Interrompus
62 pages
Français

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Interrompus , livre ebook

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Description

La mort d'un enfant fait partie de ces événements de vie dont la souffrance est trop souvent passée sous silence. Cinq enfants aux existences interrompues parlent pour la première fois à ceux qui leur ont survécu. Tels des funambules qui font le chemin à l'envers, ils franchissent le quatrième mur pour s'adresser à leurs proches.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2011
Nombre de lectures 75
EAN13 9782296467705
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0424€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LES INTERROMPUS
Théâtres

Déjà parus


Francy BRETHENOUX-SÉGUIN, Assez, 2011.
Bernard PROUST, Habeas corpus , 2011.
Suzanne FOEZON, Sainte-Suzanne, pavillon 32,2011.
Geneviève BUONO, Mille et une nuits , 2011.
Jean-Baptiste ARCAN, The Geneva project, 2011.
José Pablo FEIMANN, Le crépuscule du Che. D’après Cuestiones con
Ernesto Guevara durante la larga noche que precedio a su muerte, 2011.
Alain LEFEVRE, Le Briquet du Roy d’Armes. Théâtre historique, 2011.
Alain LEFEVRE, Les oiseaux méritent-ils l’arbre sur lequel ils se perchent ? Théâtre historique, 2011.
V incent E CREPONT


LES INTERROMPUS


Préface de Cyril Seassau
Du même auteur


La chambre 100, ALNA éditeur, 2006.

À ma place, ALNA éditeur, 2008.


© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-56110-6
EAN : 9782296561106

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Ceux qui sont morts ne sont jamais partis :
Ils sont dans l’Ombre qui s’éclaire, ils sont dans l’Eau qui coule,
ils sont dans la Foule.
Les morts ne sont pas morts.

Bigaro Diop, Leurres et lueurs
La piéce les interrompus a été créée le 1 er février 2011
à la Comédie de Picardie – Scène conventionnée.
Texte et mise en scène Vincent Ecrepont Assistante à la mise en scène Christine Wurm Comédiens Teddy Bogaert François Delaive Maëva Husband Arnaud Lechien Caroline Sordia André Antébi (à Avignon) Scénographie Isabelle Deffin Création costumes Isabelle Deffin Création son Samuel Favart-Mikcha Création lumière - Régie Claire Gondrexon Administratrice Estelle Coupey

Production compagnie à vrai dire

Co-production Comédie de Picardie – Scène conventionnée et l’Avant-Seine / Théâtre de Colombes. Avec le soutien du J T N, de la Fondation OGF et du Théâtre Nanterre-Amandiers.
En partenariat avec le Ministère de la Culture et de la Communication DRAC / Picardie, le Conseil régional de Picardie, le Conseil général de l’Oise et la ville de Beauvais.
Remerciements à la MPAA – Etablissement Culturel de la Ville de Paris – dont le dispositif Prises d’Auteurs mené avec Eric Jakobiak et les élèves du conservatoire du 16ème arrondissement a été l’une des étapes du processus de création.

Ce texte a bénéficié d’une bourse à l’écriture du Conseil régional de Picardie. Son écriture a débuté lors d’une résidence d’auteur à Pordic mise en place par la Ligue de l’enseignement avec le soutien du Conseil général des Côtes-d’Armor et de la DRAC Bretagne.
PRÉFACE
« Maman ? Maman ! Maman… »

Ça commence comme ça, par des appels qui restent sans réponse. Les mères ne viendront pas, les pères non plus. Ni les frères, ni les sœurs. Ce sont des enfants, pour certains des bébés ; ils nous parlent, ils s’écoutent. Et ils sont morts.

Ils ont été interrompus, mais sur le plateau, nous ne pouvons plus les arrêter. Parce que l’auteur nous dit « voilà, on dirait qu’ils sont vraiment morts mais qu’ils vieillissent comme nous ; on dirait qu’ils nous verraient, nous parleraient, mais qu’on ne peut plus leur répondre, et puis on verrait ce que ça fait de les écouter… »

Les interrompus nous dérangent. Le théâtre parle pourtant de mort autant que de vie, il permet la rencontre des vivants et des morts, et le « quatrième mur » le plus souvent nous protège. Mais il s’agit là de bien autre chose : ce texte ne parle que de la mort, ne laisse parler que les morts, les morts ne sont que des enfants. Il fallait beaucoup de violence, de liberté et de douceur pour que cette écriture soit audible, pour que ces transgressions soient acceptables, même au théâtre.

Où sont ces enfants ? Ils ont grandi autant que les vivants ont vieilli dans leur deuil. Et les voilà qui pensent comme des grands. Ils ont continué de regarder la vie après eux, d’observer la suite des familles auxquelles ils ont été arrachés. Où sont passés nos enfants morts ? Ces absents flottent dans des limbes modernes, sans dieu. L’Église vient de supprimer ces Limbes d’un trait de plume. Ici, ce n’est pas l’errance, ni l’attente d’un dernier jugement. Ils ne reviennent pas : ils ont toujours été là, de l’autre côté, en équilibre sur la lisière, au-delà du bien et du mal.

Que nous veulent-ils ? Les voilà qui pensent à haute voix. Ils tentent de se parler, mais c’est à nous qu’ils s’adressent. Ils réfléchissent au bord de nos vies. Il faudra bien pourtant que les vivants finissent par les laisser tranquilles, que le temps du deuil s’accomplisse. Ils ne demandent que leur place dans les mémoires et dans l’histoire. A hauteur de leur vérité, pour ce qu’ils ont été, ni plus ni moins. Ils rompent le silence autant que les secrets qui parfois les entourent. Dire enfin, pour rompre le cycle des ruminations coupables, pour que les morts reposent et que les vivants continuent la vie sur leur autre théâtre.

Peut-être que les mots fous de ces petits morts nous apaisent. Ils ne nous laissent pas tranquilles en tout cas. Au fond, nous travaillons avec leurs mots, entre le rire et quelques larmes, en traversant les fragments de leurs vies interrompues. Et peu importe qu’ils disent vrai. Voilà nos peurs d’enfants et de parents, nos terreurs de séparation, voici les contes dont nous n’avons jamais été dupes et les petits cailloux blancs que nous n’avons plus, voilà les pauvres histoires dont nous nous berçons pour apprivoiser l’absence, entre les figures du destin et celles de la providence, celui qui croyait au ciel et celui qui n’y croyait pas… oui, tout cela est pour nous. Qui pourrait dire que cela ne le regarde pas ?

Enfin l’auteur les interrompt sans donner le dernier mot.

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