Arthur Rimbaud
362 pages
Français

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Arthur Rimbaud , livre ebook

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Description

La portée du présent ouvrage se réduit à une simple thèse, que l'auteur a défendue en 1941 dans Criterium, revue dans laquelle il s'est évertué à démontrer que Rimbaud, durant toute sa vie, est demeuré, virtuellement un écrivain, persistant à se conformer dans cette idée préconçue, en se comportant comme un lettré. En ayant recours à de nouveaux documents, voilà l'appréciation que M. de Graaf a soudoyée dans Arthur Rimbaud, sa vie, son oeuvre, titre qui implique la suggestion: oeuvre à laquelle Rimbaud aurait voulu vouer toute sa vie.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2005
Nombre de lectures 88
EAN13 9782336260013
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1300€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Première édition :
Imprimerie Royale Van Gorcum & Comp.
Arthur Rimbaud
Sa vie, son oeuvre

Daniel Adriaan De Graaf
L’Harmattan 5-7, rue de l’École-Polytechnique 75005 Paris FRANCE L’Harmattan Hongrie Kosuth L. u. 14-16 1053 Budapest HONGRIE L’Harmattan Italia Via Degli Artisti, 15 10124 Torino ITALIE
© L’Harmattan, 2005
9782747583039
EAN : 9782747583039
Sommaire
Page de titre Page de Copyright Préface Préface Période ardennaise 1854-1871 2. Vie de bohème 3 Vie errante Dernière œuvre : Les Illuminations La période soi-disant post-littéraire 1880-1891 Conclusion Annexe INDEX NOMINUM
Préface
Daniel Adriaan de Graaf est né le 25 décembre 1906 à Utrecht. Son père était juriste : d’abord il exerça en tant qu’avocat, puis fut inspecteur d’institutions et d’oeuvres sociales chrétiennes. Daniel, lycéen studieux, passa son baccalauréat, et étudia les langues classiques à Utrecht. Après sa licence, il poursuivit à Amsterdam l’étude de la langue française. En 1937, il épousa Jeannette-Christine Mylotra. Ils n’eurent pas d’enfant. Le 26 octobre 1948, il soutint sa thèse : “Arthur Rimbaud et la durée de son activité littéraire”, et obtint le titre de docteur ès lettres de la faculté d’Utrecht. Ensuite il fut nommé professeur de lycée en Zélande à Oostburg et à Goës, où il résida. Entre-temps il a publié nombre d’articles dans divers périodiques, français, néerlandais, italiens. Un subside de l’Organisation néerlandaise pour le Développement de la Recherche Scientifique de Den Haag a rendu possible la publication de son livre : “ Arthur Rimbaud, sa vie, son œuvre”, Van Gorcum, Assen, 1960. Il a écrit un ouvrage en néerlandais sur son grand oncle paternel, Allard Pierson (19831-1896), professeur de philosophie à l’université de Heideburg, et d’Amsterdam. Après une longue maladie, Daniel Adriaan de Graaf est décédé à Goës (Zélande) le 31 mars 1981.

Cette courte biographie ne rend pas compte des heures les plus précieuses que de Graaf consacra aux littératures française et étrangère. Il reste le meilleur connaisseur de Rimbaud et de son entourage.

Verlaine a nommé les “poètes maudits”. Mais qui réhabilitera les critiques maudits que les plus huppés pillent sans vergogne et sans les citer ? Tel fut le cas du docteur Daniel Adriaan de Graaf qui put dire adieu à sa carrière universitaire en 1954. Lui, docteur ès lettres, finit dans la peau d’un magister d’athénée...
La Faculté avait rangé dans le même casier : “Rimbaud, le représentant de la pègre, et le récipiendaire, ô scandale ! ” (dixit Johannes Tielray, président du jury). De fait, l’heureux impétrant vécut d’expédients, de leçons particulières, lui, l’anarchiste, le nihiliste, comme son communard de Rimbaud.
A son retour de Breda, un examinateur le baptisa : “le clochard culturel” sans doute à cause de ses stations chez la “mère Mols”, la dame Henrouille du coin ! Son modèle fut sans conteste le compositeur Alphons Diepenbrouck, cher Allard Pierson, qui lui fit place au Panthéon de la musique.

Sur le plan de la peinture, de Graaf eut une expérience désastreuse. Aucun historien d’art ne s’est intéressé à Rembrandt, oeuvre de jeunesse, malgré une documentation convaincante et des arguments à toute épreuve. Mais la presse s’en était si bien mêlée que jadis à un congrès d’éditeurs et de libraires à Lille, on sut qu’à Goës, on avait découvert un authentique Rembrandt. Ceci dit pour la couleur locale et le goût du personnage, qui possédait un Vanloo.

