Les noeuds romanesques chez Stendhal
446 pages
Français

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Les noeuds romanesques chez Stendhal , livre ebook

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Description

Si Friedrich Nietzsche a reconnu en Stendhal « le dernier grand psychologue de la France », on ne s'étonnera pas que celui-ci, en qualité de romancier, ait accordé toute son attention à ce qu'on dénommera ici les noeuds romanesques, facteurs de développement et de dynamisme des intrigues. Dans ce contexte, les concepts d'empathie et de manipulation jouent tout leur rôle, les relations intersubjectives comprenant, à des degrés divers, efforts d'empathie et démarches de manipulation. De tous les cas de figures, l'oeuvre stendhalienne fournit des exemples dont cet ouvrage livre l'analyse détaillée.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2017
Nombre de lectures 17
EAN13 9782140028540
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
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Critiques littéraires
Collection fondée par Maguy Albet
Dernières parutions
Hémery-Hervais SIMA EYI, Sociocritique du roman gabonais, De la méthode à l’analyse du texte, 2016.
Jihad BAHSOUN, L’islam dans les littératures francophones du Maghreb, du Proche-Orient et du Moyen-Orient . Essais de réinterprétation , 2016.
Dorothée CATOEN-COOCHE, Pierre Jean Jouve. Transtextualité biblique et religion dans l’œuvre romanesque , 2016.
Alléby Serge Pacome MAMBO, Expériences du monde sensible dans la littérature. Description et procès de signification chez Claude Simon et Emmanuel Dongala , 2016.
Ya WEN, Baudelaire et la nouvelle poésie chinoise , 2016.
Christopher CAVALLO, Hervé Guibert : Formes du fantasme , 2016.
Audrey OGES, Violences coloniales et écriture de la transgression : Étude des œuvres de Déwé Görödé et Chantal Spitz , 2016.
Jihad BAHSOUN, Réécriture et création dans La Migration des cœurs de Maryse Condé , 2016.
Khadija KHALIFE, Les autobiographies de Julien Green et de Michel Leiris. Approches thématique et générique, 2015.
Isabelle CHOL et Wafa GHORBEL, L’hétérogène dans les littératures de langue française , 2015.
Amadou OUEDRAOGO, L’imaginaire dans l’esthétique romanesque de Jean-Marie Adiaffi, Une lecture de La carte d’identité , 2015.
Irene IVANTCHEVA-MERJANSKA, Écrire dans la langue de l’autre. Assia Djebar et Julia Kristeva , 2015.
Magali RENOUF, Surréalisme africain et surréalisme français , 2015.
Hideki YOSHIZAWA, Pierre Drieu la Rochelle. Genèse de sa « voix » littéraire (1918-1927) , 2015.
Élodie Carine TANG, Le roman féminin francophone de la migration. Émergence et identité , 2015.
Mamadou DAHMED, Le héros monstrueux. Une lecture psychanalytique du personnage romanesque de Stendhal , 2015.
Aline LE BERRE, Théâtre allemand. Société, mythes et démythification, 2015. Alya CHELLY-ZEMNI, Jean Giono. Du mal-être au salut artistique , 2015.
Francis IMBERT, Lire Rosie Carpe de Marie NDiaye , 2015.
TONTONGI, La Parole indomptée / Pawòl an mawonnaj, suivi de Memwa Baboukèt / Mémoire de la muselière , 2015.
Moussa COULIBALY (dir.), Le roman féminin ivoirien , 2015.
Luis NEGRO ACEDO, Ecrivains espagnols exilés à Paris (de 1939 à nos jours), Un chapitre bilingue de la culture française , 2015.
Titre
Philippe ABELIN





Les nœuds romanesques

chez Stendhal

Empathie et manipulation


Préface de Philippe Berthier
Copyright

























© L’Harmattan, 2017
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-78090-0
Dédicaces

