Blaise Cendrars. Un imaginaire du crime
143 pages
Français

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Blaise Cendrars. Un imaginaire du crime , livre ebook

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Description

L'oeuvre de Blaise Cendrars s'est constamment placée sous le signe d'un imaginaire du crime. Le crime a permis à l'écrivain de rendre compte de sa conception de la création littéraire, de ses enjeux -l'appropriation de l'autre- et de ses pouvoirs -de refaçonnement identitaire-, voire des impasses auxquelles elle a pu se trouver confrontée. A ce titre, l'imaginaire du crime nourrit la cohérence de la production de l'auteur de Panorama de la pègre.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 02 juin 2008
Nombre de lectures 54
EAN13 9782296198548
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’Harmattan, 2008
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296056626
Eau : 9782296056626
Blaise Cendrars. Un imaginaire du crime

David Martens
Sommaire
Page de Copyright Page de titre COLLECTION « STRUCTURES ET POUVOIRS DES IMAGINAIRES » Remerciements INTRODUCTION LA TETE A COUPER De la légalisation à l’autojustification du meurtre ET SI NOUS PARLIONS DES VICTIMES ? PORTRAIT DU TRADUCTEUR EN HORS-LA-LOI BLAISE CENDRARS ET AL JENNINGS PANORAMA DE LA PEGRE : - UN STELLIONAT DANS LA PRODUCTION CENDRARSIENNE ? LE LEPREUX DE « GENES » : - CRIME FANTASME ET DECONSTRUCTION DU DISCOURS RELIGIEUX MORT D’ICARE — DEUIL DE CENDRARS Entre crimes et démesure, le Paris-palimpseste de Cendrars
COLLECTION « STRUCTURES ET POUVOIRS DES IMAGINAIRES »
dirigée par Myriam Watthee-Delmotte et Paul-Augustin Deproost
Les sciences humaines soulignent aujourd’hui l’importance des imaginaires, c’est-à-dire du réseau interactif des représentations mentales nourri par l’héritage mythique, religieux et historique et par l’expérience vécue. Constamment réactivé dans les productions culturelles, ce réseau constitue un système dynamique qui se superpose au réel pour lui octroyer des structures signifiantes au niveau de l’interprétation individuelle et collective. Ces structures sont souvent cryptées et leur pouvoir de mobilisation est d’autant plus fort qu’elles restent en deçà du niveau de conscience ; leur analyse permet de comprendre la force de conviction des images utilisées dans les stratégies politiques, commerciales, etc. Contrairement aux représentations fixes, les imaginaires visent un réseau sémantique interactif : l’adaptabilité des structures de l’imaginaire à différents contextes explique sa puissance de façonnage du réel.
L’objectif de cette collection est de rendre compte des travaux développés dans le Centre de Recherche sur l’imaginaire de l’Université catholique de Louvain (Louvain-la-Neuve), qui a pour spécificité d’aborder cette problématique dans une perspective systémique : il rapproche à cet égard les champs de l’antiquité (qui interroge les sources, notamment mythiques, et en propose une typologie) et de la modernité (qui porte la trace des permanences et des mutations des imaginaires), et fait se croiser les domaines de la littérature et des arts (lieux d’ancrage prioritaires des imaginaires dans des structures décodables) avec l’histoire (qui témoigne des formes d’efficacité des imaginaires dans le réel). Ce champ d’investigation se trouve renforcé par les travaux de chercheurs en théologie, psychologue de la religion et philosophie.
Les auteurs qui publient dans la collection sont responsables de leurs textes et des droits de reproduction y afférents.
Remerciements
Nous tenons à exprimer notre plus vive gratitude aux personnes qui ont contribué à la réalisation de ce volume : Miriam Cendrars, pour ses toujours très précieux conseils, Jean-Carlo Fluckiger et Jay Bochner pour les quelques éléments d’iconographie, et enfin François-Xavier Lavenne pour la relecture des épreuves.
La plupart des références aux écrits de Blaise Cendrars renvoient aux quinze volumes de la collection « Tout autour d’aujourd’hui », publiés chez Denoël (2001-2006), sous la direction de Claude Leroy (Université de Paris X-Nanterre), par les soins de Myriam Boucharenc, Jean-Carlo Flückiger, Christine Le Quellec Cottier, Claude Leroy, Michèle Touret et Francis Vanoye. Les autres références aux textes de Cendrars sont issues des ouvrages suivants :

- Inédits secrets , présentation de Miriam Cendrars, Paris, Club français du livre, 1969.
- Dites-nous, Monsieur Blaise Cendrars ... Réponses aux enquêtes littéraires (1919-1957), recueillies par Hugues Richard, Lausanne, Rencontre, 1957.
- La correspondance entre Blaise Cendrars et Jacques-Henry Lévesque renvoie à l’édition réalisée par Monique Chefdor, chez Denoël (1991).
Les références seront données entre parenthèses dans le texte, avec mention du titre abrégé, de la tomaison — pour la collection « Tout autour d‘aujourd’hui » — et de la pagination.
Le signe § indique un retour à la ligne dans une citation insérée dans le texte.

