Ernest Hemingway à 20 ans
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Ernest Hemingway à 20 ans , livre ebook

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Description

"La première guerre mondiale : le temps de la désillusion1917. Ernest Hemingway, journaliste d’à peine 18 ans, rêve d’engagement. Il veut participer à la guerre qui ravage l’Europe. Il la connaît par les récits de son grand-père. Il s’agissait alors de la guerre de Sécession. Pour lui, agir ainsi c’est affirmer ses idéaux de bravoure et de virilité. À Oak Park, la banlieue chic de Chicago où Ernest a grandi - son père est médecin, sa mère donne des cours de chant -, ces mots ont un sens profond. Il découvre le front l’année suivante comme auxiliaire de la Croix-Rouge. Il est grièvement blessé et passe huit mois dans un hôpital milanais. Fou amoureux de son infirmière, il transposera leur histoire et la blessure qu’elle lui laisse dans A Very Short Story et L’Adieu aux armes.Son retour est une nouvelle souffrance : le décalage entre « l’arrière » et le front le frappe de plein fouet. Et surtout, il n’est pas un héros. Soldier’s home, nouvelle parue dans In Our Time, se fera l’écho de ces difficultés. La vie reprend pourtant son cours, difficilement. D’autant que les rapports entre Ernest et sa mère, Grace, se dégradent. Il lui en veut, la rend responsable du mal-être de son père. Et puis ses parents le pressent de choisir une carrière. Il recule, rechigne. Il sera écrivain. En attendant, il pêche, s’amuse, profite pleinement de l’été avec sa bande d’amis. Mais Grace ne lâche pas prise. Pour elle, l’amour d’une mère pour son fils est comme un prêt bancaire. Ses parents souhaitent maintenant être remboursés de leur investissement. Ernest n’est pas prêt à régler sa dette ? Elle lui ferme sa porte. Chicago, Paris, le temps de la formationIl part pour Chicago au début des années 1920, celles du jazz, de la prohibition, des règlements de compte. Un nouveau monde. Cet hiver-là, Ernest rencontre Sherwood Anderson, qui lui conseille d’aller à Paris, et tombe amoureux de Hadley Richardson, sa première femme. Un an après, ils emménagent à Paris. Il est le correspondant du Toronto Star et voyage, interviewant Mussolini et Clemenceau, couvrant la guerre turco-grecque. Il fait la connaissance de Fitzgerald, de Dos Passos, découvre l’Espagne et les corridas. C’est surtout, à 26 ans, la publication de son premier recueil : In Our Time. La formation est finie. L’homme blessé réussit à trouver dans l’écriture un moyen de panser ses plaies, de réécrire l’histoire comme elle aurait peut-être dû se produire. Il y aura d’autres guerres, d’autres femmes, d’autres lieux, mais tous les thèmes chers à l’auteur sont inscrits dans ce premier volume de nouvelles : la rupture, la perte, le mariage comme emprisonnement, la paternité comme gêne et la mort, omniprésente."

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 23 janvier 2014
Nombre de lectures 340
EAN13 9782846263313
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0005€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Pour qu’ils deviennent des classiques, il fallait d’abord qu’ils soient des originaux.Ou comment Ernest est devenu Hemingway.
 
Oak Park, 1917, le beau jeune homme épris d’aventure et de littérature qu’est ErnestHemingway étouffe dans cette banlieue chic de Chicago. Il refuse l’université, trouve unemploi de journaliste, mais la guerre en Europe lui donne l’occasion de réaliser sesidéaux de bravoure et de gloire.
Grièvement blessé, il y fait l’expérience de la mort et de l’amour. De Chicago à Paris puisen Espagne, il connaîtra la vie de bohème, un mariage, les reportages de guerre, avant lapublication de son premier recueil qui fera de lui, à 26 ans, l’homme qu’il voulaitdevenir.
 
 
Née en 1972, Luce Michel est auteur, traductrice et journaliste. Elle vit à Miami.
 
Collection « à 20 ans » : l’aventure de leur jeunesse.
Dirigée par Louis-Paul Astraud
Luce Michel

Ernest Hemingwayà 20 ans

Un homme blessé
Table des matières
Début du texte
Épilogue
Chronologie
Bibliographie
D’Ernest Hemingway
En anglais
En français
Sur Ernest Hemingway
Sur la période
Ouvrages généraux
Ouvrages de littérature
 
 

