Surréalisme africain et surréalisme français
456 pages
Français

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Surréalisme africain et surréalisme français , livre ebook

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Description

L'ouvrage cherche à dégager la réelle part d'influence du mouvement surréaliste français sur les productions littéraires des auteurs africains et antillais (Aimé Césaire, Léopold Sédar Senghor, Olympe Bhêly-Quenum, Tchicaya U Tam'si), en interrogeant les similitudes, en soulignant aussi les différences dans le but de partir à la recherche d'une définition de ce qui a été baptisé le "surréalisme africain".

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2015
Nombre de lectures 58
EAN13 9782336391922
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1650€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Critiques littéraires
Collection fondée par Maguy Albet
Dernières parutions

Hideki YOSHIZAWA, Pierre Drieu la Rochelle. Genèse de sa « voix » littéraire (1918-1927) , 2015.
Élodie Carine TANG, Le roman féminin francophone de la migration. Émergence et identité , 2015.
Mamadou DAHMED, Le héros monstrueux. Une lecture psychanalytique du personnage romanesque de Stendhal , 2015.
Aline LE BERRE, Théâtre allemand. Société, mythes et démythification , 2015.
Alya CHELLY-ZEMNI, Jean Giono. Du mal-être au salut artistique , 2015.
Francis IMBERT, Lire Rosie Carpe de Marie NDiaye , 2015.
TONTONGI, La Parole indomptée / Pawòl an mawonnaj , suivi de Memwa Baboukèt / Mémoire de la muselière , 2015.
Moussa COULIBALY (dir.), Le roman féminin ivoirien , 2015.
Luis NEGRO ACEDO, Ecrivains espagnols exilés à Paris (de 1939 à nos jours), Un chapitre bilingue de la culture française , 2015.
Véronique DUFIEF-SANCHEZ, Musset. La Leçon des proverbes , 2014.
Daniel S. LARANGÉ, Sciences et mystique dans le romantisme social. Discours mystiques et argumentation scientifique au XIX e siècle , 2014.
Saadia Yahia KHABOU, Évocation de la peinture figurative classique dans quelques œuvres de Butor, Quignard et Bonnefoy , 2014.
Amadou OUÉDRAOGO, L’Univers mythique d’Ahmadou Kourouma. Entre vision et subversion , 2014.
Mohamed KEÏTA, Tierno Monénembo. Une approche psychocritique de l’œuvre romanesque , 2014.
Françoise NICOLADZE, Relire Jorge Semprun sur le sentier Giraudoux pour rencontrer Judith , 2014.
Titre
Magali Renouf






Surréalisme africain
et surréalisme français
Copyright

© L’HARMATTAN, 2015
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-336-74203-8
Dédicace

