La Main de la chance

Rosalie Thalmensy

Description

Delphine est une femme au chômage, désespérée, à bout de souffle, terriblement tentée par le désir d'en finir... Mais comment en est-elle arrivée à ce point? Derrière ce profil, quelle est la femme qui se cache? Qu'a-t-elle enduré pour concevoir l'irréparable? Et un nouveau départ est-il possible? Construit sous la forme d'un flash-back, comme pour mieux exorciser le passé, "La Main de la chance" retrace une vie professionnelle rapidement prise dans l'étau du stress, de la dépréciation, de la violence à peine contenue... et livre dans le même temps un panorama terrifiant du monde du travail face auquel l'individu ne doit pas désarmer... Entre le portrait de femme et l'immersion sociale, R. Thalmensy signe ici une oeuvre éloquente et saisissante.

Sujets

• Mélancolie
• Suicide
• Stress
• Société
• Roman
• Fiction

Informations

• Publié par: publibook
• Date de parution: 23 janvier 2014
• Nombre de lectures: 35
• EAN13: 9782342018387
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

La Main de la chance

Rosalie Thalmensy La Main de la chance

Publibook

Retrouvez notre catalogue sur le site des Éditions Publibook : http://www.publibook.com Ce texte publié par les Éditions Publibook est protégé par les lois et traités internationaux relatifs aux droits d’auteur. Son impression sur papier est strictement réservée à l’acquéreur et limitée à son usage personnel. Toute autre reproduction ou copie, par quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon et serait passible des sanctions prévues par les textes susvisés et notamment le Code français de la propriété intellectuelle et les conventions internationales en vigueur sur la protection des droits d’auteur. Éditions Publibook 14, rue des Volontaires 75015 PARIS – France Tél. : [phone] IDDN.FR.010.0118888.000.R.P.2013.030.31500 Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Publibook en 2014

I Elle est assise à l’ANPE en train d’attendre son tour, moment intense, moment de vérité où tout doit se jouer. Cherchant des yeux quelqu’un qui pourrait lui être ami- cal, elle s’aperçoit que tous ces gens posés sur ces chaises accrochées les unes aux autres, attendant leur tour, lui sont complètement indifférents et que sur leurs visages, la joie a laissé place à la tristesse, si mélancolique. Saisie par la peur qui la dévore de l’intérieur, elle ne peut être que crispée par ces moments difficiles où tout s’écroule dans sa vie. Un agent la reçoit : — Bonjour ! lui dit-il. — Bonjour… répondit Delphine d’une voix toute ti- mide. — Asseyez-vous ! Votre nom, s’il vous plaît ? Delphine s’exécute. L’agent se penche sur le clavier de son ordinateur, les yeux rivés sur les touches, il tape puis, comme un balan- cier mesurant le cours du temps, relève de temps à autre la tête sur son écran pour vérifier les données écrites et pour en extraire le dossier avec les quelques renseignements apportés par Delphine. Delphine bafouille et lui dit : — J’ai déjà constitué mon dossier. — Où est-il ? — Je l’ai oublié à la maison. Par contre, en tapant mon nom, vous pourrez être à même de le retrouver.

9

Cet agent, quelque peu énervé par les propos de Del- phine, lui dit : — Comment voulez-vous que je le retrouve, si vous n’avez pas le numéro du dossier ? Auparavant, elle avait rentré toutes les données sur son ordinateur mais, en partant précipitamment ce matin-là pour ne pas être en retard, Delphine avait oublié de rame- ner ce fameux dossier au Pôle emploi. Elle est perdue et sort de ce bureau sans avoir de répon- ses exactes sur le pourquoi de cette chute. Hantée par cette colère qui bout en elle, Delphine s’assoit pour essayer de faire le vide dans sa tête quelques minutes sur le petit muret non loin du Pôle emploi. Elle ressasse tous les événements de la journée et ou- blie, dans son délire, tous les éléments essentiels que lui a fournis l’agent et qui lui ont paru si cruels à un stade très avancé de sa misérable vie. Cet agent, indélicatement, l’avait sermonnée et lui avait fait perdre pied. Décidément, elle n’en a pas encore fini avec ce Pôle emploi qui, mois après mois et année après année, suivra ses avancées dans le monde à la recherche d’un travail quelque peu incertain. Sur son seuil le malheur un jour s’est assis ; à travers les ombres de la nuit et depuis ce jour, elle le porte en elle à travers ces jours obscurcis. Delphine décide d’en finir par tous les moyens, car ce monde si cruel, qui lui avait tout donné, décide d’un coup de tout lui reprendre. Comme c’est injuste !

10