A mon père, Pierre Abelin, que j’aimais et admirais. A sa façon, il était ce héros stendhalien, en éprouvant et en vivant toute sa liberté.
Citation
Je vous ai compris ! Charles de Gaulle 1
1 Début d’une allocution prononcée par le général de Gaulle le 4 juin 1958, du haut du balcon du gouvernement général de l’Algérie devant la foule des Algérois rassemblée.
PREFACE
Né dans une famille de serviteurs de l’Etat, Philippe Abelin a dès le berceau tété le lait impur de la politique. Appartenant au service diplomatique, il a comme Stendhal, été aux premières loges pour analyser les parties compliquées et romanesques que se livrent les intérêts de tous ordres dans le microcosme des ambassades. M. le Consul de France à Civitavecchia les avait détaillés avec la gourmandise du connaisseur dans son texte inachevé Une position sociale. On ne s’étonne pas que, parvenu à l’âge où il peut jouir noblement du « loisir lettré » cher à la meilleure tradition du Quai, Philippe Abelin ait choisi de s’intéresser de près aux mécanismes subtils de « l’empathie » et de la « manipulation » chez son écrivain de prédilection.
Le beylisme est, indissociablement, catéchisme de bonheur privatif et bréviaire d’action sur autrui. Comment prétendre être heureux si je ne réponds pas à la fondamentale sommation socratique, si j’ignore la morphologie de ma personnalité, si je m’avère incapable de dresser le cadastre de mes humeurs ? Il importe d’abord et avant tout de se connaître pour espérer un jour « devenir qui l’on est », selon le précepte du très stendhalien Nietzsche. Mais la connaissance de soi n’est rien sans le commerce endurant avec les autres. Valéry voyait Stendhal comme une « île ». Rien de plus vrai et de plus faux. Stendhal refuse de toutes ses forces de se laisser envahir, coloniser, squatter, confisquer, grignoter par l’invasion massive ou insidieuse du non-moi, dans laquelle il discerne une menace spécifiquement moderne, appelée à tuer l’indépendance de l’esprit si on ne lui oppose le bastion d’une sourcilleuse exigence de souveraineté individuelle. Les conditions d’épanouissement du Moi dépendent donc très concrètement des rapports (toujours de forces) que nous réussissons ou non à établir avec ceux que nous fréquentons. Stendhal est bien trop pragmatique pour l’ignorer : on a beau vouloir se constituer en monade autarcique, étanche aux sollicitations du dehors (qui, le plus souvent, tendent à nous faire trahir nos impératifs privés), on ne vit que de confrontations avec ce qui n’est pas soi ; la porosité de l’esprit est notre lot et nous devons apprendre à la régir pour notre plus grand profit. D’où l’absolue nécessité d’une enquête permanente sur les caractères : si on veut les dominer, il faut d’abord les observer, les définir, pénétrer leurs ressorts. Pendant de longues années d’auto-formation, Henri Beyle accumulera fiches psychologiques, dossiers « idéologiques », notes de lectures, petits faits vrais cueillis au vol, un énorme matériau gageant de sérieux son entreprise de réunion d’éléments pour une science de l’homme, à la fois théorique et pratique, puisqu’à la satisfaction désintéressée de comprendre le cœur humain, s’ajoute l’efficacité très immédiate qui s’attache au dégagement des mouvements cachés déterminant les comportements dans la comédie sociale. Apprentissage de philosophe et d’écrivain, mais à application directe, s’il est vrai qu’il ne s’agit pas seulement de jeter les bases d’une œuvre se proposant de portraiturer aussi fidèlement que possible les contemporains, mais de se munir des clefs et leviers indispensables pour s’assurer prise et barre sur les autres et les amener, souvent sans qu’ils s’en doutent, exactement là où nous avons dessein et besoin de les voir (c’est-à-dire de les avoir). Ce n’est pas pour rien que Stendhal a tant admiré Napoléon.
Dans cette perspective, on conçoit que les notions-Janus d’ « empathie » et de « manipulation » soient non seulement pertinentes, mais cruciales. Comme le montre abondamment Philippe Abelin dans son étude, elles jouent un rôle décisif dans l’écheveau des enjeux de pouvoir et de désir – qui sont au fond les mêmes. On veut obtenir certaine chose de certaine personne. Comment s’y prendre ? Un nuancier infini se déploie selon les cas de figure que le romancier n’en finit pas de détailler avec délectation. Cela va des élections grossièrement truquées ou des coups tordus de basse police qui sont le pain amer dont doit se repaître l’ambition de Lucien Leuwen – décortiqué avec un impitoyable scalpel par un fonctionnaire n’ignorant rien des dessous de cartes peu reluisants du gouvernement qui le paie – aux stratégies les plus délicates, les plus raffinées et parfois en même temps les plus ingénues, pour attirer dans ses filets (tendus trop hauts ?) la femme aimée : c’est toujours les grandes manœuvres et, dans le monde comme il va, chaque jour chacun part en campagne pour contrecarrer les visées de l’adversaire ou l’amener dans son jeu. Bien entendu, on garde intacte au fond de soi l’utopie rousseauiste d’un univers de la pure transparence, où les consciences liraient l’une dans l’autre à livre ouvert, sans écran. Il n’y aurait entre les êtres ni brouillards ni malentendus. On n’aurait pas besoin de mentir, de ruser, de conquérir, à

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