Trois histoires un destin

Jasna Samic

Description

Quels sont ces ponts qui nous relient, ces abîmes qui nous séparent ? Un crime mène-t-il vers un autre crime ? Pourquoi se venge-t-on sur un innocent ? Ce ne sont que quelques questions que les trois pièces posent sur ces exilés dans les souvenirs, représentant aussi le thème des trois histoires, liées étroitement, par un événement : la guerre, et faisant allusion à une ville où la vie, l'amour, le malheur et la mort se rencontrent et se confondent encore de nos jours, devenant une et même chose.

Sujets

• Pièce de théâtre
• Littérature
• Harmattan Littérature

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 07 février 2016
• Nombre de lectures: 22
• EAN13: 9782140000133
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 2 Mo

Extrait

JasnaS AMIC

Trois histoires un destin

TROISHISTOIRES UNDESTIN

Collection « Théâtres » dirigée par Denis Pryen et Jérôme Martin Dernières parutions Manault DEVA,Comme une fleur, 2015 Pierre TAMINIAUX,Le grand chambardement, 2015 Nazly SADEGHI,Nergale, 2015 Rachid HAKKARI,Le marchand, 2015. Jean-Loup PHILLIPE,Barbe Bleue, 2015 Thomas BITTON,Nous les génies, 2015. Veronika BOUTINOVA,Calais Cul-de-sac, 2015. Florent MEYER,Capitalisme, 2015. Patrick PONCET,Albert, L’espace d’un temps, 2015. Irène KRASSILCHIK,L’Orage, 2015. Danielle et Christian MORRIS,Sigmund Freud et le fantôme d’Oscar Wilde, 2015. Rina NOVI,Transes... sexuelles, ou comment soigner la migraine des yeux, 2015. Anne-Marie STORME,Traverser la nuit (Durch die nacht), 2015. Robert POUDEROU,Les polyamoureux, 2015 Marie-Françoise MOULADY-IBOVI,C’est la sorcellerie Kindoki !, 2015 Rolland BARRAUX,Le bûcher des vanités, 2015 Nicole COUDERC,Toi ma forêt, 2015. Amadou Édouard LOMPO,Kassaï, la sœur de l’empereursuivi deCamion-people, 2015. Cathy NAVAS,La gouvernante,El duende... ¿Dónde está el duende?,2015. Jean-Luc TABARD,Allez vous faire cuire un œuf !, 2015. Francy BRETHENOUX-SEGUIN,Petites lâchetés, 2015. Vincent ECREPONT,La chambre 100, 2015. André DUNES,Néron. Mystère de l’histoire, 2015. Aurélie VAUTRIN-LEDENT,L’Épanouie,2015. Louis VINÇA,Trilogie sahélienne, 2014. Pascal LARUE,Les Injustes, 2014. Laura et Stéphane HURT,Panik, 2014.

JàsnàS AMIC

TROISHISTOIRES UNDESTIN

Du même auteur :

Publications – livres écrits et publiés en français :

Dîvân de Kâ’imî (recherche), ADPF, Recherche sur les civilisations, Paris, 1986. Bosnie - Pont des deux mondes(histoire de Bosnie), ISIS, Istanbul, 1996. Histoire inachevée,(nouvelles), éd. de l’Œil sauvage, Bayonne, 1996. Pavillon bosniaque(roman), ISIS, 1996 ; réédition, Dorval éditions, 2005. L’Amoureux des oiseaux(poésie et contes, bilingue), Bf édition, Strasbourg, 2006. Portrait de Balthazar(roman),éditions, Bruxelles, 2012 (prix M.E.O Gauchez-Philippot, 2014). L’Empire des Ombres(récit), Publibook, Paris, 2013. Le gel et la cendre(roman), M.E.O., Bruxelles, 2015.