A l’actif de ce fin limier sur les pistes embrouillées d’un Rimbaud, plus légendaire que réel, s’inscrit Jules Mouquet : en 1949 M. Bouillane de Lacoste publia sa thèse : «Rimbaud et le problème des “Illuminations”», dans laquelle il s’efforça de démontrer que Rimbaud composa les Illuminations, après avoir écrit “Une saison en enfer”. Il ne faisait en cela que reprendre l’affirmation avancée par Verlaine au début de sa préface aux “Illuminations”, et que M. D.A. de Graaf avait adoptée dans : “Rimbaud et la durée de son activité littéraire”, Assen, 1948, (Pléiade de Rimbaud, 1963).

Or, cette thèse ,n’était pas originale en ce qui concerne la date attribuée aux “Illuminations”, en ce sens qu’avant 1949, et même avant 1948, où il prit date, de Graaf avait commis un article traitant du même sujet dans la revue des Pays-Bas : “Critérium” : en 1941 exactement : “Arthur Rimbaud en het auteur-shap”.

Contrairement aux idées reçues, les ouvrages les plus anciens sur Rimbaud ne sont pas les plus démodés.

Dans le fatras des exégèses modernes, souvent il y a sinon galimatias, du moins emphase et vocifération, et parfois méconnaissance totale du sujet, phraséologie qui n’apporte aucun éclaircissement au débat de ténèbres.

Les uns et les autres projettent sur Rimbaud leurs élucubrations, et l’ombre d’un système étranger à Rimbaud, ce qui se traduit par une confusion plus grande encore qu’en apparence.

Sans tape-à-l’œil, “ Arthur Rimbaud, sa vie, son oeuvre ” se présente en toute simplicité. De Graaf nous y introduit dans l’environnement littéraire et affectif de Rimbaud, mieux que quiconque. Le lecteur a l’impression de mener sa propre enquête. L’intelligence du texte associée aux faits significatifs d’une aventure hors pair domine le panorama. De Graaf se réfère aux évènements qui sortent de l’ordinaire. Il relate même des anecdotes qui aident à l’entendement de périodes ingrates, redresse des pans de vie obscure.

Les chercheurs ne s’y trompent pas, qui puisent dans cette thèse épuisée, en avance sur les études contemporaines. Avec de Graaf, on repartira d’un Rimbaud continuateur, on esquissera les hypothèses hardies ou hasardeuses mais constructives. Il use d’une langue alerte, entachée de “hollandismes”, qui en font l’attrait, mais qu’il n’a pas eu le temps de corriger, occupé qu’il était à démêler l’intrigue du drame familial qui a secoué l’existence de Rimbaud et des siens, me laissant le soin d’expliquer le mystère dont elle s’entoura délibérément.
Esprit cultivé, visant à l’universel, humaniste, notre honnête homme met toute son érudition au service d’une cause perdue, semble-t-il, mais qui n’est jugée et entendue que par des censeurs ignares ou profanes.

On a tout lu sur Raimbaud, et surtout les critiques de critiques !

Je dois avouer que Daniel Adriaan de Graaf est un des premiers qui ait lu Rimbaud par et pour Rimbaud. En effet, pour comprendre, il faut communier. “Arthur Rimbaud, sa vie, son oeuvre” est un témoignage d’amour et de reconnaissance , né d’une rencontre entre un poète batave et un français.

En bref, Rimbaud n’est plus seul, est loin de la tour d’ivoire des romantiques, vit en bande, compte avec un groupe d’amis, a connu un certain bonheur, ne s’est pas tu d’un tour de passe-passe, et n’a pas emporté son secret dans la tombe. Il l’a même partagé avec Paul Verlaine et avec Germain Nouveau, entre autres. Voilà ce que je devais dire et que n’a pas développé de Graaf. Il m’incombe de délivrer son message, de tourner les pages du Journal de Voyage, initiatique, ou d’éducation, dont D.A. de Graaf a marqué les étapes sans halte, ni hâte, et de lui prêter, en échange, tout mon concours.
Pierre Borel
Préface
Malgré les nombreux détails biographiques qui ont été élucidés au cours de la dernière décade, la vie de Jean-Nicolas-Arthur Rimbaud reste obscure à plusieurs égards. Le problème de son silence, par exemple, et celui de sa conversion, notamment, loin de s’éclaircir, constituent actuellement des énigmes devant lesquelles un nombre toujours accroissant de rimbaldiens adopte une position de plus en plus sceptique. Ils tendent, en ce qui concerne la seconde question, à mettre en doute la déclaration nette de la sœur du poète, alors qu’ils vont abandonner peu à peu la thèse traditionnelle parlant d’un adieu définitif aux lettres de la part de celui qui, jadis, était censé avoir jeté au feu tous

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