Un orage de printemps
314 pages
Français

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Un orage de printemps , livre ebook

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Description

Novembre 1947. Alors qu'une tempête de neige s'abat sur un petit village des Vosges, un voyageur solitaire trouve refuge chez l'habitant. Là, il remonte le temps et dévoile son histoire... Une naissance et une prime jeunesse dans le bonheur. Une enfance traumatisée par des instants de détresse. Une adolescence subitement préservée par des circonstances exceptionnelles. Une vie d'adulte heureuse et prometteuse. Mais un fait inattendu allait briser un espoir d'avenir... À travers le destin du fils d'un couple d'Alsaciens partis s'installer dans les Vosges, Martial Klipfel livre un tableau grave et authentique de l'Est de la France de la fin du XIXe à l'aube des années cinquante. Mariant huis clos et flash-back, il dépeint de manière intimiste ces campagnes hantées par les guerres, à l'atmosphère lourde de secrets, qui n'en finissent pas de panser leurs blessures.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 02 octobre 2014
Nombre de lectures 14
EAN13 9782342029000
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0090€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait














Un orage de printemps


Martial Klipfel










Un orage de printemps






















Publibook

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14, rue des Volontaires
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Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55






IDDN.FR.010.0119883.000.R.P.2014.030.31500




Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Publibook en 2014








A l’heure où les cheveux blanchissent, où la vue demande
assistance, la mémoire du présent se plaît parfois à vous
narguer. Certains souvenirs de votre jeunesse, viennent par
moments dissiper votre attention, en vous soumettant à
certaines questions qui concernent votre passé. Bien des hommes et
des femmes ont eu ce moment de retour sur une vie très
occupée, et qui peut parfois vous interroger ou vous satisfaire. Les
interrogations se mêlent souvent aux souvenirs heureux,
incertains ou embarrassants. Elles viennent réveiller ce qui fut un
choix à cette époque, un choix qui vous engageait pour un
temps précis, ou une vie entière. Là, point de regrets, c’est fait !

Mais il peut y avoir aussi, dans ce sac inépuisable en
souvenirs, certains moments vécus dans la tendresse et le bonheur, en
ce temps là. Ces rappels amènent bien sûr un sourire révélateur
sur votre visage, tout en laissant l’enfant interrogateur, se
questionner sur votre passé. Mais hélas, pour certains autres, la vie
ne leur a offert que déboires ou malheurs, dans une période
courte ou trop longue. Ces délaissés resteront marqués
profondément pour leur existence.

Nous étions en 1947, la période infernale de quatre années
d’occupation venait de se terminer. Elle avait laissé dans cette
région montagneuse des Vosges, des traces qui ne pouvaient
encore s’effacer. La vie reprenait tout doucement son souffle,
parmi les ruines qui évoquaient encore des souvenirs
douloureux. Les nombreuses et inévitables baraques en bois, prenaient
provisoirement dans cette région, la suite indispensable des
habitations et bâtiments détruits par les occupants. Ces derniers
avaient dans leur fuite, rageusement déporté de nombreux
hommes jeunes et vieux, tout en incendiant volontairement sans
9
distinction les habitations. Une odeur âcre de fumée stagnait
encore souvent entre ces murs calcinés qui tombaient en ruine,
et laissaient toujours la trace d’une vie vécue naguère, à cet
endroit. La tristesse y avait trouvé refuge, et montrait toujours
au passant, les images des cruautés de l’occupant. En ce
remémorant ce qui avait été à cette époque leur lieu de vie, les
dépossédés avaient toujours dans leur tête, certains souvenirs
qu’ils ne pouvaient oublier. Malgré tout, l’espoir reprenait une
place, dans leur quotidien qui aspirait à un renouveau. Chacun
recherchait à retrouver une vie nouvelle, qui laisserait derrière
elle avec le temps, mais sans oublier, ces horreurs d’un passé
maudit.