Les textes littéraires de Jasna Samic sont également publiés en français dans des ouvrages collectifs, ainsi que dans des revues (Éclaircies, l’Infini, Le Jeudi...). Elle est aussi l’auteur de nombreux ouvrages écrits en bosniaque, ainsi que des pièces de théâtre, mises en scène par l’auteur (dont Souvenirs d’une vie, Théâtre du Proscenium, Paris, 1996,D’un soleil à l’autre, spectacle inspiré par la poésie de Rouben Melik, Théâtre Aire Falguière, Paris, 2009 ; Moulin, le Haÿ-les-Roses, 2009).

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Portrait de l’auteur : Dragan Stefanovic

© L’Harmattan, 2016 5-7, rue de l’École Polytechnique ; 75005 Paris http://www.editions-harmattan.fr [e-mail] ISBN : 978-2-343-07986-8 EAN : 9782343079868

SOUVENIRd’UNEVIE

À Nájá

ÔN Y VôQU  àÇôN ŝYôîQU à Vî ’exilés. Le souvenir des beaux jours et l’aventure présente s’y confondent. Le désir de surmonter la douleur, le refuge cherché dans l’amour, l’exil dans les souvenirs et la fuite de ces derniers, le voyage dans le passé et dans l’inconnu est également 1 présent. Parfois l’étranger et le proche ne font qu’un.

1 La pièce a été jouée au théâtre PROSCENIUM à Paris en 1996 ; la mise en scène a été assurée par l’auteur.

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PERSONNAGES

ELLE(elle se souvient ; on ne sait trop si elle est vraiment morte, ou si sa mort n’est qu’une métaphore). HOMMEI(vêtu de noir) HOMMEII(vêtu de blanc) Il y a peu de différence entre ces deux personnages ; leur maquillage est semblable. MÈRE (vêtue de noir) ENFANT SARAHB.(comme Sarah Bernhardt)

S CÈNE 1

Āôé éá ’ âtre, elle se souvient des jours passés, de ses vivants et de ses morts qui lui rendent visite. On entend la musique de Mahler. Elle est tournée vers la flamme, un livre à ses côtés. ELLE Des lumières clignotaient au loin. Il y a longtemps. Ou était ce hier ? La mer. Les bateaux. Et les temples éclairés ! ELLE se tourne vers le public. J’aimais me promener seule dans les villes. Des effluves de fumées se levaient parfois avec la poussière, voilant les palais et les sérails. Le vent étaitil trop enivrant ? On dit que ces gens étaient ennemis de l’art. Avonsnous contemplé la même splendeur ? C’est ma ville. Reflet de toute autre ville. Silence J’ai tout mon temps pour me souvenir. De la ville. Des villes. De l’amour. Des amants. Soudain, tout changea. ELLE prend le livre posé près d’elle et lit.

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«Boire jusqu’à en vomir. Vider d’un trait jusqu’à la dernière goutte, afin de prouver glorieusement qu’on n’était pas une chiffe molle, ou bien hurler en chœur des chansons... Tout cela passait pour ‘‘viril’’... Nos universitaires ! » ÉÉ féé é ïé. L’histoire se répètetelle ? Voilà la question que l’homme se pose depuis toujours... L’Histoire ? Les villes se ressemblent elles ? Les gens sontils semblables ? Ici comme ailleurs ? Après tout, fautil relativiser ? Dire : c’est tout comme ! Si tout le monde est coupable, moi aussi. Et personne n’est coupable. Si seule l’éternité est réelle, la mort est éternelle. Si Dieu est l’Éternité, la Mort est l’éternel Dieu. HOMMEI (ôïX ôff) Quelle philosophie primaire ! La mort a un commencement. ELLE Seule la vie a un commencement. Et une fin. Eux, ils sont sans commencement ni fin. Dieu. Et la Mort. La Mort ou Dieu. HOMMEI (ôïX ôff) Tu rêves ? ELLE Qui estce ? Estce que je rêve ? Je sens l’odeur du sang. De la sueur. D’eaux croupies. Du cloaque. Il faisait chaud dans ma ville. J’ai entendu des voix : « Vous qui êtes de ce siècle..., pourquoi ne nous aidezvous pas ? »

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