Du soleil dans mes souvenirs d'ultra-trail

Nathalie Goosse

Description

Le 28 août 2010, ils sont plus de cinq mille à partager le même rêve: défier le Mont-Blanc, le géant des Alpes, en le contournant à la course, de Courmayeur à Chamonix. Un rêve de passionnés de montagne et de sensations extrêmes. Un rêve qui peut se transformer en cauchemar quand au plus fort de la nuit et de la fatigue, seule la volonté de l’esprit leur permet encore d’avancer. Du soleil dans mes souvenirs d’ultra-trail est le récit de cette course folle dans les sentiers du Mont-Blanc. Au-delà de l’exploit, Nathalie Goosse nous livre les pensées qui assaillent son esprit quand la douleur a depuis longtemps fait tomber ses dernières barrières mentales. C’est la raison pour laquelle elle aime si intensément ce sport: sa faculté à l’emmener au-delà d’elle-même, en mêlant euphorie et rage, décors sublimes et dérision, poésie et introspection.

Informations

• Publié par: publibook
• Nombre de lectures: 51
• EAN13: 9782748364910
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Du soleil dans mes souvenirs d’ultra-trail

Nathalie Goosse Du soleil dans mes souvenirs d’ultra-trail Publibook

Retrouvez notre catalogue sur le site des Éditions Publibook : http://www.publibook.com Ce texte publié par les Éditions Publibook est protégé par les lois et traités internationaux relatifs aux droits d’auteur. Son impression sur papier est strictement réservée à l’acquéreur et limitée à son usage personnel. Toute autre reproduction ou copie, par quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon et serait passible des sanctions prévues par les textes susvisés et notamment le Code français de la propriété intellectuelle et les conventions internationales en vigueur sur la protection des droits d’auteur. Éditions Publibook 14, rue des Volontaires 75015 PARIS – France Tél. : [phone] IDDN.FR.010.0116266.000.R.P.2011.030.31500 Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Publibook en 2011

Préface

Difficile d’imaginer ce que sera votre vie quand vous êtes une enfant, aînée d’une fratrie de trois autres. Difficile de savoir dans quelle course pas- sionnée vous allez vous lancer. Je me rappelle souvent ces fois où, petite fille de 8, 9, 10 ans, j’étais assise sur l’appui de fenêtre, flanquée der- rière le rideau. La joue plaquée contre le carreau, je contemplais la pluie qui scandait mes divers son- ges et mon regard fasciné se perdait loin, loin dans ces pleurs du ciel. Puis, soudain, j’entendais cette voix qui me susurrait : « Tu n’as rien à faire ? Tu n’as pas un livre à lire ? Tu as fait tes devoirs ? » La voix devenait plus ferme : « Arrête un peu de rêver, tu perds ton temps. » S’ils avaient su que je parcourais le monde, que je m’évadais de cet aven encaissé que la brume vaporeuse de la Lesse op- pressait dès le crépuscule, que la grisaille envahissait les jours de pluie et tôt dans la journée, toute l’année. Là où j’habitais, le soleil se couchait vers 15 heures, même l’été, car une vieille grange barrait sa course très vite dans la journée. On assi- mile souvent la rêverie à de l’oisiveté. On devrait laisser les enfants rêver car il leur pousse des ailes.

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Lorsque nous avons déménagé, notre nouvelle maison était dans un espace ouvert. Cette fois, le soleil émanait de tous les horizons, lorsqu’il vou- lait bien se montrer. Les jours monotones, je m’évadais encore dans des sommets illusoires. Cette région plane de Famenne, au sud de la Belgi- que, dépourvue de vallons imposants, m’exhortait à en inventer. Autour de moi, dans cette nature verte et tran- quille, flottaient des vies imaginaires qui me plaisaient, ornées de périples et d’aventures hors limites. Jusque-là, seule, ma tête fantasmait tandis que, déjà, mes pieds bouillonnaient. J’étais avide de ces entreprises intrépides que mon esprit façon- nait. Toujours plus, voir ce qu’il y a derrière la col- line, derrière la butte, parvenir au dessus même si cela semble inaccessible. Il y avait toujours une motivation pour se lancer ou se dépasser. Plus tard, je baguenaudais par monts et par vaux à vélo ou à pied, j’entrais en connivence avec l’air, le vent, le soleil et la pluie, cette sensation était unique, j’avais 11 ans. Oui, mais voilà, plus j’avançais lors de mes pé- régrinations, plus naissaient les interrogations. L’échappée suivante serait de nouveau une quête qui me permettrait peut-être de comprendre la pré- cédente. Sans doute les questions libèrent-elles leur propre sève ? Des réponses viendraient-elles un jour ?

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