Lire "Ville cruelle" d Eza Boto
153 pages
Français

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Lire "Ville cruelle" d'Eza Boto , livre ebook

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Description

Voici une étude de Ville cruelle d'Eza Boto attentive à situer le roman dans l'ensemble de l'oeuvre de l'écrivain, à informer sur sa genèse, à dégager ses structures externes et internes, à décrire l'esthétique du roman, enfin à présenter les différents thèmes développés et à proposer des sujets de devoirs et de recherches. Un travail qui mêle intimement la froideur de l'analyste et la chaleur d'un lecteur "gagné" par Ville cruelle.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2010
Nombre de lectures 3 391
EAN13 9782296706767
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Lire Ville cruelle d’Eza Boto
© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-12797-5
EAN : 9782296127975

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Gabriel DEEH SEGALLO


Lire Ville cruelle d’Eza Boto


Avec une présentation de
Gabriel KUITCHE FONKOU
Du même auteur
Aux Éditions de KAMKWOP
La santé et la richesse avec des suppléments nutritifs naturels
Exposé scientifique et monographies des produits GNLD
Traduit de l’anglais par Gabriel DEEH SEGALLO
L’édification du système d’affaire GNLD
Guide pratique du commerce de porte à porte selon le système GNLD
Traduit de l’américain par Gabriel DEEH SEGALLO
Sarati International S.A.L.
Guide des produits
Traduit de l’américain par Gabriel DEEH SEGALLO
INÉDITS
Chacun en soi-même (poèmes)
Nkouamo (théâtre)
Les âmes mal nées (roman)
Radio-trottoir (nouvelles)
Les propos de l’an 72 (théâtre)
Les propos de l’an 73 (théâtre)
Il était une fois… (nouvelle)
Tambour (poèmes)
Temps mort en Acirfa (théâtre)
Rythmes macabres/ Gruesome Rhythms (poèmes – édition bilingue)
René Philombe, écrivain camerounais (essai critique)
L’Affaire d’un ami suivi de Que pouvez-vous me faire ? (nouvelles)
Essais critiques
La victoire de la femme (roman)
Nkakabi (théâtre)
René Philombe et la langue française… (mémoire)
Chants pour demander (poèmes – édition trilingue)
300 Proverbes (proverbes – édition trilingue)
CHICOTES DORÉES
I. Les Ahans du labeur
II. Nostalgiaques (poèmes)
III. Le Royaume de l’exil (poèmes)
À Madeleine.
C’est grâce aux longues nuits d’insomnie fatalement
désespérantes dont elle m’a si longtemps torturé que
j’ai pu donner le jour à ces élucubrations.
Les références sont tirées de la 2 e édition, Présence Africaine,
1971.
« Ma mission historique est de préparer la voix aux écrivains africains mes successeurs, afin qu’ils puissent, eux, écrire librement et dans le bonheur […]. Ce privilège qui ne nous a pas été accordé, à la fois le plus merveilleux et pourtant le plus naturel et plus légitime du monde. »
Mongo Beti, « Ecrivain africain qu’est-ce que c’est ? »
Europe n° 774 (1993) ».
PRÉSENTATION
Voici une étude de Ville cruelle d’Eza Boto, surgie de la plume attentive de Gabriel Déeh Ségallo.
Attentive à situer Ville cruelle dans l’ensemble de l’œuvre de l’écrivain, en tête chronologiquement et comme le creuset d’idées, de prises de positions et de points de vue qui seront développés ultérieurement. Au point que l’on pourrait dire qu’avant les « années mortes » était Ville cruelle, après les « années mortes » est Ville cruelle.
Attentive à informer sur la genèse de ce roman placé littérairement dans le sillage de Batouala et politiquement dans la tendance progressiste qui se forme dans un contexte de politique coloniale cruelle pour l’indigène.
Attentive à dégager les structures externe et interne de Ville cruelle pour aboutir à cette constatation que
« l’intrigue […] se développe de façon chronologique et dans une organisation spatiale antithétique. Malgré son apparente diversité, le roman se caractérise par une unité dramatique qui est la quête tragiquement tumultueuse du héros, dans une cadence qui lui donne son caractère vif, animé et ramassé. »
Attentive à relever le regroupement des personnages en oppresseurs et en opprimés, mieux encore à les faire voir dans le miroir les uns des autres et à souligner les jugements qu’ils se font sans aménité.
Attentive à décrire l’esthétique du roman, caractérisée par une écriture « expressive et impressionniste » dont l’auteur se sert pour reproduire « les sentiments et sensations » des personnages ; par un style dont la toile de fond est un monologue intérieur ; par des emprunts aux acquis occidentaux et au fonds culturel africain et camerounais.
Esthétique du tragique, disant le destin tragique du nègre : un condamné « qui doit faire table rase de tout (passé, présent), collectivement, s’il ne veut pas demeurer éternellement condamné. »
Attentive enfin à présenter les différents thèmes développés dans le roman et à proposer des sujets de devoirs et de recherches.
Voici, active contribution à la révélation de Ville cruelle , un ouvrage sobre mais complet, simple et clair dans son langage, sérieux dans sa vision du roman d’Eza Boto. Un travail qui mêle intimement la froideur de l’analyste et la chaleur d’un lecteur « gagné » par Ville cruelle. Un travail dont la teneur trahit le judicieux souci de l’auteur, un enseignant, de mettre à la disposition des enseignants et des élèves un instrument utile et de manipulation facile. Tout autre lecteur d’Eza Boto – Mongo Beti, chercheur ou tout simplement curieux de confronter ses impressions de lecture avec celles d’autrui, parcourra avec intérêt « Ville cruelle » d’Eza Boto .
Dr. Gabriel KUITCHE FONKOU,
Doyen de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines,
Université de Dschang, Cameroun.
TABLEAU SYNOPTIQUE
« Oui, c’est toujours calamiteux, un destin dans une république bananière, parce que le malheur n’y a jamais de fin. »
Mongo Beti.