Des amis de mes parents avaient, avant cette dernière guerre,
fait l’acquisition d’une ancienne ferme, pour en faire après les
transformations, un lieu de repos hebdomadaire. Cette ancienne
ferme avait été construite en un temps où les espaces
permettaient encore une certaine liberté de construction. Son
emplacement avait séduit ses acheteurs, malgré son
éloignement. Montagnards de naissance, ces nouveaux propriétaires
avaient envisagé maintenant d’y demeurer. Anciens
commerçants très à l’aise, ils avaient depuis longtemps envisagé de
partir deux ou trois mois au Canada, pour y rencontrer ces
cousins lointains, comme ils disaient. Ce voyage venait d’être fixé
pour la fin de cet automne. Afin de ne pas laisser seule leur
gouvernante dans cette propriété pendant leur absence, ils
m’avaient demandé s’il m’était possible de venir lui tenir
compagnie une ou deux semaines, avant qu’elle ne parte
provisoirement chez sa sœur en Alsace. J’avais bien sûr accepté
cette demande, car je connaissais Mélanie pour l’avoir
rencontrée chez ces amis de mes parents, au cours d’une réception.
Mélanie était comme eux, Alsacienne de naissance, et vivait
avec nos amis depuis quelques années déjà.

Je me préparais donc à rejoindre la Gloriette, c’était le nom
de cette propriété construite dans la montée d’un col Vosgien,
sur une petite prairie qui offrait un environnement plaisant, et
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un air frais et salutaire. De cet endroit on pouvait aussi, en
suivant un parcours signalé, entreprendre plusieurs randonnées,
dans le massif Vosgien ou Alsacien. Début Novembre je me
suis donc rendu à la Gloriette, par une belle journée encore
ensoleillée, où Mélanie m’attendait avec impatience. Nous nous
connaissions déjà un peu, car je l’avais déjà rencontrée lors
d’une réception donnée par nos amis, ici à la Gloriette. A cette
occasion, j’avais pu apprécier sa nature avenante. Je l’avais
trouvé sympathique, mais avec un fort caractère, et j’avais
malgré tout conservé un bon souvenir de cette personne. Je fus très
bien accueilli à mon arrivée, car Mélanie se trouvait rassurée
par ma présence ici, pendant cette courte période. Installé de
suite confortablement dans cette ancienne ferme complètement
transformée, je me suis de suite rendu compte du plaisir qu’elle
offrait avec son environnement, et sa vue imprenable sur un
versant Vosgien à cette saison. J’ai pu profiter encore pendant
une dizaine de jours, malgré la saison avancée, d’une
température acceptable, pour remplir mes poumons de l’air pur et
vivifiant de cette montagne Vosgienne. J’ai trouvé de suite dans
mes escapades solitaires, une certaine joie de vivre dans ce
paysage grandiose ; et j’ai pu apprécier des sensations de bien-être,
dans la solitude et le silence impressionnant, dans ces forêts
imposantes. Bref, ce fut pour moi comme une cure bienfaitrice,
revitalisant le corps et l’esprit.

Quelques jours plus tard, le soleil pâle laissait envisager un
changement de temps prochain. Il est vrai que la Toussaint
venait de rassembler dans les cimetières, encore par une journée
acceptable, des centaines de gens motivés plus ou moins, par le
souvenir des disparus. Profitant de mon passage dans la région,
j’avais comme beaucoup d’autres, réservé une matinée pour me
rendre dans le cimetière où reposaient certaines personnes bien
connues alors de ma famille. Ce jour là, le temps avait
brusquement changé. Un frimas venait de s’installer subitement sur
cette région des Vosges, et la montagne semblait plus sombre
que d’habitude. Ses crêtes donnaient l’impression de vouloir
percer les nuages qui s’accumulaient au fil des jours, comme
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s’ils voulaient en boucher l’horizon. Ce petit village où je me
rendais dans son cimetière, me donnait l’impression de vouloir
se pelotonner aux pieds de ces montagnes, qui enferment ce
fond de vallée. Les agriculteurs se pressaient pour rentrer les
animaux dans les écuries et les bergeries. Les nuages
menaçaient à tout moment de déverser les premiers flocons, car en
montagne le t

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