La lame et la plume
260 pages
Français

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La lame et la plume , livre ebook

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Description

La fiction de Jack l'Eventreur, si abondante depuis l'origine, n'avait pas encore été recensée, sauf à un niveau bibliographique peut-être. La lecture raisonnée de ce corpus méritait d'être entreprise. L'auteur propose, à travers des textes anglophones et francophones, publiés depuis plus d'un siècle, un parcours dans les genres voire les écoles - réaliste, fantastique merveilleux ou social, policier, historique néo-victorien, poétique ou métaphysique... qui traduisent la fascination pérenne pour une affaire toujours à la lisière de l'histoire et du mythe.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2012
Nombre de lectures 40
EAN13 9782296508422
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1150€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Sang Maudit
Collection dirigée par Jérôme Martin

Déjà parus

Emmanuel GIRARD, Le Trou de Jacques Becker , 2011.
Arnaud LABOMBARDA, Scarface, ou le fantasme du paradis , 2010.
Delphine LETORT, Du film noir au néo-noir : l’Amérique en représentation (1941-2008) , 2010.
Michel CHLASTACZ, Trains du mystère . 150 ans de trains et de polars , 2009.
Fabienne VIALA, Leonardo Padura. Le roman noir au paradis perdu , 2007.
Laurent BOURDELAS, Le Paris de Nestor Burma. L’Occupation et les « Trente glorieuses » de Léo Malet , 2007.
Fabienne VIALA, Le Roman noir à l’encre de l’histoire . M. Vásquez Montalbán et Didier Daeninckx ou Le polar en su tinta, 2007.
Natacha LALLEMAND, James Ellroy : la corruption du Roman noir , 2006.
Titre
Max Duperray







LA LAME ET LA PLUME
Une littérature de Jack l’Éventreur








L’Harmattan
Du même auteur
– Du fantastique en littérature : figures et figurations , Publications de l’Université de Provence, 1990.
– Lecture de Frankenstein , Presses universitaires de Rennes, 1994.
– La littérature fantastique en Angleterre au tournant du siècle, Publications de l’Université de Provence, 1998.
– Ed. The Mysteries of Udolpho Revisited , Publications de l’Université de Provence, 1999.
– Le roman noir anglais dit “gothique” , Paris : Ellipses, 2000.
– La folie et la méthode : essai sur la déréalisation en littérature, Paris : l’Harmattan, 2001.
– Ed. Fenêtres sur l’obscur : littérature et cinéma du domaine anglo-saxon, Publications d e l’Université de Provence, 2001.
– Thomas de Quincey, Confessions of an English Opium-Eater , Paris : Armand Colin, 2003, rpt. 2004.
– Londres : promenade sous un ciel couvert , Paris : Michel Houdiard, 2005.
– Bram Stoker, Dracula, Paris : Armand Colin, 2005.
– Co-ed, Eclats du noir : Généricité et hybridation dans la littérature et le cinéma du monde anglophone , Publications de l’Université de Provence, 2007.
– Ed. Gothic News (North, East, West and South), Exploring the Gothic in relation to new critical perspectives and geographical polarities, 8th biennal conference of the International Gothic Association, Paris : Michel Houdiard, 2009
Copyright

© L’Harmattan, 2013
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-98670-1
EAN : 9782296986701
Table des matières Couverture 4e de couverture Sang Maudit Titre Du même auteur Copyright Table des matières PROLOGUE Introduction. “Porter la plume dans la plaie” Chapitre 1. A l’Est d’Eden : le labyrinthe de brique, Histoire et fantasme Chapitre 2. “Boulevard du crime” : Le cauchemar victorien et les beaux arts Chapitre 3. La Logeuse et le pensionnaire Chapitre 4. “La lumière froide” : échos du fantastique social Chapitre 5. Le roman des sacrifiées de Whitechapel Chapitre 6. ‘Crime Fiction’ 1 : Le retour de Sherlock Holmes, pastiche et résurrection. 2 : chambres closes, options ouvertes. Chapitre 7. Où l’on raconte les choses autrement : la famille James au rendez-vous de l’histoire Chapitre 8. Territoires de l’occulte : un roman fantastique à portée de main ou la tentation du démoniaque Chapitre 9. Démence et imposture : confessions d’un psychiatre anglais rédempteur et autres journaux de fous Chapitre 10. (Im) pertinente modernité : contagions intemporelles Chapitre 11. Le blanc et Le rouge : White Chappell, Scarlet Tracings. Chapitre 12. La marque du maudit : Echos tardifs et /ou parodiques d’un héritage sulfureux. Conclusion. Le mystère et la sève Nécrologie BIBLIOGRAPHIE 1. Bibliographies et documents 2. fictions et textes primaires 3. Essais et textes critiques Critique littéraire aux éditions L’Harmattan Adresse
PROLOGUE
« Mais sous cette haute terreur qui fait courber les épaules des hooligans, l’instinct refoulé du crime erre dans les rues, comme un petit monstre pleurnichard » 1 Pierre Mac Orlan

