Bouvard et Pécuchet
105 pages
Français

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Bouvard et Pécuchet , livre ebook

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Description

Tiré du roman inachevé de Flaubert, cette farce philosophique en dix étapes prend le lecteur à témoin des expériences flamboyantes menées par les deux célèbres ex-copistes, Bouvard et Pécuchet. Inséparables comme Laurel et Hardy, inénarrables comme Dupont et Dupond, liés d'amitié à la vie et à la mort, ils déploient avec une précision scientifique le fruit de leurs apprentissages et plantent, dans leurs jardins extraordinaires, un énorme sottisier. D'érudition en expérimentation, de désillusions en inventions, ces deux personnages porteurs d'ironie et de mélancolie créent un monde à leur image.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2010
Nombre de lectures 134
EAN13 9782296707221
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0450€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Bouvard et Pécuchet
Le livre de l’inquiétude
Théâtre des 5 Continents
Collection dirigée par Kazem Shahryari
et Robert Poudérou

Dernières parutions

242 – Landry-Pascal GOMA, Au cœur du vent, 2010.
241 – Jimmy LOVE, Le dictateur, la princesse et l’opposant, 2010.
240 – Jacques MONDOLONI, Palestine Check Point suivi de L’appel des abeilles, 2010.
239 – Yves JAVAULT, Le jeu des 7 familles du théâtre, 2010.
238 – Lulla Alain ILUNGA, Docteur Tanza, 2010.
237 – François LE BOITEUX, Condamné à vie, 2010.
237 – François LE BOITEUX, Le Contrat de Faust, 2010.
236 – François Le BOITEUX, Le Choix de Jehanne, 2010.
235 – François LE BOITEUX, Monségur, 2010.
234 – Jean-Pierre GUÉROT, Les pleins pouvoirs, 2010.
233 – Philippe PILATO, Mers, 2010.
232 – Kazem SHAHRYARI, L’Automne précoce, 2010.
231 – Pierre GROU, Le goinfre, 2009.
230 – Robert POUDÉROU, La trappe, 2009.
229 – Ahmed HAFDI, Cette belle poussière jaune d’Uruk, 2009
228 – Jaime Salazar SAMPAIO, La Bataille Navale, 2009.
227 – Thierry MICHAËLIAN, La manipulation, 2009.
226 – Jacques MONDOLONI, L’étoffe des femmes , 2009.
225 – Pierre CASSARD, Raguse an 01, 2009.
224 – Hugues BERNARD, Nouvel arrivage, 2009.
223 – Benjamin OPPERT, Entre père et maire, 2009.
222 – Essindi MINDJA, Le Mvet : La Guerre du fer, 2009.
221 – Nazly SADEGHI, Spenta, 2009.
220 – Danielle DUMAS, Ce héros au sourire si doux , 2009.
219 – Mohamed BOUNOUARA, La Machine à aigrir , 2009.
218 – Thais COUSIGNE, Pêle-mêle de sentiments, 2008.
Brigitte R ÉMER


Bouvard et Pécuchet
Le livre de l’inquiétude


Adaptation théâtrale
d’après Bouvard et Pécuchet
de Gustave Flaubert


Préface de Eduardo Manet
Du même auteur


Fragments d’un discours théâtral. Entre singulier et pluriel, de l’individualité créatrice à l’œuvre collective, 2002

Cultures au Faubourg. Les politiques culturelles internationales et leur mise en œuvre. Entre arts du spectace, arts visuels et audiovisuels, mémoire et patrimoine, des espaces à inventer. Actes des Rencontres (sous la direction de), 2005

Les passeurs de la culture , article, in L’arme de la culture. Les stratégies de la diplomatie non gouvernementale , sous la direction de Jean-Michel Tobelem, 2007

Alexandrie d’Egypte, mythe ou réalité, article, in Culture, tourisme et développement, les voies d’un rapprochement, sous la direction de Claude Origet du Cluzeau et Jean-Michel Tobelem, 2009


© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-12842-2
EAN : 9782296128422

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Bouvard et Pécuchet est une Odyssée…

Les odyssées sont des récits de temps pleins
Les iliades sont au contraire
des recherches du temps perdu…

