Histoire d'une folie ordinaire

Samy Karar

Description

Le pont entre Héléna et Gregory, c’est la musique. Passionnés, ils connaissent son exigence et la solitude qu’elle impose. Presque naturellement toutefois, la chanteuse et le trompettiste s’éprennent l’un de l’autre et tentent l’aventure du couple. Mais si Héléna est une artiste avec les pieds sur terre, Gregory subit quant à lui les conséquences de sa sensibilité: une addiction à la drogue dont il n’arrive pas à se détacher et qui le mènera au bord du précipice. Un couple maintenu par l’amour, mais tiraillé par la drogue occupe la scène de cette "Histoire d’une folie ordinaire". Un duo aussi pur que tragique, qui nous fait espérer ou craindre au fil des hauts et bas de Gregory, personnage d’artiste torturé par l’angoisse, aux réactions épidermiques et excessives. Limpide et dramatique, le récit d’une quête: celle d’une stabilité avec laquelle construire une existence à deux… ou trois…

Informations

• Publié par: publibook
• Nombre de lectures: 32
• EAN13: 9782748358421
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Histoire d’une folie ordinaire

Samy Karar Histoire d’une folie ordinaire

Publibook

Retrouvez notre catalogue sur le site des Éditions Publibook : http://www.publibook.com Ce texte publié par les Éditions Publibook est protégé par les lois et traités internationaux relatifs aux droits d’auteur. Son impression sur papier est strictement réservée à l’acquéreur et limitée à son usage personnel. Toute autre reproduction ou copie, par quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon et serait passible des sanctions prévues par les textes susvisés et notamment le Code français de la propriété intellectuelle et les conventions internationales en vigueur sur la protection des droits d’auteur. Éditions Publibook 14, rue des Volontaires 75015 PARIS – France Tél. : [phone] IDDN.FR.010.0115129.000.R.P.2010.030.31500 Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Publibook en 2010

Retrouvez l’auteur sur son site Internet : http://samy-karar.publibook.com

La scène se passe au Pub Saint-Germain-des-Prés, il est 21h30, les musiciens ont fini les derniers réglages, il ne manque plus que la chanteuse. Pat, le batteur, se chauffe les mains avec les baguettes marquant ainsi une certaine impatience. Yvon, le bassiste, fume une roulée et finit son café. Yann, le clavier, scrute les alentours. Il ne manque plus qu’elle, Héléna, la belle chanteuse qui illumine les nuits parisiennes de club en club au bon plaisir des noc- tambules. Les minutes passent, les premiers clients arrivent, accros de musique, souvent des gens seuls. 22h15, elle arrive, minijupe, cuissardes, dos nu sous un imperméable laissant apparaître toute sa volupté. Les mu- siciens ne le disent pas mais ils ont tous le désir inassouvi de l’inaccessible. Au carrefour du raisonnement et des sentiments, elle est là et la boule au ventre commence à gonfler. — Salut, bande de branleurs ! crie-t-elle d’une voix pleine d’affection pour les musiciens. — Jésus Marie… répond timidement Yann. — Bon, les réglages sont faits ? On envoie la sauce ? — Au boulot ! acquiesce Yann. Le potentiomètre du volume du micro de la chanteuse était toujours programmé au bon niveau, ce qui lui permet- tait d’arriver au dernier moment et de faire ses vocalises dans le taxi au grand bonheur du chauffeur. Pat, le batteur, tape trois fois sur ses baguettes et le trio part sur une im- pro afin de se chauffer. Puis c’est au tour de la plus belle des muses d’entrer en scène et de retenir l’attention du public un peu plus nombreux, sur un air de Sade.

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Minuit sonne à Saint-Germain-des-Prés ainsi qu’au Pub. L’orchestre a toujours pour consigne de ne pas jouer fort mais plutôt tranquille avant cette heure pour ne pas « exciter » trop tôt le public qui a maintenant rempli la salle du bas réservée à l’orchestre. Les choses sérieuses commencent. Yann programme son synthé qu’il connaît sur le bout des doigts et c’est parti pour un air de Joe Coc- ker endiablé et entraînant qui chauffe la salle sous quelques battements de mains encore timides. C’est alors que la tigresse entame le légendaireI will survivesur un arrangement funky qui balance à la perfec- tion avec ses déhanchements. Il n’y a plus de retenue, les gens dansent partout sur les tables, les sièges, la bière coule à flot. Des couples se forment, le public se réjouit le temps de trois minutes de bonheur pendant lesquelles les musiciens enchaînent chacun leur tour un solo bien per- sonnel. Autrement dit, Pat le batteur lâche une rangée de tomawaks de sa batterie, Yvon tire sur les cordes de sa basse et Yann élabore une recette bien moelleuse de ses doigts agiles. C’est l’apothéose, le public apprécie et ap- plaudit. La chanteuse lâche un timide « merci » dans le micro, les applaudissements s’estompent, elle prend la parole. — OK, je vous les présente : Patrick, à la batterie, Yvon, à la basse, Yannick, au clavier ! Puis Yannick prend timidement le micro : — Et Héléna au chant ! Crépitements d’applaudissements et de sifflets du pu- blic qui ne s’y trompe pas. * * *

Le lendemain, dans son studio de banlieue, Héléna se refaisait une beauté devant le miroir de la salle de bains. Elle avait pour habitude de se poser des questions en se retrouvant face à elle-même tous les matins et tous les soirs de concert. Le téléphone sonna par-dessus le miau-

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