’un mauvais garçon !
– Oui, ma mère me le dit souvent, sourit le jeune homme d’un air crâne. Mais le reste du temps, on m’appelle Jean…
– Je sais ! Vous m’avez déjà dit votre nom, mais je me moque bien de vous, de votre mère et de toute votre famille. J’exige des excuses immédiates !
– Seulement si vous me dites pourquoi vous teniez tant à gagner cet argent…
– Sûrement pas ! Vous n’avez rien à me demander, et c’est à vous de présenter vos excuses. Vous me devez bien ça après toute cette histoire !
– Certes ! Mais je m’interroge… Pourquoi une distinguée demoiselle comme vous cherche-t-elle à gagner de l’argent ? Vous avez une dette peut-être… Êtes-vous dans le besoin ?
– C’est un secret, rougit Dora, décontenancée. Et cela ne regarde que moi. Maintenant, adieu ! Cette conversation a assez duré, et puisqu’il est évident que vous ne me présenterez pas vos excuses, séparons-nous là !
– Allons, ne faites pas cette tête ! Je ne voulais pas vous offenser mademoiselle, dit Jean, un peu contrit, en triturant sa casquette. Si je suis allé un peu trop loin, eh bien, je m’excuse… Là ! Vous entendez ? Je m’excuse. Mais mon offre tient toujours… Je vous propose cent francs pour vous dédommager. Et pour cela, je ne vous demande même pas votre prénom, vous voyez…
– Je ne peux pas accepter cette somme d’un étranger, murmura Dora, gênée. Cela ne

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