Les Échos du Casone
146 pages
Français

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Les Échos du Casone , livre ebook

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Description

Cinq sœurs, cinq cœurs en quête d’amour. Les sœurs Costa ne manquent pas de prétendants, mais en Corse, dans l’entre-deux-guerres, on ne plaisante pas avec l’honneur de la famille. Quel secret cache donc Anna, celle dont on ne connaît pas la voix et qui refuse tout mariage? Et Marie, que sait-elle vraiment sur la mort d’Hélène, la rubaccia, celle qui vient du continent et qui court après Hans, cet Allemand étrange, venu s’installer dans ce petit village accroché à la montagne, dont tout le monde aimerait s’échapper? Dans le Casone, la maison familiale, les secrets de famille sont bien gardés, mais quand l’amour s’en mêle, même les liens du sang peuvent être tranchés… Entre malédiction et honneur, amour et trahison, Paule Calliste échappe au folklore et nous plonge au cœur d’une famille corse où les passions dominent. Un roman de cœur et de courage, un roman de femmes dévorées par leurs amours et leurs ambitions, écrit au plus juste des sentiments qui lient et déchirent les familles.

Informations

Publié par
Nombre de lectures 16
EAN13 9782748366303
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0068€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait












Les Échos du Casone



Du même auteur



Le Sanglot du P’tit Quinquin

Quand les pierres essaient de parler
Paule Calliste










Les Échos du Casone






















Publibook
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IDDN.FR.010.0116119.000.R.P.2011.030.31500




Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Publibook en 2011



À ma grand-mère Julie,
à ma grand-tante Simone,
à tous les cousins de Carticasi.



Avant propos



Les personnages de ce récit sont purement imaginaires,
créés de toutes pièces pour satisfaire un désir de
sauvegarder des vestiges d’une mémoire dont il ne reste que
quelques noms de lieux épars, disséminés autour des
images d’une fontaine égarée sur une place aux contours
imprécis, une rue menant à l’église, la silhouette de la
sichereccia – le séchoir à châtaignes – et le Casone, la
grande maison agrandie et déformée par le souvenir qui
garde, figés comme des estampes, une cuisine et un
escalier de pierres.
Les noms de lieu se sont placés d’eux-mêmes, après
avoir vacillé un certain temps dans le flou le plus total, ne
respectant pas la typographie du village, ils ont choisi leur
emplacement pour accompagner les personnages.
Seule la maison de Tata Françoise est restée intacte
dans la mémoire. Intacts et indélébiles l’odeur chaude des
meubles, le parfum tiède de sa joue et le rire de sa fille
Jeanne, ainsi que le timbre de sa voix quand elle racontait
des souvenirs que je n’ai pas le droit de rapporter parce
qu’ils ne m’appartiennent pas.
Cette maison a été volontairement écartée de l’histoire,
par respect pour ces deux femmes et leur famille. Trop
réelle pour entrer dans la panoplie du rêve, elle échappe à
la fiction. On ne profane pas les lieux aimés.
9