À Léo Verle et Paul Ségo,

Saint Axe riez pour tous
Nonnes, j’annonce « Que l’on se thèse »
Serpillière de bon aloi et sornettes en paquebot
Ah ! Ah ! Sûrs de nous, sur raies, la liste !
Paul Ségo. Poème Inédit. 2013
Remerciements
J’adresse mes remerciements les plus sincères à M. Philippe Chardin pour ses conseils avisés.
Merci à Mme Florence Godeau, MM. Guillaume Cingal, Xavier Garnier, Jean-Marc Moura et Philip Whyte pour leurs regards critiques.
Merci à Olympe Bhêly-Quenum et Jean-Michel Devésa pour avoir pris le temps de répondre à mes questions.
Merci à Sylvester N. Osu pour m’avoir ouvert les portes de son bureau et celles de son village.
Merci aux membres du « groupe Afrique » de l’Université François-Rabelais pour leur énergie, leur soutien et leur aide bienvenue.
Merci à Éric Bougréau d’avoir veillé pour moi sur l’actualité surréaliste et africaine et de m’avoir fait profiter de son fonds surréaliste aux mille ressources.
Merci aux membres du Festival Plumes d’Afrique de Tours pour m’avoir ouvert les portes de leur comité de lecture et permis de garder un pied dans l’actualité littéraire et artistique africaine.
Un dernier merci pour toutes les personnes qui m’ont entourée dans toutes les humeurs de ce travail.
Introduction
Pour situer esthétiquement une œuvre littéraire africaine, la seule grille à notre disposition est celle du découpage temporel dont l’ancrage de départ est l’ère postcoloniale. Ère au cours de laquelle s’est développée une littérature noire qui avait pour ambition de faire entendre la, ou plutôt les, voix de l’Afrique. En effet, il est difficile d’établir un mouvement unique d’expression. Le mouvement de la Négritude ne fait pas l’unanimité. Si certains se sentent une vocation humaniste et universelle, comme c’était le cas pour Léopold Sédar Senghor, d’autres, tels Tchicaya U Tam’si, s’attachent à parler au nom de leur pays et ont donc une vocation plus nationaliste.
Les techniques littéraires sont tout aussi diverses ; certains préfèrent le théâtre comme Bernard Dadié, d’autres sont plus à l’aise dans la poésie, comme Aimé Césaire, un dernier groupe se laisse aller à l’écriture romanesque, c’est le cas d’Olympe Bhêly-Quenum. Les voix et les techniques ne s’excluent pas ; les barrières ne sont pas intangibles. Tout cela est plutôt l’expression d’une émergence foisonnante au sein du continent noir. Alors, comment accueillir ces nouvelles littératures ? René Maran 1 avait déjà dérouté le monde occidental, en obtenant le prix Goncourt en 1921, malgré une préface alors polémique sur les vices du colonialisme.
Lorsque Césaire et Senghor commencent à écrire, le Surréalisme français, mis en place dès 1919 par André Breton ainsi que par Louis Aragon et par Philippe Soupault, est alors en plein essor. Le monde européen, encore ébranlé par les désastres de la Première Guerre mondiale, subit une remise en question de sa valeur de modèle. Cette faille laisse la porte ouverte aux autres civilisations, parmi lesquelles l’Afrique alors très à la mode dans les milieux intellectuels. Les surréalistes, comme la plupart des Européens de l’époque, ont porté un intérêt tout particulier aux arts africains, se démarquant de la pensée généralisée par une approche anticolonialiste. En effet, les surréalistes sont réputés pour leur rejet systématique et virulent des valeurs occidentales qui sont la cause des désastres humains, d’une part en raison de l’enfermement de l’esprit, d’autre part à cause du conditionnement et de l’exploitation de l’Homme. Établir une passerelle entre le surréalisme et les nouveaux écrivains noirs installés à Paris, lieu de déploiement du Surréalisme, devient facile. L’écriture noire, comme mise en avant de la revendication des cultures africaines par opposition aux cultures européennes, n’est pas sans faire écho aux discours des surréalistes. André Breton, lui-même, reconnaît chez les auteurs africains ou antillais, notamment Monnerot, Ménil ou encore Césaire, l’expression des valeurs esthétiques essentielles du Surréalisme. Avec le temps, le terme « surréalisme » se répand et se vulgarise, conduisant à qualifier de surréaliste tout ce qui paraît hors-norme, ou touchant à l’irréel. De nombreuses confusions finissent par entrer dans les esprits. Un écrivain noir est ainsi vite qualifié de surréaliste parce qu’un scientifique ou un critique a fait un rapprochement, ou parce que les auteurs noirs eux-mêmes ont été poussés à s’exprimer sur la question et peut-être aussi parce que cela rassure de pouvoir ranger cette littérature nouvelle dans une catégorie connue.
Il n’est plus à démontrer maintenant qu’il y a eu, en effet, des rapports entre le Surréalisme français et le monde africain. Ce sujet a déjà été traité dans des essais sur le mouvement surréaliste 2 comme sur la littérature africaine 3 , ou encore dans des ouvrages plus spécifiques 4 . Cependant, la question est soit abordée de manière très ponctuelle, soit appréhendée au regard d’un point de vue unique qui n’envisage le cas que dans un sens : l’attrait des surréalistes français pour l’art africain ou le surréalisme au sein de la littérature africaine. Jamais ces deux regards ne sont confrontés l’un à l’autre.
Rien ne permet réellement de donner une définition claire de ce à quoi correspond ou correspondrait le, voire les surréalismes africains. Quelques thèses évoquent la question du surréalisme mais au sein de l’œuvre d’un seul écrivain noir, le plus souvent de manière anecdotique ou parcimonieuse. Notons par exemple la thèse d’Alphonse Tekpetey qui traite du surréalisme dans l’œuvre d’Aimé Césaire 5 . S’il s’agit incontestablement d’un travail colossal par son ampleur ; cela ne rend pas compte d’une vue d’ensemble sur la question, qui impliquerait, non seulement, de confronter le Surréalisme français à un auteur noir mais aussi les différents discours sur le surréalisme entre les divers écrivains africains qui ont pu être concernés par la question. Aussi, l’objet de ce travail consiste-t-il à essayer de définir le surréalisme africain et de faire le point sur cette notion en confrontant les différents angles d’approche figurés par les critiques, les surr

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