Raymond Queneau, 1947
Préface à Bouvard et Pécuchet


in Bouvard et Pécuchet, édition de Claudine Gothot-Mersch, Gallimard, col. Folio classique, 2003.
Préface
Il y avait le roman : Bouvard et Pécuchet. Qui lit ce roman de nos jours ? Soyons sincères : très peu de monde. Je laisse de côté, bien entendu, les élèves de classes secondaires et universitaires qui étudient l’œuvre de Flaubert si le programme scolaire l’exige. Je pense aux lectrices, aux lecteurs pour qui ce livre si particulier a la réputation (mauvaise) d’être trop bavard. Peu d’action. Les mots « noient » une histoire qui manque de… histoire !
Maintenant nous avons la chance d’avoir, grâce à Brigitte Rémer, Bouvard et Pécuchet : la Pièce !
Vous le savez aussi bien que moi, le théâtre est le temple de la parole. Les mots (sauf exception) sont toujours les bienvenus. Et quels mots nous propose cette pièce ! Nous avons rendez-vous avec un grand écrivain au meilleur de sa forme : inspiré, malicieux, brillant…
Flaubert proclamait : « Madame Bovary… C’est moi ! » Mais il est aussi Bouvard ET Pécuchet, un couple royal de la littérature universelle.
Le roman adapté avec beaucoup de brio et d’intelligence par Brigitte Rémer nous permet, en plus, de découvrir ou redécouvrir l’immense culture de Flaubert, sa passion du livre et de la science, son humour. Oui, Gustave Flaubert était drôle ! Son courrier destiné à George Sand, aux frères Goncourt et d’autres amis le prouve. Et Bouvard et Pécuchet en est un exemple. Il n’y a qu’à suivre, pour votre plaisir, la dialectique diabolique de ce « livre d’incertitudes » : il contient bon nombre de certitudes.
Les sept nains de Blanche Neige chantaient, pour se donner du cœur à l’ouvrage, « sifflant en travaillant »… Cette pièce vous permet d’apprendre beaucoup de choses en vous amusant. Ce qui constitue un tour de force scénique. Une adaptation théâtrale magique. Quoi vous dire de plus ?

Eduardo Manet
Ecrivain, président du Conseil permanent des écrivains
Personnages


BOUVARD, grand, costume de toile, portant gilet et cravate,
couvert d’un élégant chapeau.

PECUCHET, petit, ample redingote marron,
couvert d’une casquette à visière pointue.
Chapitre 1 Le miracle de Chavignolles
Petit matin. Pécuchet en habit de nuit, porte encore son bonnet de coton. Face à lui, Bouvard. Du linge tendu est en train de sécher. Ils promènent autour d’eux un regard de satisfaction. Contexte et sons de campagne.

PECUCHET (s’étirant). J’ai eu du mal à dormir.

Un temps.

BOUVARD. Moi aussi.

Un temps.

PECUCHET. J’ai gardé dans le corps les trépidations de la route.

Un temps.

BOUVARD. J’ai eu dans les oreilles les modulations de tes ronflements.

Un temps.

PECUCHET. Neuf jours de voyage ! Un conducteur exécrable, des auberges lamentables, la bâche mal arrimée claquant au vent comme la voile d’un navire, l’essieu qui casse… enfin, tout… !

Un temps.

BOUVARD. Et moi qui me suis trompé de voiture ! Je me suis réveillé devant la cathédrale de Rouen !

Un temps.

PECUCHET. J’ai bien cru qu’on ne reverrait jamais nos bagages.

Un temps.

BOUVARD. J’ai bien cru qu’on ne se reverrait jamais.

Un temps.

PECUCHET. Ça fait du bien d’être là, de ne plus avoir à aller au bureau. J’ai quitté mes collègues en claquant la porte, avec un plaisir…

Un temps.

BOUVARD. Moi j’ai senti comme un petit pincement au cœur. J’ai offert un punch à tout le comptoir avant de prendre congé.

Un temps.

PECUCHET. Enfin, nous y voilà !

BOUVARD. Chavignolles, nous voilà !

PECUCHET. Vive ton oncle !

BOUVARD. Vive nous !

PECUCHET. Je ne pensais pas que ça pourrait nous arriver.

BOUVARD. Entre Caen et Falaise, le miracle de Chavignolles !

PECUCHET. T’as dit mirage ?

BOUVARD. J’ai dit miracle !

Un temps.

PECUCHET. Alors ! on y va ?

BOUVARD. On y va où ?

PECUCHET. Je te fais visiter mon jardin. (il prend une craie et dessine des espaces sur le sol, au fil de ses commentaires, comme un jeu de marelle. A la manière d’une visite guidée…) Deux allées principales forment une croix et divisent le jardin en quatre morceaux.

Bouvard colle à l’action et suit les méandres des dessins tracés par Pécuchet.

BOUVARD. Tiens, des carottes ? Ah des choux !

PECUCHET. Les légumes sont compris dans les plates-bandes où se dressent de place en place des cyprès nains et des quenouilles. Tu sais ce que c’est les quenouilles ? (Bouvard fait semblant de ne pas entendre). Les quenouilles sont…

BOUVARD (répétant distraitement). Les quenouilles sont…

PECUCHET. Les quenouilles… sont des arbres... taillés en forme de quenouille gros bêta... Je reprends : les légumes sont compris dans les plates-bandes où se dressent, de place en place, des cyprès nains et des quenouilles. D’un côté une tonnelle aboutit à un vigneau. Tu sais ce que c’est un vigneau ?

BOUVARD (comme un bon élève). Un vigneau est un monticule ordinairement artificiel où l’on pratique des sentiers en escargot, c’est-à-dire en hélice.

PECUCHET. Tu tiens ça d’où ?

BOUVARD. Je tiens ça du « Dictionnaire du patois normand en usage dans le département de l’Eure ».

PECUCHET. Bien ! Je reprends : d’un côté une tonnelle aboutit &#

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