Table des abréviations B — Bourlinguer LC — Le Lotissement du ciel BCVP — Blaise Cendrars vous parle ... M — Moravagine BP — La Banlieue de Paris MC — La Main coupée DY — Dan Yack NF — Une nuit dans la forêt EM — Emmène-moi au bout du monde !... PC — Poésies complètes H — Hollywood. La Mecque du cinéma PB — Paris par Balzac HF — L ’ Homme foudroyé PP — Panorama de la pègre HV — Histoires vraies SN — Le Sans-Nom IS — Inédits secrets TT — Trop c’est trop JT — J’ai tué VV — Vol à voile
DN — Dites-nous , Monsieur Blaise Cendrars... Réponses aux enquêtes littéraires
BC-JHL — Correspondance Blaise Cendrars — Jacques-Heny Lévesque
INTRODUCTION
DAVID MARTENS
Université catholique de Louvain (Louvain-la-Neuve) Université de Cergy-Pontoise

À en croire la version mythographiée délivrée dans Vol à voile , la destinée de ce bourlingueur du monde entier que s’est voulu Biaise Cendrars débute par une fugue, accompagnée du vol d’une partie de l’argenterie familiale et des cigarettes du père. Le récit de cette cavale fondatrice place toute une vie rêvée sous le signe de la rupture. Né Sauser dans un milieu de bonne bourgeoisie suisse, Cendrars n’aura de cesse de s’arracher à cet enracinement, notamment à travers le choix d’un pseudonyme qui, dès l’entame de son œuvre, situe l’auteur hors la loi du nom. Constamment remis sur le métier, ce désir de couper les ponts explique, pour une large part, l’intérêt jamais démenti de l’écrivain pour les déviants, les hommes de la marge et de l’ombre et, parmi ceux-ci, de façon privilégiée, pour certaines figures de criminels. Il est vrai qu’un pan de l’imaginaire du temps se prêtait particulièrement à cette cristallisation : la fin du XIX e siècle et le début du XX e , époque qui correspond à ce que Christine Le Quellec Cottier a appelé « les années d’apprentissage » 1 de Cendrars, connaissent une véritable flambée de récits de crimes, tant au sein de la littérature, dite « populaire » ou non, que dans la presse et au cinéma. Ce contexte culturel, étudié par l’historien Dominique Kalifa 2 , ne pouvait que marquer durablement nombre d’écrivains — des surréalistes à Jean Genet en passant par Francis Carco -, qui n’ont pas manqué d’y puiser de quoi alimenter leurs œuvres. Blaise Cendrars fait partie de ces auteurs qui ont pris l’imaginaire du crime à bras le corps, à tel point que cet élément constitue, par son omniprésence comme par sa cohérence, l’un des éléments marquants de son œuvre, tant de l’autoportrait qui s’en dégage que du questionnement sur l’écriture qui la sous-tend.
Un panorama non exhaustif suffit à convaincre de la prégnance chez Cendrars d’un imaginaire du crime riche et varié, qui imprègne l’œuvre entière, des poèmes — le quinzième « poème élastique » est intitulé « Fantômas » — aux derniers écrits. De Moravagine à Gilles de Rais en passant par Fébronio et Lampião 3 , les figures d’assassins hantent la création d’un auteur qui confie la narration de Moravagine , à un certain Raymond la Science, lequel doit son (sur)nom à celui de l’un des membres de la célèbre « bande à Bonnot » qui défraya la chronique criminelle d’avant la Grande Guerre. Au cours de ce premier conflit mondial, Cendrars côtoie au sein de la Légion étrangère certains individus au passé louche — ainsi qu’il le relate dans La Main coupée —, avant de publier, avec J’ai tué , une plaquette atypique en ce qu’elle constitue un très rare témoignage, pendant longtemps, de la mort donnée sur le champ de bataille, à travers un titre en forme d’aveu. Durant l’entre-deux guerres, Cendrars s’est trouvé en prise directe avec l’actualité judiciaire, notamment en se faisant l’écho dans Rhum, après en avoir rendu compte dans la presse, du retentissant procès relatif à l’assassinat de Jean Galmot. Dans la série d

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