I-CONNAISSANCE DE L’AUTEUR
« II n’existe pas de plus grande douleur au monde que la perte de sa terre natale. »
Euripide (430 avant Jésus-Christ.)
L’HOMME
Le milieu familial et l’enfance
C’est le 30 juin 1932 que naît Alexandre Biyidi, à Akometame, petit village éwondo situé à 16 kilomètres de Mbalmayo, chef-lieu de l’actuel département du Nyong-et-Soo dans le Sud du Cameroun, d’Oscar Awala et de Régine Alomo. Les habitants de ce village placé sur l’axe routier Mbalmayo-Sangmélima s’appellent les Man Zë et connaissent une vie économique florissante avec la culture du cacao et la route bitumée qui traverse le village. C’est une zone de forêt dense dans laquelle les indigènes taillent leurs petites exploitations cacaoyères et que traverse le fleuve Nyong, le grand fleuve « qui roule des eaux noires ». Le village est à 12 kilomètres du fleuve, à environ 300 km de Douala (Fort-Nègre), la métropole économique du pays, et à une soixantaine de kilomètres de Yaoundé, la capitale.
C’est dans cette ambiance quelque peu austère que fut élevé le jeune Biyidi. Ses parents, bien que païens, l’envoient à l’école missionnaire de Mbalmayo. Ainsi, il entre très tôt en contact avec la religion catholique dont la sève le nourrit intellectuellement, moralement, et religieusement. Il partage son temps entre la mission et la plantation, à l’instar de tous les jeunes de son âge.
L’école Primaire
On peut sans risque de se tromper rapprocher certains épisodes de Ville cruelle de l’autobiographie de son auteur. Ainsi, le jeune Banda, envoyé contre son gré à l’école ne serait que le jeune Biyidi dont la mère s’occupait tant de l’éducation scolaire que religieuse. C’est le jeune orphelin que la mère va inscrire à l’école de la ville, et qui pleure comme un forcené le jour de la séparation :
« Désormais, cinq jours sur sept, je serais séparé d’elle. J’ai pleuré ce jour-là comme jamais je ne pourrais le faire… Au début, ce fut très difficile : ma mère, jalouse, ne m’avait pas habitué à fréquenter les enfants de mon âge. A l’école, je me montrai buté, sombre, timide, toujours aux bords des larmes, ce qui agaçait mes camarades et m’attira de nombreuses brimades. » {1}
Alexandre Biyidi-Awala fut élevé dans une ambiance catholique bien que ses parents fussent païens. Cette éducation recluse fait naître très tôt chez le jeune homme une inadaptation précoce, un refus de « faire comme tout le monde », encore qu’il commence trop tôt à essuyer des déceptions dans sa vie :
« Je trimais depuis h

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