Vers la fin des années 60, en 1967 précisément, Stewart P.Evans, 2 qui s’était passionné pour l’histoire des crimes de Whitechapel et Jack l’Eventreur, ceux perpétrés durant l’année 1888 essentiellement, au point d’en devenir ensuite un des nombreux spécialistes, entreprit à Londres, à l’âge de 18 ans, de revenir sur les lieux fatidiques, à une époque où les bouleversements urbains, malgré les bombardements de la guerre, n’avaient pas encore modifié la ville en profondeur. L’histoire n’avait pas pris l’allure accélérée d’aujourd’hui. Certes la ville vivait déjà sous la menace d’une transformation radicale et donnait au visiteur le sentiment d’un monde en train de s’effacer, rendant plus urgente, plus poignante, la volonté de saisir vite les traces, avant qu’elles ne soient à jamais effacées. Armé d’un modeste appareil de photos, sans s’en rendre compte vraiment, sans en avoir une conscience aiguë et revendicatrice, le promeneur allait œuvrer pour la postérité et s’embarquait dans un pèlerinage souvent frustré, dans un monde indifférent et en voie d’extinction. L’extrême confusion de la toponymie d’alors compliquait la recherche. Beaucoup de rues portaient le même nom et leur enchevêtrement, ou leur liaison par des passages voûtés, rendait malaisé le repérage cartographique. Les archives conservent ses photos qui transmettent les images de ces bâtisses de briques aux fenêtres béantes, souvent disparues aujourd’hui.
Ce qui le poussait était la curiosité pour une topographie factuelle, une incursion dans une cité des morts parmi les trous des bombes du Blitz encore visibles et l’espoir de faire revivre derrière l’écran de la banalité quotidienne, ce halo de mystère, cette atmosphère létale que le visiteur associait aux événements lugubres du siècle précédent. Les remodelages, destructions, transformations ne pouvaient sûrement pas oblitérer, au-delà de toute reconnaissance, ce Londres victorien si prégnant dans le quartier du crime, celui que la nostalgie se plairait à ressusciter. Venant d’Ipswich par le train jusqu’à la gare de Liverpool Street, il traversa en sortant, Bishopsgate Street et prit la direction de Mitre Square, situé sur le territoire de la City. Là, on pouvait reconnaître les lieux, grâce à quelque photo remémorée, à l’ombre des bureaux de Kearly & Tonge, Deux femmes furent donc assassinées à peu d’intervalle. A l ‘époque, un nommé Taylor, encadreur de son état, vivait au numéro 8 ; le corps fut découvert derrière chez lui par l’agent de ville, le P C Watkins. À l’heure actuelle un parterre de fleurs a remplacé la maison et les employés de la City y viennent volontiers, pendant la pause de la mi-journée, consommer un sandwich. Déjà pour Stewart, l’atmosphère claustrophobe n’était plus vraiment au rendez-vous. Il est vrai qu’il y vint en été, mais il n’eut pas de mal à imaginer l’endroit après la tombée de la nuit, avec ses entrepôts et ses maisons de briques d’un seul tenant. Un autre promeneur, un journaliste, revenu là plus tard, à l’occasion de l’exposition du Docklands Museum de 2008, pour commémorer encore les faits, vint s’asseoir à cet endroit comme pour en ressentir la tension émotionnelle, presque à l’ombre du maintenant célèbre gratte-ciel de la City, le “cornichon”. Stewart, lui, nota que le lieu où fut découvert le corps du second cadavre de la nuit était reconnaissable à l’ombre des bureaux de Kearly & Tonge. Un lieu très particulier, un espace étroit et enclos entre Mitre Street à l’Ouest et Duke Street à l’Est, entouré d’entrepôts, avec des passages étroits donnant soit sur Duke Street, soit sur St James Place. Il lui fallut se faufiler dans ces couloirs, emprunter St James Passage. L’étroitesse du boyau, encore pavé comme autrefois, frappa singulièrement le visiteur.
Son parcours était quelque peu difficile, toujours difficile de suivre un plan exact en effet. Stewart avait lu que la célèbre Dorset Street incarnait, au siècle précédent, toutes sortes de turpitudes sociales, la pire des rues de Londres a-t-on pu dire parfois ; elle recelait toute une criminalité rampante, un univers de logis et d’abris nocturnes sordides où s’entassaient plus de 1200 personnes chaque nuit. Elle avait é

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