1



Et allons bon, encore cette porte qui claque ! Ça, c’est
encore Anna qui a ouvert la fenêtre là-haut sans prendre
soin de fermer la porte du rez-de-chaussée. Il n’y a pas
moyen de lui faire entendre raison : lorsque la porte
d’entrée est ouverte, il ne faut pas ouvrir la fenêtre de la
chambre du nord, sinon il se produit un appel d’air qui fait
claquer la porte de la pièce et moi, ça m’ébranle de la tête
aux pieds. Et ensuite cette porte, on ne peut plus l’ouvrir
que de l’extérieur parce que la poignée est défectueuse,
depuis le temps qu’ils parlent de la faire arranger !… Et
voilà ma petite Anna qui se trouve enfermée et il faut aller
la délivrer… Écoutez-la qui tambourine à la porte.
Gracieuse, va délivrer ta sœur qui ne peut plus sortir.
Gracieuse ! Es-tu devenue sourde ? Mais Gracieuse est
bien trop occupée à papoter sur le seuil avec Angèle et
Fanfanette. Quelles bavardes ! Voulez-vous bien aller
vous préparer, bande de pipelettes ! La procession va
bientôt commencer et vous n’êtes pas encore prêtes ! Et ma
pauvre Anna qui s’acharne sur la porte. Pierrette chante
dans la cuisine en repassant sa jolie robe, Toussainte se
lave les cheveux, écoutez-la qui braille parce qu’elle a du
savon dans les yeux ! Et Marie est à la fontaine. Pour peu
qu’elle y ait rencontré Marie-Ange et Rosette, elle n’est
pas près de revenir. Et quand le premier son de cloches
retentira, vous allez les entendre courir dans l’escalier,
s’exclamer à qui mieux mieux et m’étourdir. Qui donc
viendra libérer ma pauvre Anna qui s’épuise derrière la
porte ? Philippe comme d’habitude. Il franchira le seuil de
son pas lent et à travers le tumulte de ces écervelées qui se
11seront fait prendre par le temps et s’agiteront, entendra les
coups redoublés de sa petite sœur préférée, accélérera le
pas dans l’escalier, ouvrira la porte, gourmandera sa petite
protégée pour avoir ouvert la fenêtre sans prendre la
précaution de bloquer la porte, lui déposera un baiser sur le
front et lui dira de vite se préparer, recommandation tout à
fait inutile car il sait comme tout le monde qu’Anna est la
plus rapide de toutes ses sœurs, la plus énergique et la plus
travailleuse. Elle sera prête en un clin d’œil. Ma pauvre
petite Anna si douce et si docile, toujours en activité, sans
un mot, toujours sans mot dire, parce que la malédiction
de cette vipère du Pughjale à a ghjesgia l’a privée de ce
qu’il y a de plus précieux au monde. Mais aussi si
AngeToussaint s’était tenu tranquille, rien ne serait arrivé. Ces
hommes, ils sont terribles ! Et si les femmes ne s’en
étaient pas mêlées, ces femmes aussi !… L’humanité est
folle. Crois-moi, je sais ce que je dis.
Ange-Toussaint, le père d’Anna, était un homme rude,
autoritaire et égoïste, qui d’ange et de saint n’avait que le
nom. Il était honnête et travailleur comme tout homme qui
se respecte, mais il aimait sortir et il aimait les femmes.
C’était un très bel homme, doté d’un charme et d’une
prestance à nuls autres pareils et il n’avait eu aucune
difficulté à se faire aimer de Joséphine qui n’hésita pas un
instant quand il la demanda en mariage. L’aimait-il
vraiment ? Il faut croire que si et tu verras que toi aussi tu
acquiesceras quand je t’aurai tout expliqué. Pourtant,
j’aurais juré comme les autres qu’il ne l’avait épousée que
pour la bonne qualité et le bon emplacement des terrains
qu’elle apportait dans sa dot. Tu vois comme on peut être
mauvaise langue. C’est vrai que Joséphine avait du bien
mais il faut toujours que les gens médisent et je n’ai pas su
prendre mes distances avec leurs mauvaises pensées.
Ange-Toussaint ne savait pas détourner les yeux devant
une jolie femme. Et s’il y avait une jolie femme au village
– jolie que dis-je ? Belle, superbe, éblouissante ! – c’était
12bien Marguerite, la veuve du garde forestier. C’était une
femme grande, robuste, fière, un peu hautaine, qui ne
communiquait avec personne. Elle vivait retirée dans sa
propriété dont elle ne sortait que pour descendre à la
plaine y exploiter ses cédratiers. Quand elle traversait le
village en cabriolet, droite et hautaine, le pistolet à la
ceinture et ses paniers à ses côtés, les hommes la regardaient
avec admiration, les femmes avec une pointe de jalousie.
Nul ne pouvait nier qu’elle était belle malgré son air un
peu pointu. Elle ne se mêlait jamais aux gens du village, la
source dans son jardin lui évitait d’aller à la fontaine, le
torrent qui traversait sa propriété lui permettait de laver
son linge à l’abri des regards et elle ne fréquentait jamais
l’église au grand dam du curé qui ne se lassait pas de
raconter en roulant des yeux épouvantés, qu’un jour qu’il
était allé la trouver dans le pieu désir de ramener vers le
troupeau la brebis égarée, elle l’avait fait déguerpir à
coups de fusil.
Margue

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