Lorsque, jeune homme, vous vous rendez à la guerre,
vous avez cette immense illusion d’immortalité.
Les autres se font tuer ; pas vous.
Men at War
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
En avril 1917, lorsque les États-Unis mobilisentet entrent dans le conflit européen, Ernest Hemingwayest au lycée. Il ne le sait pas encore mais la guerre,jamais plus, ne sortira de sa vie : la première guerremondiale sur le front italien bien sûr, mais aussile conflit gréco-turc au tout début des années1920, la guerre d’Espagne en 1936, le conflitqui opposera le Japon à la Chine, et finalementla seconde guerre mondiale. Combats, affrontements, massacres qu’il gardera en mémoire et dontil témoignera dans ses romans ou ses articles depresse.
Mais en cette année 1917, le front paraît bienlointain à ce jeune Américain de l’Illinois, Étatdu centre des États-Unis. À Oak Park, où il vit,les grandes demeures de maître se succèdent lelong des allées calmes. On se retrouve au countryclub ou à l’église, le dimanche, pour discuter entre voisins. On recrute des nounous allemandes –les meilleures, dit-on – pour s’occuper des enfants.Chicago, pourtant proche, est tenue à distance.D’ailleurs, à l’époque, Oak Park est surnommé« le village ». Dans l’esprit de ses habitants, il nefait aucun doute qu’au village, on vit entre blancsde bonne famille et qu’on tient à ce que les chosesrestent comme cela.
Ernest, qui n’a pas encore 18 ans et termine sadernière année de lycée, ne se sent pas vraimentconcerné par ce qui se passe en Europe. Son souciest plus immédiat : doit-il poursuivre des étudesou se lancer dans la vie active ?
Ses parents insistent naturellement pour qu’ils’inscrive au college , lieu des premières annéesd’études universitaires. Dans la famille Hemingway,on étudie, c’est comme cela. Mais Ernest, qui avaitun temps envisagé cette possibilité, change finalement d’avis en cours d’année et ne veut plus rienentendre. Les études, cela ne l’intéresse plus, mêmecelles de journalisme auxquelles il avait semblés’intéresser pendant un temps. Il veut se frotter àla vie, la vraie ! L’appel de la guerre, ignoré au départ,se fait de plus en plus fort au fur et à mesure que lesmois passent.
Ernest est un beau garçon, très beau même, unbrun aux yeux si noirs que c’est à peine si ondistingue ses iris de ses pupilles. Menton volontaire,bouche pleine et sensuelle, nez droit, regard franc,il ne passe pas inaperçu. Fougueux, aimant la vie en plein air, il rêve de se lancer dans des aventurescomme celles de Théodore Roosevelt, qui, à 25 ans,vécut dans un ranch du Dakota avant de s’engagerdans un régiment de cavalerie et de devenir le plusjeune président des États-Unis en 1901. Rooseveltest le modèle de toute cette génération de jeunesAméricains, avides de conquêtes et de grands espaces,de bravoure et d’héroïsme. Certes, en 1917, il ne resteplus tellement de nouveaux territoires à conquérir,ni de frontières à repousser. La guerre de Sécessionest terminée depuis longtemps, tout comme cellesqui opposèrent violemment Indiens et blancs.Les États-Unis poursuivent leur croissance. Lepays, qui comptait trente-neuf millions d’habitantsà la fin de la guerre civile en 1870, passe la barre descent millions pendant la première guerre mondiale.Entre 1866 et 1915, l’Amérique ouvre ses portesà vingt-cinq millions d’immigrants. Et tous avancentvers l’Ouest. L’Amérique du début du XX e est rurale.Ses terres sont vastes. Les troupeaux sont conduitsà travers ces immenses plaines, accompagnés parles cris des cow-boys, héros qui seront remplacésquelques années plus tard par les chercheurs d’or.Chicago est une frontière naturelle entre le Nordet le Sud, l’Est et l’Ouest. Et celui qui se dessineau-delà des greniers à grain que sont les États ducentre est moderne, surprenant, innovant. Qu’importe si les frontières du pays sont dorénavant posées,le monde est grand, Ernest ne pense qu’à quitter OakPark. La guerre, vue de si loin, et par un garçon si jeune, apparaît alors comme une chance inouïe,inespérée, de pouvoir se battre, devenir un héros,quelqu’un, un homme enfin, un vrai. Il a été nourridurant toute son enfance par les récits des exploitsde son grand-père lors de la guerre civile, lui quia servi auprès du général Grant et qui ne manquaitjamais de revêtir uniforme et médailles pour défileren grande pompe lors des parades du Memorial Day ,chaque 30 mai.
La volonté d’Ernest, irrépressible, de quitter lenid confortable et rassurant qu’est la belle maisonfamiliale où il a grandi n’est pas nouvelle. En 1915, ils’était fait une promesse, qu’il avait soigneusementnotée et paraphée : « Je désire être un pionnier ouexplorer les trois grandes frontières qui se situenten Afrique, au centre de l’Amérique du Sud, ou dansles régions au nord et le long de l’Hudson Bay. Je croisque la science, l’anglais et, dans une certaine mesure,le latin que j’étudie en ce moment au lycée m’aiderontdans ce projet. […] Je crois que tout entraînementauquel je peux me livrer en faisant des randonnéesdurant le printemps ou en travaillant à la fermedurant l’été, ou encore n’importe quel travail dansles bois qui encourage le développement de ladébrouillardise et de la confiance en soi, est d’unevaleur inestimable dans la voie que je compte suivre. »
L’idéal rooseveltien est tout entier là : le travail etle sens du devoir. C’est comme cela qu’un garçondevient un homme. Ce sont les valeurs qui lui ontété inculquées.
Son père, Clarence, est médecin ; sa mère, Grace,donne des leçons de chant. Ernest, né en 1899, estleur deuxième enfant, mais leur premier fils. Lecouple s’est marié en 1896 et aura six enfants.Le petit dernier, Leicester, fera son arrivée dans lafamille alors que la mère a déjà fêté ses 43 ans.
Dans l’univers plutôt bourgeois et conventionneld’Oak Park, le couple détonne. Grace est uneartiste et a été élevée comme telle par des parentsqui ont su reconnaître son talent et l’encourager :cours de piano, de chant, elle a étudié à New Yorkpour devenir cantatrice et a même donné un concertau Madison Square Garden lors de la saison 1895-1896. Puis elle a renoncé à sa carrière. Selon lalégende familiale, elle aurait découvert lors dece concert que les spots qui éclairaient la scène luibrûlaient les yeux d’une manière épouvantable.Toute sa vie, elle sera sujette aux migraines et accusera une maladie infantile d’être à l’origine de savue défaillante. Mais quoi qu’elle décide, elle a lesoutien de ses parents, de son père surtout, dontelle est la préférée. Ce dernier est né en Angleterreet, à la mort de sa femme, il a emmené Grace enEurope sur les traces de ses ancêtres, ancêtres dontelle sera toute sa vie excessivement fière.
La mère de Grace était elle aussi

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